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Petit à petit, les arbres avaient perdu leur magnifique robes aux couleurs rouges orangés, pour revêtir celles de couleur blanches. Ce matin là, quand Elizabeth regarda par sa fenêtre, c’était un tout nouveau spectacle qu’elle put admirer. Un peu de neige était tombée cette nuit, une fine couche pour le moment, mais assez pour donner à Dame nature son beau manteau blanc. Derechef, elle eut envie d’aller en profiter et de sortir. S’habillant chaudement, afin de ne pas tomber tout de même malade, Elizabeth avait l’intention de se rendre à Randall Park. Avec cette neige, le parc devait être une merveille à découvrir. Il était bien curieux de l’apprendre, mais la saison favorite d’Elizabeth était tout simplement l’hiver, venant juste après l’été et l’automne et aussi le printemps. Elle avait beau aimé toutes les saisons, l’hiver restait sa favorite. Elle trouvait quelque chose de magique de voir les arbres et prairies recouverts de neige. C’était son petit secret bien gardé, celui là, personne ne le savait, sauf bien évidemment elle-même. Arrivant sur le perron, elle attendit que le cocher daigne lui ouvrit la porte, après quoi, elle le renseigna sur sa destination.

« Randall Parks, je vous prie ! »

Et voilà, Elizabeth partit pour une belle promenade. Elle aurait bien dit à Harmony de l’accompagner, mais elle avait envie de solitude dans ce qui l’attendait au parc. Etre seule et admirer, penser à autre chose qu’à Meryton. Bien sûr, ne pas penser à Meryton était mission impossible quand vous vous y trouvée, mais faire vagabonder ses pensées était une autre chose. Chose plus facile d’acquisition, et encore pour cela, il est préférable de se trouver seule et non accompagnée. Quoiqu’une compagnie plaisante est toujours agréable. Quelques minutes plus tard, Elizabeth était enfin arrivée. Randall Park ! Elle était déjà venue y faire quelques promenades, seule ou accompagnée, mais jamais avec la neige.

A chacun de ses pas, la neige craquait, à chacun de ses pas, le visage d’Elizabeth resplendissait. Heureusement, personne n’était présent dans les alentours. Personne n’aurait pu croire qu’Elizabeth n’était pas qu’une vipère. Oui, il lui arrivait d’être elle-même et d’être gentille. Bon, il ne faut pas non plus trop lui en demander, car bien évidemment, le naturel revient toujours au galop. Ainsi, la jolie blonde qu’elle était admirer le paysage qui s’offrait à elle. Elle tournoyait sur elle-même de temps à autre. Personne ne l’a regardait, personne ne l’observait, autant en profiter. Quand elle en eut marre de marcher ou autre, elle décidé de s’assoir sur un petit banc. Elle y chassa tout d’abord la neige et s’asseyait dessus. Elle regarda encore une fois autour d’elle, le calme absolu. Pas de brouhaha, rien que le chant de quelques oiseaux. Elle attrapa le livre qu’elle avait emporté avec elle, un roman d’aventure. Elle commença la lecture quand soudain un drôle de personnage surgit devant elle, à quelques mètres. Il s’agissait d’un homme à l’apparence autant imposante que charismatique. Elizabeth ne put s’empêcher de l’observer, de le dévisager.

Thomas Darcy Leycester adorait l'hiver, c'était sans aucun doute sa saison préférée. Il aimait la neige, le silence, et le fait que les gens ne sortent plus le bout du nez de chez eux. Car si le Pr Leycester était très sympathique, il avait un peu de mal avec les foules et les agglutinements qu'il ne manquait jamais d'avoir en été. Le pire état encore les parades des officiers, le plus souvent saluées par des cris hystériques de jeunes filles de 15 ans. Thomas était peut être un peu old school, mais ces déchaînements lui paraissaient totalement inutile, voir ridicule. Il fallait vraiment être adolescente pour penser qu'un officier est un homme mieux qu'un autre.

Ce dimanche là, Thomas avait fini de corriger les dernières copies de ses élèves. La petite Bethany Shaw avait remarquablement bien compris son cours, mais peut être n'était il pas tout à fait objectif à l'égard de sa jeune confidente. Il se rendit dans le salon et proposa à sa femme, Margaret d'aller se promener avec lui. Cette dernière lui répondit, comme la majorité des gens en hiver, qu'il faisait un peu froid pour sortir. Au fond de lui même Thomas fut quelque peu soulagé. Il avait envie de se retrouver en tête à tête avec lui même. En effet, entre ses élèves et les habitants de la Leycester's mansion, il n'était jamais seul et s'obligeait toujours à être serviable et poli ce qui se révélait être un peu fatigant de temps à autres.

Sur le pas de la porte, Thomas eut un instant d'hésitation. Où aller, à cheval, à pied? Autant de questions qui se bousculaient dans la tête du professeur. Il décida finalement de se rendre à Randalls Park à cheval. Il savait qu'il pourrait laisser Galant, son cheval à l'entrée à un palefrenier. Il alla donc dans l'écurie son cheval, car il le faisait toujours lui même contrairement à la majorité des riches habitants de Meryton. Une demi heure plus tard, il était sur la route. chemin faisant, Thomas se dit que décidément, aucune saison ne valait l'hiver. Les alentours de Mertyon était recouverts de neige et cela lui donnait l'impression d'être seul au monde.

Un quart d'heure plus tard, il arriva à Randall Park. John, le palefrenier, montait en effet la garde devant le parc, malgré le froid de l'hiver. La garde des chevaux n'était pas donnée, mais il fallait bien que cet homme vive, et puis, après tout, ce n'était pas grand chose que de donner un peu d'argent à quelqu'un qui accomplissait parfaitement son travail. Thomas entra alors dans le parc et commença à se balader tout en songeant à tous ses problèmes actuels qui allaient du fait qu'il n'arrivait pas à avoir l'enfant dont il rêvait au fait que Catherine Pratt, sa collègue qu'il n'aimait pas du tout, était venue l'interrompre pendant un de ses cours la veille simplement pour lui demander si ses élèves étaient sages ce jour-là. Le fait qu'il n'aime pas cette femme l'influençait peut être, mais il avait perçu dans sa voix un ton ironique qui ne lui avait pas vraiment plus.

Tout en ressassant ces histoires plus ou moins futiles, Thomas marchait sans regarder où il allait. Quand il eut fini de se rappeler à lui même toutes les raisons pour lesquelles il n'aimait pas Catherine Pratt, il regarda autour de lui. Il ne connaissait pas bien cette partie du parc, et n'avait aucune idée de là où il pouvait être. Il regarda autour de lui mais il était seul. Il avança un peu. Ah, une femme était assise sur un banc en train de lire. Thomas hésitait à aller engager la conversion, mais finalement il conclut qu'il n'avait pas d'autres choix.

« Excusez moi mademoiselle. Pourriez vous m'indiquer l'entrée sud du parc?»

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