La personne attendue, n'est pas toujours celle qui vient à vous!Méfiance s'impose! (PV Elizabeth Forbes)

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Le lundi était passé lentement comme tout autre jour de la semaine, rien de nouveau, rien de différent. La journée s’était alternée entre promenades et lecture, bref, aucune originalité. Rompre la monotonie était une bonne idée mais mettre en place celle ci requérait des actions concrètes. Qu’aurait elle bien pu faire de plus que d’habitude ?!

Soudain l’éclair de génie jaillit en elle (ou pas XD), pourquoi ne pas aller rendre une petite visite à William Shatterney. Après tout il était tout à fait normal et approprié qu’elle le fréquente étant donné la lourde décision de leurs parents respectifs.

En vérité, elle le connaissait seulement de loin, comme un capitaine connait ses subalternes. Bien sûr il leur était arrivé d’engager la discussion à l’occasion, mais si Lily appréciait sincèrement le jeune homme, elle doutait de la réciprocité de la chose.Pourtant il n’aurait pas dû avoir à être distant avec elle, ce n’était pas comme si elle était transie ou folle d’amour pour lui, comme quelques jeunes écervelées qui se faisaient une idée erronée de leur promis. Tant qu’à se confesser, elle devait tout de même admettre qu’il présentait tout ce qu’elle pouvait attendre d’un homme extérieurement. Et si leur lien forcé pouvait lui donner une bonne excuse pour apprendre à le connaitre, alors pourquoi se priver , je vous le demande !

Armée de ses pieds et de son sage enthousiasme, elle s’était mise en route, résolue à faire de cette journée, une journée profitable. Il ne lui avait fallu qu’une trentaine de minutes pour parvenir aux abords du Manoir des Tiddlers :une fière bâtisse, un peu sinistre sur les bords. La contemplant, elle se souvint de toutes les histoires effrayantes que lui inspiraient cette maison lorsqu’elle était encore enfant, et sourit en repensant aux idées idiotes qu’elle pouvait avoir autrefois. Aujourd’hui encore, un rien suffisait à mettre en marche son imagination déchainée, à lui évoquer des images saisissantes, des pensées excentriques, mais elle s’était habituée à cette habitation froide et inamicale et ne ressentait plus rien.

Ce fut sans crainte qu’elle franchit le portail et frappa à l’imposante porte . Le majordome prit manifestement tout son temps avant de lui ouvrir. Il ne prit pas la peine de demander son identité, il la connaissait, fréquentant l’église tous les dimanches, toutefois en apprenant qu’elle venait ici voir William, il lui signifia qu’elle était sans doute venue inutilement.

-Je crains Miss que vous ne soyez obligée d’attendre dans le salon que Mr Shatterney ne rentre de son escapade.

- Puis je savoir où il s’est rendu ?!

- Monsieur ne m’informe certainement pas de tous ses allées venues.

Voilà qui était bien sa chance. Pour une fois qu’elle désirait converser avec lui, il était en vadrouille. Patiente de nature, elle ne fit pas savoir son agacement.

-Et bien j’attendrais dans ce cas le temps qu’il faudra.

*en espérant qu’il ne rentre pas à des heures indues….je ne me vois vraiment pas devoir lui demander de me raccompagner chez moi*

-Si vous voulez bien vous donner la peine de patienter dans le salon..

Et sur ce il la précéda attendant qu’elle le suive bien docilement. Ils arrivèrent devant la porte du petit salon, qui n’avait de petit que le nom.Une pièce spacieuse et chaleureuse dans lequel un feu de bois avait été animé par précaution.Enfin, elle allait pouvoir prendre congé de ce curieux personnage qu'était Rupert Cassian, l'homme qui parlait tout seul. Il la ferait presque frissonner avec son air marmoréen. Elle le remercia et prit place dans un large fauteuil recouvert de velours cramoisi, un peu usé par le temps.

Poireauter dans cette pièce n’était pas vraiment de son goût, mais partir en s’avouant vaincue n’était pas son genre. Tant pis. Elle resterait là à faire le pied de grue. De toute façon personne ne pourrait cancaner à son sujet, il n'y avait pas d'autre témoin que le majordome, un homme censé être discret.Enfin..mieux valait ne pas tenter le diable...

*Faites Seigneur que je ne croise aucun membre de la famille..Pitié !*

Lydia semblait à moitié folle, la jeune Miss Tiddler était trop sérieuse à son goût et le nouvel ajout à la famille trop tape à l’œil et capricieuse. Si elle croisait la fille de la maison, en bref, elle risquait de s’endormir et si c’était les deux autres, sa santé mentale serait gravement compromise ! Dans les deux cas, le résultat serait désastreux.

Lady

Errant de ci, de là, dans l'immense manoir, Elizabeth tentait de se trouver une occupation. Embêter sa sœur ? Non, en plus elle n'était pas au manoir. Ou était-elle? Aucune idée, mais du moment, qu'elle n'était pas dans ses pattes, tout allait pour le mieux ! Discuter avec son cousin William ? Humm, et puis lui aussi était parti. Alors avec un autre de ses cousins ou cousines ? Pas envie non plus. Aucune de ses idées ne lui donnait envie. Par contre, elle avait follement envie d'embêter quelqu'un, de lui chercher la petite bête. Il lui fallait une autre victime, du sang frais ! ~~Non, non, ce n’était pas un vampire !~~ Quelqu’un qui tomberait facilement dans son petit jeu, une petite créature facile à manipuler, à jouer avec elle.

Descendant dans le hall, elle surprit une conversation entre un domestique et une femme, devina-t-elle au son et au timbre de la voix étrangère. Elle apprit également que cette dernière était à la recherche de son cousin William. Qui ne le cherchait. D'après les rumeurs qui circulaient dans tout Meryton, et d'après cette personne qui en savait un peu trop, tout un tas de jeunes femmes lui couraient après. Tout de même, cette conversation surprise l'intriguait. Elle devait savoir qui était cette femme. C'est alors qu'elle descendit dans le hall puis alla dans le salon. Elle feignait ne pas savoir que quelqu'un était présent. ET quelle ne fut pas sa surprise de voir Lily Price, assise sur un des nombreux fauteuils du salon. C'était donc la femme promise à son cousin qui s'était déplacé. Qu'est ce que cela cachait ? Venait-elle faire une scène à son cousin, à cause de toutes ces rumeurs ?

"Tiens, tiens, tiens, mais qui voilà ! Ne serait-ce pas cette chère Lily Price?"

Jouant sur son entrée dans le salon, Elizabeth y avait mis le paquet. Ton de la voix, surprise sur son visage décoré d’un petit sourire. Mais ne vous méprenez pas, ce sourire n’était pas innocent, mais alors pas du tout. Au contraire, il cachait quelque chose. Mais que pouvait-elle avoir comme idée derrière la tête ? Surprise, surprise, Lily le serait bien assez tôt. Mais pour l’heure, Elizabeth devait connaitre les intentions de cette dernière. Pourquoi attendre William alors qu’on l’avait informé qu’il n’était point présent en ces lieux ?

« Alors comme ça, vous attendez mon cousin William ? Vous risquez de l’attendre bien longtemps ! Permettez-moi donc de vous tenir compagnie. »

Elizabeth prit place sur un fauteuil en face de Lily et l’observa attentivement. Elle avait enfin trouvé sa victime. Pauvre petit Lily, elle était tombé dans les griffes d’Elizabeth et allait passer peut être, ne sait-on jamais, un mauvais quart d’heure ou autre ! Cela dépendrait d’elle. Mais pour l’heure, une seule pensée traversa l’esprit d’Elizabeth.

*Que le jeu commence !!*

Invité

Citation :: "Tiens, tiens, tiens, mais qui voilà ! Ne serait-ce pas cette chère Lily Price?"

Elle connaissait cette voix, oui, ça ne pouvait être qu'elle. Doux Jésus!Rien ne lui serait donc épargné aujourd'hui!D'abord avoir à dialoguer avec Cassian, cet espèce d'individu louche et angoissant au possible qu'elle évitait comme le choléra, ensuite cette pourrie gâtée d'Elizabeth qui ne pensait qu'à s'amuser aux dépends des autres, habituée à voir ses quatres volontés exécutées qu'elle était!

Levant les yeux avec appréhension, elle fut saisie par ce qui lui faisait face: un masque de comédienne façonnée à la perfection. Tout y était, risette et étonnement feint! A tel point que Lily crut pendant cinq bonnes minutes qu'Elizabeth venait vraiment de l'apercevoir en tout innocence et ne désirait que discuter sagement avec elle.
Mais ça aurait été mal connaitre la Forbes!

Citation :: « Alors comme ça, vous attendez mon cousin William ? Vous risquez de l’attendre bien longtemps ! Permettez-moi donc de vous tenir compagnie. »

C'est à ce moment seulement que Lily comprit qu'elle se trompait lourdement! Si Elizabeth connaissait la raison de sa venue, c'est qu'elle avait espionné toute la scène. Après un bref instant de réflexion, l'ainée des Prices se rappela que l'insupportable Elizabeth détestait cordialement sa cousine, et que par voie de fait, il y avait peu de chance qu'elle l'apprécie un tant soit peu.

-Bonjour Lady Forbes. Comme vos yeux vous l'auront à coup sûr confirmé à première vue, si je puis me permettre de vous le faire remarquer, c'est bien moi.

Elle avait énoncé la logique de la chose sans animosité, avec la plus grande indifférence. La bagarre entre Georgiana et Elizabeth Forbes lui ayant appris qu'il valait mieux ne pas avoir d'accrochages avec cette diabolique furie que pouvait devenir la sophistiquée Lady.
Echapper à sa compagnie était de toute façon impossible et la question s'était voulue rhétorique. *Et bien..allons y, préparons nous à la tornade.*Le créateur était vraiment cruel avec elle.

-Mais faites, faites, vous êtes chez vous, je n'ai sûrement pas besoin de vous le rappeler. C'est extrèmement généreux de votre part de ne pas me laisser attendre bêtement tout seule!

Un peu d'hypocrisie ne la mènerait pas en enfer, n'est ce pas?!
Bien que tentant de rester stoïque, elle redoutait la pugnacité d'Elizabeth. Là, tout de suite, si une image lui était venue à l'esprit, ç'aurait à coup sûr été une hyène en train de dévorer les chairs d'une pauvre gazelle blessée.

-Quoique ne me rappelant pas vous avoir parlé du but de ma visite,j'attends en effet votre cher cousin. Tant pis si je dois rester ici un peu, j'ai tout mon temps. On n'a pas grand chose à faire quand on est une femme et que l'on a fini le contenu de sa bibliothèque!

Elle aurait pu monter à cheval..sauf qu'elle n'avait pas de monture. Les Prices n'étaient pas assez argentés pour en entretenir un!Sûrement qu'elle se moquerait d'elle, cette aristocrate qui avait sûrement plétore de distractions.

Lady

Elizabeth n’avait aucunement attendu la permission de Lily pour s’installer confortablement dans l’un des nombreux fauteuils du salon. Elle n’aimait pas trop cette jeune femme, elle l’a trouvé trop chaste, trop ceci, trop cela. Quelque chose clochait chez elle, qu’elle ne serait dire quoi. Ne la considérant pas réellement comme une ennemie, Elizabeth s’amusait amplement à la manipuler, sauf quand elle se trouvait à l’Eglise. Dans ces cas là, elle s’y abstenait, même si la tentation était plus que rude. Dur, dur de renoncer à jouer avec sa petite poupée de chiffon. Elizabeth fit signe à une domestique de servir le thé, ce que cette dernière s’empressa de faire. Personne n’oserait la contredire. Pourrie gâtée, peut être pas, mais Elizabeth était une femme influente, à qui il n’était pas bon de déplaire. Prenez en note, la belle pourrait décider de refermer ses griffes sur vous ! Mais pour le moment, soyez en rassurez, car c’était sur la jeune Lily Price qu’elle jeta son dévolu !

Elle dévisageait discrètement Lily. Elle avait envie soudain de mener son enquête. Mettre son nez, là où elle ne devrait pas le mettre. Elizabeth savait parfaitement, que la main de Lily était promise à celle de William Shatterney, son cousin. Mais Lily connaissait-elle réellement William ? Voilà une mission pour Elizabeth ! Des ragots, encore et encore ! Elle était donc bel et bien décidée à tirer tous les vers du nez de Lily ! Et quoi de mieux que de commencer par les livres, quel sujet fort intéressant !!

« Il est vrai qu’une femme a peu de distraction. Mais je dois remarquer que je suis surprise de savoir que vous n’avez plus rien à lire. William aurait pu vous montrer la bibliothèque de notre oncle. Ainsi, vous pourriez lire de nombreux ouvrages. »

Aucune note d’animosité, ni quoique se soit qui pourrait faire croire qu’Elizabeth allait cuisiner Lily. Rien de tout cela. Grande comédienne, Elizabeth riait en son for intérieur. Chose que personne ne pouvait savoir. Elle prit sa tasse de thé et en sirota deux, trois gorgées, avant de la reposer sur la table devant elle.

« J’espère pour vous que William vous la montrera, sinon venez me voir et je vous aiderais à choisir un livre. Mais dites-moi, vous êtes bien courageuse pour rester ici à attendre un homme ! »

Et un petit compliment pour la mademoiselle, et un ! Amadouer, manipuler étaient deux verbes correspondant à la belle. Un petit compliment par ci, une petite question par là et hop votre recette était toute prête. Il n’y avait plus qu’à piocher dans la semoule ! Pour l’heure, Elizabeth en était au stade de l’amadouement. Flatter Lily était chose facile, surtout pour elle. Un rien pourrait peut être la flatter. Mais beaucoup de femmes aimaient que l’on parle d’elle en tant que femme courageuse. Etait ce le cas de Lily ? Peut être que oui, peut être que non. Mais même si la réponse était négative, Elizabeth avait plus d’un tour dans son sac !
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Invité

Ni une, ni deux, l'audacieuse femme s'était choisie une place de choix en face d'elle. Evidemment! Comme ça elle pourrait la dévisager de la meilleure façon qui soit et détecter toutes les imperfections des traits de son facies!

Elle puait la curiosité à plein nez , cette cousine soit disant bien intentionnée. Lily se retint de laisser sortir le soupir qui menaçait de passer par ses lèvres.
William par ci, William par là. C'en était presque gênant. Etant de la famille , il était normal qu'elle soit au courant de ce vieil engagement qui finirait certainement par perdre de sa force avec le temps, mais tout de même! On n'enquêtait pas sur les relations qu'entretenait une jeune femme avec son promis!

Celle là faisait fi de toute bienséance, c'était à attendre de la part d'une lady fortunée qui pouvait tout se permettre . La Price était si tendue qu'elle en oublia de boire son thé.
Se raclant légèrement la gorge, gênée, elle répondit aussi évasivement que possible.

- Non , jamais . Mais Il est de toute façon très rare que je m'aventure par ici. Je vois très peu votre cousin et je pense que l'idée de me prêter un livre n'a jamais pu lui traverser l'esprit. Encore aurait il fallu pour lui savoir que je manquais de lecture!
Je dois avouer par ailleurs que vous m'impressionnez Lady Forbes. Toujours pimpante et énergique, rien ne semble vous procurer de l'ennui!C'est à se demander ce que vous faites de vos journées.

Elle se proposait de l'aider à choisir un livre?!Merci bien. Du reste elle ne devait sûrement pas avoir les mêmes lectures. Lily ne lisait certainement pas de littérature osée, elle!
Et puis lui dire qu'elle était courageuse était franchement stupide. Qu'y avait il de courageux dans son acte?!C'était comme si elle même décidait tout à coup de dire à Lady Forbes qu'elle était généreuse et modeste...ça ne lui effleurerait pas l'esprit.

-Oh, ça ira. Je m'en voudrais de monopoliser vos précieux conseils et du reste, j'ai un choix de lecture très personnel que vous ne partagez sans doute pas. Quant à être brave..je ne pense pas. Je suis au chaud et je connais la maisonnée.Rien de terrifiant à affronter en somme!

En vrai, il y avait Rupert qui constituait le premier motif d'effroi..puis Elizabeth elle même,et le silence du manoir...sans compter le fait de peut être devoir rentrer seule chez elle dans la nuit.
Si seulement William rentrait. Elle pourrait alors abandonner Lady Forbes avec joie . Mais il semblait que l'Eternel en avait décidé autrement.
Et qui était elle pour s'opposer à sa volonté?
Rien. Juste Lily Price, fille de pasteur dont on trainait la réputation dans la boue depuis que l'odieuse Radcliffe avait fait des siennes.
Portant la tasse à ses lèvres, elle imagina ce que serait sa vie plus tard. Vision peu idyllique très vite interrompue par une sensation de brûlure au niveau de la langue qui la ramena aussitôt en enfer avec la diablesse Forbes.

On ne pouvait pas se fier à une personne qui chantait de si mauvaises grâces les cantiques à l'Eglise, aussi se fier complètement à Lady Forbes était impensable.

Lady

Curieuse comme pas deux, Elizabeth s'en contrefichait des règles de bienséance. En découvrit le plus sur cette femme était sa seule motivation, mais il deviendrait également sujet de conversation avec Harmony. Les petites histoires comme celle là, elle les aimait et les dévorait. Mais jouer et manipuler étaient bien meilleur. Ainsi continua-t-elle sur sa lancée ! Voulant à tout prix connaitre la relation entre cette femme et son cousin, Elizabeth ouvrait grand les oreilles et n'en perdait pas une miette. D'ailleurs, Lily la complimenta. Dans quelle intention, aucune idée, mais, qu'elle n'aille pas croire qu'il suffit d'un compliment pour avoir Elizabeth dans sa poche. Ni une, ni deux, et la voilà lancé dans la répartie. En aucun cas, elle n'allait laissé plâner le doute.

"Eh bien, si vous n'avez pas de lecture, il faut le dire. Après tout, personne ne peut lire dans les pensées de l'autre. En ce qui concerne mon côté énergique et pimpant, je le dois à mes activités. Il est vrai que contrairement à moi, vous semblez très pâle ma chère. Un peu d'air vous ferez du bien"

Elizabeth avait-elle osé? Oui oui, elle l'avait dit et l'avait osé le dire. Voilà déjà une chose de faite. Pour l'art et la manière de mettre mal à l'aise le monde, ou même pour les accueils tragiques, Elizabeth était la reine ! Maintenant, voyons comme cette femme si... comment dire... si.. blanche au goût d'Elizabeth allait réagir. En effet, Lily avait refuse l'aide d'Elizabeth, et tant pis pour elle. Maintenant, qu'elle était libérée de donner de l'aide, elle pouvait se donner à coeur joie dans son jeu favori ! Elizabeth la dévisageait, l'observait, le moindre geste était étudié. Un vrai cours d'anatomie, et dans l'unique but de la destabiliser. que William rentre tôt ou non, Elizabeth allait profiter de la situation.

"Dites moi, ma chère, j'ai eu vent d'une sale histoire vous concernant. Est-ce vrai tout ce que l'on raconte sur vous et cette Miss Radcliffe ?"

Etait-ce trop ? Aucune idée, et une fois de plus, elle s'en contrefichait. Fouiller et mettre son nez là où il ne le faillait était bien plus drôle que de regarder passivement un oiseau sur sa branche. Néanmoins, elle avait hâte d'entendre la réponse de son interlocutrice

Invité

Si un compliment lui valait à chaque fois une remarque de ce genre, elle s'abstiendrait la prochaine fois! Et puis à part un vague sourire suffisant, elle n'en avait rien retiré! La tigresse à la curiosité mal placée continuait de lui imposer sa charmante présence!

- Je vous assure que je prends l'air dès que je peux. Ma pâleur est naturelle, et d'ailleurs permettez moi de vous en faire la remarque: mieux vaut être pâle que tannée comme la dernière des paysannes, je pense donc pouvoir m'estimer heureuse et remercier le seigneur de ma blancheur maladive!

Cette chère Lady devait sans doute ses joues légèrement rosies à quelques parties de jambe en l'air qui l'avaient réchauffé. Oui sans aucune doute! Mais ça Lily s'abstiendrait de le dire à voix haute. Il lui suffisait déjà de devoir supporter ce regard ô combien trop intrusif! Si Elizabeth Forbes avait été un homme, voilà bien longtemps que la jeune femme aurait rougi de tant d'attentions! Dans le cas présent , ceci lui faisait plus peur qu'autre chose! Et cela n'était en rien arrangé par le nouveau sujet qu'elle venait de lancer avec un air faussement innocent et détaché! Quelle garce!Un léger pincement de lèvres effectué au préalable, cachant à peine son énervement, la sainte nitouche se mit en passe de lui répondre franchement:

- Je vous connais peu, mais assez pour savoir que vous n'êtes pas assez bête pour croire tout ce que raconte ces bandes de gourdes à mon sujet. La seule chose qui est vraie dans ces racontars, c'est la mésentente entre Miss Radcliffe, cette dégénérée débarquant d'on ne sait où, et moi même. A dire vrai je ne comprends pas vraiment quelle mouche l'a piqué! Je ne lui avais pratiquement jamais adressé la parole auparavant. Mais j'ai ma petite idée sur la question, et je pense que votre cousin n'y serait pas étranger!

Oh non.. elle avait lâché un mot qu'elle n'aurait pas dû... il faut dire que la Radcliffe lui portait sérieusement sur les nerfs! Insupportable cette fille! Si Lily avait été reine, elle aurait écartelé cette donzelle sans remords! Finissant son petit discours, elle posa son regard, redevenu calme et doux, sur la cousine de son promis. Celle là devait être à l'instant même en train de disséquer les informations qu'elle venait de lâcher, essayant de savoir comme elle en tirerait profit par la suite, comme la bonne maitresse chanteuse qu'elle était sûrement!

Lady

Alors qu'elle écoutait bavasser son visiteur, Elizabeth émit un grand bâillement d'ennui, avec grâce et délicatesse. Cette Lily était si ennuyeuse, si barbante, qu'elle se demandait comment une telle créature pouvait être promise à son cousin, qui était lui bien plus interrésant. Mais soit, Elizabeth n'allait pas en rester là, son petit jeu commencé allait perdurer encore. Cette Price lui parlait de sa blancheur maladive. Ce n'était pas là un point de grande mode, au contraire, mieux valait avoir les joues rosies que de ressembler à un cadavre ambulant. Et, bien évidemment, Elizabeth n'allait en aucun cas se déranger de lui faire la remarque, pour son plus grand plaisir !

"Bien évidemment que nous nous devons de nous écarter de ces petites paysannes. Après tout, nous sommes supérieures à ces femmes en guenille, autant par l'intelligence que la beauté. Mais ressemblez à un cadavre, avec cette blancheur maladive qui est la vôtre, n'est point bon. Au contraire, c'est à faire fuir n'importe quel prétendant, y compris mon cher cousin, William Shatterney."

Sourire en coin, Elizabeth se délectait de la scène, tout comme le ferait un félin de sa proie. Elle aimait se retrouver dans ce genre de position. Etre au dessus de l'autre, lui envoyer un nombre incalculable de petites piques bien placées et bien senties. Mais le meilleur était encore à venir en effet. En effet, Lily commença par complimenter Elizabeth, qui ne laissa rien transparaître sur son visage de marbre. Qu'elle le fasse, Elizabeth n'en prenait guère compte de ces blablas intempestifs. Ce n'était là qu'un moyen de détourner la conversation. Cependant, le nom de Crystal Radcliffe ne lui était pas inconnu, il s'agissait là d'une des nombreuses femmes entourant son cousin, ce faux Don Juan qu'il était. Une belle plaisanterie. Mais, ne voulant pas rester sur sa faim, Elizabeth continua la conversation.

"Bien évidemment, que je connais les rumeurs concernant William. Elles ont en fait un coureur de jupon ! Quelle drôle de plaisanterie. Je ne connais guère cette Crystal, mais je suis sûre que vous, ma chère, vous valait bien mieux qu'elle, malgré votre teint blafard. A-t-elle le teint d'une paysanne ou celle d'un cadavre? Si cette dernière a quelques couleurs sur le visage, il ne faudra pas s'étonner que William la préfère à vous."

Sur ces derniers mots, Elizabeth vida sa tasse de thé, songeuse, imaginant la moindre réaction de Lily. Elle se fichait comme d'une guigne des rumeurs, surtout celles qui ne la concernait point. Mais, elle ne raterait jamais une occasion d'en savoir plus, afin de colporter ses propres ragots, mais également de chercher la petite bête chez les autres.

Invité

Oh Dieu merci, sans doute ne se marierait elle jamais avec William! Elle échapperait ainsi du même coup à la compagnie de cette encombrante cousine, qui semblait avoir le don de rendre folle la plus mesurée des femmes qui tombait entre ses griffes. Oui rien que pour ça, elle renoncerait à cette union, qui, en fin de compte, ne lui apporterait sans doute pas le bonheur qu'elle espérait , mais plutôt un lourd bagage de regrets et d'humiliation constante.

Elle était pâle soit, mais on ne le lui avait jamais reproché, ce n'est pas comme si elle avait eu une peau diaphane laissant entrevoir ses veines bleutées! Mais Elizabeth Forbes n'était pas comme le commun des femmes, elle était la maitresse du Diable en personne.
Lui dire qu'elle ressemblait à un cadavre était un peu gros, et réellement cruel! Et mentionner le fait que l'abominable , son ennemie public numéro 1 (encore que peut être en passe de devenir seulement la deuxième en titre^^) , put retenir l'attention de son promis plus qu'elle même, en raison de la couleur de sa peau était carrément mesquin!

- Si votre cousin préfère les filles aux moeurs légères ayant en guise de cervelle un pois chiche, choisissant la femme la plus sans gêne que je connaisse, mise à part vous, en se fondant sur le seul critère de la couleur de sa peau, alors je crois que je ne perdrais pas grand chose en le laissant courir dans les bras d'une autre. Un homme de ce genre ne vaut guère mieux qu'un proxénète , c'est même un parfait abruti pétri de vanité.

Pourquoi choisir ce mot?! A vrai dire, elle même n'en savait rien, c'était le seul qu'elle avait réussi à trouver. Bien sûr que non, elle ne pensait pas que William puisse être aussi vil qu'un homme monnayant les faveurs de femmes qu'il violentait.... mais elle l'avait dit.N'y tenant plus, elle se releva ensuite et remit sa capeline, prête à s'en aller et à laisser Perséphone médire dans son dos.

-Je crois qu'il est temps de m'en aller. Merci de votre hospitalité

Enfin, dans quelques minutes, elle serait sur le pas de la porte, libéré de l'ombre malfaisante de cette sorcière des temps modernes.A cette pensée, son visage s'éclaira.Quel pauvre homme que celui qui devrait partager le restant de ces jours avec celle là!Même l'étrange et pétrifiant Rupert Cassian , qu'elle aimerait voir à cent lieues d'elle,ne mériterait pas un tel cadeau empoissoné

» Certains aiment les retrouvailles, moi pas(feat Pearl Forbes)» Elizabeth Forbes - Topic» Be my dear and sweet Peanut, Elizabeth Forbes.» Tombe la neige ; Elizabeth & Audric» ♥ Pearl Forbes ♥ Raison et sentiments ♥

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