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Sujet: I can't live in this world [Gabrielle&Asling] Ven 8 Oct - 0:49
Cette histoire avait fait le tour de Meryton, au point que même la solitaire et taciturne Gabrielle en connaissait jusqu'au plus petit détail. Elle tentait d'ailleurs autant que possible de ne pas céder à la psychose qui semblait envahir les habitants aux alentours. Elle commençait cependant à trouver que trop d'événements se déroulaient autour d'elle. D'abord la tempête, puis ce meurtre, entre autres choses. Ces événements l'avaient tous peu à peu poussée à développer des liens avec ce lieux, les personnes qui y vivaient, chose qu'elle avait toujours désiré éviter. Ces derniers jours lui était venue l'idée qu'il serait peut-être temps pour elle de faire sa valise, et de partir. Mais avant d'adopter une solution aussi radicale, elle devait murement y réfléchir. Si elle se décidait, elle devrait tout d'abord passer une annonce avant de donner congé dans le cas d'une réponse positive. Elle craignait de quitter la région, la maison où elle vivait maintenant, ce qui était une raison de plus pour partir, le plus rapidement possible. Oui, elle fuyait, mais il s'agissait de la seule solution qu'elle voyait. Rester au même endroit, nouer des liens avec d'autres êtres humains lui semblait presque inconcevable. Et pourtant, c'était en train de se produire.
Mais pour l'heure, un éventuel départ n'était pas d'actualité. Elle continuait sa tâche, comme si de rien n'était. Elle donnait ses cours à sa jeune élève, puis effectuait un peu de rangement dans leur salle d'étude, avant de sortir pour sa promenade quotidienne, ce moment de la journée où elle se sentait plus libre, profitant pleinement des paysages et de sa solitude. Elle parcourait ainsi durant une heure environ les chemins au hasard. Elle avait au fur et à mesure su se repérer et choisir ses lieux favoris. Mais, ce jour là, plongée dans ses pensées, elle ne fit guère attention à la direction qu'elle prenait. Elle se contentait de marcher, ne semblant pas non plus pouvoir mesurer le temps qui s'écoulait. Elle ne s'arrêta que lorsque sa jambe lui fit trop mal pour qu'elle puisse continuer. Lorsqu'elle leva les yeux, elle eut la surprise de voir devant elle le Weymouth Lake. Bien qu'elle aimât cet endroit, elle n'y était que trop rarement venue. Elle sut alors qu'il devait être tard. Elle était dehors depuis bien plus longtemps qu'elle ne l'aurait cru. Elle aperçut non loin de là la grotte, qui avait été le lieu de l'horreur dont tous parlaient.
Elle se demandait si elle devait s'assoir quelques instants ou continuer jusqu'au lac lorsqu'elle sentit des gouttes d'eau tomber sur sa peau. Elle s'attendit presque à entendre le tonnerre et à voir le vent se lever, mais rien. La tempête était définitivement passée. Il s'agissait là d'une simple pluie, calme, si ordinaire en Angleterre, et qui pourtant lui avait tant manquer. Voyant qu'elle se faisait plus abondante, elle se décida à avancer encore. Bien qu'il ne s'agisse pas d'une averse, lorsqu'elle parvint aux bords du lac, le bas de sa robe était couvert de boue. Sa coiffure, d'ordinaire si stricte, s'était quelque peu défaite, au point qu'elle jugea préférable de libérer totalement sa chevelure brune.
Elle ne tarda pas à se décider à trouver un abri. Rester sous un arbre la protègerait de la pluie sans doute, mais non de l'humidité. Oh, elle ne savait que trop bien quel était l'endroit qui serait le plus apte à l'accueillir, mais, bien qu'elle ne soit pas le moins du monde superstitieuse, s'aventurer en un lieu où un crime si atroce avait été commis ne la tentait guère, mais surtout c'était le risque d'une montée des eaux soudaine qui l'inquiétait le plus. Et pourtant, elle prit tout de même le parti de s'y diriger. Mais il n'y avait plus rien. Ni cadavre, ni quoique ce soit de la sorte. Les policiers avaient fini de fouiller. Ce lieu n'avait rien qui puisse l'effrayer. La pluie n'était pas suffisamment forte pour faire monter l'eau. Elle laissa tomber sa canne au sol et s'assit, le dos appuyé contre la roche, pour récupérer. La pluie et le contact de la pierre froide la rafraichissaient et elle se sentait un peu mieux. Là, elle ne songeait pas à la possibilité d'attraper un rhume, ni même à celle de voir arriver le meurtrier pour l'achever à coups de couteau, comme cela aurait été le cas de beaucoup d'autres jeunes filles impressionnables. Non, elle se sentait pour la première fois depuis longtemps l'esprit tranquille. Elle ne pensait à rien, se laissant bercer par le bruit de la pluie et l'odeur qui émanait de la terre mouillée. Cette sensation de paix lui était étrangère, si bien qu'elle désirait en profiter le plus possible. Peu lui importait ses obligations, ses interrogations quant à un départ possible, ou les difficultés qu'elle rencontrerait pour rentrer, et qui seraient sans doute nombreuses, car le terrain serait difficilement praticable et la nuit sans doute sur le point de tomber. Et pourtant toutes ces choses auxquelles elle prêtait d'ordinaire une si grande attention ne lui traversèrent pas l'esprit cette fois-ci. Elle ferma les yeux et tomba dans une sorte de somnolence.
De la peinture partout. Absolument partout. Des crachats de couleurs qui s'abandonnaient devant ses yeux, sur cette toile blanche. Asling était dans sa cabane dans la forêt. Depuis un moment il n'arrivait plus à peindre. Plus rien que des tâches qui s'incrustaient sur ces nombreuses toiles. Cela était contraignant. Ces gestes de la main gauche qui tenait son pinceau, se murent rapidement. Prenant différentes directions aléatoire mais sans signification. Un râle sortit de ses lèvres, un cris d'énervement et le pinceau virevolta dans la cabane, se confrontant durement au bois de celle-ci puis tomba par terre. Asling vint saisir cette toile criblée de tâches difformes et de différentes couleurs mais qui ne voulaient absolument rien dire. Il le déchira en mille morceau, il était à l'agonie. Il avait complètement pété les plombs, ironique non ? Mais ce n'était pas encore fini. Non, il balança de part et d'autres ces palettes de couleurs et fonça tout droit contre un des murs en bois de la cabane, commençant à frapper celui-ci à l'aide de ses coudes, de ses poings, de tout son corps.
-RAAAAAAH !!!!!
Il se laissa alors glisser contre ce même mur, s'asseyant sur le sol. Il n'était vêtu que d'une simple chemise blanche en V. Ses mains se posèrent sur son front, secouant légèrement sa tête de gauche à droite.
-Je n'y arrive plus... Je n'y arrive plus...
« Ce n'est pas la fin du monde si tu n'y arrives plus pour l'instant à produire des oeuvres. Ton inspiration s'est juste estompée pour un moment. » Cette voix. Sa voix à lui mais qui était parlée par son autre. Cet être dans sa tête qui était constamment là, qui ne le laissait jamais tranquille et qu'il voyait en chair en os, son jumeaux. Exact copie de toute sa personne, sauf que lui c'était sa maladie, sa folie. Asling colla le derrière de sa tête contre le mur, les yeux fermés, et la cogna quelque peu contre celui-ci. Il lui parlait, d'un murmure, inaudible mais il lui parlait. « Tu devrais prendre l'air tu sais. Tu n'es pas sorti depuis longtemps, peut-etre qu'en te promenant, tu retrouveras une quelconque muse qui pourra t'aider à retrouver ton inspiration. »
Asling rouvrit les yeux et le regarda lui. Il hocha de la tête et se releva doucement.
-O..oui, c'est ce que je vais faire. Je vais sortir, prendre l'air. Voir un peu ça et là et peut-être que ça reviendra. Oui tu as raison !! Tout à fait raison, je dois faire ça !!
Son ami disparu alors en lui souriant puis Asling prit son grand carnet de bloc note à dessin et son crayon. Il sortit alors de sa demeure -oui parce que cette cabane est sa maison pour lui même s'il a un manoir à lui tout seul, logique xD-, se retrouvant dorénavant dehors sous une averse tonitruante. La pluie vint alors le tremper rapidement sans qu'il ne puisse faire autrement mais il se sentait bien. Il aimait la pluie. C'était réconfortant, avait une douceur relaxant qui le calmait. Il protégea alors son carnet, le mettant sous son manteau puis s'aventura hors de la forêt. Ses pas le guidèrent vers le lac. Il était encore sous la pluie mais il ne cherchait pas à s'abriter pas, cela ne le dérangeait nullement d'être trempé. Il avait beau regarder ce lac mais rien ne venait. Et soudain, une voix vint de nouveau à lui. C'était encore lui, lui dictant d'aller voir encore plus loin que ce lac. D'aller voir la place où s'était produit un crime depuis peu.
Asling hocha la tête, et tourna les talons. Cette grotte qui avait fait tant parler les personnes dans le village de Meryton. Il fallait qu'il le voit, il l'avait dit. Arrivé devant, un sentiment étrange s'accapara de lui... Des flash douloureux de son passé vinrent se bousculer dans sa mémoire. Du sang, il voyait pleins de sang. Pourtant, il ne s'arrêtait pas et continua à s'avancer, pénétrant dans la grotte. Une angoisse étrange vint prendre tout son corps mais il ne pouvait plus reculer. S'il lui avait dit d'aller ici, ce n'était nullement pour aucune raison non ? Les pas d'Asling s'arrêta soudainement. Devant lui se trouvait une femme, une femme qu'il connaissait très bien à vrai dire. Gabrielle. Ce nom d'ange déchu. Elle semblait inerte et Asling restait là, la contemplant dans l'ombre.
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Sujet: Re: I can't live in this world [Gabrielle&Asling] Lun 18 Oct - 1:09
Il lui semblait qu'elle n'était plus réellement présente physiquement. Que tout le poids de son existence, de son douloureux passé et de son futur incertain avait quitté ses frêles épaules. Malgré le froid, l'humidité, elle se sentait bien. Elle avait toujours aimé la pluie. La sentir couler le long de ses cheveux, sur ses épaules et dans son dos. Comme si cette eau qui tombait du ciel avait le pouvoir de tout laver, à commencer par elle. Il ne s'agissait là que d'une illusion éphémère, et pourtant, une illusion qu'elle aimait et dont elle profitait. Là, appuyée contre la pierre, à l'écart de toute âme qui vive, elle écoutait la pluie tomber. Elle se sentait seule au monde, et pourtant cette sensation ne l'effrayait pas. Voilà bien longtemps qu'elle connaissait la solitude, qu'elle avait fini par apprivoiser et qui était devenue une vieille et fidèle compagne. Non elle n'avait pas peur. Elle se sentait au contraire tranquille, à l'abri du danger. Déjà elle avait oublier que cette grotte avait été le théâtre d'événements macabres auxquels elle avait eu la chance de ne pas assister. Et pourtant, elle avait fermement décidé de ne pas se laisser aller à la psychose ambiante, et ce sous le moindre prétexte. Quoiqu'il adviendrait, elle mènerait sa vie comme d'ordinaire, sans craindre d'être assassinée à chaque fois qu'elle traverserait une ruelle déserte.
Elle n'avait pas prévu de s'assoupir ainsi dans un lieu aussi isolé. Car, si elle était loin de la paranoïa, elle trouvait également préférable de ne pas prendre de risque inutile en risquant de manière stupide une agression. Mais la douleur était si forte qu'elle n'avait pu résister à la tentation de s'assoir quelques instants, le temps qu'il lui faudrait pour se sentir mieux. Mais elle avait sous-estimé l'état de fatigue dans lequel elle se trouvait. À peine fut elle assise et appuyée contre la paroi de la grotte qu'elle sentit tous ses muscles s'engourdir et que déjà ses yeux se fermaient. La fatigue l'avait poussée à tombée dans un état de torpeur que le froid empêchait de se métamorphoser en sommeil profond. Par ailleurs cela était sans doute une bonne chose pour elle, au cas où la pluie se changerait en averse et où l'eau du lac déborderait.
Elle n'entendit pas les bruits de pas à l'intérieur de la grotte, ces bruits qui venaient dans sa direction. Sans doute les percevait-elle, mais dans l'état où elle se trouvait, ils ne lui apparaissaient que sous la forme de vagues échos. Mais ce fut se regard qui provoqua chez elle une véritable réaction. Tout d'abord elle ne le sentit pas. Puis, il commença à la perturber, à l'agiter. Enfin, elle ouvrit les yeux. Il lui fallut quelques seconde avant de se rappeler de l'endroit où elle était, et encore quelques instants pour reconnaître devant elle Mr Asling Sheldon, un peintre, ami de la famille Tiddler. Un homme dont elle parvenait rarement à détacher son attention tant il l'intriguait. Elle aurait souhaité que ce ne fut pas le cas. Elle avait toujours eu horreur de se mêler des affaires des autres. Et pourtant, elle ne parvenait à s'en empêcher. Elle se releva précipitamment, autant qu'elle le put, s'appuyant contre la paroi de la grotte, et manquant de vaciller à plusieurs reprises, puis le salua.
« Mr Sheldon, je ne m'attendais pas à vous voir ici. »
Elle se rendait compte que ses propos étaient peu pertinents, sa présence à elle dans un tel endroit était tout aussi étonnante. Elle tentait d'adopter ce ton froid et cette expression impassible qui la caractérisaient, mais elle semblait bien moins imposante que d'ordinaire. Sa tenue, d'ordinaire impeccable, était maculée d'eau et de boue. Ce chignon serré qu'elle portait habituellement avait disparut, et une longue cascade de cheveux noirs tombaient sur ses épaules et son dos. Elle était étonnamment pâle, et ne pouvait s'empêcher de trembler, sentant désormais la morsure du froid. Jamais elle n'aurait imaginé voir quelqu'un ici, dans cette grotte. Peut-être quelqu'un de trop curieux, attiré par le meurtre ayant eu lieu. Mais pas lui. Non, elle avait beau ne savoir que peu de choses à son sujet, elle savait que ce n'était pas son type. Que faisait-il donc ici?
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Sujet: Re: I can't live in this world [Gabrielle&Asling] Jeu 21 Oct - 20:58
Pourquoi lui avait-il indiqué cette direction ? Pourquoi fallait-il toujours qu'il le mette dans des situations qu'Asling ne pouvait pas assurément nullement gérer ? Ce dernier l'avait écouté, parce que c'était tout ce qu'il faisait lorsqu'il était perdu. Il l'écoutait sans broncher, sans réfléchir parce qu'il était son meilleur ami, son ombre, lui-même. Alors c'était normal pour lui de se fier à ce qu'il disait, à ce qu'il lui conseillait. Après tout, c'était bien le seul ami qu'il avait dans ce village. Tout le monde le considérait comme fou -ce qu'il était, bien évidement- alors c'était normale qu'ils avaient tous un peu peur de lui, ne voulant pas du tout le fréquenter. Mais lui, ça ne le dérangeait pas. Il était très bien tout seul avec lui-même, avec sa maladie. De toute façon, il ne savait pas du tout comment se comporter avec les êtres humains qui n'avaient pas de problème mental.
Et là il était encore avec une personne autre que sa folie. Et ce n'était pas n'importe qui, non, c'était Gabrielle, Gaby. Depuis qu'elle était dans la maison des Tiddlers, il s'était rapproché d'elle, enfin rapproché était bien un grand mot mais il se sentait indéniablement proche de cette jeune femme froide et mystérieuse. Et pourtant, il ne comprenait pas l'attachement qu'il faisait preuve à son égard et cette incompréhension le rendait moins lucide en sa présence. Oui, bien sûr, il avait des moments de lucidité lorsqu'il était avec des personnes, ça lui arrivait d'avoir une raison, d'être normal, de ne pas être comme d'habitude c'est-à-dire tout simplement schizophrène. Pourtant tout ces moments là où il semblait être là et non pas ailleurs, étaient très rares. Et ils l'étaient encore moins en la présence de Gaby.
Son regard se fixa sur elle tandis qu'il lui tournait tout autours. Il s'arrêta juste derrière elle et avança son visage vers son cou, humant le parfum de la jeune femme qui saluait Asling, lui faisant la remarque de sa présence dans un lieu comme celui-ci. Il releva son visage vers ce dernier et afficha un léger sourire en coin. « Mon dieu qu'elle est magnifique. N'est-ce pas ? » Asling hocha la tête et s'avança quelque peu vers elle, se défaisant de la pénombre de l'entrée de la grotte pour apparaître sous les rayons de la lune.
-Oui...
Arrivé proche d'elle, ses yeux étaient toujours ancrés sur le sol. « Ne fais pas le timide, tu sais très bien quel sentiment tu as pour elle. » Asling déglutit quelque peu et répondit à son interlocuteur, encore une fois, doucement.
-Je ne sais pas. Je... Pourquoi est-elle ici ? Pourquoi m'avoir guidé ici ? Pour être à ses côtés ?
Asling ne comprenait pas trop sa présence en ces lieux et surtout la présence de Gaby avec lui. Il était confus alors que lui semblait s'amuser de la situation dont Asling se trouvait. Tant de questions sans réponse se bousculaient dans sa tête, il voulait être à peu près normal avec elle mais ne pouvait pas. Il n'y arrivait pas, et ça, ça restait un grand mystère pour lui. Cette ombre sur ce qu'il ressentait pour la jeune femme, c'était vraiment un grand mystère qu'il aurait aimé éclaircir.
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Sujet: Re: I can't live in this world [Gabrielle&Asling] Jeu 28 Oct - 1:01
Pour la première fois, elle se sentait désemparée face à quelqu'un et ignorait totalement la manière dont elle devait se comporter. Comment expliquer sa présence ici, ainsi que celle d'Asling? Ce décor était si inattendu, et, pour la première fois, tremblante dans ses vêtements mouillés, elle se sentait vulnérables, à des kilomètres de son image de gouvernante respectable. Malgré toute sa volonté, elle était incapable de recréer cette expression de froideur et d'austérité qui la rendait impressionnante. Étrangement, malgré la folie de cet homme, elle ne le craignait pas. Elle était même intriguée par lui, malgré elle, ne cessant de se demander pour quelle raison cette maladie mentale était apparue, ce qui la provoquait chez lui, et ce que cachait cet homme. Mais elle niait farouchement les sentiments qu'ils remuaient en elle. Il la troublait d'une certaine façon, ce qu'elle refusait de s'avouer, et elle aurait préféré que leur rencontre ne se produise pas ici. Être seule face à lui la perturbait au point que, si elle l'avait pu, elle aurait fui. Mais ne serait-ce que physiquement, une telle chose était impossible. Sa jambe la faisait toujours souffrir et elle n'avait pas songé à ramasser sa canne en se relevant.
Elle surveillait constamment son regard. C'était dans ses yeux qu'elle voyait à quel moment se manifestait sa folie. Il semblait comme absent, et pourtant, elle savait qu'il la regardait, d'un regard qui la gênait. Elle ignorait si c'était vraiment elle qu'il regardait, où si tout se déroulait dans sa tête. Elle avait beau ne pas le craindre, elle se sentait à présent comme prise au piège, privée de sa force habituelle, de son assurance. Elle ressemblait plutôt à un petit animal sauvage, prêt à fuir au moindre mouvement brusque, cédant à sa méfiance. Pour cette raison, elle tressaillit légèrement lorsqu'il s'approcha, et pourtant, ne recula pas. Elle le vit apparaître plus clairement à ses yeux, grâce au reflet de la lune. Elle le regardait alors, examinant les traits de son visage, et fut presque surprise de le voir baisser la tête, comme par timidité. Elle avait presque oublié le froid qui continuait à la faire trembler. Elle ne parvenait à comprendre pourquoi il ne disait rien. Il semblait perturbé par ses pensées quelles qu'elles soient. Elle s'approcha doucement de lui, retenant une grimace sous la douleur. « Mr Sheldon, êtes vous souffrant? »
Elle regarda par-dessus l'épaule d'Asling, semblant s'apercevoir soudainement de leur situation. La pluie ne voulait cesser et la nuit était tombée. Ils auraient sans doute des difficultés à rentrer, en particulier s'il n'était pas dans son état normal. Elle tenta de reprendre ses esprits, malgré le froid et la fatigue. Elle se pencha de nouveau vers lui.
« Sans doute devrions nous rentrer avant que la pluie n'empire. »
Elle ignorait en vérité comment agir face à lui, par peur sans doute de provoquer une crise de folie. Pour cette raison, elle tentait de conserver son calme par tous les moyens. Elle entreprit alors de se baisser pour ramasser sa canne, tout en s'appuyant comme elle le pouvait sur la paroi de la grotte.
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Sujet: Re: I can't live in this world [Gabrielle&Asling] Jeu 4 Nov - 3:50
La pluie l'avait complètement trempé jusqu'aux os. Sa chemise blanche s'était tout bonnement collée à même sa peau, peignant alors les courbes de chaque muscle de son buste. Ses cheveux mi-long avaient accueilli l'eau de la pluie, la faisant ruisseler contre son front où quelques mèches brunes s'étaient collées dessus. Il était proche d'elle et lui. Il le narguait, cela se voyait aux sourires qu'il affichait lorsqu'il tournait tout autours de Gaby. Qu'est-ce que cela pouvait agacer et troubler Asling. Il ne savait pas ce qu'il ressentait pour la jeune femme mais lui incrustait encore plus la zone d'ombre sur les sentiments qu'il pouvait éprouver pour cette dernière. Asling n'était pas du tout normal lorsqu'il était près d'elle, déjà que d'habitude il n'était pas considéré comme homme normale, mais avec Gaby c'était différent. Il ressentait pleins de choses qui l'angoissait, l'oppressait. Des sentiments qu'il ne pouvait invraisemblablement pas comprendre. La lucidité ne faisait pas partie de sa vie, dans l'état de santé où il se trouvait mais parfois cela lui arrivait d'être comme les autres. De ne pas être coincé dans sa bulle et ne plus pouvoir ressortir. Oui, cela lui arrivait d'être lucide même si ce n'était que quelques minutes. Avec Gaby, jamais il n'avait eu ce moment là de répit. Il y avait lui qui était présent, toujours là à le narguer, à lui tourner autours... Et cela lui déplaisait grandement.
Le regard toujours penché sur le sol, il remarqua tout de même qu'elle bougea doucement vers lui, encore plus. Son corps près du sien le faisait réagir étrangement. Cette femme était un vrai mystère pour lui et pourtant il semblait néanmoins adorer sa présence. Juste la regarder était un plaisir. Gaby était une jeune femme très jolie, c'était indéniable et Asling avait l'oeil pour la beauté des choses. La beauté humaine, la beauté de la nature. Bref, tout ce qui pouvait lui sembler beau à ses yeux était pour lui, une pure délectation. C'était pour cela qu'il appréciait Gaby lorsqu'elle était présente même si cette incompréhension totale de ce que son corps ressentait pour elle était constamment présent, ne le lâchant nullement. Ne voulant absolument pas lui faire ce plaisir de le libérer de cette zone d'ombre. On dirait que sa tête avait envie de le faire mariner et que lui surtout avait envie de le faire tourner en bourrique. N'étant pas assez rassasié de sa présente folie, le poussant à aller encore plus loin dans sa maladie. Oui c'était ce il faisait sans retenue, manipulant avec aisance un Asling bien perdu.
La question de Gaby lui parût quelque peu hors contexte. S'il souffrait ? Bien sûr, tout les jours. Il souffrait de son aliénation qui était dorénavant incurable. Mais il avait appris à vivre avec depuis ses 16 ans à vrai dire. Donc cela faisait pleinement partie de sa vie. Il déglutit quelque peu et entendit ses chuchotements à l'oreille. Il ne voulait toujours pas se taire. Le laisser un peu souffler avec elle. Serrant sa mâchoire qui se contracta légèrement il tourna son visage d'une direction qui se frotta à l'une de ses épaules et murmura durement.
-Je te prie de me laisser en paix !!!! Le dernier mot semblait se prononcer plus fort que la phrase toute entière et il reprit de nouveau, toujours en murmurant. Tu ne vois donc pas que je parle à une Lady ?!? Ce n'est pas poli de déranger les personnes ainsi ! Non, non, je me sens... Je me sens oppressé par tes murmures incessants à l'oreille !! Et des pssss par-ci et des pssss par-là !! Non, non, je ne suis pas d'accord !!!
Asling commençait à s'agiter quelque peu. Et lorsqu'il était comme ça, on ne pouvait décemment pas deviner les mouvements qu'il allait entreprendre. Il rigola d'un coup et leva la tête au plafond de la grotte.
-Suis-je souffrant ? Ooooh bien sûr, tout mon corps entier est souffrant !!! Tout, absolument tout !!!
Soudain il se calma. Sa douce voix était mélodieuse à son oreille, Gaby avait une voix veloutée. Contrasté par le bruit de la pluie et les échos de la grotte, c'était tout bonnement harmonieux pour lui. Il baissa son visage et la vit se pencher vers le sol en s'appuyant contre la parois glissant de la grotte, juste pour ramasser sa canne. Et bien sûr, la main de Gaby glissa. Asling réagit immédiatement. Il laissa tomber son carnet de croquis au sol et une main vint se poser sur la taille de la jeune femme alors que l'autre prit un de ses bras pour la maintenir debout. Lorsqu'il se redressa quelque peu, Gaby s'était tout naturellement collée contre son buste, contre lui. Et là, Asling ne bougea plus du tout et regardait ailleurs, ne sachant pas vraiment qu'est-ce qu'il devait faire maintenant, là tout de suite.
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Sujet: Re: I can't live in this world [Gabrielle&Asling] Ven 12 Nov - 23:41
Elle ne savait comment se comporter à son égard. Elle voyait dans son regard qu'il était présent, et absent à la fois. Jamais elle n'avait eu l'occasion de le voir complètement lucide. Mais elle pouvait sentir qu'il ne l'était pas. Elle avait le sentiment qu'ils n'étaient pas seuls. Il y avait comme une présence dans cette grotte, une présence qu'elle n'aurait sans doute pas perçu sans le comportement étrange d'Asling. Jamais elle n'avait éprouvé de crainte... jusqu'à ce soir-là. Elle était si loin de son environnement, de cet air strict et austère qu'elle affichait d'ordinaire. À cet instant précis elle se savait seule et se sentait vulnérable. Et il n'était pas seulement fou, il était également un homme. Par conséquent, elle ne pouvait s'empêcher de se méfier de lui. Et pourtant, elle éprouvait bien autre chose également, quelque chose qu'elle ne parvenait à s'expliquer. Mais à présent, elle aurait souhaité sortir de cette grotte. Sa robe humide et couverte en grande partie de boue lui collait à la peau. Elle ne cessait de trembler, frigorifiée. Et pourtant, elle continuait à se tenir sur ses gardes, tentant d'anticiper ce qu'il allait faire.
Soudain, il sembla se mettre en colère contre celui qu'elle ne voyait pas. Elle sursauta, et ne prenant plus la peine de dissimuler sa crainte, recula. Elle commençait à se sentir mal, fiévreuse. La scène qu'elle vivait était surréaliste. Elle avait le sentiment de se trouver dans une sorte de songe dont elle aurait souhaité sortir. Elle ne savait que faire pour le calmer. Elle eut soudainement peur qu'il ne s'emporte encore davantage, et cette fois contre elle. Cet autre qu'il voyait, ce double qui était le symbole de sa maladie, elle le craignait davantage qu'Asling lui-même. Elle recula encore davantage. Elle savait qu'elle n'aurait pas dû poser cette question. Elle avait simplement désiré savoir s'il se sentait mal. Ça n'avait été qu'un réflexe. Et pourtant, elle avait eut tort. Ce type de question n'était pas de celles qu'elle devait lui poser. Elle n'avait plus le moindre contrôle d'elle même.
« Je... je ne suis pas une Lady. »
C'était la seule chose qu'elle avait réussi à lui dire. Une remarque sans doute totalement idiote et déplacée au vu du contexte. Et pourtant la seule qui lui soit venue à l'esprit. Elle attendit qu'il se calme avant d'oser enfin revenir calmement vers lui. Malgré sa crainte, malgré un malaise qu'elle sentait de plus en plus vif, ils devaient partir, et elle ne comptait absolument pas le laisser seul derrière elle. Malgré tout, elle l'appréciait profondément, et éprouvait envers lui des sentiments dont elle ne parvenait pas encore à définir la nature, et qu'elle tentait de mettre de côté. Tout ceci devenait dangereux, bien trop dangereux. Il était tard et elle se sentait peu à peu défaillir. Il lui semblait que plus les minutes passaient, plus elle pâlissait. En se baissant pour attraper sa canne, elle sentit soudainement sa main glisser de la paroi, et perdit l'équilibre. Il lui fallut quelques secondes avant de se rendre compte qu'elle n'était pas tombée, et qu'Asling l'avait rattrapée. Lorsque tous deux se redressèrent, elle se trouva collée à son buste. Elle ne savait que faire. Elle sentait cette main qu'il avait posée sur sa taille. Une part d'elle aurait voulu le repousser. Mais l'autre se sentait envahir par une douce chaleur. Elle baissa les yeux, ne sachant comment se comporter. Puis, son regard perçut le carnet de croquis, tombé au sol.
« Vos dessin vont être mouillés. Vous devriez les ramasser. »
Tout en parlant, elle s'écarta légèrement, conservant les yeux baissés. Elle semblait soudainement devenir plus lucide. Que lui arrivait-il? Elle n'était qu'une gouvernante, une employée, une domestique. Elle n'avait aucun droit de se comporter de la sorte. Elle tenta de reprendre ses esprits. Cela lui demanda un effort surhumain. Elle avait le sentiment que ses pensées étaient engluées, brumeuses. Elle porta sa main à son front, qui était humide. Il ne s'agissait pas que de pluie, mais également de gouttes de sueur. Puis, elle se baissa une seconde fois, et parvint alors à empoigner sa canne et à se relever de manière hésitante. Puis, elle s'avança de nouveau vers lui, et répéta les mots qu'elle avait prononcés un peu plus tôt.
« Nous devrions rentrer Mr Sheldon, avant que la pluie n'empire. »Sa voix était tremblante, mal assurée, et son ton pourtant décidé.
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Sujet: Re: I can't live in this world [Gabrielle&Asling] Jeu 18 Nov - 20:57
Je devais m'assurer de sa protection. Ce mouvement de main que je venais tout juste d'entreprendre n'avait rien de calculer. Cela avait été automatique pour moi de la rattraper. Je ne voulais pas qu'elle se fasse de mal, moi. Cela m'aurait atrocement déplu, oui. Ce n'était pas mon genre d'être heureux ou bien de ressentir une quelconque amusement à ce qu'une personne ait mal devant moi. Non, je n'étais pas ce genre là. Et puis de toute façon, je n'aimerais pas que Gaby ait mal. Elle était tellement gentille et avait un bon fond malgré sa froideur naturelle. Je savais pertinemment que je devais la rattraper alors. C'était normal pour un homme de se comporter ainsi avec une femme. C'était mon devoir de veiller sur une femme que j'appréciais à ma façon même je ne comprenais pas beaucoup la nature même de notre relation. Elle me fascinait et en même temps je n'arrivais pas à être clair dans mon esprit -d'ailleurs, mon esprit n'était pas franchement clair en général-. Non, je ne comprenais pas pourquoi il était toujours là lorsque j'étais à ses côtés. Je n'arrivais pas être seul avec elle. Je n'arrivais pas à être lucide. Que de confusion dans ma tête. C'était le brouillon total et j'avais toujours l'impression que c'était l'un de mes tableaux dont on ne pouvait pas comprendre le sens de la couleur, de la forme et tout ce qui allait avec. C'était mon imagination et pourtant je n'arrivais pas à l'extraire hors de mon esprit. Je n'arrivais pas à le comprendre et j'agissais tout étrangement avec elle. Pas comme avec tout le monde. Bien sûr, j'étais un homme étrange. Le peintre fou du village. Le gentleman dérangé pour ces personnes trop confinées dans leur monde de raison. Les habitants me connaissaient ainsi sans vraiment me comprendre. Sans vraiment chercher à me comprendre. En même temps j'étais du même avis. Si j'avais été comme eux, que j'avais toute ma logique, c'était certain que je ne chercherais pas à m'évertuer à comprendre une personne qui avait des déficiences mentales. Je m'aventurerais jamais dans ces coins sombres que la nature humaine pouvait faire preuve. Dans ma tête c'était constamment le brouillard. J'essayais de me dépatouiller pour pouvoir émerger hors de tout ce flou et pourtant plus je me battais plus je m'enfonçais. J'avais accepté que plus jamais je ne réussirais à m'en sortir contre lui.
De puis ce soir là où j'ai vu ma mère mourir et que j'ai... Enfin, à quoi pensais-je ? J'étais en train de divaguer encore. « Comme toujours mon grand, comme toujours. » Tais-toi. Je n'ai pas envie de t'entendre maintenant. Pourquoi viens-tu toujours lorsque je n'ai pas envie de te voir ?! Tu ne comprends toujours pas que je n'ai nullement envie de t'avoir sur les pattes alors que je suis là avec elle !!! Arrêtes d'être toujours ici !!!!
Mon visage se secoua légèrement, on dirait que ma tête allait exploser. Toujours ce bruit incessant qui cognait et qui cognait. Ses murmures me comblaient mais je n'avais pas envie de cela. D'habitude, je le savais, oui d'habitude, cela me permettait de ne pas être seul mais je n'étais pas seul non. J'étais avec Gaby. Elle était là dans mes bras, gênée mais bien là. Enfin je pense qu'elle était gênée. Non ? Cela serait tout à fait normale qu'elle puisse ressentir une certaine pudeur à mon égard non ? Puisque la nature de notre relation n'était pas si évidente que cela... Je retenais mon souffle lorsque je la sentais contre moi. Mon corps refusait de réagir et j'essayais de ne plus faire attention aux rires de mon autre qui n'arrêtaient pas d'augmenter de volume. Il se moquait de moi. Je le voyais. Là, tapis derrière Gaby, en face de moi, il me montrait presque ses amygdales. Il riait à gorge déployé. Il se riait de moi, de ma situation alors que mon regard se décomposait peu à peu. Je n'avais pas l'habitude qu'une personne soit autant si proche de moi, physiquement et au fond, oui cela me mettait dans un embarras assez difficile à gérer intérieurement. Cependant mes mains refusaient de bouger, ne voulant pas la lâcher.
Elle parla de nouveau, puis s'écarta quelque de moi qui restait statique, le regard en face de lui, figé sur lui et mes mains semblaient la laisser faire, restant tout de même dans la même position. Je réussis enfin à baisser mon regard vers mon carnet à croquis et me courbai assez vivement pour le reprendre à toute hâte, le mettant contre mon torse soudainement. Je déglutis quelque peu et fuyais le regard de Gaby qui se rapprocha de nouveau de ma personne. Bien sûr qu'on devait partir mais j'étais venu ici pour retrouver l'inspiration et bizarrement, lorsque je jetais un coup d'oeil sur l'apparence de Gaby, cela me stimulait quelque peu. J'entrouvris mes lèvres puis détourna mon regard, devinant tout de même qu'elle semblait ne pas aller bien d'un coup.
❝ Je le sais. Je le sais pertinemment mademoiselle. ❞
Cependant je ne semblais avoir l'intention de partir. Puis sans que je comprenne pourquoi, une de mes mains vint se poser sur sa joue. « Allez lâches toi enfin. Tu vois bien qu'elle est presque à ta portée !! » D'une voix assez dure et forte, je répondis,
❝ Laisses moi tranquille !! Elle n'a pas besoin de ta présence !!! ❞
Qu'est-ce qu'il m'énervait. J'avais envie... j'avais envie d'être avec elle. D'avoir un peu de paix avec elle et il ne me le permettra jamais. Mon visage se remit bien face d'elle et je la fixais dorénavant.
❝ Je... Vous avez l'air confus mademoiselle... Je le vois. Ressentez-vous un quelconque mal en ma présence ? C'est pour cela que vous voulez entrer ? Je vous dérange c'est cela ? ❞
Je balbutiais, m'agitai.
❝ Il ne vous fera rien vous le savez... Il ne fera absolument rien. ❞
Spoiler:
j'ai décidé d'être encore plus schizo *BAF* non mais le RP à la première personne me convient fortement XD <3
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Sujet: Re: I can't live in this world [Gabrielle&Asling] Sam 4 Déc - 0:44
Ils étaient si proches l'un de l'autre, et pourtant, une part d'elle aurait désiré prendre la fuite. L'autre, la plus grande, se sentait étrangement bien en compagnie de cet homme que tous jugeaient étrange. Mais il y avait une part de lui qu'il ne contrôlait pas. Un part de lui, si sombre qu'elle lui faisait peur. Elle avait beau apprécier sa compagnie, il demeurait un homme, et donc sujet de méfiance aux yeux de la jeune femme. Se trouver ainsi, seule avec lui, et dans de telles conditions, l'effrayait. Elle tentait de prendre sur elle, de retrouver sa contenance habituelle. Elle avait soudainement perdu son masque de froideur et d'austérité, et se sentait démunie. Elle craignait que le double d'Asling ne prenne l'ascendant sur lui, et elle craignait de se trouver face à cette part de lui qu'elle ne connaissait pas. Pour cette raison, elle s'était reculée, ainsi que pour fuir la confusion qui régnait en elle. Elle n'avait aucun droit de se laisser aller ainsi. Elle était domestique. Que diraient ses employeurs s'ils pouvaient la voir dans une situation aussi compromettante? Elle ignorait ce qui guidait ses gestes. L'unique chose dont elle avait parfaitement conscience en cet instant, c'était de cette sensation de froid qui la glaçait toute entière. Et pourtant, il lui semblait que sa tête allait exploser tant elle la brûlait. Elle ne cessait plus de trembler et ses pensées étaient terriblement confuses. Elle parvenait à peine à tenir debout sur ses jambes. Elle aurait souhaité se rallonger et fermer les yeux, même si ce devait être sur ce sol boueux. Elle se sentait peu à peu redevenir cette jeune fille craintive qu'elle avait été des années auparavant et qu'elle aurait préféré avoir oublié. Jamais elle n'aurait dû venir jusqu'ici. Elle sentait certains souvenirs remonter à la surface. Une part d'elle sentait qu'elle aurait dû s'enfuir le plus loin possible. L'autre tentait de faire appel à la raison. Elle connaissait cet homme. Il ne lui ferait rien de mal. Il n'était en rien un monstre. Du moins, il n'avait rien de celui auquel elle avait été confrontée.
Enfin il acceptait de rentrer en sa compagnie. Elle en était soulagée. Et pourtant, elle ignorait de quelle manière elle pourrait pénétrer ainsi dans la maison des Tiddlers et passer inaperçue. Elle était dans un état épouvantable, et lorsqu'ils l'interrogeraient et découvriraient le pot-aux-roses, elle risquerait fortement d'être renvoyée. Il lui faudrait inventer quelque mensonge, suffisamment crédible. Elle chercha en vain une histoire convenable. Elle ne parvenait plus à réfléchir. Ses forces se concentraient sur sa canne, à laquelle elle se cramponnait pour ne pas tomber. Il posa alors une main sur sa joue. Elle désirait se reculer brutalement. Et pourtant, elle n'y parvint pas. Au contraire, elle ferma les yeux et baissa la tête sous le coup de ce bref contact. Puis, de nouveau, il hurla soudainement contre celui qu'elle ne pouvait voir. Elle eut un sursaut, ainsi qu'un mouvement de recul. Puis, il se calma et sembla penser qu'elle ne désirait pas sa compagnie. Si elle ne l'avait pas totalement réalisé, elle sut alors que la compagnie de cet homme était à ses yeux tout à fait désirable.
« Je... vous ne me dérangez pas... mais je ne peux rester seule avec vous... Vous êtes un homme... Je ne peux pas... »
Elle ne parvenait même plus à s'exprimer. Elle était épuisée et ses yeux brillaient d'une lueur étrange. Elle se sentait fébrile, soudainement surexcitée. Sa froideur habituelle avait totalement disparu. Le voir s'agiter provoquait le même type de réaction chez elle. Malgré la douleur qu'elle sentait dans sa jambe, malgré la difficulté qu'elle éprouvait à se déplacer correctement, elle ne pouvait s'empêcher de bouger, de faire des pas d'avant en arrière. L'évocation de cet autre lui, de ce double sembla avoir encore davantage d'effet sur elle et la plonger dans une terrible agitation. « Qu'en savez vous? Pouvez-vous seulement être sûr ce qu'il veut de moi? »
Elle s'agita encore davantage, semblant de plus en plus perturbée.
« Il est là, toujours là, comment savez-vous qu'il ne veut pas me faire de mal? »
Elle sentit soudain sa tête devenir incroyablement lourde. Elle baissa les yeux et dissimula son visage derrière ses mains. Elle se sentit soudainement épuisée. Jamais elle n'avait montré tant d'émotions ou de sentiments, du moins plus depuis bien longtemps.
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Sujet: Re: I can't live in this world [Gabrielle&Asling] Lun 20 Déc - 4:28
Oui il était toujours aussi présent. Il ne me lâchera jamais. Il m'accompagnera toujours dans les pires moments de ma vie, ainsi que les bonnes. Je savais qu'il serait toujours là pour moi. Que je ne pouvais compter que sur lui et personne d'autres car il ne s'éteindra jamais. Cette pâle copie de ma folie. De ma maladie sera toujours à mes côtés. Cependant, ce moment là avec Gaby, je ne le voulais pas avec moi. J'avais besoin parfois de retrouver un peu cette lucidité que je pouvais faire preuve à l'égard des personnes qui étaient proches de moi. Mais bien sûr, il se débrouillait toujours pour tout foutre en l'air. Ne me laissant aucun répit avec elle. Abattant lourdement cette distance que les gens entretenaient pour ma personne. Il n'avait peut-être pas envie de me laisser à eux ? Il voulait peut-être me garder pour lui tout seul ? Je m'embrouillais tout seul dans ma tête avec ces questions qui n'avaient pas lieu d'être car il savait pertinemment que je ne serais rien sans lui. Sans sa présence constante à mes côtés. Je ne sais même pas comment je serais s'il n'était pas là pour me tenir compagnie. J'aurais peut-être encore pété un câble et me serait jeté sur la première personne qui croisait mon chemin. Les mains autours de son cou, et le regard hargneux sur ma victime qui rendrait son dernier souffle, étranglée par mes soins. Cette image soudaine de mon meurtre commis il y a bien longtemps m'apparut brutalement en tête et je baissais le regard, collant encore plus mon cahier de croquis contre mon torse. « Tu vois bien. Tu ne peux pas te passer de moi, juste à cause de ce que tu as fait. Tu as besoin de te confier et il n'y a que moi qui puisse te comprendre. » Je le savais pertinemment ça... Mais pour une fois j'avais envie qu'il me laisse agir tranquillement, sans pour autant me laisser tomber.
Je déglutis à l'entente des phrases trop hâtives que Gaby sortait. Elle me demandait s'il était réellement dangereux pour elle ? Cependant je ne savait pas quoi lui répondre. Je ne pouvais pas prévoir tout ses gestes. Il ne pouvait pas la toucher mais à travers il agissait. Ma tête mouvait doucement de gauche à droite.
❝ Je... je ne vous ferais aucun mal mademoiselle... ❞
C'était vrai. On pouvait croire que j'étais un fou. Cependant tout le monde savait que je n'étais pas violent. Que mes agissements trop butes parfois était dû à ma santé mentale. Tout le monde le savait et pourtant ils me montraient tous du doigt. M'empêchant tout simplement de construire une quelconque vie sociale. « C'est à cause de ce genre de personne que tu en es réduit à être seul, Asling. Gabrielle est comme eux. Elle pense pareille qu'eux. Comme tout ces habitants de Meryton, elle te considère juste comme un fou. » Mes sourcils se fronçaient à l'entente de cette phrase sortie de la bouche de mon sosie. Mon frère jumeau. Et je l'écoutais.
❝ Oui... Je le sais bien. ❞
Je reniflais doucement et releva à nouveau mon visage vers Gaby qui semblait encore plus exténuée qu'auparavant. Elle ne devait pas rester ici plus longtemps sinon, elle allait peut-être faillir. Je ne savais pas comment me comporter avec elle car il savait ce qu'elle pensait de moi. Non ? Pourquoi je ne le croirais pas, lui qui faisait parti de tout mon être. Je déviai quelque peu mon regard hagard vers la sortie. Il pleuvait encore des trombes.
❝ On ne doit pas sortir encore n'est-ce pas ? ❞
« Non, très bien réfléchi. Il faut attendre, tu as tout à fait raison. » Il restait derrière Gaby, laissant son regard sûr et déterminé se poser sur elle et sur moi. Je le sentais. Tandis que mon regard errait encore sur les gouttes de pluies qui tombaient en abondance, je balbutiais à nouveau une phrase.
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Sujet: Re: I can't live in this world [Gabrielle&Asling] Jeu 23 Déc - 18:18
Elle aurait souhaité le voir. Voir cet autre de ses propres yeux. Sentir à qui elle avait affaire. Mais il était invisible à ses yeux. Et cela l'effrayait au plus haut point, car elle ne savait que dire, ni que faire pour éviter qu'il ne s'en prenne à elle. Plus elle perdait le contrôle d'elle-même, plus elle sentait la peur l'envahir, une peur qu'elle ne parvenait à maitriser, elle qui pourtant était toujours apparue maîtresse d'elle-même, elle qui avait su dissimuler le moindre sentiment derrière un masque de rigidité. À présent, elle n'y parvenait plus, se sentant égarée, incapable de savoir comment agir. Et pourtant, elle n'avait pas peur d'Asling lui même, mais de ce qu'il lui faisait éprouver. Elle aurait souhaité qu'il parte tout en désirant sa présence. Son double lui faisait peur, mais lui la rassurait, d'une certaine manière. Elle sentait qu'elle avait perdu une grande partie de sa lucidité. Elle le regardait, regardait la manière dont il serrait son cahier de croquis contre lui. Elle se surprit à se demander de nouveau ce qu'il cachait. Asling était pour elle un mystère, ainsi que l'origine de sa folie, qu'elle cherchait à comprendre depuis la première fois qu'elle l'avait rencontré. Non bien sûr, ce n'était pas ses affaires. Jamais elle ne se mêlait de ce qui ne la regardait pas. Et pourtant, ses belles paroles ne fonctionnaient pas lorsqu'il s'agissait de lui. Plus elle le cotoyait, et plus elle sentait sa curiosité grandir à son encontre. Elle sentait que tout ceci était dangereux, qu'elle s'exposait en terrain inconnu. Elle sentait naître en elle ces sentiments qu'elle ne parvenait à déterminer ou à démêler. Elle aurait dû reculer. Et pourtant, elle en était incapable, attirée comme un papillon par la lumière.
Il lui dit qu'il ne lui ferait aucun mal. Elle s'arrêta et le regarda plus attentivement. Ses traits, ses yeux en particulier. Non, il n'avait pas ce même regard qu'elle avait vu maintes et maintes fois chez cet homme qu'elle avait tant haï. Tous deux n'avaient d'ailleurs rien en commun, aussi différents que le jour pouvait l'être de la nuit. Elle sembla soudainement se calmer, sa respiration se fit plus régulière. Elle s'avança de quelques pas vers lui.
« Très bien, je vous crois. »
Elle suivit son regard vers l'extérieur de la grotte. Il lui semblait qu'il pleuvait encore davantage. Sans doute étaient-ils encore coincés ici pour un certain temps. Elle était de nouveau calme, mais l'agitation ne la réchauffait plus. Elle sentit une vague de froid l'envahir et frissonna. Elle ignorait en vérité combien de temps elle pourrait tenir sans défaillir. Déjà, elle ne sentait plus ses doigts, et il lui semblait que l'eau devait avoir pénétré ses chaussures tant elles étaient humides. Mais elle ne se souciaient plus de son apparence présente, elle qui pourtant aurait été en d'autres circonstances horrifiée à l'idée d'être vue dans un état pareil. Elle tenta d'ignorer les paroles d'Asling, sachant qu'il ne s'adressait pas à elle, mais à cet autre. À chaque fois, cela lui rappelait soudainement que tous deux n'étaient pas seuls ici. Elle aurait tant souhaité ne plus être consciente de cette présence, mais sentir qu'ils étaient tous deux seuls. La question qu'il lui posa la prit par surprise. Elle qui avait toujours réponse à tout, même aux interrogations les plus embarrassantes, elle savait se sortir de tout par de vagues réponses ne sut que dire. Elle baissa les yeux et s'empourpra sous l'effet de la gêne.
« Je... je l'ignore. En vérité, je ne saurais le dire. Pardonnez-moi. »
Elle aurait aimé pouvoir lui fournir une réponse claire, nette de ce qu'elle attendait à son égard. Elle venait en réalité de découvrir qu'elle l'ignorait elle-même. Il n'était pas qu'un simple objet de curiosité à ses yeux. Mais qu'était-il donc? Que représentait-il pour elle? Elle sentait qu'il valait peut-être mieux que de telles questions restent sans réponses. Après tout, elle n'était que simple gouvernante, sans famille, sans attache, et les choses devaient demeurer ainsi. Elle baissa la tête, portant sa main à son front. Elle se sentait si confuse, et si désemparée. Elle avait beau chercher, pas une réponse satisfaisante ne lui venait à l'esprit.
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Sujet: Re: I can't live in this world [Gabrielle&Asling] Mer 26 Jan - 20:50
Elle ne savait pas ce qu'elle attendait de lui. Elle ne savait rien alors comment pouvait-il savoir ce qu'il fallait faire ? Asling était complètement perdu. Alors que son autre rigolait encore et encore de cette situation où il se trouvait. Comment pouvait-il avancer ? Comment pouvait-il prendre des initiatives s'il n'avait pas toute sa lucidité ? Parce que oui, avec Gabrielle il n'avait plus de raison. Sa folie commandait à sa place. Son autre était là, le guettant. Sautant sur la moindre occasion de le faire flancher. Il n'allait pas hésiter, lui. Alors qu'Asling, lui, c'était différent. Il était toujours dans un doute constant de ces gestes. Son regard embrumé, sa raison dans le brouillard, il était complètement perdu et l'avait toujours été dans le fond non ? C'était bien lointain cette époque où il savait encore où il allait. Comme automate. À telle heure il devait voir ses "mères", à telle heure il fallait manger, à telle heure il fallait voir sa mère etc. Même lorsqu'il avait perdu l'esprit, avec les Sheldon il était tout de même suivi par sa mère d'adoption. Alors que là, maintenant qu'il était tout seul depuis cinq ans, il n'y avait plus personne. Juste lui et son autre. Sa pâle copie. Le démon qui l'habitait tout compte fait. Cet être malin qui s'immisçait dans son tête, devant lui et qui ne le lâchait guère. Mais il ne s'était pas plaint. Oh que non. Comment pouvait-il se plaindre maintenant alors que cela faisait longtemps que son autre cohabitait avec lui. Le soutenant même s'il se moquait de lui. Oui, comment pouvait-il se plaindre.
Il avait eu un moment d'absence en attendant la réponse de Gabrielle à sa question. Elle semblait perdue elle aussi mais d'une toute manière. Il ne comprenait pas pourquoi il ressentait cette envie de rester auprès d'elle et juste rester avec elle. C'était tout. « Oh, non tu ne comprends vraiment rien ? » La tête d'Asling se meut doucement, de droite à gauche et il baissa de nouveau le regard tandis que lui continuait de se pavaner derrière Gabrielle tout en affichant son sourire prétentieux du monsieur je-sais-tout. Asling voulait comprendre mais personne ne lui expliquait. Personne n'avait jamais voulu lui expliquer quoi que ce soit en vérité. Comment fonctionnait les sentiments ? Comment pouvait-on savoir si on était attiré par quelqu'un ? Comment pouvait-on sentir de la tristesse ? Cette souffrance, bien sûr, il avait connu cela. Et pourtant lorsqu'il avait vu ses parents adoptifs morts sur le carrelage de l'entrée il n'avait pas pleuré. Il était allé dehors, avait levé les yeux aux ciels puis avait regardé les étoiles tandis que l'autorité du village vinrent ramasser les corps. Il ressentait bien sûr la souffrance, cependant il ne pouvait pas le montrer et n'arrivait pas à la mesurer. Ces peintures par contre en disait long sur ce qu'il ressentait. C'était le seul moyen pour lui de ressentir.
Il enleva enfin une de ses mains de son calepin et le dirigea vers le visage de Gabrielle. Cette proximité avec elle, ce toucher, c'était la seule avec qui il acceptait d'être aussi proche à vrai dire. C'était automatique même s'il ne comprenait toujours pas pourquoi avec elle c'était si différent.
❝ Ne vous excusez nullement mademoiselle. Moi de même, je l'ignore et je ne saurais le dire non plus. ❞
Sortit-il d'un ton murmure enfantin. « AHA ! » La main d'Asling se retira vivement tandis que son visage se tourna subitement sur son autre qui vint surgir à côté de lui. « Arrêtes un peu ta comédie mon cher. Regardes donc le malaise que tu introduis en elle à être énigmatique comme cela. Tu es un vilain garçon. » Asling entrouvrit alors ses lèvres et baissa rapidement sa tête puis se retira complètement, se collant contre un des murs humides de la grotte.
❝ Je suis un vilain garçon... Je suis un vilain garçon... ❞
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Sujet: Re: I can't live in this world [Gabrielle&Asling] Jeu 27 Jan - 0:44
Que lui arrivait-il donc? Que se passait-il en elle pour qu'elle se prenne à éprouver des sensations si étranges? Était-ce la fièvre qui l'avait prise et rendue folle? Elle aurait été tentée de le croire. Et pourtant, tout ceci avait commencé bien avant. Ce quelque chose d'indéfinissable pour elle, qu'elle avait tenté d'ignorer, d'étouffer. Et pourtant, elle découvrait aujourd'hui que tout ceci avait pris bien plus d'ampleur qu'elle ne l'aurait voulu. Comment était-ce seulement possible? Avait-elle pu se fourvoyer à ce point? Jamais elle n'aurait imaginé qu'il aurait pris une si grande place. Elle se sentait partagée entre l'envie de le fuir, et celle de rester. Une sorte de proximité s'était installée entre eux, qui la mettait mal à l'aise, et pourtant dont il lui semblait qu'elle ne pourrait plus se défaire. Elle devait rentrer. Tout ceci lui échappait, et elle n'en avait pas l'habitude. D'ordinaire, elle parvenait à exercer un contrôle sur tout ce qui lui arrivait. Désormais, elle se trouvait en territoire inconnu, et cela la terrorisait. Elle aurait aimé qu'il lui dise clairement ce qu'il attendait d'elle. Pouvait-elle avoir confiance en lui? Elle en éprouvait l'envie, et pourtant, sa raison la poussait à ne pas le faire. Si seulement quelqu'un pouvait lui expliquer ce qui se produisait. Si seulement elle pouvait comprendre. Mais comment savoir? Elle n'était guère habituée aux relations humaines. Durant ces dernières années, elle s'était appliquée à tenir les autres êtres à distance, faisant preuve de froideur à leur égard. Mais la glace semblait avoir fondu comme neige au soleil. Le seul froid qu'elle sentait était physique et la faisait trembler de tous ses membres. Elle avait perdu son expression guindée, laissant éclater sa peur, son agitation. Son masque habituel avait disparu et toutes ses émotions transparaissaient nettement. Était-ce lui ou l'humidité? Sans doute les deux.
À son tour, il lui avoua son ignorance. Plus les minutes passaient, et moins il lui semblait qu'elle avait peur de lui. Non, Asling ne lui faisait pas peur. Mais son double, oui. Elle ne le voyait pas, et ignorait l'influence qu'il pouvait exercer sur le peintre. Elle ignorait s'il lui voulait du bien, ou du mal. Mais elle tentait de l'ignorer. Quelque part, Mr Sheldon la rassurait. Elle se rendait compte à présent qu'elle n'aurait pas voulu se trouver seule dans une telle situation. Elle était tout de même déçue et déroutée qu'il ne puisse lui apporter une réponse plus précise. Que devait-elle faire dans ce cas? Comment connaître l'attitude à adopter? Ce qui lui faisait réellement peur était ce qu'elle éprouvait, ce qu'elle tentait de comprendre et de combattre. Mais c'était comme lutter contre le vent. Inutile et épuisant. Elle savait que la bienséance condamnait sa présence ici, seule en compagnie d'un homme. Elle avait obéi à ces règles de conduite à la lettre jusqu'à présent. Elles avaient été ses uniques repères. Et pourtant, elles semblaient bien loin derrière elle à cet instant précis. Jamais elle ne se serait laissée toucher ainsi, par nul autre. Mais avec lui, tout semblait différent. Ce contact, ce simple contact lui faisait éprouver des sensation profondes, sans qu'elle ne parvienne à l'expliquer.
Puis, soudain, il se détourna d'elle. La brusquerie de son geste la fit sursauter, mais elle ne tarda pas à retrouver son calme. Elle savait que cet autre en était la cause. Il semblait si présent pour Asling qu'il le devenait peu à peu pour elle, bien qu'elle ne puisse le voir. Elle le vit, impuissante, semblant se décomposer sous ses yeux. Face à une paroi de la grotte, il semblait murmurer des paroles qu'elle ne pouvait percevoir, de l'endroit où elle se trouvait. Soudain, son regard sur lui changea. Elle se prit à vouloir le réconforter, elle qui pourtant ne s'était jamais souciée de personne de cette manière. Sans qu'elle ne puisse se l'expliquer, le voir dans une telle attitude lui fit mal. De sa démarche boiteuse, elle s'approcha lentement de lui. À quelques centimètres à peine, elle parvint à percevoir le sens des mots qu'il prononçait. Avec douceur, pour ne pas le brusquer, elle posa sa main libre sur son bras.
« Non, vous ne l'êtes pas Mr Sheldon. Vous ne l'êtes pas. »
Spoiler:
Je suis folle, je sais mais j'avais trop envie de répondre
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Sujet: Re: I can't live in this world [Gabrielle&Asling]