William venait juste de fermer ses boutons de manchettes, quand il entendit des voix s'élevées à l'étage. Il soupira et posa son chapeau et son manteau, sur l'un des fauteuils situés près de l'entrée; apparemment il sera en retard à l'hôtel de ville aujourd'hui. Mais après tout, il était trop coupable d'avoir passer autant de temps là-bas, au point de délaisser ses proches, pour partir au travail sans monter pour voir ce qui se tramait en haut. Il grimpa deux à deux l'immense escalier à la Mansart qui donnait sur un grand couloir qui reliait les différentes chambres. En se rapprochant, il distinguait très facilement la voix de sa mère, cette chère Catherine Lefroy, qui avait survécu à l'épidémie ... au grand malheur de ses enfants. C'était très horrible de penser ainsi, mais pour changer, sa mère le rendait fou. A Meryton, c'était parce que la famille était endettée, qu'ils risquaient d'être démasqué ... et elle ne répétait sans cesse qu'elle ne le supporterait pas.
Petit à petit les dettes s'étaient amoindrie grâce au salaire régulier de William qui travaillait au cabinet juridique, et l'exode à Bath, avait effacé toutes ces malheureuses dettes. A présent Catherine était insupportable, car elle remplissait un peu trop bien le rôle de l'horripilante aristocrate : vaniteuse, langue de vipère .. et plein d'autres traits de caractère attachants comme ça ><. Catherine était dans la chambre de sa soeur cadette, et vue l'expression des domestiques, cela n'engageait rien de bon. Ces pauvres domestiques assistaient à une n-ième crise de nerf, très récurrente ces dernières semaines. Sa mère et lui avaient su mieux gérer cette fuite à Bath, qu'Alice, cette dernière, même 7mois après, était toujours très affectée. William pour ne pas sombrer, s'était acharné au travail, c'est pourquoi il avait pu participer très vite à la vie de l'Hôtel de Ville de Bath. Travailler, l'aidait à ne plus réfléchir, à ne plus penser. C'était une solution de facilité, mais chacun a sa propre technique pour passer outre une étape difficile... sauf sa jeune soeur qui ne se relevait toujours pas, même après 7mois.
William avait été mis au courant pour l'ancienne Gouvernante d'Alice, d'ailleurs il s'en voulait toujours beaucoup, de ne pas l'avoir remarqué ... lui qui ferait tout pour protéger sa petite soeur, il en était bien incapable. De même, il s'était acharner au travail, pour ne pas penser... il passait ses journées à aider les familles qui arrivaient, et pourtant il avait mis quelques mois à remarquer l'état critique de sa soeur, il faisait vraiment tout de travers avec elle. Il ne savait pas quoi faire pour l'aider : surtout que pour lui le seul problème : était le déménagement à Bath, donc il n'arrêtait pas de se dire, que seul le temps arrangeait tout ... s'il savait ><. Il prit une grande respiration et entra enfin dans la chambre; et il resta estomaqué pour la scène qu'il voyait. Sa mère essayait de tirer Alice hors de sa chambre, en lui rabâchant qu'il fallait qu'elle sorte un peu, qu'elle aille rencontrer les gens de Bath, qu'elle se montre en public, etc. William leva les yeux au ciel, et s'interposa entre les deux femmes; sa mère le fusilla du regard. "WILLIAM GEORGES HENRY LEFROY! RESTEZ EN DEHORS DE ÇA! Votre soeur doit bien un jour arrêter cette mascarade et prendre part à la vie mondaine de Bath!"
- Mère ... *soupire* vous mettre dans un tel état, n'arrangera rien ... au contraire! Vos manières sont maladroites et vous ne faites qu'empirer la chose. Laissez Alice décider d'elle-même, il n'y a qu'elle qui saura quand elle ira mieux.
"Mais ce n'est pas restant enfermer ici - bien que notre appartement soit fort agréable et distingué- qu'elle ira mieux! Je sais encore ce qui est bien pour mon enfant! J'agis pour son bien ! Vous ne savez pas vous... ce qui se raconte dans les salons de thé! Son absence fait beaucoup parler, certains parlent même de folie! On est des Lefroy, on ne peut pas se permettre de s'entacher de tels scandales!"
- Sortez ! Mère je vous prie, je vous ordonne, de sortir ! Les rumeurs et ragots n'ont aucun mérite à être écouté! Je vous jure devant Dieu, que la prochaine fois que vous malmenez de la sorte Alice, je vais aller jouer toute notre fortune au jeu et la perdre.
Catherine manqua d'air et mit sa main sur la poitrine, en regardant d'un air offusqué William. "Parlez ainsi à sa mère .. je.." Mais le regard sévère de William, qui était quand même l'homme de la maison, la dissuada de continuer et elle quitta enfin la pièce. William se retourna pour regarder Alice. Il aimait tellement sa soeur, il souffrait horriblement de la voir souffrir, mais n'avait-il pas raison? Elle et elle seule, pouvait décider d'aller mieux? Il s'approcha doucement d'elle et la serra contre lui.
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Sujet: Re: Staying alive ... & Alice Ven 18 Fév - 1:53
Alice voyait les lèvres de sa mère bouger, elle voyait son vieux visage ridé se crisper de colère, elle voyait, derrière, en arrière-plan, quelques domestiques qui n'osaient pas les interrompre ou approcher. Alice reporta son regard sur Catherine. Elle n'écoutait pas ce qu'elle disait. C'était toujours la même chose. Mais Alice ne voulait pas sortir. Elle voulait rester cloîtrée dans sa chambre, elle voulait mourir ici. Qu'on la croit folle ! Elle s'en moquait. Elle était folle. Folle de passion, d'une folie destructrice.
Aujourd'hui encore, Alice avait refusé qu'on l'habille avec vivacité. Elle n'était plus la jeune fille douce, timide et obéissante qu'elle était auparavant. Elle se nourrissait à peine, ne se peignait que sous la contrainte, si bien qu'elle avait en permanence les cheveux défaits. Elle passait son temps à se triturer le crâne, à le serrer entre ses doigts abîmés à force de briser des objets coupants comme s'il allait éclater. Des cernes soulignait son regard détruit et éteint, tandis que ses joues pâles se creusaient de jour en jour. Folle de passion, d'une folie destructrice.
William rentra dans la chambre, il s'adressa à Catherine, prit la défense de sa soeur. Alice eut une boule au ventre en le voyant. S'il y avait une personne qu'elle n'avait pas envie d'ennuyer avec ses problèmes, c'était bien son frère. Mais elle ne pouvait pas se laisser complètement aller et espérer que William ne le remarque jamais...
" Je sais encore ce qui est bien pour mon enfant !"
Les yeux d'Alice s'allumèrent d'un éclat de haine intense, alors que la phrase de Catherine résonnait dans sa tête. Elle ne s'en rendit pas tout de suite compte, mais l'instant était déjà passé : elle se trouvait à présent dans les bras protecteurs de William. Elle gardait les yeux grands ouverts, les bras ballants.
- Je ne suis pas sa fille ! JE NE SUIS PAS SA FILLE ! Alice, de ses petits poings serrés et sans la moindre force, frappait le torse de son frère avec démence. ELLE N'A JAMAIS ÉTÉ UNE MÈRE POUR MOI ! JAMAIS !
Et les larmes coulèrent, les sanglots entrecoupant ses paroles haineuses.
- M'a-t-elle un jour considéré comme son enfant, à part quand cela l'arrangeait ? Je la hais. Je hais cette harpie !
Alice sembla soudain prendre conscience des bras qui l'entouraient. Elle se recula de son frère pour le regarder. Son visage pâlit, et ses pleurs redoublèrent. Elle ne voulait pas... Elle ne voulait tellement pas l'ennuyer...
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Sujet: Re: Staying alive ... & Alice Dim 20 Fév - 2:17
C’est le cœur lourd et triste que William assistait à cette scène. La phrase de leur mère avait transporté Alice dans une transe étrange où elle semblait ne rien contrôler. Il regardait d’un sourire triste ses petits poings qui cognaient sans aucune force son torse. Dans un murmure sans cesse, il lui susurrait des « chuuut » et des « Alice » qui se voulaient apaisants et doux. Alice était encore dans ses bras, il souligna son étreinte tout en déposant un baiser sur son front. Il voulait juste qu’elle se calme, cet état la fatiguait, et elle était déjà si faible et si pâle, qu’il n’était pas nécessaire de s’épuiser de la sorte. Sa sœur sembla rependre quelque peu ses esprits, et se détacha de lui. Le regard de William était plongé dans celui sa sœur, un regard inquiet mais tellement aimant. Elle était la personne dont il se souciait le plus dans cette ville, dans ce monde même. Et cette personne, était la plus malheureuse qui lui avait été donné de voir. Alors égoïstement il se remettait en question : avait-il joué un rôle dans son malheur ? Avait-il raté un moment qui aurait pu la rendre heureuse ? Il était le chef de famille, c’était un devoir mais aussi un plaisir –sauf pour sa mère- de s’occuper de la famille… Par conséquent, même s’il n’était pas directement responsable de son malheur, il était responsable un minimum. S’il assumait bien son rôle, elle devrait profiter de sa jeunesse, faire tourner toutes les têtes masculines avec une telle beauté et son sourire. Alice avait un si beau sourire, mais cela faisait si longtemps qu’il ne l’avait pas vu, qu’il craignait l’avoir oublié. Il espérait tellement le revoir un jour, un jour proche.
William recula d’un pas, il ne voulait pas brusquer sa sœur, ou l’apeurer, c’était peut-être idiot, mais l’attitude d’Alice à ce moment lui faisait penser à celle d’un animal sauvage : craintif, qu’il faut savoir apprivoiser, de peur qu’il se sauve. Ce n’était qu’une comparaison imaginée, mais par moment, il pensait très fortement à cette métaphore : il avait peur que s’il ne fasse ou dise quelque chose d’approprié, sa sœur se renferme encore plus sur elle-même. En se reculant, il marcha sur un bout de verre brisé, qui devait être dissimulé dans les fibres du tapis. Son regard se posa sur le tapis, pour voir si quelque chose avait été brisé récemment, mais il ne voyait rien, ce bout de verre était là depuis un moment. Son regard se posa alors sur les pieds nus d’Alice. Il fronça les sourcils et maudit les domestiques ! N’avaient-ils jamais appris à bien nettoyer une chambre? Elle pourrait se planter un bout de verre dans le pied ! Elle n’avait pas besoin de ça, non surtout pas maintenant. Il s’avança vers Alice, lui il n’avait rien à craindre avec ses chaussures, mais elle si, alors il la porta – comme une princesse **- et se dirigea vers le lit où il l’assit. Il s’inclina et commença à rouler le tapis où l’arme du crime (xD) était présent et disposa le tapis roulé contre un des murs, pour ensuite venir s’assoir aux côtés d’Alice. Il la regarda un instant, avant de reprendre la parole, d’une voix douce et rassurante. Il attrapa délicatement le menton de sa sœur, pour qu’elle lève les yeux vers lui.
- Alice, tu sais bien que je ferais n’importe quoi pour ton bonheur, il n’y a que ça qui compte, tu le sais hein ? Même si tu le crois pas, je sais que tu vas aller mieux. Il faudra le temps qu’il faudra, mais un jour tous ses mauvais jours seront derrière toi.
William fit une pause et se leva pour aller à la fenêtre. Il arrangea correctement les rideaux, pour que le plus de lumière pénètre dans la pièce. Il faisait un soleil radieux dehors, alors même si Alice ne désirait pas sortir, il était important qu’elle soit dans un espace lumineux. William deviendrait presque perfectionniste, maniaque et superstitieux. En effet, on lui disait que s’il fallait se rouler dans du sel pour qu’Alice aille mieux il le ferait, si on lui disait que chaque particule de soleil qui rentre dans la chambre arrangerait son moral, il portrait Alice pour la forcer à prendre le soleil. Bref à cet instant il était tellement désespére, qu'il pourrait faire n’importe quoi si on lui disait que ça aiderait sa sœur à aller mieux. Seulement, personne ne lui disait quoi faire, et lui-même ne savait pas quoi faire. Se sentir inutile et impuissant, c’était pire que tout. Puis soudain, une idée lui vint en tête, et il retourna s’assoir à côté de sa sœur.
- J’ai investi dans plusieurs logis… et je me disais que… enfin est-ce qu’habiter un autre endroit, où tu n’aurais pas à croiser ou supporter tous les jours mère pourrait t’arranger ? Si c’est le cas, alors je demande aux domestiques de tout préparer. Mère restait ici avec les domestiques, après tout ce n’est pas grave si elle reste ici sans nous, elle est veuve, alors on échappe aux devoirs de la bienséance. *sourire timide*
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Sujet: Re: Staying alive ... & Alice Mar 22 Fév - 4:57
Alice s'en voulait profondément d'être un tel poids pour William. Elle luttait intérieurement contre ses larmes, et tentait d'arrêter de trembler. Mais lorsque William la prit dans ses bras pour la porter totalement, tout son corps se crispa. Non... Non, non, elle ne voulait pas. Elle n'aimait pas qu'on la touche de trop. Qu'on sente son corps laid, maigre et blessé ! Elle serra ses poings pour s'empêcher de trembler et se mordit les lèvres, les yeux écarquillés. Si cela n'avait pas été William, elle aurait fait une crise. Elle se serait sans doute violemment débattue pour qu'on la lâche. Mais elle ne voulait pas que William constate que son état était si grave. Lorsqu'il était dans les parages, elle faisait tout son possible pour prendre sur elle, mais c'était quasiment impossible. Un gémissement plaintif échappa tout de même de ses lèvres pressées l'une contre l'autre. Il l'assit sur le lit sans lui laisser le choix, et le corps d'Alice, une fois installé sur le matelas, se recroquevilla complètement sur lui-même, en dernière protection. Ses mains enserraient ses jambes repliées contre son buste trop maigre, et son regard choqué fixait le vide. Jusque ce que William la touche à nouveau, la forçant à le regarder. Ses yeux étaient encore plein de larmes qu'elle tentait de retenir en vain. Chaque mot lui paraissait un poignard. Aller mieux ? MAIS COMMENT POURRAIT-ELLE ALLER MIEUX ?! Il appelait ça des "mauvais jours", pour elle c'était un véritable enfer. Alice était morte le jour de leur départ de Meryton, c'était aussi simple que ça. Il ne restait d'elle que son enveloppe charnelle, fragilisée, prête à être réduite en cendres à la moindre occasion. Mais comment pouvait-elle lui faire comprendre ? Lui qui était si avenant, qui croyait tellement bien faire ! Lui à qui elle ne pouvait pas expliquer le pourquoi de sa folie ! Il ne pouvait pas comprendre. Cela la tuait encore plus.
Puis, son frère se leva. Il alla vers les fenêtres, et la petite main frêle d'Alice se tendit dans sa direction pour le retenir, car elle avait deviné son intention. Un faible "Non" sortit de ses lèvres, dans un souffle inaudible, et il ouvrit grand les rideaux. La lumière trop vive sembla lui brûler les yeux, et sa peau trop fragile. Alice enfonça son visage dans le creux que formaient ses genoux contre son buste. Ses mains enserraient sa tête, se crispant et s'emmêlant dans ses cheveux abîmés. Elle ne voulait plus voir la lumière. Elle ne la supportait plus. Elle voulait rester dans l'ombre, elle était plus apaisante. Savourer le jour était quelque chose qu'elle faisait autrefois. Lorsque les reflets dorés de la chevelure de Talia étaient synonymes de bien-être, et non pas d'une atroce douleur lancinante dans sa poitrine. Une douleur qu'Alice ressentait en ce moment-même, mais qu'elle tentait de ravaler. William était là, il la regardait, elle ne devait pas craquer devant lui. Si elle craquait, il s'inquiéterait, et poserait plus de questions. Et elle ne voudrait pas, elle ne pourrait pas répondre ! ELLE NE POUVAIT PAS LUI PARLER ! Il ne comprendrait pas... Alice était seule. Seule dans son enfer. La lumière... Elle ne supportait plus la lumière !
Alice entendit, au loin, le discours de William. Dé... Déménager ? Pour s'éloigner de sa mère ? Changer d'endroit ? Sans... Non ! Pas sans Talia, non ! Elle ne pouvait pas partir ! Même si elles ne se voyaient plus, même si tout était impossible, ce lieu... Ce lieu atroce, qu'elle voulait briser de toute part, ce lieu, c'était la seule chose qui les rattachait encore ! NON ! Ils ne pouvaient pas déménager !
- NON ! Pas ça... je ne veux pas partir ! ne me force pas... ne me force pas à quitter... je ne veux pas... Laisse-moi ici... S'il te plaît, laisse-moi ici, ne me force pas... je ne veux pas ! Ses propos se confondaient dans ses sanglots, qui avaient redoublé de force. Elle tomba dans les bras de son frère, pleura contre son torse, tout en continuant de murmurer qu'elle ne voulait pas partir. "Pas sans elle", pensait-elle du fond de son âme meurtrie.
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Sujet: Re: Staying alive ... & Alice Jeu 24 Fév - 20:55
"NON ! Pas ça... je ne veux pas partir ! ne me force pas... ne me force pas à quitter... je ne veux pas... Laisse-moi ici... S'il te plaît, laisse-moi ici, ne me force pas... je ne veux pas ! " William resta un moment sans rien dire, il était perdu, il ne savait pas quoi faire. Face à l'état de détresse dans lequel était sa jeune soeur, il restait pantois. La seule réaction qu'il eut, se fut de fournir le plus de réconfort, de tendresse quand elle éclata en sanglot. Il enroula ses bras autour de ses frêles épaules,et machinalement se mit à la bercer. Comme si ce geste pouvait apaiser ses peines et sécher ses larmes. Il était réaliste : il ne pouvait rien pour elle, et ça le rendait malade, mais comment l'aider, si elle refusait son aide. Il savait bien qu'une chose, un évènement l'avait plongé dans un état second. Au début, pour se rassurer lui-même, il avait pensé que c'était du à leur déménagement à Bath, Meryton avait le théâtre de toute leur vie, surtout pour Alice qui n'avait jamais vraiment quitté la demeure familiale comme lui l'avait fait en partant à Londres. Alors il s'était dit que cette détresse était due à cela, que ça s'apaiserait, qu'elle apprendrait à découvrir de nouveaux repères, de nouvelles connaissances. Mais sept mois étaient passés à présent, et ça n'allait pas mieux, il avait même l'impression que la situation était de plus en plus critique au fur et à mesure que leur mère s'obstinait à prendre en main Alice.
Il avait fermement cru que sa proposition, s'éloigner de leur mère : n'aurait pas été la solution miracle, mais que peut-être cela aurait été positif mais encore une fois il s'était trompé. Il déposa un baiser sur son crâne, se fichant foutrement bien (xD) de l'état dans lequel était ses cheveux. Il avait le regard fixé dans le vague, la seule bonne idée qu'il avait eu, n'en était pas une. Il séchait, il était vraiment à court d'idée. Si seulement, elle lui racontait ses malheurs... il n'aurait pas la prétention de tout arrangé, mais au moins il saurait contre quoi se battre et peut-être saurait-il comment l'aider. Mais il ne voulait pas forcer les confidences, il était là pour elle, mais fallait-il encore qu'elle l'accepte. William, à cet instant, se sentait tellement loin de sa soeur, pas physiquement vu qu'elle se tenait contre lui, mais moralement, ils n'avaient jamais été si éloignés. Elle s'était enfermée dans cet espèce de cocon, où il n'avait pas sa place. Il reprit enfin la parole sa voix était douce et faible, il chuchotait presque.
- D'accord d'accord... calmes toi, ce n'était qu'une proposition, en rien une obligation. Je ne te forcerai jamais à rien Alice. Je ... j'essaye juste et de façon maladroite, de t'aider... Je sais qu'écouter mon avis, est le cadet de tes soucis, mais rester ici dans l'ombre n'arrangera aucuns de tes maux. *petite pause* Si Bath ne te plait pas, il est tout à fait possible de ... prendre la voiture pour profiter des champs alentours, ce n'est pas Meryton, mais les paysages se rejoignent. Et je ne te force pas à supporter ma présence, tu pourrais même t'y rendre seule, chaperonné d'un des domestiques ... Même si l'air vrai ne changera rien, ça n'empira rien non plus.
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Sujet: Re: Staying alive ... & Alice Dim 6 Mar - 21:08
Plus William la serrait dans ses bras, plus elle se haïssait. Elle sentait que son frère souffrait de ne pas pouvoir l'aider, de ne pas même savoir ce qui la mettait dans un tel état. Et la plaie béante qu'elle avait en plein coeur ne faisait que saigner davantage lorsqu'elle songeait à tout le souci qu'elle représentait pour William. Mais comment faire autrement ? Elle ne pouvait pas lui faire croire que tout allait bien : même si elle essayait de toute son âme, elle n'en aurait pas la force physique. Son moral, lui, était au plus bas, et ne lui permettrait pas de jouer la comédie bien longtemps, même si c'était pour épargner à son frère bien des ennuis. William la connaissait et il était intelligent, il ne serait de toute façon pas dupe. Mais comment lui faire comprendre, alors ? Quelle était la solution ? Pour qu'il arrête de s'inquiéter, pour qu'il la laisse... Qu'il la laisse... Mourir. La gorge d'Alice se serra, et elle crut étouffer. Les bras autours d'elle lui paraissaient une prison, une prison pourtant pleine de douceur et de protection, mais par dessus tout des liens qui la retenaient dans ce monde. Mais il fallait qu'elle se concentre, qu'elle pense à son frère. Son frère qui était là pour l'aider, qui faisait du mieux qu'il le pouvait pour la soutenir, coûte que coûte, même s'il était dépassé par ce qui arrivait à Alice. Elle devait garder ça en mémoire. Et même si la mort était une idée récurrente d'Alice en ce moment, elle devait la laisser de côté, au moins pour l'instant, et faire comprendre à William qu'il n'était pas fautif de tout cela... Qu'il ne pouvait rien pour elle. Mais qu'elle le remerciait. Qu'elle lui devait tant !
Alice ne trouvait pas de solution. Fallait-il dire toute la vérité, et risquer de perdre son frère à jamais ? Fallait-il en dissimuler une part, fallait-il mentir sur toute la ligne ? Alice devait-elle avouer à son frère que non seulement sa gouvernante la battait sous l'approbation maternelle, ce qu'il savait déjà, mais que cette même "mère" avait vendu sa virginité sans le moindre scrupule ? Fallait-il parler de Talia, de cette soeur qu'ils avaient tous deux depuis tant d'années dans l'ombre ? Fallait-il parler de l'Amour ? De l'interdit ? - Mais je... je suis bien là, je... je t'assure... Alice parlait d'une voix minuscule. Elle s'était fait violence pour arrêter ses sanglots et ses tremblements, et était parvenue à un résultat plus ou moins satisfaisant. Mais ses mots n'en étaient pas convaincants pour autant. Je... Tu... Tu n'es pas le cadet de mes soucis, William. Je veux dire que ce n'est pas... Ce n'est pas ta faute, tu comprends ? Alice regardait son frère dans les yeux avec beaucoup d'émotion et de force. Ce n'est pas ta faute.
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Sujet: Re: Staying alive ... & Alice Sam 14 Mai - 12:12
Spoiler:
Youhouuu avec deux mois de retard >< ... je m'habitue à mon futur métier...1 ou 2 mois de retard sur un chantier : normal !! xDxD bref pas d'excuse! mea culpae patatas <33
William relâcha petit à petit son étreinte, il déposa juste un baiser sur son front, comme il avait pris l'habitude de faire depuis des années, et s'assit à côté d'Alice. Ses pensées se démêlant encore pour trouver une solution, LA solution ... mais plus les minutes passaient plus la réponse à ces problèmes avait l'air introuvable. Ou du moins, il ne perdait pas espoir que la situation s'arrange, mais il était maintenant persuadé que la solution ne pouvait pas venir de lui. A son plus grand malheur, il devait bien constater qu'il ne pouvait pas faire grand chose pour améliorer la situation, il avait essayé, il ne baissait pas les bras : non non, si lui perdait espoir alors qui croirait à une heureuse fin? Mais il essayait de trouver maintenant une autre personne qui pourrait aider sa chère et tendre soeur. Il trifouillait dans sa mémoire pour trouver des amis, qui pourraient offrir leur soutient, mais il n'osait pas prononcer trop de noms. En effet, depuis l'arrivée à Bath, il y avait encore des habitants que personne n'avait vu... alors il ne voulait pas trop s'avancer au risque de blesser un peu plus sa soeur. Imaginons : il lui propose de passer du temps avec un tel, et ce un tel introuvable est en fait décédé... il devra ensuite se justifier à Alice et cette dernière s'encombrera encore d'une autre peine. Non non et non! William devait faire attention et ne pas lui promettre des choses qu'il ne pourrait tenir ! C'est le moins qu'il pouvait faire !
- J'aimerai tellement t'être plus utile ! Mais si je ne puis l'être, y a-t-il quelqu'un qui te serait d'un plus grand soutien ? N'étais-tu pas ami avec miss Elinor ? Ils habitent pas loin d'ici... ou je ne sais pas je pourrais délester Talia de ses tâches pour qu'elle passe plus de temps avec toi ? Je sais que tu l'apprécies comme une soeur, cela pourrait t'aider?
Du William tout craché : alors qu'il s'applique pour faire du mieux qu'il le peut, sans le vouloir et surtout sans le savoir : il aligne les mauvaises réponses. Surtout qu'il avait été bien trop occupé avec les affaires de la ville, pour voir que Talia n'était plus si présente que cela. Boulet.
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Sujet: Re: Staying alive ... & Alice Dim 15 Mai - 13:30
Alice se devait d'être forte face à son frère. Elle se devait de garder un minimum d'intégrité, ne serait-ce qu'une infime part, pour qu'il puisse arrêter de s'inquiéter pour elle. Mais elle semblait en être incapable. Alice n'avait plus la force de rien. Pourtant elle se martelait l'esprit, elle se faisait violence pour tenter de garder toute sa peine pour elle, au moins jusqu'à ce que William s'en aille... Il fallait qu'il puisse continuer sa vie sans avoir à se soucier d'elle. Elle n'était qu'un fardeau pour lui. Et en dépit de tous les efforts qu'il faisait, et dont Alice avait pleinement conscience, il ne pouvait pas l'aider... Personne ne le pouvait, pour la simple raison qu'Alice ne voulait pas être aidée. Elle voulait être seule, pour de bon. Elle voulait qu'on achève ses souffrances, définitivement. Mais personne ne semblait disposé à lui offrir cette délivrance. Et, face à William... Comment Alice aurait-elle pu faire faux bond à tant d'efforts, tant de générosité ? Elle voulait sincèrement ne pas être un poids pour lui. Mais il semblait déterminé à ne pas l'abandonner. Au fond, Alice lui en était reconnaissante : il semblait la dernière personne sur Terre à lui accorder de l'importance. Mais elle sentait que ce n'était pas bien. Elle ne méritait pas cette main qu'il lui tendait.
Entendre son prénom fut comme un électrochoc, qui sortit Alice de ses tourments pour la ramener brutalement sur Terre. Son regard se voila. Comme une soeur... William n'avait pas conscience de l'ironie sadique de ce qu'il venait de dire, bien entendu. Mais la plaie que cela provoqua en Alice eut des effets qui demeureront irréversibles. Comme un ultime coup, il détruisit ce qu'il restait de la fragile âme de sa soeur. Les lèvres d'Alice se figèrent en un sourire vide. Son regard ne retrouva aucune lueur de vie, et sa voix fut neutre et fantomatique.
- Tu ne m'es d'aucune utilité, William. Ni toi, ni personne. Je veux être seule.
Une larme roula sur la peau livide de sa joue. Ses lèvres se mirent à trembler de colère et d'anéantissement.
- Laisse-moi seule ! Et ne prononce plus jamais... ce prénom devant moi !
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Sujet: Re: Staying alive ... & Alice Mar 24 Mai - 0:02
« Tu ne m'es d'aucune utilité, William. Ni toi, ni personne. Je veux être seule. » William ne pensait pas (à défaut de sa créa xD) que sa réponse entrainerait un changement si marqué chez sa cadette. Alors que sous ses yeux, il voyait sa sœur changer du tout au tout de comportement, il restait immobile, pantois… la bouche entre-ouverte comme médusé. Mais qu’avait-il dit pour la réagir de façon si extrême… Il reformulait au mieux sa phrase dans sa tête pour essayer de chercher une réponse, mais il était tellement à milles lieux de la situation, de la réalité de sa sœur, que jamais ô grand jamais il pourrait comprendre le pourquoi du comment. C’était peut-être sot, mais la logique de William n’incluait nullement que deux femmes puissent s’aimer. Il comprenait que la barrière des classes ne change rien, et ne rend pas impossible un amour … et c’était un bon point, car nombreux étaient ceux qui n’acceptait pas ça. Mais de là, à comprendre et accepter … et surtout imaginer les sentiments qu’il y avait … qu’il y avait eu ? Entre sa sœur et Talia, non il n’était pas prêt de s’imaginer cela. Ainsi, même en se remettant en question des heures et des heures durant, il ne pourrait jamais comprendre, expliquer, l’état de sa sœur. Et c’était bien ça le problème, il s’efforçait de l’aider, convaincu qu’il pouvait faire quelque chose, alors qu’au final la situation le dépassait.
« Laisse-moi seule ! Et ne prononce plus jamais... ce prénom devant moi ! » Mais cela il ne le savait pas, pour lui, la situation ne le dépassait aucunement, le temps guérit les blessures, il croyait au rétablissement d’Alice et il était bien décidé et convaincu qu’il pouvait jouer un rôle et l’aider. Le pauvre malheureux était loin de ce douteux qu’il n’arrangeait et n’aidait en rien, au contraire, il empirait peut-être la chose. Mais à la réponse de sa sœur, la patience céda à l’agacement. Mais bon sang ! Qu’avait-elle à la fin ? Pourquoi elle ne lui disait rien ? Pourquoi elle ne se confiait pas ! Comment pouvait-il l’aider sans qu’elle ne le veuille ! Adieu le discours protecteur, compréhensif, mielleux qu’il avait tenu jusque là, cette fois il était ronchon ! Et sans vraiment le contrôler, ni le vouloir au fond, son ton monta d’un cran. Il se planta devant sa sœur et croisa les bras l’air résigné !
- Enfin Alice ! BON SANG ! Que diable t’arrive-t-il ?! J’ai été compréhensif jusque là, mais je ne vois aucune amélioration au niveau moral ! Alors qu’est-ce qu’il faut faire ?? Et nom de dieu, jamais tu ne m’as tourné le dos ainsi ! Tu te refermes sur toi-même, excluant tout le monde ! J’ai toujours été là pour toi ! Je ne veux que ton bien, ton bonheur, ton sourire … mais tu ne te laisses aucune chance d’aller mieux, et tu me laisses aucunes chance de t’aider ! Quel est ce comportement capricieux que tu as là ?? A refuser toute aide, dire non à tout, renier ceux qui t’aiment ?! Nous sommes pas frère et sœur pour rien, si tu le veux, je peux rentrer dans ce cercle vicieux, si rien d'’autre ne marche : tu veux être seule?… très bien ! Je te laisserai seule, seulement après avoir eu des explications ! JE NE BOUGERAI PAS D’ICI SANS EN SAVOIR PLUS ! VOILA !
Cela se voyait que William n’était pas habitué à s’énerver, surtout quand c’était contre sa jeune sœur, ces propos étaient peut-être décousues, son accès de colère pouvait paraître par moment maladroit… ses yeux qui se voulaient menaçants, n’étaient pas des plus convaincants… mais il avait l’air décidé au moins. Elle voulait être seule, très bien, mais elle sera seule avec lui, point.