Remember Austen, RPG du XIXe
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How could I forget you? ~ William L.

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Pearl Forbes
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MessageSujet: How could I forget you? ~ William L. How could I forget you? ~ William L. EmptyMar 13 Sep - 6:03


La chaleur de sa main au creux de la sienne. La douceur de ses regards s’attardant sur son visage. La caresse de ses lèvres sur sa peau. Le souffle du vent dans ses beaux cheveux bruns. L’odeur si agréable chatouillant ses narines lorsque son visage venait à s’égarer près de son cou. Le frisson qui parcourait son dos lorsqu’elle l’apercevait enfin. Et le trou dans sa poitrine à le savoir à jamais perdu. La violence de son chagrin à savoir que plus jamais elle ne ressentirait tout cela. La haine qu’elle ressentait contre elle-même pour avoir été assez stupide pour refuser le bonheur pour un éclair de jalousie, pour avoir fini par accepter de ne peut-être jamais le revoir. Perdu. Son échine tremblota légèrement sans qu’elle n’y prête attention.

On la laissait tranquille au moins maintenant. Quand bien même ce n’aurait été le cas de toute façon, qui aurait aujourd’hui le pouvoir de la sortir de son mutisme ? Il n’y avait que Lui, et Il n’était plus là. Il ne le serait plus jamais. Elle n’était plus même l’ombre d’elle-même. Elle n’était plus qu’une silhouette pâle, fantomatique, déambulant dans la maison sans but précis, qu’importe l’heure du jour ou de la nuit. De toute façon elle ne dormait plus. Cela se devinait aisément aux cernes violets qui soulignaient ses yeux, d’autant plus voyants que sa peau était d’une blancheur effrayante depuis qu’elle fuyait chaque rayon de soleil. C’était en cela que ses insomnies se révélaient un avantage. Au moins, lorsque la lune paraissait, elle pouvait de nouveau contempler le monde à travers la petite fenêtre de sa chambre. Il n’y avait plus cette lumière aveuglante pour lui brûler la rétine ni tous ces foutus bourgeois pour parader dehors, souriant à tout va et dégoulinant d’une insupportable hypocrisie. Elle aurait voulu leur crier à tous d’aller se faire voir, d’oser, rien qu’une fois, dire ce que vraiment ils pensaient ! Mais elle préférait fermer les rideaux et garder pour elle sa mauvaise humeur. Passer pour une folle aux yeux du monde ne le ramènerait pas.

Alors elle attendait la nuit, et là enfin elle respirait. Elle pouvait de nouveau laisser son regard se perdre sur les pavés enfin désertés de tous ces imbéciles. Elle aimait ces moments, on y voyait enfin le vrai tempérament des gens. On pouvoir apercevoir Mr Machin, à l’ombre d’une ruelle, parler à toute vitesse à un étranger clairement pas très net ou encore le mari de Lady Bidule suivre une demoiselle de toute évidence pas très chaste dans une ruelle dans laquelle il était évident qu’ils ne compteraient pas ensemble les moutons. Il y avait aussi Miss Truc qui sortait en douce rejoindre son amant, se croyant sans doute impossible à repérer emmitouflée dans son gros manteau noir. Oh oui le beau monde l’était bien moins dans le noir ! Sa vie semblait alors moins minable au milieu de tous leurs mensonges. Au moins elle, elle n’avait plus à faire semblant devant qui que ce soit, puisqu’il n’en était pas un qui valle alors beaucoup mieux qu’elle.

Mais le problème quand on baisse les barrières, c’est qu’on en arrive très vite à faire des choses stupides avant même d’avoir pris le temps d’y réfléchir… Des choses stupides comme attraper son manteau et sortir en courant dans la rue, seule et en pleine nuit. Pourtant qu’aurait-elle pu faire d’autre alors qu’elle avait cru Le voir ? Elle n’avait pas pris le temps d’y songer une seconde… Finalement, elle avait beau avoir essayé de lui dire adieu, elle ne pouvait lutter. Elle avait beau détester le monde entier, elle ne pouvait ignorer comme elle l’aimait. Alors voilà que son pauvre cœur romantique prenait une fois de plus le pas sur sa raison et qu’elle se mettait à parcourir les rues les plus sombres dans l’espoir de recroiser la silhouette familière… En vain. Au bout de plusieurs dizaines de minutes, elle dut se rendre à l’évidence, le temps de s’habiller et de sortir, elle l’avait déjà perdu de vue. Ce n’était pas pour ce soir qu’elle le recroiserait… Elle avait tenté, avait réussi même à rester à distance ! Depuis cet horrible bal, elle avait tenu parole et avait tout fait pour ne pas le revoir ! Il faut dire qu’en restant cloîtrée chez elle, il y avait effectivement très peu de chance que cela arrive… Mais ce soir elle avait craqué, et la joie à l’espoir de finalement le revoir était à la hauteur de la déception qu’elle ressentait à présent et de la haine qu’elle éprouvait contre elle-même d’avoir pu se montrer si sotte.

Dans sa stupide poursuite, elle en avait oublié de prêter attention aux chemins qu’elle empruntait. Un tour sur elle-même lui fit comprendre qu’elle avait marché un peu plus longtemps encore que ce qu’elle avait imaginé mais surtout, qu’elle en était rendu dans le genre de quartier où qu’ils fassent nuit ou jour, les gens n’étaient pas du genre à se donner du mal à préserver leur réputation. Aussi, elle avait beau avoir tourné associable à souhait et se ficher totalement de ce qu’il pourrait advenir de son avenir, son futur immédiat la préoccupait encore bien assez pour qu’elle sache qu’il lui valait mieux ne pas traîner dans le coin. Resserrant sa cape autour de ses épaules, elle partit vers ce qui lui sembla être le bon chemin, pressant le pas au moindre bruit.

Malheureusement, ce qui devait arriver arriva et beaucoup s’entendront surement sur le fait qu’elle l’avait bien cherché à se balader seule à une heure si tardive. Cela faisait un moment déjà qu’elle avait cru sentir une présence dans son dos mais elle avait préféré relayer cette crainte au fait d’une légère paranoïa… Mais sans doute aurait-elle mieux fait de s’en préoccuper un peu plus. Elle pensait être presque sortie d’affaire. A marcher si vite, elle ne pouvait être encore trop loin n’est-ce pas ? Elle était sortie des quartiers les plus pauvres et atteignaient à présent les petits ponts. Oui, elle y était presque ! Plus qu’à sortir de cet espèce de labyrinthe et elle serait fin sauve ! Seulement voilà que l’ombre derrière elle se révéla finalement être un homme à l’allure peu avenante et aux remarques, si elles se voulaient flatteuses, bien peu rassurantes. Elle courut, autant qu’elle le put, jusqu’à en perdre haleine. Elle était toujours aux docks mais elle avait déjà traversé tant de ponts qu’il lui semblait peu probable qu’elle fut encore loin du centre ville, et surtout elle avait beau tourner sur elle-même et sonder l’obscurité, elle était enfin seule. L’homme trop saoul aurait surement abandonné en la voyant fuir si vite… N’est-ce pas ?

Rassérénée à cette pensée, elle reprit sa route, le souffle court mais l’esprit tranquille, jusqu’à voir surgir devant elle l’homme qu’elle avait tant fui. Comment était-ce possible ? Elle avait beau connaître peu l’endroit, elle n’avait pu à ce point tourner en rond ! Ou bien si… Du reste, l’homme étant du coin, il lui avait été plus aisé de la suivre et voilà qu’il lui barrait à présent la route après avoir surgi d’un petit escalier tout près d’elle. Mais elle n’abandonnerait pas ainsi ! Se retournant vivement, elle s’apprêta à fuir de nouveau, mais fut à la place violemment attirée en arrière et s’effondra au sol en un cri étouffé. Le bougre avait saisi sa cape et l’avait retenu ainsi, l’étranglant violemment au passage. Elle sanglotait et le suppliait de l’épargner d’une voix plus faible que jamais, détachant sa cape à la recherche de la moindre bouffée d’air qu’elle pourrait inspirer, elle tentait aussi de reculer, mais bien misérablement car elle n’avait même plus la force ni le courage de se relever. Alors il se jeta sur elle, et fermant ses yeux remplis de larmes, elle pria simplement pour qu’il en finisse vite.
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William Lefroy
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MessageSujet: Re: How could I forget you? ~ William L. How could I forget you? ~ William L. EmptyMar 13 Sep - 22:26

    William se trouvait au niveau des petits ponts, qui séparaient les docks des quartiers plus respectables. La nuit était belle et bien installée, le temps était clément, l'absence presque totale de nuages, laissait apercevoir, ici et là, quelles étoiles. Rien ne semblait menacer ce calme plat, et la douceur de l'air. Seulement, les apparences sont trop souvent trompeuses. William se tenait accouder sur un des ponts, les yeux fixés sur le cours d'eau. Comme l'eau qui coule sous les ponts, le temps semble s'écouler sans encombres ... Peu importe les évènements qu'on traverse, peu importe la détresse qu'on connait, le temps s'écoule toujours pareil. Quoiqu'il puisse arriver dans la journée : à un moment le soleil se lève et à un autre il se couche : peu importe nos états d'esprits, le temps est imperturbable. Et plus William contemplait le mouvement de l'eau, plus il trouvait détestable ce temps qui passait. William ces jours-ci, étaient totalement immergé, quoiqu'il fasse, il avait l'impression de se noyer dans une lassitude, une insensibilité, un ennui insoutenable. Il avait cette désagréable impression qu'il vivait au ralentis, que plus rien ne le stimulait., les jours passaient et se ressemblaient.

    Mais pourtant, quiconque prenant du recul, et observant le jeune Lord, était forcé d'admettre que la léthargie de William n'était pas justifiée. En effet, l'ennui du jeune Lord n'était pas du à un manque d'activités ... Non il occupait ces journées normalement, il allait travailler à l'hôtel de ville, il évitait du mieux qu'il pouvait la résidence des Lefroy; par conséquence il se trouvait toujours une quelconque occupation à droite et à gauche. Quand on le connaissait peu, on ne le trouverait pas grandement changé. Il avait arrêté ce fâcheux penchant pour l'alcool. Certes il était moins agréable, dévoué, gentleman qu'à son ancienne habitude, mais il restait dans une normale tout à fait respectable. Quand on ne faisait pas trop attention au jeune Lord, on pouvait presque croire qu'il ne souffrait plus de peine de coeur. Comme si l'affaire était à présent derrière lui, qu'il s'en était remis, qu'il avait tourné la page. Chose qui avait ravie les jeunes Lady de Bath, qui pouvaient de nouveau avoir le plaisir de bavarder avec le beau Lord Lefroy, et qui parfois avaient même le privilège de se faire courtiser par ce bel homme.

    Mais si on regardait de plus près, et si on interrogeait les personnes proches, vraiment proches de William, ces dernières vous souligneront un énorme changement. Changement troublant, difficile à suivre... il était toujours poli, ses manières étaient encore distinguées... mais au fond de lui, il n'y avait plus cette sérénité, cette insouciance, cette générosité... Ses manières étaient courtoises, mais elles manquaient de chaleur et d'amour. William n'avait plus le coeur sur le main, et il agissait tel un automate. Et ce petit détail pour certains, représentait une chose énorme pour William. Ce dernier, bien trop concerné, et dans l'incapacité à prendre suffisant de recul sur sa situation, ne pouvait pas comprendre d'où lui venait cet ennui.... cette humeur maussade. Lui avait toujours été affectueux, incorrigible romantique... écoutait à présent seulement sa raison, et ses sentiments étaient enfermées, bien au fond de lui. Non William, ne pouvait pas vraiment comprendre d'où venait ce changement chez lui. Car même s'il était las, il ne pouvait pas dénigrer cette attitude : certes son quotidien n'était plus aussi émouvant, mais au moins il ne souffrait plus.
    Il avait bien des choses à reprocher à sa mère, mais pour une fois, sur un point, il s'était remis en question, et après quelques tiraillements, il avait finalement admis que le jugement de sa mère sur le mariage n'était pas si sot. Lui qui croyait dur comme fer à l'Amour, et lui qui était doté d'un vrai coeur d'artichaut, il avait compris que ce trait de caractère ne lui apporterait rien de bon.

    Bonne mesure ? Cela reste à voir. Mais pour le moment, William était convaincu par son choix, et il en était satisfait. Il pouvait vivre une vie normale, et ce changement forcé de personnalité était une bonne chose. Plus jamais, ô grand jamais, il se jetterait dans une histoire d'amour sans y avoir réfléchir. L'objectif était d'écouter la raison avant les sentiments, et il comptait bien s'y tenir. Pour l'instant, cela n'avait pas été très difficile. Peut-être que de n'avoir croisé celle qui était à l'origine de ce changement, y était pour quelque chose. Il est plus facile de tenir ses objectifs quand on est pas face à son ancien talon d'Achille. Cependant, William n'était pas près de rechuter de si tôt, cette mésaventure l'avait vraiment changé. Il était devenu comme immunisé ...

    " J'espère que tu ne m'attends pas depuis très longtemps mon beau. "
    C'est une voix peu distinguée qui le sortit de ses pensées, il se redressa et se retourna pour faire face à la femme qu'il attendait, ou plutôt à la putain qu'il attendait. Oh oui, les apparences sont trompeuses. Ceux qui le disaient inchangé, ne sont surement pas au courant de ces nouvelles habitudes nocturnes. Il attira cette femme de joie disgracieuse contre lui et cette dernière attrapa ses lèvres telle une affamée. Sans perdre de temps elle commença à déboutonner la chemise de William, mais ce dernier, toujours silencieux lui attrapa la main sans délicatesse. Après un éclat de rire grave, la prostituée leva les yeux au ciel, prit sa main pour rejoindre un lieu plus calme... une ruelle plus intime.

    Alors qu'ils s'éloignaient des ponts, des éclats de voix attirèrent son attention. Il tourna la tête vers la source du bruit, et put observer une scène consternante. Bien que ses sentiments sont emmitouflés quelque part en lui, son esprit de justice ne pouvait pas se taire... ce qui parait plutôt utile pour un avocat diplômé ... Alors qu'il s'était arrêté et fixait d'un air effaré la scène, la femme insistait et tirait sur son bras pour qu'il la suive. "On est pas les seuls à s'amuser ..." William soupira devant un tel esprit de discernement ... Ce n'était pas une dame d'esprit ... oh que non, c'est bien pour ça qu'il l'avait choisi. Sans crier garde, il libéra son bras de l'emprise de la prostituée, et se pressa de rejoindre le pont. Il sauta sur l'agresseur et le plaqua contre le sol. Après avoir déchargé quelques bonnes droites, et après s'être défoulé, il se releva ... prêt à partir dès que son adversaire aurait pris la poudre d'escampette. Seulement, son adversaire lui laissa un petit cadeau avant de prendre la fuite, et il ne partit qu'une fois après lui avoir donner un bon coup au visage. William tituba ... et alors qu'il se rattrapait à la rambarde du pont, il regarda malgré lui, le visage de la jeune femme encapuchonnée.

    Médusé. Il fut tellement surpris de découvrir le visage de Pearl, qu'il loupa la rambarde et s'étala par terre. Lui qui voulait juste faire déguerpir ce pourri, et retourner à ses occupations, sans se soucier de l'insouciante ... c'était loupé. Il était tellement surpris qu'il ne réagissait pas vraiment... Il assimilait pas encore ... comme s'il arrivait pas à se faire à l'idée qu'Elle était en face de lui. Il s'empressa de se relever, et recula, comme si être trop près de Pearl était dangereux. Mais en voyant qu'elle ne se relevait pas, il s'approcha et la mit debout sans grande délicatesse.

    - Qu'est ce qui vous est passé par la tête ? Il n'est pas recommandable pour une jeune femme de votre condition d'effectuer sa promenade post-dînatoire ici.
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Pearl Forbes
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MessageSujet: Re: How could I forget you? ~ William L. How could I forget you? ~ William L. EmptyMer 14 Sep - 5:11

Sa prière fut exaucée, mais de quelle manière ! Qu'il en finit vite, on ne put dire le contraire, et pour cause, il ne commença même jamais rien. Recroquevillée sur elle même, sanglotant d'avance à l'idée de ce qui l'attendait, ce fut avec surprise qu'elle ne le sentit jamais ne serait-ce que l'effleurer. Qu'il ait fui, soudain prit de remords à l'idée de s'en prendre à une pauvre âme innocente et sans défense, elle en douta vivement, aussi, c'est étonnée qu'elle ouvrit lentement les yeux pour voir pourquoi son châtiment pour être sortie si tard se faisait tant attendre. L'idée même qu'il puisse la toucher n'était-elle pas déjà assez douloureuse qu'il devait en plus se faire languir et donc laisser son imagination prévoir quel genre d'horreur il lui réservait ?

Non, car aussi sadique cette fripouille puisse-t-elle être, il n'était pas simplement planté devant elle en train de jouir de la terreur qu'il lui infligeait... Bien au contraire. Les étranges bruits sourds qu'elle avait capté n'étaient pas les pas du rustre s'avançant lourdement dans sa direction. La respiration haletante qu'elle entendait n'était pas celle d'un agresseur excité par l'adrénaline montante... Non, tout cela n'était que le résultat de la dérouillée qu'il se prenait par un étranger survenu de nul part pour voler à son secours. Qui qu'il soit, il se battait en tout cas avec courage et la défendait dignement. Son pouls, quoique toujours affolé, commençait enfin à ralentir alors qu'il était clair que son preux chevalier avait l'avantage. Elle restait paniquée par la situation, était encore clairement sous le choc -en témoignait ses mains qu'elle gardait serrées autour de son cou meurtri- mais au fond, elle sentait que le danger s'écartait enfin.

Elle ne pouvait quitter son héros des yeux. Impressionnée, elle lui était plus reconnaissante que jamais et s'apprêtait à le lui dire alors qu'il se relevait, victorieux. L'instant parut pourtant mal choisi alors que son adversaire, se relevant à son tour, lui renvoya une sacré droite avant de fuir à toute vitesse. Cependant, ce n'est pas tant le choc de le voir se faire ainsi frappé alors que lui même ne semblait s'y attendre qui la cloua sur place, c'est le visage qu'elle aperçut alors qu'il était projeté juste à côté d'elle. William. De toute évidence, il ne l'avait reconnu plus tôt non plus car il manqua son rattrapage et s'effondra au sol. Il se releva aussitôt mais le regard qu'il lui lançait et la façon avec laquelle il s'éloigna si vivement d'elle témoignaient très bien de sa surprise et démontraient parfaitement qu'il n'avait oublié leur dernière rencontre.

Sous le choc, elle resta plantée au sol, les lèvres bêtement entrouvertes alors qu'elle restait muette de stupeur. Lui ici ? Volant à son secours ? C'était typiquement le genre de situation dont elle avait toujours rêvé, dernièrement plus que jamais. Un beau Lord risquant sa vie pour voler à son secours... Voyons, quelle demoiselle n'en a jamais rêvé ? Le fait que ce soit en plus lui et alors que justement, elle recherchait sa compagnie !.... Mais alors pourquoi restait-elle ainsi clouée, ne faisant ni ne disant rien ? Il finit par perdre patience -bien vite d'ailleurs- et vint alors la relever... Alors le rêve s'écroula. Il n'y avait pas la moindre douceur dans ses gestes. Pas la moindre trace de l'inquiétude naturel d'un amoureux particulièrement mise à rude épreuve en une telle situation. Non, elle ne sentit que froideur et impatience. Ses remarques, ou reproches plutôt, enfoncèrent le clou car même là, elle ne ressentit pas la moindre once d'anxiété. Elle sécha de son bras les larmes qui brouillaient sa vision et, croisant et décroisant ses doigts nerveusement, elle répondit d'une petite voix, évitant son regard sans doute aussi froid que son timbre de voix.

- En effet. Je ne sais ce qui m'a pris... Je regrette de vous avoir importuné mais vous sais gré d'être venu à mon secours. A la lumière de la lune, elle crut alors remarquer un peu de sang là où il s'était surement pris le dernier coup. Oh ! Mais vous êtes blessé !

Sans réfléchir, elle saisit son mouchoir dans sa manche et s'apprêta à le lui tendre. Une voix féminine, résonnant dans son dos, stoppa aussitôt son geste...
" Alors mon beau, tu te fais attendre ! Je croyais qu'on devait s'amuser tous les deux... "
Le mouchoir tomba au sol sans qu'elle ne s'en soucie alors qu'elle se retourna pour observer la fille de joie, négligemment appuyée sur le bord du pont quelques mètres plus loin. Elle avait entendu beaucoup de rumeurs sur des fiançailles, des dizaines et des dizaines de prétendantes qui défilaient chez lui et qu'il courtisait allégrement... Mais il lui avait appris à ne plus écouter les ragots des salons de thé, d'attendre d'entendre la véritable version de la bouche de la personne concernée avant de croire quoi que ce soit... Et là, elle pouvait y croire ? Ses bras retombèrent mollement alors qu'elle se retournait vers William. Son regard se vida de toute expression et d'une voix éteinte, comme si elle était à mille lieux de là, elle reprit la parole.

- Mais je ne voudrai bousculer votre emploi du temps plus longtemps, je vois que vous êtes attendu. Passez une agréable soirée milord.

Elle s'inclina rapidement, et partit face à elle, espérant au moins être sur la bonne voix pour rejoindre son domicile et s'efforçant de ne pas prendre une grande inspiration en passant près de William pour sentir ne serait-ce qu'une seconde son odeur qui lui manquait tant. Elle était au moins sure d'une chose à présent: c'était réellement la dernière fois qu'elle le voyait...

Spoiler:
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MessageSujet: Re: How could I forget you? ~ William L. How could I forget you? ~ William L. EmptyMer 14 Sep - 16:28

    "En effet. Je ne sais ce qui m'a pris... Je regrette de vous avoir importuné mais vous sais gré d'être venu à mon secours. Oh ! Mais vous êtes blessé !"
    William, dont les bras restant ballant le long de son corps, serrait ses poings du plus fort qu'il le pouvait. Il sentait au fond de lui, qu'il ne pourrait pas sauver les apparences en face d'elle. Lui qui réussissait avec brio à rester convenable et à être courtois avec les autres habitants de Bath, l'être aussi avec Pearl lui semblait être une épreuve bien trop difficile. Il sentait tout son être entré dans un terrible chaos, il était à présent sur qu'il ne pourrait bien se comporter avec elle. Il avait cette violence en lui qui, sans crier gardait, risquait de se répandre dans ses gestes, dans ses paroles. Il avait l'impression d'être tel un prédateur, qui se retient de répandre son venin pour anéantir sa proie. Il fut surpris, et même terrifié d'observer encore avec quelle vivacité, cet émoi prenait possession de son bon sens. Alors qu'il devrait réserver à Pearl, la même attitude, la même nonchalance que pour les autres, pour se prouver à lui-même qu'il n'était plus affaibli par elle; il en était incapable. Ses paroles blessantes, désobligeantes fusaient dans son esprit, et la seule perspective d'être blessant pour se venger, le réconfortait. Il n'était pas comme ça... méchant, il ne l'avait jamais été, mais comme on le savait, ces derniers-temps avaient beaucoup changé William.

    Ainsi donc, quand elle lui apprit qu'il était blessé, une vague de violence déferla en lui ... Elle paraissait surprise de cette blessure, comme si elle n'était pas conscience qu'elle était la cause de sa plus grande blessure ? Bien sur qu'il était blessé... mais il n'avait que faire de ces dommages physiques, ils étaient bien moins cruels que ceux infligés à l'âme. Alors qu'elle s'approchait, prête à lui faire don de son pauvre mouchoir -comme si un bout de tissu était la solution à tout.. - et alors qu'il s'apprêtait à répondre avec un cruel manque de courtoisie, une voix derrière le stoppa dans sa démarche. Il sourit.
    Le William amoureux aurait souffert de cette irruption, il n'aurait supporté que la femme qu'il avait si tendrement aimé, le découvre avec une telle compagne. Mais à présent, il souriait. Toutes réponses blessantes de sa part, n'aurait pas eu l'impact de cette irruption. Oui ... il fréquentait des femmes des joies, oui il était pitoyable ! Et alors? Il n'avait plus aucun compte à lui rendre.

    "Mais je ne voudrai bousculer votre emploi du temps plus longtemps, je vois que vous êtes attendu. Passez une agréable soirée milord."
    Sans prendre le temps de répondre à la prostituée, il suivit du regard, Pearl qui prenait la fuite. Il était même résigné à ne rien faire pour la retenir, mais cette dernière phrase le mit hors de lui. De quel droit, lui servait-elle ses sarcasmes? Elle était la dernière personne en droit de prononcer un jugement sur sa conduite. Pearl paraissait dévaster par son emploi du temps ? Après tout, il était en droit de gaspiller son temps, comme il le voulait. Il l'aurait laissé fuir, sans rien ajouter si elle ne s'était pas permise cette remarque, selon lui déplacée. Mais à présent, il ne pouvait se retenir de répondre de façon peu aimable.

    - Oh, je suis sur que ma soirée saura être agréable ... Mais cependant Lady Forbes, quelque chose dans vos paroles m'interpèle ... Il y aurait-il une once de déception dans votre timbre de voix ? La déception ne survient seulement lorsqu'on accorde trop d'attente à une personne ... Pourtant mon emploi du temps, comme vous le dites, a l'air de vous décevoir légèrement, n'est-ce pas ? Comment pourrais-je encore vous décevoir, alors qu'on sait parfaitement, que vous n'avez aucun droit d'attendre quelque chose de moi ?

    La femme de joie, qui n'avait pas bougé, était entrain de se demander où elle était tombée. William se tourna enfin vers elle, et lui fit signe d'approcher. William se pencha pour récupérer le mouchoir de Pearl, qu'il froissa volontairement (et toc xD), et s'approcha de cette dernière pour lui rendre son bien. Alors qu'il tendait à Pearl son bout de tissu, il fut rejoint par la tiers personne. Il passa alors son bras derrière sa taille et lança un sourire charmant à Pearl. La vengeance est d'une bassesse à laquelle William ne nous avait pas encore habitué....

    - Cependant, ce n'est pas une raison, pour que nos .. "différents" nous rendent impolis. Après le service que nous vous avons rendu ce soir, vous n'oserez pas partir maintenant, et vous montrer si impolie devant mon ... "amie" que je vous n'ai pas encore présenté.
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MessageSujet: Re: How could I forget you? ~ William L. How could I forget you? ~ William L. EmptyJeu 15 Sep - 6:06

Elle se figea instantanément. Elle n'avait même plus espéré qu'il lui adresse la parole, bien au contraire. Elle s'était permise de dire ce qu'elle lui avait dit sans la moindre arrière pensée, laissant simplement échapper la première chose lui venant à l'esprit pour pouvoir fuir au plus vite et voilà que... Voilà que... Elle devait être en plein cauchemar. Ne pouvait-elle donc simplement rentrer chez elle et continuer à se laisser mourir sans que personne ne songe à venir l'importuner ? Fallait-il qu'alors que son moral était déjà au plus bas, lui même vienne encore en rajouter une couche ? Elle venait de se faire agresser, ne pouvait-on donc lui laisser une seconde de répit ! D'autant que ses paroles eurent sur elle l'effet d'un électrochoc, plus violent encore que toute l'adrénaline ayant pu l'envahir quelques minutes plus tôt alors qu'elle se voyait déjà perdue.

Ses mains commencèrent à trembler alors qu'elle se retournait pour dévisager cet homme qu'elle ne reconnaissait plus. Oh il était toujours aussi beau, plus que jamais même sous le reflet de cette lune pleine et du fait qu'elle n'aient pu se régaler de ce visage depuis si longtemps et pourtant... Alors que chacun de ses mots glaçait un peu plus son sang, elle constata qu'aussi beau puisse-t-il encore être, quelque chose différait à présent. Il était... froid. Ce sourire sur ses lèvres, cette étincelle dans son regard, cette expression charmeuse fixée sur son visage... Il n'y avait plus que mépris et dédain, plus la moindre chaleur. Le William qu'elle avait connu, qu'elle avait aimé, il n'était plus là. Constater qu'elle l'avait à ce point transformé la fit frissonner.

Elle serait partie avec un simple "pensez ce que vous voulez", prononcé de ce même ton distant et sans chaleur auquel il venait d'avoir le droit... Elle l'aurait fait, si seulement il s'était arrêté là, mais le destin devait s'acharner ce soir n'est-ce pas? Il se retourna vers sa catin et lui fit signe d'approcher. Oh, de mieux en mieux, maintenant il l'exhibait fièrement ! Soit... Mais cela même n'était pas assez hum ? Sentir son parfum bon marché embaumer l'air qu'elle respirait n'était pas une torture assez forte, il fallait aussi qu'en plus il la serre toute contre lui tout en lui tendant son mouchoir qu'il froissa d'un geste mesquin ! Elle se rêva à foncer dans cette putain tel un bélier, la faisant passer par dessus le pont en l'insultant de tous les noms, en lui hurlant de ne jamais plus poser les mains sur cet homme car il était sien ! Elle se jura même de le faire si elle osait lui faire la moindre remarque ! Mais bien sur tout cela était ridicule car elle même l'avait reconnu, ce n'était plus Son William qu'elle avait fasse à elle...

- Je vous remercie. Elle reprit son mouchoir en prenant soin de ne pas toucher sa main. Je suis sincèrement navrée que vous ayez cru capter de la déception dans mon timbre de voix. Réellement, jamais je n'oserai vous faire telle insulte, mais je suppose que du fait que je vienne de me faire agresser, il est normal que vous m'ayez crue troublée... Ce doit être de rigueur dans ce genre de situation ne croyez-vous pas ?

Bon... Pour la remarque soulignant le fait qu'elle en avait assez de tout cela, c'était réussi, bien que très loin de son idée première. Finalement, il avait réussi à l'agacer et lui donner envie de rester, quoique d'une étrange manière, quant à sa catin qui ne cessait de la dévisager d'un air qui ne lui plaisait vraiment pas, elle commençait à l'irriter au plus haut point. Peut-être qu'elle lui rentrerait réellement dedans finalement... Elle ne s'était jamais battue mais ce ne devait être si compliquée hum ? Et puis ce n'était pas comme si paraître en tout point parfaite aux yeux de William était encore important, elle représentait déjà tout ce qu'il détestait de toute manière... Et si ce qu'il aimait à présent se résumait à... Ça, alors agir ainsi ne pourrait que l'aider ! Mais trêve de rêveries, plutôt que de se risquer à se casser une main, plutôt continuer sur sa lancée. Il avait voulu la retenir pour un trait de sarcasme auquel elle n'avait prêté attention ? Qu'il goûte plutôt à ce dont elle était capable lorsqu'on l'énervait un peu trop...

- En effet je n'ai encore eu le plaisir d'être présentée à votre... charmante compagne. Peut-être les salons de thé ou salles de bal de Bath ne sont à son goût ? Je ne crois l'y avoir jamais vu, ce qui est regrettable n'est-il pas ? Elle doit être d'une amabilité extrême vu le traitement particulier que vous lui réserver. Mais allons dites moi son nom, peut-être en ai-je tout de même déjà entendu parler !

A ce petit jeu elle devait au moins une chose, il lui semblait s'être faite agresser il y avait bien longtemps déjà ! Comme s'il était capable de la présenter dans les règles, avec titre et nom ! Elle lui rendit donc le plus large et le plus hypocrite des sourires dont elle était capable tout en s'inclinant de la manière la plus gracieuse et élégante possible face à la tapineuse. Alors traînée, tu peux en faire autant ?
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MessageSujet: Re: How could I forget you? ~ William L. How could I forget you? ~ William L. EmptyJeu 15 Sep - 20:23

    William était un présent d'une humeur bien exécrable. Il avait un quota de méchanceté à servir, qui le faisait bouillonner. A croire que toutes ces années, à être le plus courtois et gentleman, venait de basculer, et à présent il devait rattraper tout ce retard. S'il rattrapait ce retard, et servait à la pauvre Pearl toutes les méchancetés qu'il n'a jamais dites au cours de son existence, j'ai bien peur que ça ne soit pas un cadeau pour la jeune Lady. Lui qui avait toujours aimé joué avec les mots, et lui qui s'était toujours amusé à embêter gentiment, ses interlocuteurs en retournant le poids de leur mot, il allait en faire de même ce soir, mais de façon beaucoup moins sympathique. A croire que chaque phrase, chaque mot de Pearl qu'il entendait, le mettait en rogne, et par conséquent il se sentait obligé de rebondir sur ses paroles de façon la plus désobligeante que possible. Chacun traverse les périodes douloureuses comme il le peut, en faisant de son mieux ... mais il faut croire que le jeune Lord en avant décidé autrement... Et il n'allait pas garder la tête haute en faisant de son mieux, non il allait garder la tête haute, tout en se terrant derrière une barrière de protection ... Comme si tout faire pour blesser Pearl, était une solution pour le guérir lui. On doute du résultat....

    "Réellement, jamais je n'oserai vous faire telle insulte [...] "
    William n'entendit même pas la fin de sa phrase, tellement ses pensées et sa colère bouillonnait en lui. Tout son être criait, et cela en était déconcertant. Ce n'était plus seulement de la distance, ou de la froideur qui se dégageait de lui, mais à présent William et son attitude, inspiraient la colère et le mépris. Jamais elle n'oserait lui faire une telle insulte? Parfait, tout à fait parfait. Il était vraiment flatté et ému, qu'elle lui réserve d'aussi nobles attentions. Il était vraiment charmant, de ne pas chercher à l'insulter, alors qu'elle avait déjà commis la pire des insultes ... non vrai, c'était absolument adorable tout ce charabia.

    - Ainsi vous n'oseriez me faire une TELLE insulte ? Serait-il possible alors, de savoir quelle insulte vous vous croyez en droit de m'embarrasser ? Il me semble pourtant que la pire insulte que vous puissiez me faire ... vous l'avez déjà commise n'est-ce pas ?

    Cette fois, William écouta sans broncher la deuxième réponse de Pearl, réponse qui était remplie de mépris et d'air supérieur. Alors qu'il jeta un coup d'oeil à la putain, il remarqua que son visage était empli de haine. Il était fort probable que cette dernière se jette au coup de Pearl, pour se venger de ses dires si dégradants. William lui prit la main, pour tenter de la calmer, il lui lança un regard apaisant, pour lui faire comprendre qu'Elle n'en valait pas la peine. Cela ne servait à rien de l'écouter, elle disait tout cela dans l'unique but de l'atteindre lui. Mais comme elle était lâche, il était bien plus facile de s'en prendre à une catin, qu'à un Lord qu'elle a brisé. William était même un peu déçu, c'était à lui, qu'il voulait qu'elle serve toutes ses remarques déplacées; ils n'étaient pas là pour faire le procès de cette pauvre catin. Catin, qui se demandait vraiment où elle était tombée. Elle assistait à ses échanges sanglants, tout en étant grandement surprise. Jamais elle avait du voir, deux personnes de la Haute, se montrer si peu civilisé. Même si cela était divertissant, elle commençait à se lasser. Elle embrassa sur les lèvres William avant de s'éclipser, pour laisser nos deux protagonistes livrés à eux-mêmes.

    - Et bien, on ne peut pas dire, que vous vous montrez très charmante avec les personnes n'ayant pas votre rang social ... Mais permettez moi, de répondre à vos paroles fortes ... surprenantes. Pourquoi serait-il regrettable de n'avoir croisé ma ... charmante compagne, comme vous l'appelez, aux salons de thé ? Quels sont donc ces terribles préjugés : une personne n'est donc qu'une moins que rien, tout ça parce qu'elle ne fréquente pas vos glorieux salons de thé ? Il est vrai que ces salons sont si honorables ... Est-ce dans les salons de thé qu'on vous dicte votre entière conduite ? Ou êtes vous assez vive d'esprit pour décider de vous même qui est assez correct pour devenir votre époux ?

    Bon comme on le voit ... William était blessé dans son orgueil, et ce refus de Pearl n'était toujours digéré. Mais au lieu de pleurer sur son sort comme un pauvre petit malheureux, il préférait en vouloir à la terre entière... en particulier à Pearl. En disant cela, il s'était encore approché de Pearl et avait saisi cette main, qui encore quelques secondes plutôt avait délicatement récupéré le mouchoir en prenant soin de ne pas le toucher. Mais William venait de réduire à néant cet effort, car non seulement il lui avait prit la main, mais à présent, il avait coincer Pearl entre la barrière du pont et lui.
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MessageSujet: Re: How could I forget you? ~ William L. How could I forget you? ~ William L. EmptyVen 16 Sep - 4:11


Cette fois c'était officiel, elle bouillonnait littéralement de l'intérieur. Le sang lui vrillait les tempes, ses mains tremblaient et c'est tout juste si elle ne devait pas se mordre la langue pour se retenir de lui crier toute sa haine, encore et encore. Tout ce flot d'émotions qu'elle avait contenu jusque là explosait littéralement en elle. Il n'y avait plus la moindre trace de ce mutisme qui l'avait dirigé ces dernières semaines; elle revivait. Oui, enfin elle reprenait vie, plus que jamais, au rythme des battements frénétiques de son pauvre coeur. Les sentiments se bousculaient en elle alors que petit à petit, tout cet amour qu'elle avait enfoui en elle au cours des mois se consumait pour dévoiler au grand jour une haine sans limite. Il l'avait trahi alors que jamais elle ne s'était montrée inconstante ne serait-ce qu'une seconde ! Et maintenant il osait en plus se montrer discourtois ? Lui reprocher encore et encore ce refus plus que justifié ? Elle ne devrait même pas avoir à s'en vouloir ! Il le méritait ! Et si c'était ainsi qu'il réagissait, alors elle ne le regrettait même plus !

Elle voulut lui répondre, lui montrer ce que c'était qu'une insulte mais voilà que c'est lui qui l'injuriait de nouveau en prenant pitié de sa putain en la consolant devant elle, en l'embrassant ainsi juste sous son nez ! Ce n'était plus sa langue qu'elle mordait mais ses mains qu'elle retenait dans son dos tant l'envie de foncer dans le tas avait pris possession d'elle. Jamais elle ne s'était crue de nature violente mais face à toute cette rage qui se libérait en elle, c'était la seule chose dont elle avait réellement envie en cet instant. Elle arracherait la tignasse de cette allumeuse, mordrait les bras de William qui tenterait surement de l'écarter et grifferait absolument tout ce qui se trouverait à sa portée ! Ah il ferait moins les malins une fois qu'elle leur aurait mis la pâtée à tous les deux !... Bon certes non, elle recevrait sans doute bien plus qu'elle ne donnerait de coups, aussi était-il préférable qu'elle s'enfonce les ongles dans les poignets plutôt que leur sauter à la gorge.

Il n'empêche, le voir se rabaisser ainsi, et la rabaisser avec lui par la même occasion -car alors était-ce dont là le genre de femme dont il pouvait s'amouracher ?- était une chose qu'elle ne pouvait supporter et ce fut déjà un poids en moins sur le compte de sa colère que de la voir s'éloigner, bien qu'elle détestât l'idée de savoir qu'à présent, elle avait partagé avec elle ces lèvres autrefois tant chéries. Mais voilà qu'il insistait. Encore et encore, il lui rabâchait la même histoire, il ramenait tout à son refus ! N'avait-il donc rien d'autres à la bouche ! Non, bien sûr que non puisque c'était précisément pour cela qu'à présent il la détestait tant n'est-ce pas ? Cette fois elle se mordait non pas la langue mais sa lèvre inférieure qu'elle sentait de plus en plus tremblante. Les mots lui brulaient la bouche sans qu'elle ne s'autorise à en dire un seul. Elle l'observait, d'un regard qui en aurait fait fuir plus d'un tant la haine si reflétait, l'écoutait silencieuse et se refusait à toute réponse car alors il lui serait impossible de retenir sa colère.

Et ce n'était pas ce qu'elle voulait, n'est-ce pas ? Qu'il sache à quel point elle le détestait car elle n'en avait plus le droit ? C'était bien ce qu'il avait dit ? Si elle ne pouvait être déçue en sa présence car ce serait lui prouver son attachement, lui crier dessus serait pire encore hum ? Lui laisser croire qu'elle l'aimait encore, c'était absolument hors de question ! Vu comme il semblait l'avoir oublié facilement lui... Oui, se retrouver si proche de lui, ses mains au creux des siennes et totalement coincée, ça n'avait pas la moindre importance ! Non car elle ne ressentait rien, plus rien. Elle l'avait oublié. Oublié... Mais comment ne pas crier alors qu'il mettait tous les torts sur son dos ? Elle se colla le plus possible à la barrière du pont, rentrant même le ventre pour le toucher le moins possible et retira ses mains d'un coup sec.

- Je suis au moins assez vive d'esprit pour refuser d'épouser un homme capable d'embrasser une autre femme alors que depuis le premier jour je n'ai cessé de l'aimer sans jamais lui être infidèle !

Ce n'était pas exactement ce à quoi elle avait pensé en se disant que crier lui ferait peut-être du bien... Elle imaginait plutôt quelque chose comme "un salon de thé est toujours plus recommandé pour trouver un époux qu'un bordel" mais cela n'aurait fait qu'envenimer la conversation et finalement, elle avait au moins réussi à lui fermer le clapet. Le problème, c'est qu'elle était aussi peu préparée à avouer une telle chose que lui à l'entendre et elle sentit de nouveau les larmes lui monter aux yeux. Jamais encore elle ne lui avait réellement dit qu'elle l'aimait... Elle détourna le visage pour qu'il ne voit ses larmes, à défaut de pouvoir totalement lui tourner le dos ou tenter de fuir une nouvelle fois.

- Il n'est pas une seconde où j'ai cessé de penser à vous et je n'ai jamais eu le droit qu'à vos infidélités ou votre haine en retour... reprit-elle la voix tremblante.

La colère, les joutes verbales et les bagarres n'étaient de toute évidence pas faites pour elles... Mais pour sa défense, il était plus que difficile de maintenir un bouclier en place alors que la soirée était si éprouvante...
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MessageSujet: Re: How could I forget you? ~ William L. How could I forget you? ~ William L. EmptyJeu 13 Oct - 2:07


    « Je suis au moins assez vive d'esprit pour refuser d'épouser un homme capable d'embrasser une autre femme alors que depuis le premier jour je n'ai cessé de l'aimer sans jamais lui être infidèle ! »
    C’était donc ça ? Ils en étaient réduits à faire leur propre procès… c’était donc cette voie qu’ils empruntaient ? Tour à tour pointer les fautes et les erreurs de l’autre ? Apparemment c’était bien cela. William qui depuis le début de leur rencontre était porté par la colère et haine, qui depuis le début attaquait la pauvre Pearl, lui reprochant tout, lui qui depuis le début était dans le rôle de victime… Voilà qu’à présent la tendance s’inversait. Il n’était plus question d’attaquer, mais à présent de se défendre. Et il est plus facile d’attaquer, sans laisser de répit à son adversaire, enchainer les bassesses, les coups durs, sans culpabiliser de ne pas être gentleman.
    Pour la première fois de sa vie, William ne s’était plus contrôlé, il avait quitté ce déguisement de gentleman, qu’il n’avait jamais vraiment quitté, et pour la première fois, il avait déversé sa colère sans avoir peur de ne pas faire bonne impression. Bien sur, avec du recul, il regrettera cet épisode, même s’il avait changé, même s’il était plus froid, moins chaleureux, il n’avait pas tout perdu… même si son bon fond était bien caché, même s’il était bien décidé à ne plus jamais le montrer, il était là. Et ce bon fond, le rattraperait quand il sera seul, chez lui, à ressasser tout cela … Il se dira sans doute, qu’il avait exagéré… certes Pearl méritait ses dires, qui étaient en fait juste la stricte vérité, mais les lui servirent de cette façon, et surtout après son agression, ce n’était pas intelligent. Voilà ce qui se passera dans une ou deux heures, quand il aura regagné sa demeure.

    Mais pour l’instant, la colère était encore là, son envie d’éclater aussi. Seulement, la place de l’attaquant est beaucoup plus évidente : c’est toujours plus facile de blesser quelqu’un, que d’être blessé. Et alors qu’il venait de servir depuis quelques minutes des paroles sanglantes à Pearl, il voyait le revers de la médaille. Ce n’était plus elle qu’il blessait, mais lui qu’elle blessait. Et c’est à cet instant, qu’il comprit à quel point la barrière être la haine et l’amour, la colère et la douleur était proche. Toute cette médisance, cette cruauté, n’était qu’une manière de se protéger, une manière de vivre avec cette blessure qui malgré lui, ne guérissait pas. Et William qui croyait pouvoir affronter la tête haute cette histoire passée, ne plus rien ressentir… toutes ces illusions s’envolaient. Rien que de La voir, avait réveillé en lui des émotions bien trop décuplées… Et toute cette colère, se justifiait en fait, par des sentiments encore bien trop présents.

    Cependant, il n’était pas encore venu le moment de flancher. Il était certes plus dans la meilleure des positions, mais ce n’est pas pour autant qu’il allait tout lâcher. Il allait se défendre. Il n’allait pas perdre ce procès. Certes, il avait fait des erreurs, mais toute sa culpabilité qui l’avait rongé, tout ce mal être qu’il avait connu, n’était pas à négliger. Et Pearl, les négligeait. A croire qu’elle seule avait souffert de ce stupide baiser ? Qu’elle remettait encore et toujours sur le tapis ! Ce baiser n’avait pas seulement détruit Pearl, lui il l’avait détruit lui aussi ! Il est bien facile, de sortir un évènement de son contexte pour le pointer du doigt… mais la chose que Pearl semblait oublier, c’est que cette erreur, ce moment de faiblesse, était survenu après la terrible épidémie. Après la terrible fuite, où ils ne s’étaient pas vus depuis plus de 7 mois, ils n’étaient même pas surs de se revoir, aucunes garanties que l’autre était toujours en vie… 7 mois. Ce n’était pas un jour, une semaine, un mois, qui s’était écoulé, il ne l’avait pas oublié, n’avait pas cessé de l’aimer non plus …. 7 mois avant qu’il commette cette erreur. N’est-il pas possible d’avoir des circonstances atténuantes ! Ne pas oublier son erreur, mais au moins avoir assez d’esprit pour prendre en compte ce contexte !
    Mais Pearl, qui avait été traumatisé et qui butait à présent sur ce maudit baiser, avait oublié ce contexte ! William n’avait pas été un goujat, qui lui avait tant fait espérer pour ensuite la décevoir ! Les 7 mois d’attente, la peine, l’amour et la souffrance ne contrebalancent-ils pas avec un petit et insignifiant baiser ? Il n’allait pas laisser Pearl, lui servir à chaque fois cet argument infligeant.

    - Deviez-vous à tout prix trouver une excuse quel quelle soit pour rejeter ma demande ? Non car en vous écoutant rabâcher cette histoire, il est clair que vous vous éloignez de la réalité. Oh, et ne faites pas la surprise, j’ai des torts dans cette histoire, mais vous semblez oublier facilement la globalité de l’histoire. A vous entendre, je vous ai dupé sans honte ! Qu’en est-il ? Vous ai-je, comme vous semblez le faire entendre, honteusement charmé, pour me faire aimer de vous, tout en me moquant de vous et en vous faisant l’affront d’aller voir une autre femme ? J’ai l’impression que c’est cette histoire qui vous reste en tête … Mon erreur était-elle si impardonnable ? Un malheureux baiser, dont j’ai souffert comme je l’avais mérité… un malheureux baiser qui s’est produit après notre fuite de Meryton, après SEPT mois d’absence ! Sept long mois où je n’avais cessé de penser à vous et de vous aimer ! Est-ce donc ma punition pour avoir faibli après sept mois de malheur ? Est-ce donc si impardonnable ! J’ai beau avoir fait une erreur, mais VOUS êtes aussi coupable que moi ! J'ai reconnu mon erreur, mais que vous ne reconnaissiez pas quelques circonstances atténuantes, est une de vos erreurs ! *fait une brève pause et reprend avec un ton ironique*
    Vous qui parlez d’Amour, vous ne parlez sans rien ni connaître au fond ! Dans vos salons de thé, on ne vous apprend que préjugés et fabulations ! Un amour, vrai, sincère, intense saurait faire des concessions. Si vous avez été incapable de me pardonner, même avec ce contexte pesant, alors vous ne m’aimiez pas vraiment Pearl.



    William se tut en fin, il s’écarta, souffrant de cette proximité plus qu’il ne le voulait. Il n’avait pas réussi à se taire, il n’avait pas contrôlé ces mots… cette réplique, ce monologue était presque sorti d’une traite, sans qu’il ne réfléchisse. A croire que ce plaidoyer était prêt dans sa tête depuis un petit moment, prêt à bondir pour se défendre une ultime fois, contre une erreur qu’il avait trop lourdement payé. Il ressassait dans sa tête ce qu’il venait de dire, et il y croyait : si les rôles avaient été inversé… si c’est lui qui avait découvert Pearl avec un autre, certes il aurait été anéanti, mais avec le temps, il aurait retrouvé la raison : après tout, son amour pour elle était si grand, qu’il aurait voulu son bonheur avant tout… Si après 7 mois d’absences sans aucunes nouvelles, n’était-il pas mieux qu’elle soit heureuse, même avec quelqu’un d’autre que lui ? Il ne cache pas que cela n’aurait pas été une chose facile, mais le contexte étant, il aurait pardonné.
    William tourna la tête pour observer l’eau qui s’écoulait sous le pont… même s’il avait commencé sa réplique avec un ton irrité et nerveux, son ton s’était adouci plus qu’il ne l’avait voulu. Et cette carapace de froideur, qu’il s’était érigé depuis quelques temps, était entrain de se fissurer. Alors pour se protéger, quitte à la blesser encore une fois, il renfonça le clou, encore une fois, pour se protéger lui. Car elle l’avait fait bien trop souffrir pour qu’il n’ose se radoucir.

    - C’est mon orgueil qui vous reproche votre acte, mais ma raison me souffle de vous remercier. Ma mère avait raison (><), vous nous avez rendu service.

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MessageSujet: Re: How could I forget you? ~ William L. How could I forget you? ~ William L. EmptyLun 17 Oct - 5:02


Il était là, tout contre elle, lui forçant une intimité qu'elle avait désiré depuis des mois mais qui pourtant aujourd'hui la faisait tant souffrir. Ses larmes continuaient de couler silencieusement alors qu'elle fixait la lune pour essayer de se contrôler. Jamais encore elle n'avait dit je t'aime à qui que ce soit et voilà que maintenant que ces mots auxquels elle apportait une importance sacrée lui échappaient envers un homme qui la détestait plus que tout au monde. Elle aurait finalement tout donné pour faire marche arrière et lui lancer une nouvelle pique plutôt que d'ainsi se mettre à nue face à lui. Qu'est-ce qui lui avait pris ? Il allait se jeter sur l'occasion et la rabaissait plus bas que terre maintenant qu'elle avait laissé entrevoir une faille. Son coeur... Son coeur ne survivrait pas à un choc de plus... Et que deviendrait-elle, elle qui depuis toujours n'avait que cru en la beauté de sentiments si tendres, n'avait toujours vu sa vie que gouvernée par une passion qui l'épanouirait sans qu'elle n'ait rien d'autre à attendre de plus, si le seul homme qu'elle avait jamais aimé détruisait une énième fois tous ses beaux rêves ? Il aurait mieux fallut qu'elle ne l'ait jamais croisé ce soir. Elle aurait encore préféré subir les horreurs que lui réservait l'ivrogne de tout à l'heure, car alors il n'aurait pu qu'atteindre son corps et non son esprit, et le corps guéri de tout n'est-ce pas ? Fermer les yeux et subir, c'est tout ce qu'elle aurait eu à faire... Mais comment s'en contenter à présent et ne pas répondre, alors que tous les torts semblaient lui revenir là où ils lui semblaient clairement être la victime de tout ça ! Elle aurait volontiers reconnu ses propres torts s'il avait au moins eu l'honnêteté d'accepter les siens !

Pourtant la vie n'est pas si simple, aussi fallut-il qu'il réponde, une fois de plus. N'aurait-il pas simplement pu l'abandonner ici à son sort ? Cela aurait été une punition bien suffisante ! L'agression qu'elle venait de subir, la détresse dans laquelle venait de la plonger leur dispute, tout cela étaient autant de point qui lui ferait redouter plus que tout la solitude ! Mais il se devait d'enfoncer le clou, une fois de plus ! Elle serra ses poings si forts que ses jointures se mirent à blanchir, se mordit la lèvre avec tant de force que le goût du sang envahit rapidement sa bouche... Mais au moins les larmes ne coulèrent plus, et elle put retenir ses cris. Et que diable ne pouvait-il donc l'achever ainsi en lui laissant au moins assez de distance pour ne pas qu'en plus elle souffre de savoir qu'une telle proximité jamais plus ne serait envisageable sous couvert d'une affection sincère ? Sans qu'elle n'ait à sentir les effluves du parfum bon marché que la prostituée avait laissé sur lui !

Elle ne l'écoutait plus que d'une oreille, bien trop concentrée à contrôler ses propres sentiments, sa colère, sa peine. Les simples intonations de ses paroles étaient de toute façon autant de coups bien assez cruels qu'il lui portait. Et pourtant... Dans tout cela elle capta quelque chose. Un petit détail qui fit fondre sa colère alors qu'elle reportait son regard qui de nouveau se remplissait de larmes sur lui. Toute son attention revint, de nouveau elle fut toute ouïe, juste de quoi réaliser qu'elle avait déjà été bien heureuse d'en manquer la moitié. Oui, une agression physique aurait été bien plus agréable à subir que tout cela car alors le poids de ses mots avait d'autant plus d'importance pour elle qu'elle avait toujours pris ce qu'il avait dit pour acquis, quand bien même il l'eut un jour trompée. De nouveau les larmes coulèrent sans plus qu'elle ne se soucie un instant d'essayer de retenir ses émotions. Il avait dit... Elle n'en avait jamais été sure. Comment l'être ? Ils n'en avaient jamais parlé ! Mais maintenant qu'il le disait... Elle... Avait-elle réellement tout gâché... Pour... Pour... Elle le regardait, hébétée, alors qu'il enfonçait le couteau dans la plaie, toujours plus profondément, lui assenant le coup de grâce en soulignant que le fait que tout ait mal tourné était finalement pour le mieux... Pas pour eux deux en tout cas. Mais elle mit cela de côté, pour en souffrir plus tard, car une seule chose occupait alors tout son esprit.

- Un seul baiser ?

Sa voix était faible, étrangement aigüe aussi. Quant à l'expression de son visage... Ce n'était plus du chagrin ou de la colère qu'on y lisait, pas même des regrets... Mais une sorte de peur. Une peur sans nom face à cette vérité... C'était bien elle la coupable de tout ça, qu'il avait raison de lui reprocher si violemment ses erreurs ! Oui elle avait peur, peur d'être cet être abominable qui avait détruit si violemment le coeur de deux personnes par simples suppositions, pour une stupide jalousie qui n'avait de raison d'être car alors, bien que cela fut dur à admettre, il avait raison. Après sept mois et la crainte justifiée de sa mort, il n'était pas tant à blâmer d'avoir simplement voulu vivre...

- Depuis... Depuis Meryton Miss Cleverley se perdait d'amour pour vous... J'ai... J'ai cru que cela remontait à cette époque... Que c'est pour cela qu'elle me détestait...

Ses yeux effarés se plongèrent dans les siens alors que l'ampleur de sa méprise s'emparait d'elle, retournant toute la haine qu'elle lui avait démontré contre elle-même.

- Je... Je suis désolée...

Mais quel intérêt à lui présenter des excuses quand il était déjà trop tard ? Quand elle savait d'avance qu'il s'en vexerait plus qu'autre chose ! Et quand bien même cela le toucherait, jamais il ne le laisserait paraître, car alors se serait laissé entrevoir la possibilité que tout n'était pas fini, et c'était ce qu'elle désirait, pas lui n'est-ce pas ? Elle avait beau continuer, aussi stupide cela puisse-t-il paraître, à espérer, ce n'était que son cas à elle ! Il était bien évident que lui s'en moquait totalement... Que l'idée même le révulsait plutôt. Alors de nouveau elle tenta de fermer son coeur, prête à recevoir de lui toutes les insultes qu'il lui avait jusqu'à présent épargné, bien décidé à ne pas fuir pour une fois. Ce qu'il allait lui dire, quoi que ce soit, elle l'aurait de toute façon bien mérité.
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MessageSujet: Re: How could I forget you? ~ William L. How could I forget you? ~ William L. EmptyLun 31 Oct - 4:03


“Épargne-toi du moins le tourment de la haine ; A défaut du pardon, laisse venir l'oubli.”

    « Un seul baiser ? »
    William qui depuis quelques minutes s’était calmé, il s’était radouci… Même s’il ne l’avait voulu, en débitant tout ce monologue, en disant ouvertement tout ce qui comprimait son cœur, il n’avait réussi à garder ce ton froid, dur, alimenté par la colère. Non en lui révélant tout cela, combien il reconnaissait sa faute, mais ô combien elle avait été injuste avec lui, ce n’était plus la colère qui dirigeait son humeur, mais le mal être. Toutes ces blessures, cet amour déchu, c’était cela, ce malheur, cette tristesse qui avait envahi son ton. Mais à présent, en entendant ces trois mots, cette toute petite interrogation, une vague de rage, de colère, l’immergea totalement.
    Il avait trouvé sa réaction disproportionnée et au final injuste, mais finalement… Cette réaction n’était même pas basée sur la réalité ? Qu’avait-elle imaginé ? William brûlait, il se consumait littéralement sous sa rage. Mais dans quel monde vivait-elle ? Avait-elle trop lu de roman abracadabrantesque pour s’imaginer le pire de lui ?
    Bien sur qu’il n’y avait eu un seul baiser ! Pourquoi s’était elle mit dans la tête qu’il y avait eu autre chose ! Ne l’avait-elle jamais cru quand il avait ouvertement partagé ses sentiments. Quand avec le plus grand respect et la plus grande sincérité, il lui avait avoué qu’il l’aimait et qu’il la voulait pour femme ? N’avait-elle jamais cru en lui ? En son amour ? C’était donc cela ! Depuis le début, elle devait avoir une bien mauvaise opinion de lui, pour lui accorder aussi peu de confiance.

    - C’était donc ça ? Vous n’avez, au final, jamais cru en nous, en moi et en mes sentiments. Ce que je vous ai dit, ne vous a jamais autant convaincu que votre imagination débordante !

    William s’était éloigné d’elle avec une rapidité telle, qu’on pourrait croire que c’était la peste qu’il fuyait ainsi. Toute son âme était entrée dans un tel tourment… De nombreuses émotions se bousculaient dans son être, et ça se ressentait dans ses yeux. Son regard était un dur mélange entre la déception, la colère, la frustration, l’injustice, la tristesse, le mépris … Plein de ressentiments opposés, contradictoires … qui pourtant à cet instant se complémentaient.
    Le jeune Lord n’avait plus aucunes envies de rester en sa compagnie, La voir devant lui, lui brûlait les yeux. Il ne supportait plus d’être devant elle, il avait l’impression d’être incontrôlable, comme s’il allait exploser d’un instant à l’autre. Son cœur était pris de palpitations déstabilisantes qui faisaient trembler ses membres, comme s’il était pris de spasmes …
    C’était un beau gâchis. Il lui en voulait tellement, il aurait tellement voulu la détruire, se venger, lui arracher le cœur pour soulager le sien … Et le pire dans tout cela, c’est qu’il comprenait très bien à cet instant, qu’il était en aucun cas guéri d’elle, il avait profité de cette fausse insouciance … Pendant quelques semaines, il s’était cru plus malin que l’amour, après tout, une peine de cœur, on s’en remet, on peut tourner la page, mais là, tous ses idéaux s’effondraient. Il n’avait pas guéri du tout, il n’était pas fort, mais totalement affaibli, encore bien trop affecté par cette sorcière. Comme il aurait aimé remonter le temps, et ne jamais aller au cimetière, ne jamais revenir de Londres même, en bref ne jamais la rencontrer et tomber si vite sous son charme.

    Cela ne servait plus à rien de continuer cette conversation. Même s’il voulait se venger, la blesser, c’était idiot. Car il s’était voilé la face. Même s’il croyait la blesser Elle, il se blessait aussi. Alors autant qu’ils en restent là, ils s’étaient tout dit. Il n’y avait plus rien à espérer.
    Sans rien rajouter, sans un dernier regard doux, sans une dernière remarque courtoise, William se retourna et commença à s’éloigner. Il fit un ultime effort, et lui lança par-dessus l’épaule, « Tâchez de ne pas vous perdre. » avec un ton peu chaleureux.

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