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Sujet: J'ai peur du jour où je n'aurai plus peur ~Timothy Dennaker Sam 11 Déc - 1:11
Citation de Martine Delerm.
The Dark Hole. Mais que diable faisait-elle ici ? Elle-même n'en avait pas la moindre idée en réalité... Elle s'était simplement laissé aller au rythme de ses pas et lorsqu'au bout d'un certain temps, elle avait relevé la tête, elle s'était retrouvée face à la lugubre caverne. Ce que son subconscient voulait qu'elle vienne faire ici, elle n'en avait pas la moindre idée. Tous les évènements récents lui revinrent en tête, et un frisson parcourut son corps. C'était comme si le mauvais sort s'était acharné sur elle dernièrement. Pour ne parler que de la caverne, il y avait eu l'incendie de la forêt où elle s'était trouvée avec Cael, puis leur fuite qui les avait conduit ici... Et l'eau, toute cette eau... Elle se laissa tomber contre le mur, la main sur la gorge, tentant de chasser l'atroce souvenir de ses pensées. Mais il n'y avait pas eu que cela. Tout aurait été si simple s'il n'y avait eu que cela ! Non, non il y avait eu aussi Ça... Cet évènement dont elle avait été témoin... Cet affreux crime qu'elle revoyait en boucle dans sa tête, telle une torture dont elle ne pouvait se libérer. Il avait été tué, ici même... Elle se releva brusquement, frottant des tâches invisibles sur sa robe, le visage à la fois dégoûté et effrayé...
Mais le supplice d'avoir si bonne mémoire ne suffisait apparemment pas. Ce flot de sang dont elle croyait ses propres mains tâchées n'était pas une punition assez exemplaire ! Elle les avez pourtant frottant si fort, si fort... Elle se mordit violemment la lèvre, et se remit à les frotter en un geste convulsif, comme une habitude inconsciente qu'elle avait prise. Elle ne l'avait certes pas tué elle-même, mais "couvrir" le coupable, n'était-ce pas aussi grave ? Elle aurait tout révélé, si elle l'avait pu ! Mais sans cesse, il était là ! Il l'épiait, où qu'elle aille ! Partout où elle se promenait, elle ne voyait plus que ses yeux, luisant de rage et plus menaçants que jamais ! Elle était prise au piège telle une misérable souris entre les pattes d'un redoutable félin. C'en était tel qu'elle n'osait sortir de chez elle ! Mais que cela changeait-il au fond ? Elle était bien certaine qu'il savait où elle vivait ! Même là, terrée au fond de son lit, il pouvait venir la chercher et la tuer à son tour si elle parlait ! Oui, tout cela elle l'avait bien vu dans son regard, alors elle n'osait se plaindre, elle n'osait plus rien à vrai dire... Certains de ses proches en étaient d'ailleurs étonnés ! Ils pensaient tous que leurs efforts avaient enfin payés ! Qu'elle finissait par suivre leur conseil et ne plus faire n'importe quoi, en défiant la bienséance dans chacun de ses gestes, de ses paroles... Sottise ! C'était lui qu'elle avait peur de défier...
Elle réalisa tout juste qu'elle s'était accroupie, entourant ses genoux de ses bras, le visage baissé... Elle faisait cela de plus en plus, comme pour se protéger du reste du monde... Elle ressemblait à une vraie folle ! Elle sauta sur ses pieds promptement. Cela ne pouvait plus durer ! De profondes cernes marquaient son visage, ses mains tremblaient sans arrêt, et elle ne parlait pas de ses sursauts au moindre bruit inattendu ! De violent sursaut comme celui qu'elle venait d'avoir d'ailleurs... Derrière elle... Elle était figée, pétrifiée, et n'osait pas se retourner. Était-il possible que... Non, non, non ! Elle était seule. Il n'y avait personne derrière elle, elle avait simplement rêvé ! C'était se remémorer tout ça, son imagination s'était emballée et... Nouveau sursaut.
Il y avait quelqu'un. Et étrangement, sans même l'avoir vu, elle aurait déjà pu jurer que c'était lui... Alors lentement elle se retourna... Et crut défaillir.
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Sujet: Re: J'ai peur du jour où je n'aurai plus peur ~Timothy Dennaker Mar 14 Déc - 0:05
J'étais là, lui ne l'était plus. Comme c'était fascinant. Je me souviens encore de la sensation chaude et pénétrante du couteau dans son ventre, du sang qui ruissèle et se mêle aux eaux troubles et boueuses. Je me souviens du haut le coeur que j'ai eu, de cette impression d'imploser, de trop ressentir, d'être finalement arrivé au bout. Au bout du bout, à l'ultime terme. Comme si j'avais fini ce que j'étais censé accomplir sur cette terre, là, en tuant un homme. C'était la première fois que je prenais une vie. J'avais senti le trémolos de son âme qui rejoignait la mienne, j'avais senti mon corps empli d'une énergie nouvelle, stupéfiante, écrasante, horripilante et lugubre. Ce malêtre teinté de plaisir et d'accomplissement, cette douleur jumelée à de l'euphorie, tout était nouveau, coloré, puissant.
J'avais depuis longtemps atteint ce stade où les effets de la drogue ne sont plus ce qu'ils étaient au commencement. Cet état où, en dépit des doubles doses, en dépit d'une certaine volonté à planer, ne perdurait parfois plus que l'irritabilité. Parfois, la chance me souriait, cette putain, et j'accédais à mon gouffre aux milles tréfonds, à mon univers clos, à mes idées infinies. Je me souviens que c'était le cas, lorsque je lui ai pris sa vie. Je me souviens des couleurs fulgurantes de son visage. Je me souviens aussi que soudainement, tout est devenu très froid, très blanc. Le tuer m'a procuré des sensations inattendues, profondes, complètes. Si elles sont positives ou non, je suis encore indécis. Je crois que c'est un peu des deux. Je crois que c'est parce que je n'arrive pas à décider que je suis là, debout, le regard sur cette marre de sang qui n'est plus. Aucune trace de mon crime. Seules les couleurs vives encore marquées sur ma rétine peuvent témoigner. Elles, et ce parfum. Elles, et ce blond. Elles, et cette peau parfaite de blancheur. Si je comprenais pourquoi je me trouvais ici, je n'arrivais pas à trouver une explication logique à sa présence. Elle avait l'air terrifiée. Aussi apeurée que si je la menaçais, en ce moment, avec mon couteau. Pourquoi vient-elle rechercher ce sentiment de terreur ? Ne pensait-elle pas que ce serait l'endroit où elle serait le plus à même de me retrouver ? Cette peur, gravée sur ses traits fins. Cette peur, je la hais comme je la chéris.
Je ne pense pas être incapable de tuer à nouveau. Je pense que, fussent-elles négatives ou positives, destructrices ou bénéfiques, les sensations que le meurtre procure sont les seules qui peuvent prétendre à me ramener à la réalité. Brutale, acre, violente, une réalité comme je n'en connais plus. Ce n'est donc pas la peur de tuer une fois de plus qui m'a retenu. C'était sa propre peur. Sa terreur, imprégnée dans tout son être. Elle me voyait. J'étais la menace, le concret, la fin probable. Pour elle, je n'étais pas "rien". Etais-je capable de mettre fin à l'existence de l'unique personne me considérant comme "quelque chose" ? Ça, ça c'était la bonne question.
J'étais juste dans son dos. Elle était suicidaire pour revenir ici me tenter. Elle sentait ma présence, je pouvais le sentir. Elle était nerveuse, agitée, paniquée... haïssable, en somme. Je souriais doucement, patientais, attendais le moment où elle se retournerait pour me constater à moins de dix centimètres de son corps, menu et petit en comparaison du mien. Je baissais la tête dans sa direction. Elle se retourna, et, lentement, j'attrapais ses cheveux blonds d'une main ferme, tout en murmurant à son oreille opposée.
- Bouh... Nouveau sourire. Je dégageais mon visage de son oreille, laissai mon front se coller au sien. On est nostalgique ?
Regarde-moi, au plus profond des yeux, et surtout, n'y vois rien. N'y vois rien, que mon âme parte en lambeaux, apaisée, et que dans un trémolos ton corps froid rejoigne la terre.
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Sujet: Re: J'ai peur du jour où je n'aurai plus peur ~Timothy Dennaker Jeu 16 Déc - 2:52
Spoiler:
Bon... Tim est trop effrayant, Crystal va pas l'ouvrir, elle a trop peur xD
Il était comme venu de nul part... Non, ce n'était pas qu'une impression il l'était. Toujours, il arrivait quand elle s'y attendait le moins, et apparaissait là où elle ne l'aurait imaginé. Comme en cet instant, où il n'était qu'à quelques ridicules centimètres d'elle. Serait-il armé qu'elle n'aurait même pas le temps de comprendre qu'il l'attaquait que déjà, elle serait morte. Que faisait-elle ici ? Cette question était plus présente en elle que jamais ! La dernière victime avait-elle été comme elle ? S'était-elle aussi piégée seule ainsi, si bêtement ? Non, il n'y avait qu'elle pour faire une erreur aussi... stupide !
Ses yeux s'étaient élargis de stupeur et sa respiration était de plus en plus saccadée. Aurait-elle eu une trentaine d'année de plus que son cœur l'aurait sans doute lâché aussitôt. Lorsque sa main s'approcha de sa tête, s'en fut presque trop. Elle retint de justesse un hoquet d'effroi. L'espace d'un instant, elle avait cru que c'était sur sa gorge que ses doigts se poseraient... Se serait si simple pour lui ! Il l'étranglerait d'une main s'il le souhaitait... Et ce n'était pas avec les forces qu'elle avait ces derniers jours qu'elle serait en mesure de se défendre. Le combat serait franchement inégal, et le résultat certain : elle mourrait. Pourtant sa main ne s'arrêta pas et vint saisir ses cheveux. Un couinement de douleur lui échappa tout de même lorsqu'elle sentit sa poigne ferme se refermer. Il allait jouer avec elle, et elle était totalement à sa merci, incapable de changer le sort qui était le sien. Peut-être était-ce mieux au fond... Elle avait tant redouté ce moment qu'il venait à présent comme une délivrance, signant la fin de ses tourments.
"Bouh..." Son souffle chaud, si près de son oreille la fit sursauter de terreur. Elle ferma ses yeux de toutes ses forces, ses lèvres tremblaient, elle était pâle... Comme elle aurait voulu rêver ! Mais ce n'était pas le cas, elle devait se résoudre, et réagir ! Oui elle allait lui placer un bon coup de pied dans le tibia, et fuir ! Tant pis si elle y perdait une poignée de cheveux, elle n'allait pas se laisser tuer sans lutter ! Ses yeux s'ouvrirent grand, tout à coup. Juste assez tôt pour le voir s'approcher et coller son front au sien... Le résultat fut pitoyable: elle sursauta de peur une nouvelle fois, ce qui lui permit de mesurer une nouvelle fois la puissance de sa poigne sur ses cheveux puisqu'elle ressentit une vive douleur avec cet infime mouvement, et sa résolution flancha... Il n'y a que dans les livres que les héroïnes ont assez de courage pour affronter leur destin ainsi... Aussi grand soit son instinct de conservation, Crystal ne pourrait jamais se résoudre à défier son agresseur. Il n'y avait qu'à voir ses yeux pour le savoir... Elle aurait voulu détourner les siens, qu'il ne voit pas toute la peur qu'elle ressentait en ce moment ! Sa faiblesse visible et ses sursauts fréquents étaient bien assez parlants... Mais la noirceur des siens l'obnubilait. Elle ne pouvait détacher son regard de celui du meurtrier. Sans grand espoir, elle y cherchait la plus infime lueur qui pourrait témoigner du fait qu'elle n'était pas en danger de mort. Qu'envers et contre tout ce qu'il pouvait lui dire, lui faire, il ne planterait nul couteau dans sa chair délicate... Mais elle n'y vit rien, et des larmes de désespoir vinrent emplirent ses yeux.
- Lâ-lâchez-moi... Je v-vous en prie ! Je n-n'ai rien d-dit ! A personne ! Par pitié ! L-laissez-moi... Épargnez-moi...
Ses derniers mots ne furent qu'un chuchotis... Elle n'avait pu les retenir, mais quelle importance ? Il serait certainement la dernière chose qu'elle verrait sur Terre, alors qu'est-ce qu'elle pouvait en avoir à faire de ce qu'il pense, puisqu'il serait précisément la cause de cette fin prématurée ? C'était la première fois qu'il lui parlait, n'était-ce pas là une preuve suffisante ? Enfin elle put fermer les yeux, les détacher de ce regard hypnotique. Elle les ferma de toute ses forces, juste assez tôt pour ne pas remarquer l'air moqueur qu'il ne manquerait de prendre face aux larmes qui se mirent à couler...
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Sujet: Re: J'ai peur du jour où je n'aurai plus peur ~Timothy Dennaker Lun 20 Déc - 16:34
Elle était agitée, apeurée, insupportable. Allez bordel ! Fais un effort, regarde-moi, regarde-moi comme si tu ne m'avais jamais vu, qu'on reparte à zéro. Et cette fois, ne te trompe pas. N'oublie surtout pas de ne rien voir. Que je puisse en terminer bien tranquillement. Que je puisse me donner une autre preuve qu'au fond de moi, tout a été détruit. Que tout n'est plus que néant, que je suis libre. Libre à la folie. Pourquoi ? Pourquoi me vois-tu ? Pourquoi as-tu peur de moi ? Je ne suis rien. Je n'ai rien accompli. Je ne pense pas. Je ne respire pas. Je m'écrase dans la nuit, je disparais dans un murmure. Tu ne peux pas craindre le vide. Tu ne peux pas craindre ce qui n'est pas. Tu ne peux pas faire prisonnier un courant d'air.
Alors lâche-moi. Lâche-moi, transperce-moi des yeux, sois hautaine, sois forte, sois invincible et fière ! Traite-moi en incapable, en moins que rien, montre-moi que je ne vaux pas la peine d'être craint. MONTRE-LE-MOI !
...Arrête de trembler, putain. Libère-moi. Je ne supporte pas ton regard. Je ne supporte pas ta peur. Je te hais. Ta peur, c'est ma prison. Libère-moi...
Elle ferme les yeux, attend probablement que je décide de son sort. Peut-être même que je l'achève tout de suite. Ses muscles sont tendus par la terreur. On n'est pas puissant quand on terrorise. Ce n'est que des conneries, tout ça. On est con, quand on terrorise. On est engourdi par l'idée de ce qu'on pourrait faire ensuite ; on est fasciné par l'effet qu'on produit sur les gens. On ne sait pas quoi choisir, du coup. Moi, j'avais choisi de nous détester tous les deux à la fois. C'était plus simple. Si j'avais pu, je l'aurais emmenée dans mon gouffre. Parce que je savais que ce que je m'infligeais n'était pas ce qu'elle désirait pour elle-même. Elle était attachée à sa vie, elle pleurait à l'idée que je la lui retire. Ça aurait été une belle punition. Continuer à vivre en n'existant plus. Elle n'aurait pas supporté. J'aurais été satisfait et contrarié en même temps.
J'éloignais mon visage du sien.
- Arrête de chouiner ! Ma voix était ferme, agacée. Elle m'agaçait. Elle venait perturber mon moment. Elle m'empêchait de partir comme je le voulais. Elle me retenait sur terre, et je pensais à n'importe quoi, comme un con.
Lentement, ma main lâcha ses cheveux et glissa jusqu'à sa joue. J'effaçai ses larmes du bout des doigts avec une douceur étrange et maladroite.
- Tu m'énerves, petite fille. Je pris son menton entre mes doigts, relevait son visage, l'observait sous toutes les coutures... Puis m'éloignait soudainement de quelques pas, pour m'arrêter et poser mes mains derrière ma nuque, mes yeux défoncés au ciel.
- Qu'est-ce que je vais faire de toi ? Je glissai mes yeux vers elle. De bas, en haut, lentement, comme un prédateur prêt à la dévorer, comme un homme qui apprécie les courbes d'une femme. Je ne comprenais vraiment pas pourquoi elle me craignait autant. J'ai bien des idées... Mais je ne suis pas sûr qu'elles te plaisent. Je soupirai en haussant les épaules, et m'approchai à nouveau, un sourire tendre aux lèvres. je penchai mon visage vers le sien, et restai parfaitement silencieux. J'éclatai de rire après quelques secondes.
- Tu as vraiment peur de moi, n'est-ce pas ?
Dernière édition par Timothy Dennaker le Lun 24 Jan - 1:00, édité 1 fois
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Sujet: Re: J'ai peur du jour où je n'aurai plus peur ~Timothy Dennaker Mer 29 Déc - 3:50
Aussi incompréhensible que cela puisse paraître, ses larmes n'eurent pas l'effet dévastateur qu'elle n'avait manqué de leur imaginer. Non il ne se mit pas à rire, ou à s'énerver au point de la frapper... Simplement elle sentit son front se décoller du sien... Elle releva lentement ses paupières, surprise. Surprise aussi de l'agacement et de la fermeté de son ordre, contrastant tellement avec ses gestes. De ne plus le sentir si près de son visage était déjà en soit un soulagement, elle récupérait un certain "espace vital", sa "barrière" pouvait se reformer à son aise... Et alors quelque chose de plus inattendu encore se produisit. La prise qu'il avait sur ses cheveux se desserra lentement pour finalement ne plus être. Elle n'osa pas tout de suite redresser la tête, encore craintive. C'est qu'il semblait sujet aux changements d'humeur soudain ! Mais il ne s'arrêta pas là. Dans un geste plein d'une douceur qu'elle lui sentait aisément inhabituelle, il glissa sa main sur sa joue et sécha ses larmes.
Cette fois-ci elle ne put retenir son étonnement et se redressa totalement, plongeant une fois de plus son regard dans le sien. Aurait-elle manqué quelque chose tout à l'heure ? Se pouvait-il qu'il y est finalement quelque chose enfoui sous cette carapace de haine qu'il s'était forgé ? Il répondit à son geste en saisissant son menton, pourtant sans cette même violence dont il avait fait preuve plus tôt. Il l'observait lui aussi, mais qu'y voyait-il ? Qu'avait-il vu plus tôt pour se montrer soudain si... doux ? Était-il possible que sa peur, que ses larmes aient provoqué cela ? Alors au fond, il serait... humain ? Il lui ordonnait de ne plus pleurer, mais la consolait à sa façon, en en séchant les marques. Il lui disait qu'elle l'énervait, mais ne la violentait plus. Au contraire, il s'éloignait. Pourquoi cet homme, qui avait pu tuer de sang froid, se laissait-il soudain amadouer par ses pauvres pleurs misérables ?
Elle restait silencieuse, n'osait parler. Il réfléchissait à son sort, à ce qu'il lui ferait, mais elle était étrangement plus sereine. S'il avait voulu la tuer, il l'aurait sans doute déjà fait n'est-ce pas ? Il coula un regard sur elle, la détailla avec précision... C'était surement cela, au fond il n'était qu'un homme. Pourtant, pour rien au monde elle n'aurait roulé des hanches jusqu'à lui pour le séduire en espérant s'en tirer ainsi. Il restait... différent. Il se rapprocha à nouveau, le sourire étrangement tendre, comme l'avaient été ses gestes plus tôt. Il lui paraissait déjà étrange de le voir sourire, mais d'une telle manière ! Elle avait cru que les seuls cas où ses lèvres s'étiraient, c'était pour souligner quelque moquerie ou sadisme, pas de la tendresse ! Et pourtant, le voilà qui se rapprochait, encore, toujours plus près, jusqu'à faire de nouveau voler en éclat sa petite barrière de protection. Il n'était plus qu'à quelques centimètres d'elle, toujours souriant. Alors elle ne put s'empêcher de reculer légèrement, ce qui le fit éclater de rire. Logique, elle aurait pu s'en douter. "Tu as vraiment peur de moi, n'est-ce pas ?" Elle ne dit toujours rien, puis les mots lui échappèrent.
- Je... Je croyais. Mais je n'en suis plus sure.
Elle se redressa complètement, lui faisant bien face. Un nouvel élan de courage l'avait envahi... Ou de témérité, qui sait. Elle approcha une main hésitante vers lui, vers son visage, et se décida finalement à la poser sur sa joue, délicatement. Après tout, après ce qu'elle venait de dire, autant aller au bout de sa pensée. S'il voulait la tuer, il le ferait dans tous les cas, sauf que Crystal n'était pas vraiment du genre à attendre patiemment que tout lui tombe dessus sans réagir, alors elle lui dirait au moins ce qu'elle pensait avant qu'il passe à l'acte... S'il le désirait vraiment.
- Je croyais que vous n'étiez qu'un horrible assassin, sans cœur ni pitié. Je vous craignez, mais je pense que ce n'est plus le cas... Plus totalement. Je pensais que viendrait le jour où vous me retrouveriez, me tueriez à mon tour. J'ai pensé que ce moment était venu quand je vous ai trouvé derrière moi... Et puis... Vous avez séché mes larmes. Un assassin sèche-t-il réellement les larmes de ses futures victimes ? Elle se rapprocha encore un peu, et planta son regard dans le sien, en posant sa deuxième main sur son autre joue. Je pense qu'il y a quelqu'un derrière ce regard vide.
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Sujet: Re: J'ai peur du jour où je n'aurai plus peur ~Timothy Dennaker Jeu 30 Déc - 18:13
Je la regardais toujours, mon sourire accroché aux lèvres. Pourtant, je sentais que la situation ne me divertirait pas bien longtemps. C'était complètement paradoxal, mais j'étais devenu maître dans l'art du contradictoire avec le temps, après tout. Alors voilà, un coup je voulais qu'elle n'ait plus peur de moi, qu'elle ne voit en moi que ce que les autres y ont toujours vu : quelque chose vide de sens ou d'importance, de la vermine ; et le coup d'après, je voulais qu'elle me craigne un peu, qu'elle continue sur sa lancée, parce que c'était amusant à constater, que quelqu'un puisse me considérer comme signifiant. Un coup je la voulais morte pour mettre un terme à l'influence qu'elle avait sur ma liberté, l'instant d'après je la voulais vivante, pour observer les traits de son visage, encore et toujours animés de quelque chose qui ne m'avait jamais été adressé dans une telle intensité. Je n'arrivais pas à faire de choix, à distinguer quelle part de moi était la plus puissante, et c'était ce qui la maintenait en vie, pour le moment. Mais aussitôt qu'elle n'avait plus peur de moi, elle n'avait plus aucun intérêt, et le charme était rompu. Du moins, c'était ce que je croyais.
Mon sourire s'estompa en la voyant me tenir tête. Ah, petite fille, si ta peur te quitte, tu signes ma délivrance et ton arrêt de mort... Mais quelque chose me dérangea dans la façon qu'elle avait de me regarder, de s'adresser à moi. Ce n'était pas l'assurance supérieure à laquelle je m'attendais. Elle me voyait toujours, juste différemment. Je n'étais pas sûr d'aimer ça. Pas du tout, même. Mon sourire disparut totalement au contact de ses paumes, tièdes et douces, contre mes joues. Exactement en même temps, j'eus l'envie de pleurer et de mourir de rire. Je n'aimais pas ça. Ce que cette fille pouvait m'agacer ! Ce qu'elle pouvait être... intéressante.
Flashback
« Jack m'avait repêché dans un bar sombre des faubourgs. Je ne tenais plus debout, je riais tout le temps et menaçait qui voulait bien écouter mes conneries de les poursuivre jusqu'aux tréfonds de leurs misérables vies de mécréants. C'était une soirée tout à fait banale, en somme. Il m'avait plus ou moins balancé sur mon lit, puis était sorti dans la pièce d'à côté, le salon, en fermant mal la porte derrière lui. J'entendis à peu près toute la conversation qui s'ensuivit entre Terry et lui, du coup. La voix insupportable de ma belle soeur attira mon attention en premier lieu, me tirant de la torpeur étrange dans laquelle le mélange tout sauf subtil de drogues et d'alcool que j'avais ingurgité m'avait plongé. Ah, elle se plaignait de mon comportement... Quel cruel manque d'originalité !
- [...] ne peut plus durer, Jack ! Tous les soirs c'est la même chose ! Comment fais-tu pour le supporter ? - Il est mon frère, que tu le veuilles ou non, Terry, je ne peux pas le [...] - Mais il est [...] Tout ce qu'il sait faire c'est jouer avec nous, avec tout le monde ! Tu ne te rends pas compte qu'il se contrefout de tes efforts pour l'aider ? - Il est comme ça. Ça fait des années que ça dure, personne ne pourra le changer, maintenant. Il ne ressent plus rien ou presque. Provoquer les gens et faire... ce qu'il fait, ça doit être la seule chose qui lui reste. - C'est un monstre, voilà tout ! Un monstre, Jack ! »
Fin du flashback
Je la fusillais du regard, le reste de mon visage complètement neutre. Un nouveau sourire écarta mes lèvres. Un sourire différent. Le sentiment de plénitude et de souffrance qui l'accompagnait, je le connaissais par coeur. C'était « tout ce qu'il me restait. Tout ce qu'il restait au monstre.»
- Tu as tort. Je ne suis personne. Je suis détraqué. Le regard noir de fureur, je saisis son menton entre mes doigts, sans plus la moindre douceur. Mais je ne serrais pas. Lentement, mes paupières se fermèrent. Mon souffle était calme, lourd. Je rouvris les yeux, et ils étaient vides à nouveau. Ma voix perdit ses intonations cruelles et colériques. Ecoute bien ce que je vais te dire, car je ne le répéterai pas. Je plongeai mes yeux dans les siens. Ne change pas. Ne change absolument rien de ta personne. C'est comme ça que tu es intéressante. Mon corps était collé au sien, je m'appuyai tellement contre elle qu'elle fut forcée de reculer. Ma voix prenait des intonations de pure haine. C'est comme ça que tu me mets hors de moi, et que même en voulant ta mort, je ne te toucherai jamais. Ce que tu es maintenant, c'est la seule chose qui te maintient en vie. Lentement, j'écrasais mes lèvres contre les siennes.
Je la repoussais ensuite, violemment, si violemment qu'elle tomba. Je restais debout devant elle, droit, mes yeux sombres rivés sur elle.
- Compris ?
Je débordais de rage. J'avais été fou de faire une telle chose. Qu'est-ce qui me prenait ? J'avais décidé de ne plus ressentir, il y a des années de ça. J'avais décidé de ne plus être personne, d'être libre ! Cela me plaisait de cette façon, cela devait rester ainsi. Elle n'était qu'un obstacle pour moi. Alors pourquoi... Pourquoi venais-je d'anéantir ma seule chance d'être délivré à nouveau ?
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Sujet: Re: J'ai peur du jour où je n'aurai plus peur ~Timothy Dennaker Mar 4 Jan - 4:27
Spoiler:
Timothy était un assassin tellement sexy que Crystal tomba tout naturellement sous son charme. Elle se releva l'embrassa à son tour et ils eurent beaucoup d'enfants blablabla.. XDD
S'il y avait bien une chose de sûre, c'est que Crystal ne prenait pas conscience des conséquences de ses actes, jamais, et en particulier en cet instant... Ce qui était pour le moment une bonne chose car aurait-elle réalisé l'ampleur de ses paroles qu'elle serait sans doute morte de peur sur le coup. Mais au lieu de ça, elle continuait simplement de sonder le regard de cet assassin, envahit d'une détermination nouvelle. Après tout, elle avait mis le doigt sur quelque chose, le lui avait clairement expliqué, il serait agréablement surpris de sa perspicacité, ils deviendraient de bons amis et tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Ou dans un monde parallèle plutôt.
Le fait que son sourire s'estompe puis paraisse tout à coup différent ne l'étonna pas... Après tout, il avait été en position de force et ce petit virement de situation ne devait lui être des plus agréables... Pourtant le regard qu'il lui lança la ramena enfin sur Terre. S'il n'avait rien exprimé jusque là, il s'en dégageait à présent une telle fureur qu'elle crut deviner la dernière chose qu'avait dû voir sa précédente victime. La dernière chose avant de... Oh ! Qu'avait-elle fait ? Avait-elle réellement anéanti sa dernière chance de survie simplement parce qu'elle n'avait pas su réfléchir avant de parler ? C'était impossible, impossible, imp... "Tu as tort. Je ne suis personne. Je suis détraqué." Cette fois c'était fini.
Son regard plus noir que jamais, il saisit son menton, sans plus la moindre douceur. Il n'était pas violent mais s'il ne cherchait plus à être tendre avec elle, c'est qu'elle avait gâché sa dernière chance. Peut-être que c'était simplement le signe que sa mort ne serait pas trop violente, tant mieux. Elle n'aimait pas souffrir... Et puis tout devint incompréhensible, comme tout le reste après tout. Il lui demandait de ne pas changer, tout en la menaçant. Toujours ses gestes contredisant ses paroles... Il se collait à elle, trop. Elle était de nouveau totalement terrifiée, affreusement mal à l'aise; elle suffoquait derechef. Elle reculait, les mains à tâtons derrière elle, priant pour ne rencontrer aucun obstacle. Il lui paraissait plus imposant que jamais. Il l'était. Sa voix était cruelle. Il la disait intéressante, puis voulait sa mort, mais prétendait finalement qu'il ne la toucherait pas. Tout était flou, elle n'y comprenait plus rien. Elle voulait fuir, loin, ne jamais le revoir, mais elle ne le pouvait, il était là, tout près, collé, la fixait, la tenait, l'effrayait, la terrifiait, la pétrifiait, l'embrassait.
Quoi ? Elle avait vu son visage s'approcher, lentement, mais n'avait rien pu y faire. Que faire de toute façon ? Et puis ses lèvres s'étaient collés aux siennes, sans qu'elle ne comprenne pourquoi. Que voulait-il donc ? Ses yeux en étaient restés grands ouverts de stupéfaction, et son corps s'était plus raidi que jamais. Et puis tout à coup, il s'était reculé et l'avait poussé, violemment cette fois. Elle en était tombée sous le choc. Elle se serait sans doute écroulée dans tous les cas. Elle était à bout de force, son esprit s'embrumait totalement, elle devait faire un mauvais rêve, ce ne devait être que cela... "Compris ?" Pourtant sa voix paraissait étrangement réelle... Elle releva les yeux vers lui. Ils étaient emprunts d'incompréhension, elle restait sous le choc, ne savait que faire, que dire, n'avait même plus la force de se relever. Elle ne réalisait même plus qu'elle était tombée d'ailleurs. S'était-elle fait mal ? Quelle importance ! Il avait dit vouloir la tuer... Non ! Non justement. Mais alors...
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Sujet: Re: J'ai peur du jour où je n'aurai plus peur ~Timothy Dennaker Lun 17 Jan - 1:01
Pourquoi ne l'avais-je pas éliminée dès le premier jour, quand je l'avais retrouvée et qu'elle avait été là, juste à portée de lame ? Pourquoi avait-il fallu que je sois tellement fasciné par la peur qu'elle avait éprouvé envers moi ? Fasciné, dérangé, dégoûté, je ne sais pas. Je m'en fous. Je m'en fous du pourquoi. Je me fous de savoir quelle miraculeuse connexion s'est établie dans mon cerveau à ce moment-là, je me fous de savoir si c'était dû au manque, ou au contraire à la drogue. Je me fous de savoir si elle m'a béni de l'avoir épargnée, ou si elle ne m'en a justement trouvé que plus terrifiant. Je m'en fous. Je m'en fous, parce que là, maintenant, j'ai déconné. J'ai inversé le processus. Depuis des années, je me défonce. Depuis des années, je plonge vers le haut, dans mon gouffre sombre et aérien. Depuis des années, j'ignore, je manipule, je joue, je plane. Depuis des années, je suis libre. depuis des années, je suis un "monstre".
Tout ça pour tout annuler aujourd'hui. Aujourd'hui, avec elle, je ne suis plus libre. Je ne plane plus, je m'écroule. Je ne joue plus, j'abdique. Je ne manipule plus, j'aide. Je n'ignore plus, je prête attention. À son regard terrifié, à une larme qui s'est perdue sur sa joue, échouée le long de sa mâchoire, à ses cheveux, à la boucle qui s'y est emmêlée à cause de ma poigne maladroite et agressive. Je lui ai donné les armes pour me détruire, pour détruire tout ce que je suis, tout ce que j'ai fondé. Je lui ai donné les armes pour détruire le néant. Je n'existais plus, mais tout s'inverse. Elle me retient prisonnier grâce à moi. Si je ne suis pas capable de la tuer, c'est que je retrouve une part d'humanité que j'avais choisi de laisser derrière moi. C'est qu'elle a réussi à toucher quelque chose que je pensais éteint pour toujours.
Mais j'éclate de rire. Je n'arrive plus à m'arrêter, je ris tellement que j'en ai un peu mal au ventre. Mon rire résonne dans la grotte, dont l'entrée est à quelques pas. J'ai choisi de ne pas la tuer. J'ai choisi de lui dire exactement quoi faire pour que je ne le fasse pas. J'ai choisi de tout inverser, de me chambouler l'esprit, de me torturer les pensées. C'était le sommet de mon gouffre, c'était l'apothéose de mes abysses. J'étais l'architecte de ma propre prison.
Je riais encore, m'ébouriffais les cheveux, écartais les bras comme si j'étais un oiseau, amoché et vulgaire, prêt à prendre son envol, à planer longuement, un peu plus, pour finir par s'écraser dans la poussière. Je laissai tomber mes bras et la regardai, un grand sourire aux lèvres. Qu'est-ce que je lui voulais ? Qu'est-ce que je lui voulais ? Je n'en avais pas la moindre foutue idée, c'était tout l'intérêt de la chose. J'allais dans le noir, dans le néant le plus absolu. Personne ne pouvait voir ce que je voyais en ce moment. Personne ne pouvait voir comme les parois de mon gouffre se resserraient, se précisaient, tapissées de couleurs vives et brillantes. Au coeur du tunnel, la fille, mince, blonde, renversée sur le sol comme une fleur tombée du vase. J'arrêtai peu à peu de rire en la regardant. Je fis un pas dans sa direction, et m'assis par terre, juste en face d'elle, les bras posés sur mes jambes repliées vers moi. Je la regardai, calme, parfaitement calme, la tête penchée sur le côté, le regard perçant, transperçant.
- Mais... C'est toi qui est venue me trouver, pas l'inverse. Tu t'attendais à quoi en venant ici ? A pouvoir effacer ce qui y a été fait ? A pouvoir l'enlever de ta mémoire ? Je souris. Je ressentis comme un élan de tendresse envers la fleur esseulée. Ses cheveux de soleil brillaient dans les rayons de l'Astre blond. Personne n'oublie, jamais, pas complètement. Pour oublier, il ne faut être plus personne, il faut accepter les abîmes. Je pris le tissu de sa robe entre mes doigts, comme pour jauger "l'équipement" dont elle disposait pour faire face à cette aventure, lui montrer qu'il n'était pas suffisant. Tu n'es pas préparée pour ça, petite fille. Ce n'est pas ce que tu veux. Alors qu'est-ce que tu veux ? Qu'est-ce que tu me veux ? Mon regard se teinta de malice au moment où je lui retournai la question qu'elle m'avait elle-même posée.
Spoiler:
Si quelqu'un comprend tout ce qui lui passe par la tête, qu'il le dise, franchement xDxD
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Sujet: Re: J'ai peur du jour où je n'aurai plus peur ~Timothy Dennaker Mar 18 Jan - 2:06
Spoiler:
J'ai voulu dire une connerie et en fait.. Euh je vais me retenir xD Ah et pi nan xD Ca me fait penser au film Hook où le capitaine crochet est cruel et tout et t'as la petite fille qui lui dit qu'il aurait besoin d'une maman xDD... Rien à voir mais j'y ai pensé c'est tout faut pas chercher à me comprendre moi non plus le cerveau d'une blonde c'est trèèèèès compliqué mdrrrr xDDD
Les sentiments se bousculaient dans la tête de la pauvre Crystal tout autant que ses sensations se mélangeaient. Elle était un instant terrorisé, le suivant curieuse de comprendre ce qui avait bien pu arriver à cet homme pour qu'il devienne ainsi. Une seconde, elle était frigorifiée et paralysée, alors que celle d'après, tout la poussait à se lever et à aller observer de plus près son agresseur qui ne l'était peut-être pas tant. Cette peur d'où venait-elle au fond ? Elle l'avait vu tuer un homme, puis il l'avait elle-même poursuivi... Bon soit, c'est un motif valable. Mais tout de même ! Avait-il jamais montré quelque intention d'en faire de même avec elle ? Il lui avait tiré les cheveux et l'avait bousculé à terre... Mais les paroles qu'il lui adressait, certains de ses autres gestes même, ne tendaient pas vers une fin fatale pour elle. Pourtant il semblait tellement lunatique qu'elle n'aurait parié bien cher là-dessus. Peut-être n'était-ce même qu'un espoir futile, mais elle voulait y croire.
Elle y crut alors, bien que son rire déchire le silence et lui glace le sang. Elle se mordit violemment la lèvre inférieure pour ne pas qu'elle tremble, pour ne pas le supplier d'arrêter de rire ainsi aussi, sans prêter aucune attention au goût métallique qui se répandait dans sa bouche. Elle devait être forte, s'accrocher à cette petite flamme qui s'était allumée en elle, ne pas la laisser s'éteindre, car alors elle serait seule dans l'obscurité et plus rien ne la protégerait de la folie qui la guettait. Elle baissa la tête un instant, le temps de serrer ses paupières aussi fort qu'elle le pouvait, pour faire fuir ce nouveau flot de larmes qui menaçait de couler à tout instant. Si elle tentait de se préserver de la folie, il n'en était rien pour lui. Il semblait perdre complètement les pédales. Jamais elle n'avait vu tel comportement, entendu tel son. Ce rire sonnait tellement... creux. Il était dénué de tout sentiments, comme l'étaient ses yeux, et ce n'en était que plus affreux, car il semblait s'y complaire.
Et puis petit à petit, cela cessa. Il n'y eut plus d'autre bruit que celui de ses pas, se rapprochant. Elle rouvrit les yeux, hésita, puis releva finalement la tête. Il était juste là, en face, assis tout près d'elle. Il la fixait, trop intensément, c'était troublant. Elle ne relâcha pas la pression sur ses lèvres, ce n'était pas le moment de l'ouvrir, pas encore... Et puis il parla, la questionna. Il avait bien raison, que faisait-elle ici après tout ! Elle-même ne le savait pas ! Elle se souvenait vaguement en avoir eu assez, avoir presque sombré dans la folie à force de redouter sa venue, terrée chez elle... Et puis elle était sortie, et la voilà. Mais elle ne dit rien. Il n'attendait pas de réponse de toute façon, il poursuivit.
Et alors quelque chose changea. Comme un nouveau morceau du tableau. Elle comprit quelque chose. Ou du moins le crut-elle, comment être sure qu'elle avait raison avec lui ! Mais après tout, la première fois, il lui avait semblé mettre dans le mile, alors pourquoi pas cette fois... Il lui avait sourit, son regard s'était même illuminé un instant ! Ses yeux s'ouvrirent de stupeur alors qu'elle relâchait enfin sa pauvre lèvre enflée et rougie. Un "Oh !" d'étonnement lui échappa alors qu'elle se balança en avant pour se retrouver dans la même position que lui, de nouveau bien face à lui, pour planter son regard dans le sien. Ce qu'il avait dit, elle se le gardait dans un coin de la tête, mais ça ! Ce petit éclair malicieux qui avait traversé ses yeux. La voilà sa preuve ! Lui aussi éprouvait des sensations, et il ne pourrait plus le nier.
- Vos yeux ! Je le savais bien qu'il y avait quelqu'un sous cette carapace !
Réalisant tout à coup ce qu'elle faisait, ce qu'elle venait de lui dire, elle se retint d'ajouter "Je vais vivre !" et de le serrer dans ses bras et prit une grande inspiration, pour se remettre les idées en place, ne pas dire trop de bêtises. Et puis elle se recula légèrement aussi. On ne sait jamais. La suite n'allait pas beaucoup plus lui plaire...
- Je veux vous comprendre. J'y arrive un peu je crois. Les abîmes... Vous les avez acceptées, vous, n'est-ce pas ? Mais que vous est-il arrivé pour vous cacher à ce point...
Elle releva ses grands yeux vers les siens. Cette petite lumière dans ses prunelles avait disparu, bien sûr, mais elle l'avait vu, elle ne l'oublierait pas. Et la petite flamme en elle ne s'était pas éteinte, bien au contraire, elle brûlait plus que jamais.
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Sujet: Re: J'ai peur du jour où je n'aurai plus peur ~Timothy Dennaker Mer 19 Jan - 19:38
Je la regardais, elle et ses réactions, avec intérêt. Un réel intérêt. Elle m'amusait. Je ne sais pas si elle s'en était rendu compte ou non, si elle le faisait exprès ou non, mais elle avait écouté mes indications. Elle n'avait plus peur, et elle osait dire ce qu'elle pensait, elle osait être elle-même. Elle avait une certaine audace, ou une sorte de courage qui lui était dicté par sa trop grande curiosité. Elle n'y allait pas par quatre chemins, elle ne se cachait pas derrière des formules toutes faites, ni derrière des airs de midinette. Il y avait quelque chose d'intrépide dans ses yeux, une curiosité malicieuse et presque insolente. Elle prenait des risques en parlant si franchement, en me disant exactement ce que je ne voulais pas entendre. Mais son comportement m'empêchait de trop m'énerver, de devenir violent. En fait, j'étais trop intéressé par elle pour me formaliser de l'agacement qu'elle produisait en moi. Mieux, cet agacement ne rendait la situation que plus pertinente encore : elle avait de la personnalité. Chose qui, croyez-le ou non, se fait désespérément rare. Chacun a son caractère, certes. Mais la personnalité, elle, une réelle personnalité, quelque chose qui vaille le détour, ça, c'est vraiment dur à trouver. J'avais le privilège d'en avoir une devant moi, je ne comptais pas la laisser filer, qu'elle m'agace ou pas, qu'elle m'emprisonne ou pas.
J'eus un petit sourire amusé en l'entendant, en la voyant s'emporter de la sorte, puis réaliser deux secondes plus tard qu'elle était peut-être allée trop loin. Ah, elle me craignait encore un peu. Elle était sur ses gardes, à la manière d'une bête sauvage. Elle croyait donc qu'il y avait quelqu'un qui se cachait en moi ! Elle croyait avoir décelé la preuve que je n'étais pas complètement mort de l'intérieur. J'étais vraiment curieux de savoir si elle avait remarqué que je me droguais, et que c'était les substances qui affluaient dans mon sang qui m'animaient, la plupart du temps. Mon sourire se fit plus mystérieux, témoin de mes réflexions intérieures. C'était aussi un peu fait exprès. Pour la titiller.
En ne la lâchant pas des yeux, et en silence, je plongeai ma main dans la poche intérieure de mon veston déchiré pour en sortir une cigarette déjà roulée et mon petit allumoir, un peu vieilli par l'usage. Au fil des secondes, au fil de ses paroles, mon regard se faisait plus pesant. C'était quelque chose que j'adorais faire, fixer les gens avec autant d'intensité. La plupart se dérobaient, quelques uns affrontaient mes yeux. C'était ceux-là qui m'intriguaient le plus. Je portai la cigarette à mes lèvres, l'allumai, rangeai l'allumoir à sa place et soufflai l'épaisse fumée blanche par mes lèvres entre-ouvertes. - Ah oui ? Je la provoquai.
Ma cigarette entre les lèvres, j'approchai mes mains d'elle. Je pris sa main entre les miennes : elle avait du s'appuyer dessus en tombant, et elle était salie par la terre et quelques minuscules cailloux. J'essuyai lentement sa paume, le visage baissé vers nos mains jointes. Je lâchai sa main ensuite et approchai mes doigts de son cou... Pour retirer une brindille qui s'était nichée dans ses cheveux. Je lui montrai la brindille en levant les sourcils, pendant que de l'autre main, je retirai la cigarette de ma bouche et expirait la fumée sur le côté.
- Je les ai juste choisies, petite fille, fis-je en jetant la brindille et en souriant de nouveau. Je repris ma cigarette en bouche. Tu trouves ça intrigant ? En soutenant son regard, je retirai ma cigarette sans souffler, j'approchai discrètement ma main de la sienne, la saisis et me servis de cette attache pour la faire basculer vers moi. Moi c'est toi que je trouve intrigante. Murmurai-je ténébreusement à quelques centimètres de ses lèvres tout en expirant des volutes blanches. La provoquer avait un côté particulier qui me plaisait.
Quel étrange personnage que celui qui se tenait face à elle. Bien loin de réagir aussi vivement que précédemment, il lui sourit. Pourtant, alors qu'elle avait plus tôt simplement supposé, elle avait affirmé avec certitude ce qu'elle venait de lui dire. Oui quel étrange homme il était... Il était rare de croiser de telles personnes, surtout pour elle. Jamais personne ne l'avait intrigué à ce point. La nature humaine était d'habitude si facile à décrypter tant tous se ressemblaient, qu'elle se retrouvait totalement perdu face à lui. Si elle ne pouvait compter sur ce qu'elle était certaine de savoir des hommes, que lui restait-il ? Son intuition. Elle ne l'avait apparemment pas encore trahie, mais cela ne saurait certainement tarder. Peut-être qu'une autre illumination viendrait frôler son esprit agité, et qu'alors qu'elle lui dirait une fois de plus tout ce qu'elle pensait sans pouvoir en retenir un mot, il la blesserait cette fois encore. Il était si... Imprévisible. Oui c'était cela. Il n'était pas étrange, il était totalement imprévisible. Comme elle, sauf qu'elle avait au moins un minimum de contrôle sur ses propres réactions, alors que lui semblait les laisser prendre totalement le dessus.
Sans s'en rendre compte, elle s'était rapprochée de nouveau de lui, sa crainte toute oubliée en comprenant qu'il ne s'énerverait pas. Elle l'avait dévisagé sans même le vouloir, trop plongée dans ses pensées. C'est qu'il l'intriguait énormément, et ce sourire tout à coup si mystérieux ne faisait qu'en rajouter. Elle aurait voulu toucher de nouveau son visage, pour voir si sa réaction serait aussi sévère, mais elle s'en abstint. Assez de témérité pour aujourd'hui... Mais ce qu'elle désirait surtout, c'était plonger dans cet esprit si surprenant qui avait eu la force de tuer un homme de sang froid mais qui n'avait rien pu faire face à la terreur d'une femme pourtant tellement plus menaçante pour lui. Après tout, elle connaissait son secret ! Comme elle aurait aimé pouvoir lire les pensées qui le traversait alors qu'il la fixait avec la même intensité qu'elle le faisait. Ce qu'elle apprécierait connaître la réelle signification de ces sourires !
Cependant, quelque chose la troubla tout à coup. Son regard n'avait à présent plus la distance ironique qu'il avait accordé à ce sourire mystérieux. Il semblait bien plus sérieux, bien plus concentré sur elle. Il la transperçait du regard, alors même qu'elle s'était apprêté à détourner le sien, ce qui était à présent absolument hors de question évidemment. Crystal Radcliffe ne détourne jamais les yeux, jamais ! Pas même quand celui qui la fixe ainsi est un tueur qui en veut certainement à sa vie et qu'il attrape quelque chose dans sa poche. Elle aurait bien observé du coin de l'œil ce qu'il fabriquait mais elle ne voyait que ses yeux. Ces abysses sans fond dans lesquels une fois de plus, rien ne se reflétait, ou peut-être une petite étincelle indéfinissable. Mais sans doute rêvait-elle... Un nuage de fumée envahit son atmosphère, et c'est soulagé qu'elle sentit son cœur reprendre un rythme normal. Bien sûr qu'il ne l'aurait pas achevé ainsi... Pourtant, elle préféra ne pas répondre à son provocation, de peur d'un peu trop s'emporter comme à son habitude. Lui lancer "oui, j'en suis même certaine, et je trouve que c'est l'option des lâches" n'aurait été du meilleur goût, aussi intensifia-t-elle juste son regard à son tour.
Cela ne dura pas néanmoins. Toutes ses pensées se rivèrent tout à coup vers ses mains enserrant les siennes dans un geste d'une douceur qu'elle ne lui connaissait pas. Son visage se baissa et ses lèvres s'entrouvrirent sous l'effet de la surprise. C'était exactement comme lorsqu'il avait séché ses larmes, sauf que cette fois, ses paroles n'allaient plus à l'encontre de ce qu'il faisait. Il lui nettoyait simplement avec délicatesse les petits gravillons accrochés à sa peau. Elle en perdit les mots et le cours de ses pensées pour le coup. Cela aurait-il pris fin ainsi qu'elle s'en serait remise, mais il porta la main à son cou. Un instant effrayé qu'il puisse l'étrangler, elle eut un léger sursaut, mais ses doigts frôlèrent lentement sa peau pour aller finalement trouver une brindille qui avait trouvé refuge dans une de ses mèches. Il la lui montra, un air surpris sur le visage, bien qu'elle imagina aisément que sa réaction n'égalait pas la sienne. Sa mâchoire s'en serait décrochée.
Elle ouvrit une fois la bouche, en vain. Fit une seconde tentative mais se coupa brusquement pour le laisser parler. Elle ne savait que dire de toute façon. Elle laissa son regard s'évader dans le nuage de fumée qui s'échappait, réfléchissant à ses paroles. Comment pouvait-on choisir les abîmes ? Tout n'était que néant, solitude, et tristesse sans doute. Qu'est-ce qui l'avait poussé à choisir la voix de l'oubli ? De la drogue, surement, car quelle autre solution a un homme désespéré pour échapper à sa vie. Elle fut tout à coup projetée en avant, à quelques centimètres de lui. Il serrait sa main, et était proche, trop proche une fois de plus. Elle sentait son souffle sur son visage, elle pouvait respirer la fumée qu'il expirait, elle pouvait voir chacune des nuances de ses yeux.
- M-moi ? Sa voix était brisée, sans même qu'elle ne puisse dire pour quoi. Ce qu'elle ressentait était un mélange assez surprenant de terreur, de surprise, et de fascination. Comment elle, simple blonde écervelée et séductrice pour la moitié de Meryton, pouvait-elle bien intriguer cet homme si surprenant ?
Elle baissa le regard, effrayée de croiser le sien de nouveau, alors qu'il était si près, mais n'osa se reculer pour autant. Il l'envoutait, et elle avait encore assez d'esprit pour savoir que ce n'était pas bon, pas du tout. La fascination est un vil poison parfois bien trop proche de la tentation... Lentement, elle releva ses yeux vert-ambres vers lui. Après tout, s'il était un moment où elle pourrait lire dans ses beaux et terribles yeux, c'était bien maintenant.
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Sujet: Re: J'ai peur du jour où je n'aurai plus peur ~Timothy Dennaker Mar 25 Jan - 21:56
Ses réactions s'enchaînaient dans un tissu continu de surprise, d'intensité et de curiosité. Elle ne détournait pas les yeux quand je la fixai, et cela rendait l'instant encore plus pertinent. Elle avait quelque chose de fier et de téméraire, qui restait pourtant bien loin de l'insolence. Sa crainte, bien moindre mais toujours présente, lui donnait un côté innocent. Cette même innocence que je trouvais écoeurante chez d'autres, je la trouvais fascinante chez elle. J'étais toujours en proie aux changements d'avis, aussi bien qu'à ceux d'humeur. C'était un tout, quelque chose de très justement dosé, de subtil, quelque chose que je n'avais pas eu l'occasion de voir fréquemment et qui m'intéressait. Terry me reprochait de ne considérer les êtres humains que comme les pions d'un grand jeu dont je serai le maître, et elle avait raison sur un point : observer les gens, du moins certaines personnes, me divertissait, me plaisait autant qu'un jeu. Le reste de sa théorie était à revoir, cela dit.
Cette fille pensait que j'avais une âme, quelque part. Elle m'avait vu tuer quelqu'un de sang froid, elle m'avait craint, elle m'avait entendu affirmer le contraire, mais elle pensait sincèrement pouvoir dénicher des traces d'humanité en moi. Et moi, j'étais de plus en plus curieux de savoir lequel de nous deux serait le plus entêté.
Je continuai de fumer, nous enveloppant d'un fin nuage de fumée blanche et parfumée. Elle était à quelques centimètres de moi, et je la sentais troublée, car elle avait détourné les yeux quelques secondes. Mais sa fierté, sa curiosité avaient bien vite repris le dessus, et elle soutenait mon regard à nouveau. Je fronçai les sourcils en entendant sa réponse, dite d'une petite voix. Je décidai de pousser la provocation encore plus loin, d'approcher mes lèvres de son cou, de lui souffler lentement sur la peau pour remonter jusqu'à son oreille. - Non, le lapin qui nous fait de l'oeil depuis tout à l'heure, murmurai-je ténébreusement, avec un brin d'ironie.
Je me reculai, portai ma cigarette à mes lèvres et tirait dessus dans un sourire sournois. Un coup d'oeil vers le ciel et je la regardai à nouveau, les yeux illuminés d'une lueur nouvelle, passionnée, démente.
- C'est l'heure, je vais te montrer. Je la relevai dans le même élan que moi, ses mains dans les miennes, la clope au bec, et la fit virevolter pour qu'elle me tourne le dos. Elle se laissait faire comme une poupée. Peut-être que j'allais trop vite pour qu'elle ait le temps de réaliser et protester, je ne sais pas vraiment. Je me collais à son dos, laissai glisser ma main gauche sur son ventre et retirai ma cigarette de ma bouche de la main droite. Je soufflai la fumée et commençai à avancer vers la grotte ; elle était forcée d'avancer avec moi, d'autant plus que maintenant, je la tenais, son dos contre mon torse. On entra dans l'ombre de la grotte. J'eus un sourire malin et murmurai à son oreille. Tu sais que ça ne prendrai que quelques secondes de te tuer, là ? Il faudrait voir à ne pas confondre courage et sottise. Mais je ne la lâchai pas, et ne sortis pas mon couteau non plus. Je continuai d'avancer.
Arrivés sur le rocher que je voulais attendre, celui qui surplombait une immense flaque d'eau de la grotte humide, je repris une bouffée de ma cigarette, et expirait. La fumée fut bientôt éclairée d'une drôle de façon, donnant vie à des formes dansantes dans l'air au-dessus de la flaque : à cette heure-là, le soleil était bas et éclairait la flaque de telle façon que les reflets de l'eau illuminaient les parois de la grotte. Je remontai ma main gauche le long de son corps, jusqu'à son menton, et lui tournai le visage vers le haut, pour qu'elle regarde le plafond : les reflets y étaient bleutés, violets, verts, et variaient ensuite au rosé puis à l'orange vif, sans jamais cesser de danser, au fil des vaguelettes de l'eau.
- Mes abîmes. Fis-je à son oreille, avant de me reculer pour m'asseoir sur le bord du rocher, les pieds ne touchant pas tout à fait la surface de l'eau. Je fumais une dernière bouffée et écrasai mon mégot, les yeux vers le plafond de mon gouffre aux milles couleurs.
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Sujet: Re: J'ai peur du jour où je n'aurai plus peur ~Timothy Dennaker Mer 26 Jan - 22:35
Son visage quitta lentement son champ de vision dans un nuage de fumée. Il ne se recula pas cependant, elle non plus. A la place il baissa la tête, jusqu'à son cou, sur lequel il souffla doucement. Elle retint de justesse un frisson, mais qui n'évoquait plus sa peur cette fois, bien qu'elle aima mieux ne pas reconnaître à quoi il pouvait être dû. Après tout, comment aurait-elle pu admettre que cet homme qu'elle avait craint plus que tout autre dans sa vie ces dernières semaines, ce tueur impitoyable, avait pu lui procurer une si agréable sensation ? Comment concevoir que sentir sa respiration caressant sa peau si près de son oreille avait un effet si plaisant ? Non, elle ne pouvait se l'avouer, aussi retint-elle simplement son frisson, et un reniflement dédaigneux en entendant sa réponse. Elle pouvait bien se demander en quoi elle l'intriguait non ? Il n'avait pas à s'en moquer !
- Ha. Ha. Vraiment très drôle...
Elle se recula enfin, redevenant maître d'elle même, libérée de l'emprise de son regard hypnotisant, et de sa peur un peu. Il fit de même, et se remit à fumer. Et puis tout à coup, alors que son regard venait de s'évader vers le ciel l'espace d'un instant, une nouvelle lueur y apparut. Elle se serait presque de nouveau jetée sur lui si cette petite étincelle n'était pas si proche de la folie. Et si ce qu'il lui dit ne l'avait pas tant intriguée aussi... C'est qu'elle était bien décidée à cerner le personnage ! Sans y perdre trop de plumes tant qu'à faire... Il la releva sans qu'elle ne comprenne trop ce qui se passait, puis reprenant ses esprits, elle se laissa simplement faire lorsqu'il la retourna. Ils étaient proches, très proches, et cette proximité n'en fut que renforcée lorsqu'il vint poser sa main sur son ventre. Elle en fut d'abord gênée, puis se dit que c'était le prix à payer pour savoir ce qu'il avait dans la tête. Et puis ce n'était pas si dérangeant que ça non plus. Du moins jusqu'à ce qu'ils s'avancent vers le fond de la grotte et qu'il lui dise qu'il pourrait bien... Ses muscles se raidirent et elle se mit à avancer bien moins volontairement. S'il avait pu lui sortir de la tête qu'elle était seule avec un tueur, ou du moins qu'elle pouvait courir un risque en sa présence, lui ne l'avait pas oublié de toute évidence. Il en jouait même...
- Mais vous ne le ferez pas... N'est-ce pas ?
Sa question était réelle, et son absence de réponse n'en fut que plus effrayante. Elle déglutit difficilement, se laissant entraînant vers le fond de la grotte. Et s'il avait raison ? Si elle n'était qu'une sotte qui plongeait la tête la première dans la gueule du loup sans même chercher à se défendre ? Elle avait souvent imaginé être agressée. Elle se voyait alors courageuse, mordant son agresseur ou tapant ses tibias ! Elle s'imaginait fuyant si rapidement, l'adrénaline décuplant ses facultés, qu'il ne pourrait rien faire contre elle car il ne la rattraperait même pas ! Mais voilà qu'elle était seule avec quelqu'un qui pourrait réellement atteindre à ses jours et que faisait-elle ? Elle lui répondait en sachant parfaitement que cela pouvait l'énerver, elle le laissait l'approcher sans même chercher à reculer, elle le suivait bien sagement au fond d'une grotte où personne ne mettait jamais les pieds et où il pourrait bien faire ce qu'il voulait d'elle sans que personne ne vienne à son secours...
Sa peur était de retour cette fois, mais ne dura pas. Elle s'évapora même aussi rapidement qu'elle avait resurgi lorsqu'ils arrivèrent là où il voulait sans doute la conduire. Il ne la lâcha pas, mais cela n'avait aucune importance. Son soulagement venait de ce qui se passait devant elle. La fumée qu'il souffla passa près de son visage pour arriver au dessus d'une flaque. Les volutes de fumée prirent alors des teintes tout à fait surprenantes. Elle sentit sa main remonter jusqu'à son menton, ne retint même plus ses frissons. Elle se laissa faire bien sagement, totalement hébétée face au spectacle qui s'offrait à elle. Les murs et plafonds de la grotte étaient d'une beauté rare, comme elle n'en avait jamais vu lui semblait-il. Il la lâcha enfin, mais plutôt que d'en profiter pour s'enfuir comme elle l'avait imaginé plus tôt, elle le suivit simplement et s'assit à ses côtés, sans quitter les reflets des yeux.
- C'est magnifique. Elle tourna enfin la tête vers lui. Il regardait le plafond, tranquillement. Si c'est à cela que ressemble les abîmes, je comprends que vous les ayez choisi... C'est tellement plus beau que... tout le reste. Et je ne puis croire plus longtemps que vous êtes réellement dangereux. Vous cherchez simplement hum... autre chose. Quelque chose qui vaille la peine de rester Ici... N'est-ce pas ?
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Sujet: Re: J'ai peur du jour où je n'aurai plus peur ~Timothy Dennaker
J'ai peur du jour où je n'aurai plus peur ~Timothy Dennaker