Reputation Famille: Lefroys Age du personnage: 34 ans Relations :
Sujet: Concours RPG Mer 3 Nov - 0:45
Prologue
Et si vous veniez d'un autre milieu que le votre dans ce présent tumultueux ? Imaginez comment serait votre vie si vous étiez un noble respecté de tous, si votre allure de paysan se change subitement en vêtement de soie et de haute couture. Ou bien encore l'inverse, si votre personnage vit parmi la bourgeoisie comment se débrouillera-t-il au sein du peuple ? Réussira-t-il à gagner sa vie parmi la population ou bien détestera-t-il cette vie sans richesse ? Oui, imaginez donc votre personnage sous un tout autre reflet et n'oubliez pas "La raison, c'est l'intelligence en exercice ; l'imagination c'est l'intelligence en érection." (Victor Hugo). Alors laissez-vous emporter sans retenue, donnez nous du rêve sans contenance.
Conclusion
Votre narration peut prendre plusieurs formes, selon vos envies. Elle peut être écrite sous la forme d'un journal intime, d'un monologue, d'une lettre adressée à un proche, d'un message Rp, d'une poésie, d'une autobiographie etc... En bref, vous pouvez vraiment jouer sur la façon dont vous allez nous exposer votre rendu.
Lorsque les participants auront posté leur récit, le staff se chargera de lire chaque écrit et votera pour le meilleur. Vous avez jusqu'au 02 décembre pour réaliser votre narration. Le gagnant aura alors une récompense mais aussi les autres candidats qui recevront tout de même un petit cadeau de notre part. Les récompenses sont composées de : l'apparition du personnage du gagnant dans le prochain design ainsi que des avatars pour tous les candidats. Amusez-vous à imaginer votre personnage dans un autre rang social sans réserve, nous avons hâte de découvrir vos chefs d'oeuvres !
Reputation Famille: O'Loughlins Age du personnage: 24 ans Relations :
Sujet: Re: Concours RPG Lun 22 Nov - 0:21
Sud de Waterloo, nuit du 17 juin 1815
L'air était lourd. Nous étions plus d'un millier, entassés entre les murs épais du château-ferme de Hougoumont. Soldats de l'infanterie et cavaliers, à attendre dans un demi-sommeil l'aube et le début de la bataille. La pluie battante avait ralenti le renforcement des barricades autour de la Ferme, alors que celui-ci était primordial. Les ordres du Général avaient été clairs, quelques heures plus tôt : Il s'agissait, pour cette partie du bataillon, de maintenir les positions coûte que coûte. Laisser l'Armée napoléonienne aux prises de Hougoumont reviendrait à signer l'arrêt de mort des Alliés. Constatant que les travaux pour préparer la Défense avaient pris du retard à cause du mauvais temps, j'avais ordonné à mes hommes, deux cents cavaliers, d'allier leurs forces à celles des soldats, puis les avais rejoint moi-même. Mon initiative fut critiquée par De Mercellier, Major de la troisième division, mais le Major Lampin et le Colonel Hogäss s'étaient rapidement joints à moi. A vingt-trois heures, nous avions terminé les préparations, et étions rentrés dans l'enceinte du château pour retrouver nos forces pour le lendemain.
J'avais trouvé un tas de paille sèche un peu à l'écart, tout au fond de la longue bâtisse où chacun passerait la nuit. Celle-ci serait courte et difficile. Des torches fixées aux murs éclairaient l'enceinte de la pièce, où les ronflements de quelques dizaines de soldats exténués se mêlaient au battement continu et violent de la pluie sur les toits. A ma droite, Hogäss s'était étendu sur des sacs de blé. Il défaisait sa chemise souillée de sang et changeait son pansement. Je vis la profonde blessure qu'il avait héritée d'une escarmouche contre une troupe Française, trois jours plus tôt. Je me retournai pour faire face au plafond de pierres et de poutres sombres au dessus de nos têtes. Lentement, je plongeai la main dans la poche intérieure de mon veston brodé d'une couronne royale à l'épaule, signe que j'étais Major de cavalerie. J'en sortis une lettre froissée, dont le sceau de cire avait déjà été brisé. J'avais lu cette lettre chaque jour et chaque nuit depuis sa réception, un mois plus tôt, et en avais dévoré chaque parole. Je connaissais par coeur la courbe soignée et espiègle de chaque lettre, tracée à la plume de sa main élégante. Comme nous nous l'étions promis lors de la nuit de notre séparation, notre dernière nuit, nous nous étions écrit le plus souvent possible. Il arrivait que le courrier se perde dans une bataille, que les messagers n'arrivent jamais à destination. Mais nous avions continué d'écrire sans relâche, dans l'espoir qu'enfin cette lettre parvienne jusqu'aux mains de l'autre. Je manquais souvent de temps, je tombais fréquemment de fatigue après un combat, mais je faisais toujours en sorte de prendre ne serait-ce que deux minutes pour griffonner sur un bout de papier tâché que j'étais toujours en vie, que je l'aimais, que je reviendrai bientôt la retrouver. La lettre que je tenais en ce moment n'étais pas la dernière que j'avais reçue d'elle, mais elle me tenait à coeur. Elle me rappelait qu'il était crucial que je survive à chaque bataille, qu'il était primordial que je rentre à la maison. Elle m'inspirait courage et détermination ; tout ce dont j'aurais besoin pour la bataille qui commencerait dans quelques heures. Relire ce message, serrer le parchemin entre mes doigts, fixer sa signature au bas de la lettre, tout cela était devenu mon rituel. J'avais quitté le Manoir des Donovan, où l'aile Sud était réservée à nos appartements, quatre mois plus tôt. Elle me manquait.
Sud de Waterloo, 18 juin 1815 à l'aube
- « Colonel ! »
Le cri se rapprochait, et bientôt le Sous-Lieutenant Johansson, sous le commandement d'Hogäss, s'arrêta devant son lit de fortune. Dans son agitation, il m'avait réveillé également. J'écoutais ce qu'il disait, car son affolement ne laissait présager rien de bon.
- « Les Français approchent ! »
C'était certes plus tôt que ce que nous attendions, mais une telle panique n'était pas justifiée. Hogäss dû avoir les mêmes pensées que moi, car tout en renfilant le veston qu'il avait ôté pour dormir -et je faisais de même- il demandait plus de renseignements au Sous-Lieutenant.
- « On vient d'apprendre le départ de la troisième division... Ils rejoignent le front est. Les Français sont nombreux, et la cavalerie nous abandonne ! »
Foutu De Mercellier. Il nous manquait 300 cavaliers, à présent. Mes 200 hommes ne feraient jamais le poids contre la cavalerie française. Le Major nous envoyait à l'abattoir.
Dans un même élan, chaque soldat se prépara à la bataille. Les troupes françaises nous dépassaient en nombre. Seule notre position barricadée dans la solide Ferme constituait un avantage. Il nous faudrait tenir jusqu'au bout. Il avait toujours été clair que le bataillon d'Hougoumont devait servir de diversion, afin de diviser les troupes françaises et de les affaiblir pour que, sur le front est, là où se concentrait le gros des Alliés, la victoire soit assurée. Nous étions un leurre. Mais De Mercellier ne l'avait pas supporté. Cet homme trop ambitieux et avide de pouvoir, mettait aujourd'hui en danger toute l'Armée en changeant la tactique à la dernière minute.
A 11h30, le flot des deux armées ennemies se rejoignit dans le plus grand déchaînement.
Je voyais mes hommes, mes camarades, certains que je considérais même comme des frères, tomber les uns après les autres. Le pré dans lequel nous combattions, au Nord de la Ferme, était devenu boueux avec les pluies diluviennes de la nuit. La terre dans laquelle nous pataugions fut bientôt couverte de sang. Un râle de douleur m'échappa quand le Major Français me toucha à l'épaule. Son cheval fut abattu peu après, et il eut la jambe broyée sous le cadavre de celui-ci, lourd d'une demi-tonne. Je plantai mon épée dans sa gorge, et repartis aussitôt au galop vers le sommet de la colline, avec trente de mes hommes, où les hommes de Lampin étaient pris d'assaut par les cavaliers français.
C'était un massacre. Nous étions parvenus à surprendre les Français grâce à notre Défense, mais leur trop grand nombre avait vite fait la différence. Nous nous étions bien battus, mais nous étions épuisés. Nous allions perdre, nous allions mourir ici.
Hogäss m'indiqua le bas de la colline, et je le regardais. C'est avec horreur que je vis les renforts français arriver. Ce fut comme si tout allait au ralenti à l'intérieur de moi : je pouvais entendre les battements distincts de mon coeur, porté par l'adrénaline, se rapprocher progressivement les uns des autres. Me résonnaient en tête les mots de la lettre que j'avais passé la nuit à relire. Mon regard remonta sur la ferme, puis sur la grange, où étaient entreposés les barils d'eau de vie que produisaient les paysans d'Hougoumont. Je fis signe à Hogäss. Nos hommes déversèrent le contenu des barils dans le verger, dernière barrière entre les renforts français et nous.
Lorsque j'abaissai ma torche pour mettre le feu au verger, les premiers cavaliers y pénétraient. On abattit mon cheval. Je parvins à me dégager de son corps, mais ma jambe en avait souffert. Je courus à travers les flammes, remontant la colline boueuse, pour sortir du piège que j'avais moi-même élaboré. C'était notre dernière chance, notre dernier atout... Mais j'allais périr dans ce brasier infernal. Mon épaule me lançait, je glissai à plusieurs reprises. Ce fut Lampin qui vint à mon secours. Il me mit sur sa monture, qui redoubla de vitesse, et nous sortîmes de la masse de fumée et de flammes. On me confia un autre cheval... Le combat dura jusqu'à la nuit tombée. L'ambuscade sembla faire la différence, car les Français furent affaiblis, bientôt autant que nous. Hogäss perdit la vie, je la vengeai aussitôt après en plantant mon sabre dans la poitrine de son meurtrier. Nous sortîmes victorieux de la bataille, bien que salement amochés. Dans la nuit, j'appris que De Mercellier avait péri dans le combat. Les alliés se réjouissaient de la victoire de la Bataille, qu'on nommera Bataille de Waterloo.
Emily m'attendait chez nous, notre fils âgé d'à peine un mois dans les bras.
Reputation Famille: Brighton Regiment Age du personnage: 25 ans Relations :
Sujet: Re: Concours RPG Mar 7 Déc - 0:06
J'entendis les ressorts grincer à mes côtés lorsque l'homme s'installa dans ma couche. Je ne saurais dire depuis quand cela ne m'effrayait plus, depuis quand la sensation de leurs mains répugnantes sur mon corps avait arrêté de me dégoûter, depuis quand leurs lèvres sur ma peau ne me donnaient plus la nausée, depuis quand leur haleine chargée d'alcool ne m'écœurait plus... Depuis quand toute sensation m'avait quitté pour laisser place à cet automate qui agissait sans que je n'en ai plus conscience. Surement était-ce cela qui devrait m'effrayer.
J'ai fui une vie parfaite, dont le seul défaut était l'amour trop étouffant d'une famille qui en attendait peut-être trop de moi. Aujourd'hui, c'est le poids de ces hommes sur mon corps frêle qui me coupe le souffle. Je me rappelle encore ce jour où le régiment m'a déposé à Meryton. Cette affreuse matinée où je me suis mise à parader au milieu des militaires, fière "d'être des leurs", sans comprendre que ces regards emplis d'envie n'avaient alors plus rien à voir avec ceux que je croisais lors des réceptions auxquelles j'assistais à Londres. Je me souviens de toutes ces sensations alors ressenties qui m'ont à présent quitté... Toutes ces affreuses choses qu'ils m'ont faite. Dire que j'étais d'abord flattée, quelle sotte ! Je me rappelle de la peur qui a suivi la compréhension, et puis de la souffrance, tant de souffrances... Elles furent d'abord physiques, puis inéluctablement, morales... Pour de nouveau être physiques. Je n'en voyais plus la fin, je rêvais que tout cela se termine !
C'est chose faite. Les ressorts grincent de nouveau lorsqu'il quitte le lit, puis vient le son du frottement de vêtements, et enfin de pièces négligemment jetées sur la table de nuit. La porte claque lorsqu'il sort. Oh je sais comment j'en suis arrivée là ! Je sais comme j'ai rêvé que tout prenne fin, mais pas de cette façon ! Les hommes me passent dessus les uns après les autres sans même que je réalise ce qui m'arrive. Tout est fini avant même que je ne comprenne que quelque chose à commencé. Qu'est-ce qui a commencé d'ailleurs ? Je sais que j'ai été garce à Londres, que je n'ai jamais mené la vie facile à mes proches, mais méritais-je cela ? Au fond, j'imaginais un mari aimant, des enfants choyés et heureux qui eux aussi m'aimeraient ! Un beau manoir serait bien sûr l'idéal, mais pourquoi pas un petit cottage, isolé derrière une colline mais tout de même proche de la ville... Oui un petit cottage plein de charme...
Mais tout cela n'est plus qu'un rêve, un fantasme qui jamais ne prendra forme. Tout ce que j'ai, c'est cette chambre miteuse à l'étage d'un bar dans un quartier malfamé. C'en est assez pour ce soir. Je compte les pièces à côté de moi, c'était une bonne soirée... Enfin bonne... Pour le Lord Vaughn du moins. Un rayon de soleil traverse la vitre crasseuse pour venir me chatouiller le visage. Il fut un temps où j'ai trouvé cela agréable... Une autre vie. Je me relève et tire violemment le rideau. Je ramasse ma robe "de ville" que j'enfile, puis tente de mettre un peu d'ordre dans ma tignasse. C'est peine perdue. Il fut pourtant un temps où elle suffisait à faire brûler d'envie les plus beaux partis. Une époque révolue. Je glisse les pièces dans un petit sac, descend rapidement les escaliers et donne tout ce que j'ai gagné au Lord, toujours tapi dans son coin sombre, à l'abri des regards. Il compte à son tour les pièces, a l'air plutôt satisfait, et me fait signe de filer.
Je resserre ma cape sur mes épaules et sort rapidement du quartier, du village. Il y a bien longtemps que je ne flâne plus tranquillement dans les rues, me flattant des regards qui me sont fait. A présent, je sais bien que ce qu'ils pensent est tout à l'opposé d'un compliment. Je le sais, car j'avais le même regard, il fut un temps, pour... Les putes. Non, aujourd'hui, comme toutes les fois où Il me laisse partir parce que je me suis fait assez, je vais au lac. Il n'y a jamais personne si tôt le matin, c'est un plus. J'aimerais courir, mais je n'ai plus de force, alors je laisse mes jambes me porter mécaniquement, comme toujours, jusqu'à la berge ensoleillée. Je m'y laisse enfin tomber, et lentement, je reprends vie, les pieds dans l'eau.
Combien de temps que je suis ici ? Mon regard s'est perdu dans le ciel bleu, où se promènent quelques rares nuages blancs. Je pensais que cela ne faisait que quelques minutes, mais le soleil est déjà si haut ! Il est donc temps de rentrer, je dois encore me reposer avant de... reprendre. Seulement voilà, à peine redressée que je Le remarque. Un jeune homme, quelques mètres plus loin, qui me dévisage. Il a l'air beau, de là, et bien plus respectable que le genre d'hommes que je rencontre depuis que j'ai ce nouveau... travail. Il semble désireux de s'approcher, moi aussi. Bien loin de moi les fâcheux détails que sont alors mon apparence et ma nouvelle situation, je me sens comme autrefois, désirable. Je me relève, fige un sublime sourire sur mon visage, et m'approche enfin, lui aussi.
Alors il voit, il comprend. Moi pas encore, je le reconnais, c'est Mr Shatterney. Je l'ai vu plusieurs fois venir jouer aux cartes à The Cave ! Il est si charmant, et très respectable. Jamais je n'ai entendu dire qu'il était venu pour les filles. Il souhaite simplement fuir un peu la bonne société de temps en temps mais se comporte toujours très bien ! Mais voilà, ce qu'il voit et comprend, c'est que cette fille désirable de loin et en réalité une des prostituées qu'il a déjà vu au bar. Mes yeux s'agrandissent de stupeur alors que je le vois faire demi tour, et s'éloigner, loin, toujours plus loin, sans un regard en arrière. Moi aussi je comprends, et pour la première fois depuis longtemps, des larmes perlent aux creux de mes yeux. Ce n'est pas moi qui l'intéressait, c'était l'ancienne moi, celle qu'il avait cru voir. Celle que je suis à présent n'attire plus personne d'autre que des clients.
C'en est trop. Je sais. Tout va se finir. Pour de bon ! Cette vie, je n'en veux plus. Le problème, c'est que je ne savais plus comment en finir, pour de bon. Mais j'ai trouvé, tout va se terminer maintenant. Il y a cette pierre, le lac, et, ... Oui, tout se termine, tout...