Les Rumeurs de Meryton

Toutes les deux semaines, le Town Hall de la ville reçoit ces curieuses lettres anonymes relatant les faits et gestes des habitants de Meryton. Outrés par ces messages, leurs contenus furent rapidement murmurés au reste de la ville. Ainsi, les villageois prirent l'habitude depuis de se tenir informés des dernières rumeurs, en venant les lire ici-même à la mairie...

1. 08

Voilà de si longues semaines que la tempête a frappé Meryton ! Vous vous ennuyez ? Sachez que c'est notre triste sort à tous ! Il nous faut pourtant trouver une occupation, et sachez que j'en ai trouvé une qui vous ravira tous ! Il se pourrait même qu'elle se prolonge après le départ de ces affreux nuages ! Mes chers amis, je vais vous dévoiler ce que chacun s'évertue à cacher ! Soyez prêt à voir d'un autre œil amis, cousins, voisins ! Tous vos secrets seront ici dévoilés ! Vous comprendrez bien sur que je garderais l'anonymat de mes sources comme de moi-même ! Après tout, c'est peut-être vos confidences qui seront ici étalées au grand jour !

Deux vieux amis qui se retrouvent, à priori, rien de bien intéressant. C'était sans compter sur le Lord Chesterfield et Miss Monroe. Le simple nom du Lord vous aura mis la puce à l'oreille, il est rare de l'entendre prononcé dans une phrase où est évoquée une amitié. Néanmoins c'est bien le cas, et à première vue, il semble même être le plus attaché ! A première vue seulement, car la manipulation est aisée quand la demoiselle dont il est question est si jeune... Et pourtant, ne serait-ce pas l'éclat d'une bague que nous apercevons là ? Nous ne savons malheureusement quelle signification y porter, mais je ne doute pas que trouverez vous même l'explication qui sied le mieux à la situation ! Oui car un tel présent porte à confusion lorsque quelques instants plus tard.. Un baiser est échangé ! Triste est cette naïve demoiselle si elle croit avoir trouvé là l'amant idéal -ou du moins l'amour idéal, qui suis-je pour juger de ses performances... Intimes !- Serait-elle donc là depuis trop peu de temps pour avoir eu connaissance de la réputation de cet homme ? Peut-être... Ou peut-être pas ! Elle n'a en tout cas pas fait grand cas de conscience lorsqu'il la conduisit à une chambre. La vieille tante les aura surement dérangés un instant, mais pas assez pour les arrêter, ils ont passé des heures enfermés ! Voilà que tu es entré dans son jeu, et qu'avoir à jamais perdue la chance de trouver un mari ne t'effleure même pas l'esprit petite sotte... Elle qui n'a même pas assez de fortune pour faire oublier ce... détail, aura de bien mauvaises surprises lorsqu'elle quittera ce "rêve" éveillé. Elle qui pensait être le maître du jeu n'a surement pas envisagé toutes les conséquences. A moins que pour une fois Lord Chesterfield prenne pitié de sa conquête ? Laissez-moi en douter après la manière dont elle lui a parlé...

Nous parlions d'anciennes connaissances reprenant contact ? Si l'anecdote précédente vous a plu, attendez un peu d'entendre celle-ci... Le régiment était plutôt ennuyeux ces derniers temps, mais Mr Klein est passé juste devant la bonne fenêtre pour nous offrir l'animation que nous attendions tous ! Nous ne savons trop ce qui a pu passer par la tête de cette pauvre Miss Radcliffe, mais elle aurait à coup sur mieux fait de rester là où elle était ! En effet, cet homme a qui elle parlait si familièrement, sans pourtant la moindre erreur sur son nom ou autre, n'a plu le moindre souvenir d'elle ! Encore une pauvre sotte qui se sera faites bercée d'illusions avant d'être confrontée à la dure réalité... C'est du moins ce que l'on aurait pu croire, si tant leurs paroles que leur comportement n'avaient pas étés si étranges ! A écouter la demoiselle, on comprend comme ils furent proches et comme elle est blessée de ce rejet. Celui-ci même pour lequel l'homme semble pourtant s'en vouloir ! La violence et la brusquerie de ses gestes contre-disent son rapprochement constant et ses petites attentions : un manteau galamment offert, une mèche remise en place... Si bien que lorsqu'à bout de nerf -ou a bout de souffle, ces bustiers alors !- la demoiselle s'effondre, on ne sait trop s'étonner qu'il la porte avec tant de délicatesse jusqu'à sa calèche. Mais pour la porter où ? Nous ne connaissons après tout rien de cet homme... A l'inverse de mademoiselle, il faut croire. Les intentions de Mr Klein sont-elles assez respectables pour que nous n'ayons à nous inquiéter pour la vertu de la jeune femme ? La manière dont il s'approche de son corps endormi en étant aussi peu vêtu nous laisse douter... Espérons que l'intervention de miss Leycester nous évite un drame !

Cette même demoiselle dont je douterais pourtant en de tel cas ! Peut-être même sera-t-elle sa complice ? Après tout, ne serait-ce pas Lord Vaughn qui, l'autre soir, a loué une chambre à l'auberge où il passa la nuit en sa compagnie ? Mesdemoiselles, vous semblez avoir quelques problèmes avec le protocole ! N'importe qui passant devant la fenêtre éclairée aura pu voir ce -plus ou moins- gentilhomme torse nu observer Miss Leycester alors qu'elle se changeait ! Et nous ne parlerons pas des baisers échangés ! Le plus surprenant reste sans doute le fait que l'homme réputé presque autant que Lord Chesterfield pour sa méchanceté ne la repousse pas ! Bien au contraire, il semble en redemander lui aussi ! Il a beau rester sur ses gardes, nul doute que la charmante demoiselle le rend plus tendre et aimable qu'un ours en peluche ! Encore quelques mois et elle lui passera la bague au doigt ! Voilà qui est bien dommage... Si nous avions su qu'il n'était pas bon qu'à recueillir les demoiselles pour la Cave et qu'il était même capable d'une telle douceur, avec la fortune qui est la sienne, Miss Leycester aurait eu bien plus de concurrence ! Mais au fait... Est-elle au courant du scandale qui éclate rapidement autour de lui ?

Car en effet, il y a scandale ! Comment ça vous ne le saviez pas ? C'est que celui-ci a éclaté en même temps que les premiers coups de tonnerre ! Laissez-moi plutôt vous raconter l'histoire depuis le début, ou plutôt vous la résumer ! On pourrait bien écrire un livre sur leurs folles aventures ! La tempête arrivait tout juste, les mauvaises nouvelles semblèrent de paire avec. Vous connaissez le paysan, Liam O'Loughlin ? Oui c'est bien cela le petit frère de Danny ! Et bien croyez moi si vous voulez, il est des demoiselles qui se disputent ses faveurs -oui alors qu'il n'a aucune fortune je sais...- Cela elles ne le font pas à la loyale ! Rose Simmons, une employée d'un des commerces du village en particulier. Elle est venue le retrouver il y a quelque jours dans la grange où il se trouvait, avec un air bien satisfait ! Nul ne sait ce qui s'y est dit, mais Emily Donovan, la fameuse ennemie est rentrée peu après. Des bruits de casses ont résonné juste avant que Rose ne s'échappe rapidement, le visage bien plus renfermé. A partir de là, plus rien ! Non pas qu'il n'y est plus eu d'action, nous imaginons aisément le contraire, seulement personne n'est ressorti de la nuit entière ! Il n'y a qu'à l'aube que le jeune homme a quitté son refuge pour filer droit dans les sombres quartiers, suivi de près par sa douce ! Une première, pour l'un, beaucoup moins pour l'autre. Nous avons du attendre les premières lueurs du jour pour savoir ce que la demoiselle Simmons avait révélé, nous le devinons à présent aisément. Le noir secret sur la prostitution d'Emily n'en est plus un. Le sot, pour venger sa dulcinée, a coupé le Lord a l'œil, qui évidemment a très mal réagi... En enlevant Emily ! Le désespoir eut raison d'elle, appelant au secours le fermier, elle lui a avoué son amour ! Pour seule réaction il a lancé les choux d'un pauvre vieux sur le Lord en colère, qui a fui au loin. Dieu seul sait ce qu'il adviendra de la pauvre demoiselle, mais craignons ensemble pour sa vertu... Ah pardon ! Voilà longtemps qu'elle l'a perdue !

Pourtant si cette histoire aura eu le privilège de nous intriguer une nuit entière, nous nous posons encore des questions sur celle qui va suivre ! Il y a peu, Lady Lefroy -pas la vieille mégère, la sœur du beau William- s'est faite protégée d'une agression par sa domestique, Talia Grace. Jusque là rien d'anormal, c'est bien son rôle après tout, pourtant figurez-vous que dès qu'elles sont rentrées, la jeune Lady a exigée à toutes ses domestiques de la laisser seule avec son héro...ïne ! Nous sommes bien incapable de savoir ce qui s'est passé là-dedans par la suite, mais l'employée chargée de nettoyer la pièce par la suite s'est plainte un moment à ses consœurs de toutes les flaques qu'elle avait dû éponger ! Il y a du avoir bien du mouvement dans ce bain ! De plus, après cette épisode, plus aucune n'a osée se parler ! Y aurait-il eu un quelconque air hautain sur le visage de la noble que nous n'y aurions pris garde, mais celui-ci semblait plus torturé que jamais ! Je ne vous raconte même pas la tension qui s'est installée après que Talia est bravée la tempête pour ramener à l'abri un cuisinier, Kasey Gordon. Vous auriez vu l'expression que ces trois là arboraient lorsqu'ils se sont retrouvés ! Les domestiques auront aussi noté cette main timidement tendue mais fermement nouée entre les deux jeunes femmes. Est-ce là une fonction que Talia prendrait particulièrement à cœur qui est de réconforter au mieux sa maîtresse ? Que s'est-il réellement passé dans cette salle de bain ? Pourquoi Talia a-t-elle affronté la tempête pour sauver un simple cuisinier ? Que pense celui-ci de leurs mains nouées ? Tant de questions auxquelles j'espère vous apporter rapidement des réponses. Permettez-moi seulement de donner mon avis sur celle qui nous choque à tous le plus, si cette Talia a réellement décidé de charmer sa maîtresse, elle ferait mieux d'essayer avec son frère ! Un domestique et un noble font bien assez scandale pour qu'en plus les deux ne soient pas des femmes ! Elle n'en tirerait même pas un sou. Alors qu'avec le beau Lord Lefroy...

Du reste, je ne sais si vous avez été au lac dernièrement, mais on y raconte que l'ambiance y fut plutôt... Chaude ! Lady Springbury aurait-elle succombé aux plaisirs de la chair ? Car assurément ces roulades dans l'herbe n'ont rien de chastes ! Son compagnon n'est guère une surprise, le capitaine Fieldway est connu pour ses frasques, il l'est moins pour ses mots doux. La douce sait-elle qu'elle n'est pourtant pas la seule à qui il les susurre ? Il était si mignon avec elle que ce n'est surement pas le cas ! Un instant aussi habile que le permet l'habitude, la minute suivante, plus maladroit et indécis qu'un jeune puceau ! Nous aimerions tous à coup sur savoir ce qu'il a pu penser en cet instant, mais nous imaginons aisément que Lady Grant ne fut pas sa priorité. Surtout lorsque la promesse d'un mariage fut faite à la demoiselle... qui n'en était surement plus une à en juger par son jupon si relevé.
Revenons donc à cette pauvre Lady Grant. Celle-ci même que nous avons aperçu dans les plaines il y a peu. Celle-ci aussi qui brava la tempête pour retrouver ce capitaine apparemment bien décidé à briser des cœurs ! Bien que si tel est réellement son but, permettez-moi de douter de sa stratégie ! En effet cette fois c'est à elle que sont chuchotés les mots doux ! Nous ne jugerons pas sa réaction, lorsqu'elle l'accusa de menteur. Après tout il est fort possible que ce soit le cas ! L'une des deux amies aurait-elle enfin ouvert les yeux sur la mascarade qui lui est jouée ? Nous l'espérons, ce vil séducteur ne mérite certainement pas l'affection des ces femmes -plus ou moins- respectables alors qu'il ne semble pas près à mettre fin à ce double jeu... Affaire à suivre !

Finissons sur une note plus légère ! Certes, la tempête nous offre actuellement un court répit, mais n'en profitez surtout pas pour faire une balade pour autant ! En forêt du moins... Nous ne savions pas que Meryton accueillait un asile pour les personnes... dérangées, nous n'avons à présent plus aucun doute ! D'où peuvent bien s'être échappés ces deux là sinon ? Nous connaissions l'ainé des O'Loughlin pour ses relations peu catholiques, mais nous les imaginions tout de même plus saines d'esprit ! Cette demoiselle Franteck semble nous prouver le contraire ! Revenons à nos moutons... Ou plutôt nos balades. La fameuse jeune fille a l'air bien décidée à renverser les règles qui nous régisse d'une bien étrange façon... En coupant du bois ! Nul n'aurait osé l'en empêcher en croisant ce regard empli de folie, mais c'était sans compter sur le fougueux paysan ! Fougueux... Et quelque peu téméraire ! Quelle folle idée d'ainsi la défier à répétition, alors qu'elle affiche cet air si... Effrayant ? En tout cas, tout deux semblent s'être bien trouvés, tant ils partagent le même esprit de compétition ! Allons bon. Peut-être qu'une petite promenade peut être envisagée après tout ! Passée la terreur de cette hache, ainsi maniée sans précautions -entre chatouilles, plaquage et autres- vous pourrez tout de même admirer le torse musclé du jeune fermier... Si ce n'est pas sur vous qu'atterri cette hache lancée à l'aveuglette !

copyright: Bethany Shaw

Mes doux amis ! Je vous avais quitté alors que cette affreuse tempête faisait rage. Me revoilà avec un temps aussi splendide que l'est à présent mon humeur ! Mais qu'en est-il de vous ? Elle ne me semble pas si maussade que cela, mes rumeurs ne se sont pas tant répandues que je l'aurais souhaité ! Soit ! En voilà de nouvelles tout aussi croustillantes, si ce n'est plus, pour régaler vos esprits curieux et délier vos langues une bonne fois pour toute !

Je ne crois pas que cette nouvelle-ci puisse bien vous choquer, ma dernière lettre en dévoilait déjà bien assez sur la folie qui caractérisait Erin pour que ce soit le cas ! Voyons, souvenez-vous, Erin Franteck, Danny O'Loughlin, la hache ! Et bien nul paysan cette fois-ci, plutôt un militaire, ou deux ! L'un des plus charmants, l'autre tout juste passable, mais elle aura tout de même fini par choisir le bon... Oh mais je m'emporte ! Revenons-en au fait. La tempête offrait alors un court répit, et bien que la pluie ne s'arrêta point, le vent n'était plus qu'une légère brise. Il faisait alors tard et cette... déséquilibrée avait réussi à se perdre, dans les barracks ! Elle tenta de faire croire le contraire au si charmant capitaine Darnell mais bien sûr nous ne sommes pas dupes ! Dans tous les cas, je ne sais ce qu'elle désirait alors mais il la laissa seule, comme elle le méritait ! Après tout si elle avait désiré de l'aide, autant le demander ! Mais cette femme semble être un personnage tout à fait hors du commun... Dans le mauvais sens s'entend ! Elle ne perdit pourtant pas de temps pour trouver un autre militaire (tout de même bien moins séduisant !) qui pourrait venir à son secours... Dieu seul sait ce qu'elle lui a alors chuchoté mais je puis vous dire de source sûre que tout cela n'était pas très vertueux ! La preuve étant qu'il n'a pas tardé à la mener dans un lieu isolé... A partir de là, je ne puis rien ajouter que le fait que ce lieu à l'abri ne l'était pas tant, le capitaine l'ayant déjà rejoint plus tôt ! Le militaire dont je n'ai pu saisir le nom ressorti bien vite, et avec un air misérable d'ailleurs, mais Erin et le capitaine y passèrent bien plus de temps... Toute une nuit parait-il !

S'il en est une qui n'a pas manqué de nous choquer avec ma dernière lettre, c'est bien Miss Monroe. Et bien figurez-vous qu'une fois de plus, elle aura fait parler d'elle par ses actes et paroles. Nul remise en cause de sa vertu cette fois-ci, plutôt de ses bonnes manières, voir de son éducation en général. Alors que Lady Spencer se trouvait dans la plus grande détresse à la librairie, celle-ci aura défié son rang et sans prendre garde à la politesse la plus élémentaire, aura ri de sa taille, remis en cause un comportement qui n'est du qu'à son rang, et des relations qu'elle même a choisi de ne pas avoir, avant de lui tourner le dos et s'enfuir sans même avoir été congédié. Il est certain que j'aurais pu tourner ma critique vers cette Lady qui tenait entre ses mains un livre des plus... intéressants, mais une curiosité déplacée ne vaut certes pas un tel outrage ! Sa plus grosse erreur aura certainement été de dire qu'elle n'avait pas peur de la Lady, et à fortiori, de rien. Pas même de votre réputation Miss Monroe ? Lady Spencer aura tout dit, « Votre arrogance vous perdra, Miss. »

Quittons à présent le village pour mettre les pieds dans la boue, car oui chers lecteurs, pour vous je serais prête à tout, même au pire ! Pourtant salir mes jupons m'importa bien peu quand la personne que je suivais alors m'offrit un tel spectacle ! Le simple fait de suivre Miss Turner jusqu'à une ferme est bien déroutant, car je vous parle bien de cette demoiselle, que certains adulent tandis que certaines détestent. Cette même jeune femme qui vient de Londres et qui a tellement l'air de détester Meryton... pour ses fermes en partie certainement ! Mais alors que mon regard indiscret se posait sur elle, qu'elle ne fut pas ma surprise à la trouver les mains posées sur le visage d'un vulgaire paysan crasseux ! Son nom hum... « Ezeckiel Stanley » a-t-elle dit il me semble... Votre curiosité est à présent attisée ? La mienne brûlait déjà ! M'approchant jusqu'à entendre leur discussion, je m'étonnais grandement une fois de plus lorsqu'elle lui demanda une danse, qu'il lui accorda ! La demoiselle vire fleur bleue, alors que sa robe tournait au noir ! Non mais avait-t-elle bien vu la saleté de ses mains alors qu'elle les lui posait sur ses hanches ? Certainement pas car ils entamèrent quelques pas sans se préoccuper du ridicule de la situation. Non mais valser dans un champ, sans même une musique pour les entraîner, jamais personne n'a assisté à tel spectacle ! Comme moi, vous pensez que cette situation ne peut paraître plus risible, c'était sans compter sur la fuite du cheval ! Je vous passe les détails d'une jeune miss courant dans la boue en s'époumonant...

Quittons à présent la boue pour retourner sur la place principale de Meryton... Oh excusez-moi ! Il y a ici en réalité plus de boue que nul part ailleurs ! C'est du moins ce que ce sont évertués à nous prouver Miss Forbes et Miss Cleverley il y a quelques jours ! Tout a commencé avec une furie blonde critiquant la terre entière ! Cela n'a pas du plaire à la furie rousse qui la suivait de près. Alors que l'une tentait tant bien que mal de se frayer un chemin, la seconde y parvint sans mal en faisant tomber l'autre dans la boue ! Évidemment Miss Forbes n'apprécia pas l'affront, et ignorant les excuses gênées de son "agresseur", tout cela fini en... bain de boue ! Les passants se firent spectateurs alors que des bruits de déchirures et des jets de boue les laissaient perplexes. Quand chacun crut tout fini, une lettre vola, une gifle fusa, et la bagarre reprit de plus belle ! Enfin si le mot « belle » correspond réellement, car ces pauvres demoiselles ne l'étaient plus tellement... Leurs robes n'étaient plus que haillons, leurs cheveux devaient certainement ressembler à ce qu'ils seraient si elles avaient été fermières plutôt que noble... Pourtant cela eu le mérite d'amuser tout le monde ! Laissez tout de même mon rire se faire plus moqueur, en songeant au visage de leurs pauvres domestiques lorsqu'elles devront s'occuper de leur redonner bonne allure...

Un crêpage de chignon en entraîne un autre, c'est ce que nous ont appris les demoiselles Forbes ! L'aînée étant celle que je viens déjà de mentionner en effet ! La plus se jeune se nommerait Pearl je crois. Mais là n'est le plus important ! Toutes deux viendraient parait-il de France, et alors que Miss Forbes serait déjà là depuis quelque temps, Miss Pearl la rejoignit sans pourtant qu'elle n'ait été mise au courant ! Je ne sais trop ce qui s'est déroulé entre ces sœurs, mais elles se vouent de toute évidence une haine sans pareille ! Bien qu'il n'y ai eu nulle robe déchirée ou bain de boue cette fois-ci, c'est une véritable joute verbale qui s'est déroulée sous les yeux ébahis des domestiques. Bien que Miss Pearl ait semblé remportée la bataille en demeurant dans la demeure Tiddler, la guerre n'est certes pas fini ! Miss Forbes semble bien décidée à lui faire payer cette surprise d'un bien mauvais goût... Pour notre plus grand bonheur !

Mais si Miss Forbes semble abonnée aux disputes, Miss Cleverley à l'air de l'être aux situations gênantes ! Tout comme Lady Spencer, il semble qu'elle ait trouvé quelque attrait aux livres interdits de Mr Oliver, le propriétaire de la librairie. Une fois de plus, la situation aurait pu paraître anodine ou à peine choquante pour nous qui aurions eu pitié du rouge teintant ses joues mais... Il y a toujours un mais, voilà le problème ! En effet Son amie Miss Shatterney aura apparemment eu la même idée qu'elle en se rendant à la librairie - n'y a-t-il donc pas encore assez de livres dans la demeure des Tiddlers ? Elle aura aussi suivi le même chemin jusqu'à cette réserve qui ne semble plus si réservée d'ailleurs ! Le rire qu'elle eut en réaction aux pitoyables excuses de son amie est précisément la réaction que j'aurais eue ! Pauvre Miss Cleverley ! Quelques cours de comédie ne lui feraient pas de mal, ou d'improvisation. Elle aura tout de même eu le mérite de nous amuser une fois de plus, et pour cela je ne devrais me montrer trop sévère. Tout de même, mourir de rire ne serait suffisant pour décrire la réaction qui convenait à celle qu'elle eut lorsque les demoiselles se firent surprendre par le libraire ! Ne sachant que faire, et se retrouvant contrainte à fournir une explication, la pauvre fille s'est effondrée en simulant comme jamais n'avait été simulé un malaise ! Un enfant aurait vu qu'elle jouait la comédie ! Après tout les cours d'improvisation lui suffiront peut-être... Tout de même, si vous désirez une compagnie digne de vous faire rire, cette jeune femme sera parfaite ! Avec une mention honorable pour son amie qui l'aura protégée ! Il est dommage que je n'ai pas été loin...

Pourtant, bien que ce tableau nous donne sujet à rire, celui qui va suivre vous laissera pantois; et c'est encore la demoiselle Turner qui m'offre de quoi régaler vos esprits curieux ! Tout cela remonte à la tempête. Aurait-elle durée plus longtemps que jamais l'affaire ne serait remontée jusqu'à moi, mais par chance le soleil a fini par chasser les nuages, mais surtout le cercle protecteur des Leycesters ! C'est grâce au pique-nique familial qu'ils ont organisé que tout m'est apparu clairement ! Figurez-vous que cette pauvre femme était couverte d'ecchymoses en tout genre ! Toute la poudre qui la recouvrait n'aurait pu en faire disparaître la moitié tant celle-ci étaient marquée ! Pour vous mes doux amis j'ai mené l'enquête, en voici le résultat ! Son esprit de contradiction -qui peut parfois la rendre si détestable ne trouvez-vous pas ?- prenant le pas sur sa résolution à attendre le retour du beau temps, elle se serait enfuie du manoir ! Pas pour une simple balade pourtant, elle aurait été jusqu'à découcher ! Certains l'auraient aperçue rôder aux abords du village. A partir de là nul n'a pu rajouter un mot, mais il me semble que tout cela est bien évident ! Désirant faire son intéressante, une fois de plus, elle se serait aventurée là où nul femme censée ne serait-allée: dans les bas quartiers ! Sa curiosité l'aurait emportée et elle aurait pénétré dans un de ces bâtiments si lugubres dont je n'oserais pas même toucher la poignée ! Évidemment une bien mauvaise surprise l'y attendait, et c'est au cimetière qu'elle aurait finalement été laissée pour morte ! Dans le cimetière, car c'est là-bas que l'on dépose les cadavres après tout ! Ils ne se seraient bien sur pas gênés pour la violer, toute la taverne lui serait passé dessus ai-je entendu dire ! Pauvre fille... Il est évident qu'elle garde des marques de cette histoire ! Mais revenons à présent à ce pique nique. Alors que j'imagine déjà vos yeux horrifiés, comme vous pouvez deviner les miens lorsque cette triste conclusion m'est apparue, Miss Turner ne s'est pas arrêtée là ! Alors que n'importe laquelle d'entre nous se serait noyée de chagrin et de honte, de nombreuses personnes purent l'apercevoir, séduisant ouvertement Mr Livingston, avec qui elle était d'ailleurs seule ! Sans le moindre tuteur ! Ce petit jeu se serait-il limité aux paroles que je n'aurais été que surprise, mais ses regards et sourires n'ont fait qu'ajouter à mon choc. Je ne vous parle même pas de ses messes basses, susurrées si près de son oreille, de son cou... Ni de la caresse qu'il lui retourna ! Après tout cela... Je vous passerais les détails sur l'intrusion de la demoiselle dans sa chambre qui dura une nuit entière peu après leur petite excursion en tête à tête à Londres...

Finissons sur une note plus... chaste ? Cette même Miss Pearl Forbes dont il fut question plus tôt, bien que donnant tort à sa sœur, ne sembla pas trouver le manoir assez grand à son goût pour l'ignorer, car à peine arrivée, on l'apercevait déjà marchant vers le village. Sa journée fut d'un ennui à mourir mais elle fit une rencontre en rentrant le soir qui vous intéressera surement plus ! Perdue dans un cimetière et pleurant sur la tombe d'un malheureux qu'elle n'avait jamais rencontré, elle s'est fait surprendre pas... Lord William Lefroy ! Permettez-moi pour la première fois d'approuver un comportement, sa fuite ! Après tout elle n'allait pas converser avec lui les yeux rouges et bouffis, les lèvres tremblantes, et les joues rouges ! Quel visage grossier lui aurait-elle alors montré !... Oui et bien je l'approuvais jusqu'à ce qu'elle se laisse si aisément retenir. Il s'en est suivi des présentations pas vraiment dans les règles, des conversations plutôt niaises, et quelques blagues quelque peu déplacée dans un cimetière ! En bref le tout était écœurant, mais nous pourrons au moins nous réjouir de voir le charmant Lord de retour à Meryton.

copyright: Bethany Shaw

Me voilà comblée ! Mes chers, mes doux, mes fidèles lecteurs, enfin vous réagissez ! Je me suis faufilée au salon de thé, il y a peu. Quel plaisir j'en ai retiré ! Je l'ai bien remarqué, malgré quelques plaintes ridicules, vous a-do-rez ! Tous, vous avez dévoré mes rumeurs, alors une dernière fois, car il y a une fin à tout mes chers, je vais régaler votre curiosité. Je vous promets une fin magistrale !

S'il y a bien une histoire qui nous a marqué, tant elle fut surprenante et choquante, ce fut celle que partagèrent Lady Lefroy et sa servante Talia ! Bien sûr certains s'opposeront vivement à mes suppositions mais plus pour longtemps ! Les faits que je m'apprête à vous rapporter sont authentiques, témoins à l'appui ! Si la gêne qui a marqué leur relation dès l'apparition de mes petits billets ne vous a pas encore convaincu, celle qui suivra celle-ci aura certainement raison de vos doutes ! Une salle de bain inondée ne constitue pas la seule base de mes accusations cette fois-ci. Je ne sais trop ce qui s'est passé dans la librairie dont elles se sont si vite enfuies (la jeune Lady serait-elle une voleuse ?), mais la ruelle dans laquelle elles se sont réfugiées n'était pas si déserte que cela ! Sans doute auraient-elles mieux fait de prendre plus garde à leurs paroles, car les sentiments qui y furent révélés nous fixaient enfin sur la nature de leur relation ! Ces caresses, ces baisers... Répugnant ! Deux femmes, y croyez-vous donc ?

Il en est que la tempête n'a pas effrayé. Cette Crystal Radcliffe en est ! Après l'épisode avec ce charmant inconnu -dont le véritable problème est justement qu'il en est un !-, celle-ci fut aperçue en train de fuir Meryton en direction de la forêt, durant un des cours répit que nous offrait la tempête. Elle fut en tout cas moins dure à suivre qu'à reconnaître ! Sa maladresse s'inscrira dans les légendes tant elle a dut trébucher ce soir-là. Ses couinements nous auront finalement conduit jusqu'au Lord.... Vaughn ! N'est-ce pas surprenant de le croiser seul avec une jeune demoiselle, tard la nuit et dans la forêt ? Non, j'en conviens. S'il est une chose que je puis vous rapporter de cette soirée, c'est la tension qui régnait entre eux, mais pas n'importe laquelle. Vous les auriez vu comme moi que vous auriez compris que ces deux-là ne se contentaient pas de discuter de la pluie et du beau temps -inexistant ces temps-ci-. Il est en tout cas bien malheureux que leurs ébats aient étés interrompus par l'incendie qui les manqua de peu ! Bien malheureux pour nous, évidemment ! Qu'avons-nous à nous mettre sous la dent dans ces conditions ?

C'est en tout cas une réputation qui suit de près le Lord qu'une jeune demoiselle ne semble encore connaître. C'est elle qui devrait pourtant s'en tenir le plus informée ! Une chance que je sois là pour rétablir les choses... Bien que cette jeune prostituée, Emily, m'est devancée, il est nécessaire que je confirme ses dires... Et vous en fasse part. En effet quelques domestiques du manoir Lefroy m'ont confirmé que Lord Vaughn, le proxénète de Donovan rappelons le, la retenait prisonnière ! Et bien la demoiselle Leycester -dont il fut si proche à l'auberge- ne semblait pas encore avoir lu les informations que je vous transmettais si gracieusement car c'est avec tout son amour qu'elle vint lui rendre visite ! Ce à quoi elle ne s'attendait pas, c'était à tomber sur la catin qui lui révéla toute l'histoire... Vous auriez vu sa tête !!! Une chance tout de même pour la prisonnière -qui s'est révélée avoir de sacrés cordes vocales !- d'avoir croisé la route de la jeune Lefroy, surement la seule capable de la sauver dans ce manoir ! Il y aurait bien eu son frère, mais rappelons qu'il était à Londres lors de la tempête...

Cette Emily fait beaucoup parler d'elle, c'est certain, mais pas seulement dans mes lettres ! C'est que sa disparition devait forcément se faire remarquer, et se faire sentir. Notre lanceur de légumes national, Liam, l'a d'ailleurs, semble-t-il très mal vécu. Vous auriez vu son visage ! Déjà très buriné par ses travaux de fermier, il n'en était que plus marqué par son absence. Il est ridicule de se mettre dans un état pareil pour une simple traînée ! Son frère semble au moins de mon avis, il parlait de ses "activités" avec beaucoup plus de détachement, enfin un de raisonnable !

Les nouvelles de ce qui s'est passée durant la tempête continue de me venir en nombre, vous l'aurez donc compris, pour notre plus grand plaisir... A presque tous ! Mais enfin, vous pensiez-vous réellement à l'abri sous prétexte qu'un peu de pluie frappait vos carreaux ? La preuve qu'elle n'a rien rendu d'impossible, cette demoiselle Radcliffe aux origines toujours inconnues n'a pas cessé de sortir ! En effet elle aura fini par lâcher le bras du Lord Vaughn pour se précipiter à la recherche d'une nouvelle fortune sur laquelle mettre le grappin ! La demeure des Tiddlers lui sembla idéale... En tout cas plus que celle des Lefroys ! Oups... Les problèmes financiers qu'ils rencontrent ne devraient peut-être pas se voir révélés à un si grand public... Trop tard ! Mais revenons en plutôt à cette jeune imprudente, qui brava les vents encore violents de la tempête pour conquérir une bourse, pardon, un homme digne d'elle ! Ou du moins prétendit-elle rechercher un livre... Nous ne sommes pas dupes, les domestiques ont bien vu que Mr Shatterney se trouvait alors seul dans la bibliothèque ! Ils ont passé beaucoup de temps ensemble, sans le moindre chaperon qui plus est ! Les yeux de la jeune fille brillaient encore lorsqu'enfin elle en ressortit. Pathétique !
Cette bibliothèque semble attirer bien des demoiselles ces derniers temps... A moins que ce ne soit tout du fait de ce charmant Mr Shatterney qui semble y avoir élu domicile ? Après Radcliffe, ce fut au tour de l'aînée des Forbes. Elle y passa certes moins de temps et son regard ne semblait pas aussi pétillant, il n'empêche. Les événements récents qui sont associés à son nom nous laissent aisément imaginer ce qui aurait pu l'occuper alors qu'elle se trouvait seule avec un homme des plus charmants. Il paraitrait qu'elle fut renvoyée de Paris par son père suite à un scandale... Affaire à suivre !
Pensez-vous qu'il faille ouvrir une enquête ? Je commence à y croire, cet homme ne peut être normal ! Réunir tant de femmes en si peu de temps, voilà de quoi intriguer ! Monterait-il son propre harem ? Ou quelque chose dans le genre certainement ! Lorsqu'il ne fait pas fondre des demoiselles réputées séductrices, il en charme d'autres pourtant fiancées ! N'est-ce pas Miss Springbury ? Il en va de même pour la demoiselle Cleverley. Nous la pensions éperdue d'amour pour le beau Lord Lefroy -ses yeux n'ont pas menti lorsqu'elle le croisa en s'enfuyant de la messe !- mais la voilà à son tour en train de contempler ses beaux yeux ! Son entrée fut certes remarquée, et l'accueil pas des plus courtois, mais il fallut peu de temps au bel homme pour réinstaller un climat de confiance, voir plus intime encore.
Mais toutes ces demoiselles connaissent-elles réellement Mr Shatterney ? Il n'est pas réellement de ceux qui se montrent souvent en société, et quiconque s'interroge sur son passé et les raisons de sa venue, à lui et sa sœur à Meryton se heurte à un mur. Il est beau c'est certain, mais cela ne relèverait-il pas du mystère qui l'entoure ? Certaines peuvent trouver cela plus romantique que pathétique, c'est leur choix. Mais quelle sera leur réaction quand elles découvriront que la réalité est moins agréable à entendre que ne le sont leurs doux rêves ?

Toutes ces demoiselles savent-elles pourtant que Mr Shatterney est déjà promis, et ce depuis fort longtemps ? Il faut croire que oui, pour Miss Radcliffe du moins. C'est même certain, car elle ne fut pas tendre avec sa rivale, Miss Lily Price ! Depuis, les rumeurs vont bon train -et je n'ose dire si j'y prends part ou pas... Ou alors juste un peu !- et la pauvre Price est devenue en quelques jours le mouton noir de la bonne société ! J'ose dire -car après tout c'est le cas !- que je suis arrivée alors comme une sauveuse, ou du moins mes lettres ! Sans doute les a-t-elle lu car lors de leur rencontre au théâtre, celle-ci avait regagné toute confiance en elle ! Miss Radcliffe regrette sans doute d'avoir passé la nuit avec un inconnu, mais il est trop tard pour y penser ! Les murs ont des oreilles dit-on ? Nul besoin cette fois-ci car leur joute verbale ne se fit pas en privée mais en plein milieu d'une foule qui était alors toute ouïe ! On ne peut nier que la politesse de la jeune londonienne fut plus grande, et qu'alors elle n'était que la victime des tristes accusations de Miss Price... Pourtant celle-ci nous révéla tant de détails croustillants, laissant son ennemie bien mal à l'aise, que je ne puis m'empêcher de la soutenir !
Dans cette guerre des Shatternettes, qui finira par emporter ce lot tant convoité ?

Je vous ai éclairé sur bien des mystères, mais je suis certaine qu'il en est un que vous brulez encore de découvrir, mon identité ! Pourtant prenez garde mes doux amis, pas de conclusion hâtive ! Ne vous jetez pas sur les demoiselles les moins fautives ou les moins citées ! Dans ce village où je vous ai prouvé que tout était manipulation, peut-être en suis-je maitresse. J'aurais aussi bien pu m'accabler fortement pour m'exempter de tout soupçons... Vérifiez tout de même du côté des habituées du salon de thé... Sans pour autant exclure celle qui aime mieux parler sur leur lieu de travail ! Oui, la liste de celles qui auraient pu rédiger ces lettres est longue, je sais, et certainement incomplète, mais j'ai mes raisons pour ne point vous révéler ce... Détail ! Il est des faits graves dont vous aurez bientôt vent auxquels je n'aimerais me voir mêlée !
Il faut dire qu'en passant à l'Hôtel de Ville tout à l'heure, j'ai cru comprendre que vous aurez bientôt de nouveau matière à discuter ! L'agitation qui y règne ne laisse aucun doute possible. Mais enfin, la tempête est passée et le salon de thé a regagné toute son animation, vous me voyez d'ailleurs flattée d'en être la cause ! J'espère que mes lettres vous auront permis de développer vos talents d'enquêteurs, et que vous découvrirez finalement ce qui s'y trame, car je brule de le savoir ! Pour une fois que ce sera de vous que me viendront les nouvelles !