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Lorsque l'on jetait un coup d'oeil à l'assemblée du bal, on pouvait finalement en déduire que les femmes de chambre avaient bien fait leur travail, ou alors que les femmes, excédaient par la maladresse des domestiques, avaient fini par se préparer seule. Peu importe à vrai dire, seul le résultat comptait. Et rien n'était laissé au hasard. La salle du bal resplendissait des parures toutes plus belle les unes que les autres, et des masques, cachant l'identité des danseurs.

C'est dans cet univers rempli de belles robes et de vins coulant à flots que Lucy évoluait en compagnie de son cavalier, Clive Beatling, un jeune militaire qui séjournait à Meryton. Lucy y était allé avec lui un peu par défaut. Bien sur, elle l'appréciait, mais simplement en tant qu'ami, elle n'avait à son égard aucune attirance et espérait bien qu'il en était de même pour lui.

Ils étaient donc tout deux en train de rire, un verre à la main, discutant de ci, de là, essayant de deviner qui pouvait bien se cacher derrière tel masque angélique, où si le diable qui se trouvait à leur droite en était vraiment un. Lucy était heureuse d'être là, de rire, et de ne pas penser à tout ce qui pouvait noircir ses pensées.

L'alcool coulait à flot, et la tête de la jeune Price se mit rapidement à tourner, lui procurant une sensation très agréable de flottement. Les gens riaient, parlaient, tout était en place pour que l'on puisse parler du bal d'April fools pendant encore longtemps.

Finalement, une musique attira l'oreille de la jeune fille, et elle entraîna son cavalier sur la piste pour danser cette quadrille. Clive était plutôt maladroit comme garçon et danser avec lui n'était pas une chose très aisée. Mais Lucy aimait tellement danser qu'elle ne lui en tint pas grès, préférant profiter du moment plutôt que de vociférer sur le jeune militaire. Et puis tout d'un coup, sans trop comprendre d'où il venait, un jeune homme masqué avait remplacé l'homme de l'autre couple qui dansait avec eux. Lucy ne mit pas bien longtemps à le reconnaître, sa façon de danser, sa grâce et son élégance, elle la connaissait par coeur. Mais elle avait surtout reconnu ce sourire sur sa bouche. Ce sourire qui l'avait fait chavirer le premier soir, ce sourire qui la faisait toujours chavirer.. Non, il n'y avait aucun doute, cet homme mystérieux n'était autre que Lord William Lefroy.

La jeune Price ne put s'empêcher de sourire. Elle repensait aux circonstances de leur rencontre. Et lorsqu'il la prit dans ses bras, elle ressenti le vertige des premières fois. Tout avait commencé lors d'un bal, et elle espérait que tout ne se finirait pas ici. Lorsque les deux jeunes gens se croisèrent, Lucy murmura


Lord Lefroy, votre élégance et votre grâce n'ont toujours pas fuient votre manière de danser à ce que je vois. C'est toujours un plaisir de danser avec vous.

Elle s'éloigna, un petit sourire malicieux accroché au visage. La présence de William avait fait remonter en elle une vague de souvenirs tellement agréables qu'il n'y avait pas de place pour la mélancolie et la nostalgie.

April's fool. Le bal masqué. Alors que cet évènement animait depuis un certain temps Meryton, ce jour là était enfin arrivé. Il ne faut pas croire que Lord William était un rabat-joie et qu'il n'aimait pas s'amuser... au contraire, William a toujours aimé profiter de ces réjouissances. C'est d'ailleurs ce que vous dirons les femmes au salon de thé, ce beau Lord faisait énormément parler, il reflétait vraiment le parti idéal, l'homme parfait: gentil, altruiste, serviable, respectueux, séduisant, terriblement séduisant même, galant, sérieux mais aussi amusant... Mais pourtant il n'était guère enchanté de ce bal. Il faut dire que ces derniers temps, le moral de William était très bas. Depuis la mort de son père, il avait l'impression de s'être dédoublé... il y avait le William d'avant, qui se devait de sauver les apparences, et le William morose, qui broie du noir... le William qui depuis la mort de son père, est totalement perdu, frustré, plus amoureux que jamais... mais confiné entre devoirs, contraintes et secrets.
Alors en pensant à l'époque où il était seulement le "William d'avant", l'époque où il aurait été enjoué par cette idée du bal, il était nostalgique. Comment bien profiter de cet évènement, en cachant autant d'hypocrisie? Mais ces pensées ne l'empêchèrent pas de se vêtir de l'un de ses plus beaux costumes, de se vêtir d'un masque distingué et d'aller faire comme si de rien n'était au bal. Il était accompagné de son amie Miss Elinor Leycester. Amie de longue date, qu'il appréciait réellement. Le fait que leur relation se base purement sur une amitié sincère aidaient beaucoup renforcer leur lien. Il était certain qu'en invitant Elinor, il passerait une bonne soirée. Bien sur, il mourrait d'envie, d'inviter une autre Miss... mais vu les circonstances, ses derniers agissements, il aurait été peut-être déplacé de céder à ce caprice.
Alors que la soirée était bien entamée et que William & Elinor profitaient de ce bal, Elinor s'absenta un moment pour... il ne savait pas trop, il n'avait pas réellement suivi ses explications, car depuis quelques minutes il avait reconnu Miss Lucy Price plus loin. Et sans le vouloir il n'arrivait plus à la quitter des yeux, elle était si belle et cela lui rappelait tellement ce fameux bal, où il l'avait croisé et où son coeur s'était presque immédiatement enflammé... nostalgie quand elle nous tient. Il profita alors de l'absence de sa cavalière pour rejoindre les danseurs. Rapidement, il sut calculer où se placer pour avoir le privilège de s'octroyer quelques pas avec Lucy, quelques moments particuliers, où ils se retrouveraient tous les deux, pour partager quelques pas. C'était peut-être peu et pathétique, mais rien qu'à cette idée, la joie remplissait le coeur de ce cher William. La musique commença, et dès leur première "retrouvaille" Lucy n'eut aucun mal à le démasquer. "Lord Lefroy, votre élégance et votre grâce n'ont toujours pas fuient votre manière de danser à ce que je vois. C'est toujours un plaisir de danser avec vous." William en s'éloignant sourit de nouveau, et quelques pas après, alors qu'il "volait" de nouveau Lucy à son cavalier, il approcha sa bouche de son oreille.


Miss Lucy, c'est un plaisir de voir qu'une danse illumine toujours autant votre sourire. Vous avez une mine radieuse.


Il avait choisi d'être courtois, avec retenu. Il aurait pu très bien lui avoué, qu'elle était la plus radieuse de toutes, que ce n'était son sourire que la danse illuminait, mais que c'était tout son coeur à lui qui s'illuminait en la voyant, en la sentant sous ses doigts... mais il n'aimait guère étalé ses sentiments, il aimait guère avoué qu'elle le rendait aussi amoureux, qu'elle l'influençait autant.

Spoiler:

La danse continuait de plus belle, et William continuait à s'approcher de la jeune fille. Le coeur de Lucy battait la chamade toujours un peu plus lorsque leurs regards se croisaient. Elle n'arrivait pas à avoir de pensées négatives, l'ambiance devait y être pour quelque chose, et tous ses sens étaient enivrés, par l'alcool, par la proximité de l'être aimé, par la chaleur et par tout ce que pouvait émaner de ce bal. Lorsque le jeune homme approcha sa bouche de son oreille, Lucy tenta de retenir un frisson de plaisir. Et les paroles du Lord la firent rire. Illuminant certainement un peu plus son sourire et son visage. Ce n'était pas la danse qui la rendait heureuse, non, c'était tout autre chose. Autre chose de bien mieux que la danse, de bien mieux que l'alcool, de bien mieux que le bonheur d'être dans un bal, et lui fit savoir lorsqu'ils se croisèrent de nouveau.

Vous vous trompez pourtant, ce n'est pas la danse en elle-même qui me rend heureuse *elle marqua une légère pause*. C'est votre présence.

Elle n'était pas du tout gênée de dire ça. C'était la vérité, et William devait connaître la vérité. D'ailleurs, elle était persuadée qu'il savait très bien d'où venait ce sourire. La musique venait de s'arrêter et les danseurs se saluèrent. Lucy s'excusa auprès de son cavalier de la soirée, Clive, et tira le jeune Lord dans un coin qui n'était pas encore envahi par les danseurs, leur permettant ainsi de reprendre leurs esprits avant la prochaine danse. Elle équissa un sourire en direction du jeune homme, se revoyant plusieurs mois auparavent, toute timide envers cet étranger qui avait décider de danser avec elle encore et encore.

Elle se rapella que William était venu avec Elinor, une amie commune, elle fit un rapide tour de l'assemblée avec son regard pour voir si elle l'appercevait, mais ce ne fut pas le cas. Elle commenca donc :

Ainsi vous avez abandonné Elinor pour voler sa place au danseur qui se trouvait face à moi ? Ce n'est pas très gentleman de votre part.

Elle ne pensait aucun des mots qu'elle venait de prononcer bien sur. Au contraire, elle avait trouvé ça parfaitement romantique, et était encore ravie de la façon dont William s'était imposé à elle, ne lui laissant pas d'autre choix que de le voir et.. de se noyer encore une fois dans ses yeux. Elle mourrait d'envie de se jeter dans ses bras. Elle fit un pas pour se rapprocher, puis se retint. Malgré tout le bien-être qu'elle ressentait, les choses étaient encore bien trop compliqué pour qu'elle se précipite de cette manière. Elle essayait de s'en convaincre en se répétant "non, ce n'est pas correct, non, ce n'est pas correct". Non, ça ne l'était pas, ça ne l'était pas si c'était elle qui se jetait sur lui, mais il en fallait peu à Lucy, et au moindre signe, il faudrait qu'elle se retienne encore plus pour ne pas craquer, et pour ne pas finir dans les bras du jeune Lefroy, malgré tout ce que Cael lui avait dit.

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Le côté étonnant des bals masqués était le fait qu'on pouvait abuser de toutes attitudes, tous les traits de caractère, à compter du moment où on est caché sous un masque. A un bal sans masque, qui sait comment se déroulerait la scène, William réfléchirait peut-être avant de fixer ses lèvres en un sourire, il ferait attention à ne pas regarder si amoureusement Lucy... se disant que ses sentiments seraient trop facilement décryptés. Mais à cet instant, il s'en fichait totalement, quand elle était dans ses bras il ne la quittait pas des yeux, et quand elle était dans les bras d'autre, il ne la quittait pas non plus des yeux. "Vous vous trompez pourtant, ce n'est pas la danse en elle-même qui me rend heureuse. C'est votre présence." William plongea son regard azur dans son regard, et en entendant ça, sa main qui se trouvant sur sa hanche serra son emprise de façon à la coller plus près de lui, contre lui.

- S'il ne faut que ça à votre bonheur, j'aimerais toujours être à vos côtés Lucy.

D'habitude ce genre de phrase, trop arrêté, trop pleine d'espoir aussi, il les gardait juste en pensées, il arrivait à dire autre chose et garder pour lui, au bord des lèvres ses mots qui lui viennent tout droit du coeur. Mais ce soir, le champagne ayant aussi raison de lui, il avait dit cette phrase comme si c'était une évidence, et toute évidence est bonne à dire non? Les bulles du champagne l'avaient soulagé pour une soirée de bien des tracas, il était plus léger, plus heureux et plus joyeux, et c'est surtout son coeur et non sa tête -comme au quotidien- qui dictait ses gestes et sa conduite. Alors que Lucy le tirait dans un coin plus calme, William ne songeait pas à rester près de la piste de danse, non il voulait juste vivre des moments particuliers juste entre eux deux, encore et encore. Alors il lui prit la main et l'entraina vers une porte fenêtre, une sortie auxiliaire, moins fréquentée, pour regagner l'extérieur. Le temps n'était pas trop frais, il ne pleuvait pas, c'était le principal, mais voyant les bras nus de Miss Lucy, il n'eut d'autre choix que de quitter sa veste noire de son costume pour le lui poser sur les épaules.

- A vous entendre, il semblerait que tous les torts m'accablent, mais il me semble que c'est cette chère Elinor qui m'a abandonné en première et puis votre danseur avait un petit quelque chose qui ne me plaisait pas du tout ....*fait une pause* Seriez vous partante pour une courte promenade nocturne ma chère?

Tout en posant sa question William avait fait glissé son masque vers le haut de sa tête dévoilé son visage heureux, comme rajeunit de 10 ans.. ah l'amour.

Lucy trépignait intérieurement comme une jeune lycéenne américaine qui se trouvait au bal de promo avec le mec le plus beau. (#sbaaaaaf). Son être était rempli d'un feu plus qu'agréable lorsque William ressera l'emprise qu'il avait sur elle. Et les mots qu'il prononça lui donnèrent envie de danser dans toute la salle, et de crier à qui voulait bien l'entendre qu'il était à elle. Tout semblait si facile ce soir, comme si c'était une évidence. Pourtant, Lucy avait conscience que c'était loin d'être aussi aisée. Mais elle ne voulait pas penser au lendemain. Pas dans un pareil moment, elle voulait simplement profiter. Profiter de lui, profiter de leur amour.

J'espère alors que vous le serez.

"Sans vous, je mourrais." Elle garda sa pensée pour elle, espérant que les mots du Lord n'était pas que des mots et qu'il serez en effet toujours là pour elle. Son absence ne conduirait sûrement pas à la mort, mais Lucy ne pouvait s'imaginer sans lui. Maintenant qu'il était là, elle le voulait de tout son être. Comme pour appuyer ses propos et comme pour sceller une promesse, elle plongea son regard brillant dans le sien.

Lorsqu'il lui prit la main pour l'entraîner dehors, Lucy laissa son esprit vagabonder, maintenant qu'ils étaient à l'abris des regards, un tas de choses pouvaient se passer. Et Lucy aimait à penser que ce serait agréable. L'air était frais, et le Lord dû appercevoir un léger frisson sur la peau de la jeune fille car il lui posa sa veste sur les épaules. Lucy fit un geste reconnaissant de la tête, reconnaissant bien là le William prévoyant et attentionné dont elle était folle amoureuse. Elle rit au parole du Lord, sans vraiment savoir pourquoi et peut-être parce qu'elle avait senti une pointe de jalousie dans sa voix en évoquant son cavalier, et s'exclama à son tour :

Voyons, mon cavalier était quelqu'un de très bien, et cela ne m'étonne pas de miss Leycester, il en faut du courage pour rester en votre compagnie.

Noooon, Lucy n'était pas en train de se contredire, voyooons (oui, je craque sorry x)), elle avait juste envie de taquiner le jeune Lord qui se trouvait face à elle, pour rien au monde elle n'aurait laissé sa place, et la compagnie de William était des plus agréables. C'est pourquoi elle accepta, et avec engouement, cette promenade nocturne. William avait choisit d'enlever son masque, dévoilant son sourire splendide. Lucy le dévisagea, et une fois de plus le trouva beau à en mourir. Elle choisit tout de même de garder son masque, elle aurait peut-être certaines émotions à cacher... Les deux jeunes gens commencèrent donc à marcher. La nuit était très belle, on voyait parfaitement la lune dans le ciel, et Lucy s'étonna du calme. Tout semblait si parfait que celà en était presque effrayant.

Puis-je tenir votre main ?

Lucy avait demandé ça en rougissant, elle avait un peu peur de trop en demander et de gâcher ce moment. Mais elle avait besoin de sentir William près d'elle, de le sentir avec elle. Ce soir était vraiment particulier.

William ne releva pas sa remarque portant sur son cavalier... tout simplement car il n'allait pas répéter qu'il ne l'aimait pas... car c'était vrai, et faire remarquer à cette chère Lucy une fois était suffisant, il n'allait pas non plus étaler trop sa jalousie au grand jour, car oui les autres hommes dans la vie de Lucy était des parasites que William appréciaient très peu, malgré lui. Il n'y pouvait rien, c'était comme ça, il ne les aimait pas, qu'ils puissent rêver de sa belle, lui arracher un sourire, et pire la toucher.... ça le rendait fou. Malgré tout, il n'était pas un sauvage, il n'avait aucun droit de la garder pour lui seul, il faut savoir partager, mais même si il restait à l'écart, il essayait toujours de jeter quelques coups d'oeil furtif... peut-être qu'à un moment, le monstre qui sommeil dans son ventre le poussera à aller les interrompre pour rappeler au concurrent qu'il est là, rappeler que Lord William Lefroy veille... et ça, ce rang, ce titre, malgré tout ce qu'il peut en dire et en penser en ce moment, c'est une menace assez convaincante.
Et puis il ne releva pas non plus, quand elle le taquina sur l'affront qu'elle fit en parlant de sa compagnie. Il savait très bien qu'elle le cherchait, et comment l'en blâmer, il l'aimait surement pour ça, vive d'esprit ce qui n'est pas commun à toutes les femmes. William est très joueur, surtout avec les mots ce qui le rend moqueur et ironique à souhait, bien sur ce n'est jamais très méchant, mais le nombre de fois où en cherchant une femme, elle ne remarqua même pas ses moqueries, il trouve ça ennuyant, mais avec Lucy c'est différent, de toute façon elle a toujours tous les bons points avec lui. >< "Puis-je tenir votre main ?"
Que le masque de Lucy masque son rougissement est peut-être agréable pour elle, mais regrettable pour le Lord, il aurait été attendri par cette marque de timidité et se serait montré d'autant plus avenant. Il lui sourit, un sourire magnifique, charmeur, irrésistible, rempli d'amour... et lui glissa ses doigts entre les siens et referma sa main sur la sienne.

- Ma main, est vôtre Luce. Ma main, comme mon coeur. (<33333 **)

Il continuait donc leur marche dans le jardin de la propriété, un jardin très étendu, et touffu, permettant facilement de se mettre à l'abri des regards. Main dans la main, ils sillonnaient les allées, profitant tous deux de la présence de l'autre et s'émerveillant devant cette tranquillité nocturne. William fixait le reflet de la lune dans le bassin d'une fontaine, il fixait sans vraiment regarder, trop occupé à ordonner ses pensées qui comme son coeur s'agitaient. Il choisit de prendre sur la droite, entrainant Lucy avec lui, ils débouchèrent sur une petite "place", où étaient présents quelques bancs encerclés d'arbres. Comme cela devait être agréable de s'y attarder en journée, au frai sous l'ombre des arbres. Mais le Lord chassa cette idée, il y avait d'autres choses à traiter, il s'approcha d'un arbre, dont le tronc était d'une largeur énorme, il attira sa douce contre lui, de façon à la placer entre lui et l'arbre. Alors qu'il laissa sa main dans la sienne, l'autre se souleva pour lui caresser la courbure du menton, et délicatement il lui releva le masque, il voulait le voir ce visage si fin, si touchant, qu'il aimait tant. Il voulait aussi voir ses expressions, il voulait essayer de décrypter le plus de sentiment possible, ce qu'il avait à dire était important, il voulait savoir comment elle le percevait.

- Lucy.... avant tout, vous méritez des explications, toutes les explications. Je ne sais pas ce que vous savez, par qui vous l'avez appris, ou encore si vous ignorez tout, mais dans tous les cas, c'est ma responsabilité de vous en faire part. Mon amour pour vous a toujours été et ce depuis le début, brute, sincère et puissant et ... je pense que cela n'est pas passé inaperçu à vos yeux.... En considérant ses sentiments, paradoxalement j'ai tout fait ensuite pour vous évitez, à la mort de père... et à présent, je veux enfin vous expliquer car je sais, et je m'en suis réellement rendu compte à notre rencontre au lac, que cela vous a touché, ce que j'ai trouvé détestable, car jamais je n'ai voulu être cause de chagrin, de peine ou de mal être pour vous.
Depuis la mort de père, étant l'ainé c'est à moi de prendre soin des miens, et prendre soin d'une famille comme la mienne n'est pas chose facile... mais passons je ne dis pas ça pour me plaindre, mais voilà, Père en partant ne nous a pas seulement laissé avec du chagrin mais aussi avec des lourdes dettes, et je compte sur votre discrétion pour garder cela pour vous, ça risquerait de tuer Mère si ceci s'apprenait. Des dettes qui ne nous mettaient pas à la rue, non loin de là, mais ce n'était pas digne des Lefroy, et Mère est devenue depuis cette découverte omnibulée par l'argent, par notre image, par cette histoire de rang. D'où cette volonté de mariage avec Lady Susan, qui pour moi n'est et a toujours été qu'une très bonne amie et ce depuis notre enfance.
Alors tiraillé entre raison et sentiment, j'ai préféré vous fuir.... au début je me suis forcé à assouvir les besoins de ma famille avant les miens, avant vous .... j'ai été idiot de croire que je pourrais un jour vous oublier, et j'ai honte d'y avoir pensé, et même essayé. Mais plus le temps passait, plus mes pensées se tournaient vers vous, et plus je vous aimais. Alors ce choix, celui de la raison, me semblait impensable, contre nature, impossible. Alors me voilà à présent devant vous, vous livrant tous ses histoires dans l'espoir d'apaisé le mal que j'aurais pu causé à cause de ça.... *fait une pause, regard de braise tout mimi<3*
Et aussi, je vous exposais ses histoires pour vous montrer l'ambiance détestable qui règne au manoir, car et seulement si vous le voulez....enfin si vous me voulez, je me devais de vous montrer quelle est l'ambiance qui vous accueillera dans la famille. Mère risque d'être sans pitié, je ne sais pas ce qui nous réserve.... ni comment cela va se dérouler, mais je sais simplement que cela va être difficile. Alors je vous expose ce problème, car vous méritez tout ce qu'il y a de mieux, avoir un parti parfait, avec un entourage qui saurait vous apprécier, vous méritez une union heureuse et sereine.... et je soufre croyez moi, de ne pouvoir vous l'offrir, et je comprendrais que sachant tout ça vous refuser .... ma.. demande.

William avait posé son pouce sur les lèvres du Lucy qu'il caressait régulièrement pour qu'elle le laisse finir, sans l'interrompre.... car il avait beaucoup de chose à lui dire, et si elle l'interrompait il serait capable d'oublier la moitié, et le principal.... il est tellement facile d'être distrait en se perdant dans ses yeux. A présent il ôta son pouce de ses lèvres, scrutant son visage faiblement éclairé par la lumière de la lune qui traversait le feuillage des arbres. William attendait avec impatience sa réponse, car malgré tout, cela avait été un peu maladroit, mais il venait bien de lui proposer d'être son parti, il postulait pour être "l'union heureuse et sereine" malgré tout. Car il voulait qu'une chose, Elle, peut importe le reste, les difficultés, l'amour serait plus fort, il en était convaincu. Et en pensant à cela, son coeur s'enflamma, ainsi que tout son être, il l'aimait voilà tout. Il se pencha, et s'empara de ses lèvres, pour lui livrer un baiser doux, mais tellement intense.... une de ses mains était au niveau du coup de Lucy et l'autre quitta sa main pour se poser sur sa hanche et approfondissant ce baiser, leur premier baiser.

Comme c'était beau, la nuit. Lucy aimait cette ambiance, ce calme, la lumière de la lune, et toute les significations que pouvait avoir les étoiles dans le ciel. Marcher encore et encore au clair de lune était probablement la chose la plus romantique pour la jeune Price. C'était comme si tout le monde s'arrêter pour les jeunes amoureux. Lorsque William glissa ses doigts entre les siens, Lucy sentit un frisson de plaisir parcourir son échine, attisé par les paroles que le Lord venait de prononcer. Ainsi donc, son coeur appartenait à la jeune fille. Elle l'avait pour elle, et rien que pour elle, et de le savoir, une joie immense la subjugua. Tout était si parfait. Ils continuèrent donc d'évoluer dans ce havre de perfection, main dans la main, en parfaite harmonie avec la nuit si belle qui les entourait. Lorsqu'ils arrivèrent sur une place ombragée, le jeune homme tira Lucy par la main, près d'un gigantesque arbre, il la posa contre le tronc et vint se placer devant elle. Il l'attira contre lui, créant en elle encore plus le sentiment d'un bonheur inégalable. C'est une main dans celle de la jeune fille, et l'autre sur son visage, enlevant le masque de Lucy, qu'il commença à parler.

Lucy avait un peu peur, il lui promettait des explications, les explications qu'elle avait tant attendues et qui n'étaient jamais venues, ces mêmes explications qu'elle avait finalement partiellement apprises par Cael. Elle savait que le sujet devenait sérieux, et cela l'effrayait un peu, elle ne voulait pas que ce moment merveilleux soit brisé. Elle aurait voulu parler, lui dire qu'elle ne voulait pas de ses explications, pas maintenant, qu'il fallait qu'ils profitent... Mais le pouce que le Lord avait posé sur sa bouche l'en dissuada. Elle l'écouta donc.

Lucy, malgré la situation, équissa un sourire. Ainsi donc son amour était aussi fort que celui de la jeune fille ? Elle s'en était doutée..quelques temps, et puis il l'avait évité. Elle avait alors cru qu'il s'était lassé, qu'elle n'avait plus d'importance pour lui, et oui, cela l'avait touché, pendant longtemps elle n'arrivait plus à dormir, se posant un tas de questions qui semblaient ne pas avoir de réponse, pendant longtemps, lorsqu'elle était à l'abris des regards, perdue dans la campagne de Meryton, elle laissait sortir les larmes qui en disaient long sur la tristesse qu'elle ressentait. Elle lui avait fait comprendre tout ceci lors de leur rencontre inattendue au lac, et maintenant, il lui expliquait. Elle comprenait les obligations qu'il avait envers sa famille maintenant qu'il en était à la tête, et pour ça, elle ne lui en avait jamais voulu, mais elle ignorait tout des dettes que le père Lefroy avait laissé derrière lui. C'est un regard entendu qu'elle adressa au jeune homme lorsque celui-ci lui demanda de ne pas ébruiter cette information. Quel interêt y aurait-elle de toute façon ? Elle ne voulait pas détruire la réputation des Lefroys. Loin de là même. Elle ne fut pas étonnée non plus d'apprendre que Mrs. Lefroy était devenue obsédée par l'argent, elle connaissait un peu le personnage, et comprenait maintenant pourquoi Miss Susan Fieldway était destinée à épouser son fils. Lorsque Cael lui avait appris la nouvelle, Lucy avait cru que c'était simplement un histoire de rang, elle n'imaginait pas un instant que l'argent ait un quelconque rapport avec cette union. Connaissant William, la jeune fille compris alors pourquoi la raison de cet éloignement. Il était noble, et il aurait tout fait pour sa famille, y compris fuir celle pour qui son coeur battait. Malgré toute la souffrance que Lucy avait accumulé, elle n'arrivait pas à lui en vouloir d'avoir tenté de l'oublier, il avait dû souffrir autant qu'elle, si ce n'est plus. Alors que toutes ses pensées se bousculer dans la tête, et le fixait intensément, concentrée et buvant ses paroles, de par son regard, elle essaya de lui faire comprendre qu'elle... comprenait, et qu'elle ne lui en voulait pas.

La dernière partie du discours de William se noya dans un brouillard. Lucy n'était pas sûre de bien avoir compris. Elle n'était pas sûre des mots que le Lord venait de prononcer. Elle en fut encore moins sûre lorsque celui-ci, céssant de jouer avec ses lèvres, l'attira contre lui et l'entraîna dans un baiser intense et profond. Ce baiser, elle en avait rêvé un nombre incalculable de fois, et c'était tellement, tellement mieux que dans ses rêves. Elle enroula ses bras autour du jeune homme, le serrant un peu plus près d'elle, oubliant tout, absolument tout, se concentrant juste sur eux, sur la sensation de leurs lèvres, l'unes contre l'autres, sur leur amour... La jeune Price sentit une ou deux gouttes sur ses bras qui lui firent reprendre peu à peu ses esprits. Elle se degagea à contre coeur de l'étreinte de son amour et reprit petit à petit pied dans la réalité.

Les dernières paroles du Lord lui revinrent en tête. Non, elle n'avait pas rêvé, parmi toutes ces allusions à un amour serein et heureux, à une famille Lefroy effroyable (le jeu de mot qui casse tout ><), William avait bel et bien demandé Lucy en mariage, ici, dans ce parc. Et il devait maintenant attendre une réponse de la jeune fille, totalement prise au dépourvu. Les choses s'étaient enchaînées si vite... Sous le coup de l'émotion trop forte du moment, et sûrement un peu de l'alcool, Lucy se mit à pleurer, sans vraiment savoir pourquoi, et elle n'arrivait pas à stopper les sanglots qui secouait tout son corps... Des sanglots de joie, de peur, d'émotion...

"C'est que..."

Ce n'était pas les mots qu'elle aurait voulu prononcer, pourtant, ce sont ceux-là qu'elle s'entendit dire au lord qui se tenait face à elle. Elle sanglota de plus belle, elle voulait lui dire OUI, elle voulait que ce soit lui qui partage sa vie pour toujours, elle n'en avait rien à faire de l'accueil que lui réserverait les Lefroys, c'était lui et personne d'autre, mais les trois lettres ne voulaient pas sortir. Le sacrifice qu'il faisait la touchait tellement qu'elle semblait être incapable de lui dire oui sans lui demander encore une fois d'y réfléchir. Et elle s'en voulait terriblement de lui faire subir ça, sachant très bien qu'elle ne supporterait pas une autre fin qu'une heureuse. Elle attira William près d'elle, et se serra dans ses bras.

William s'était attendu à bien des réactions de sa part, car ce n'était pas rien, en effet même s'il l'avait fait d'une manière quelque peu maladroite, il venait de lui demander sa main. Et ce n'est pas quelque chose à prendre à la légère, c'est un évènement qui doit en quelque sorte bouleverser le destinataire... mais il ne pensait pas qu'il arriverait à faire pleurer Lucy. En voyant sa réaction, ses sourcils se froncèrent, dans une moue de surprise, de totale incompréhension, il était très perplexe tout d'un coup. "C'est que..." William ne rejeta pas Lucy quand cette dernière se blottit contre lui, machinalement il l'entoura de ses bras, mais aucun son ne put franchir ses lèvres, sa réaction l'avait soufflé. Il ne comprenait vraiment pas. Pourquoi pleurait-elle? Avait-il dit ou fait quelque chose de maladroit? Quelque chose de déplacé? Mais il commençait à s'inquiéter, peut-être que sa douce avait des problèmes? Il faut dire que la situation de sa famille l'avait beaucoup préoccupé ses derniers temps, peut-être avait-il loupé quelque chose dans la vie de cette miss Price? Et si elle était promise à un autre?
Tant de questions aussi idiote que pausibles se bousculaient dans son esprit. Mais toutes ses pensées essayaient juste d'expliquer cette réaction étrange? Inexpliquée? Avait-il omis un détail énorme? Non pourtant, quand deux personnes s'aimaient, n'était-il pas logique et souhaité qu'elles s'engagent devant Dieu pour la vie? Surtout qu'ici l'argent n'était pas un problème. Bon certes, les Lefroy étaient endettés mais ils n'étaient pas à la rue, au contraire ils étaient encore bien riches... certes il faudrait faire attention aux dépenses exagérées et futiles, mais William allait bientôt obtenir son statut d'avocat et il aura des revenus qui soulageront la situation. Alors pourquoi pleurait-elle?
Peut-être qu'elle ne l'aimait plus autant que lui? Et que le souvenir de son amour passé l'attristait de devoir recaler William? Du coup elle osait pas? Ses pleurs voulaient-ils dire non? Qu'en savait-il au fond? Il posa ses mains sur les épaules de Lucy pour l'écarter de lui et lui permettre de voir ses yeux. Il plongea son regard perdu dans le sien, humide.

- Je m'attendais à bien des réactions mais .. des pleurs? Que signifient-ils?

William soupira... après tout, il n'était pas obligé d'avoir une réponse maintenant? Il avait attendu un long moment pour prendre cette décision et se lancer et faire enfin sa demande, attendre un peu plus ne le tuerait pas. Enfin espérons.

- Si cette demande vous bouleverse tant, alors ne vous pressez pas, je peux patienter .. au contraire, savoir que vous êtes convaincu de ce que vous souhaitez sans être influencé par le champagne, donnera d'autant plus de valeur à votre réponse, alors réfléchissez -y, prenez le temps et quand vous serez prête faite le moi savoir.