Son séjour à Meryton n’avait duré que quelques semaines mais il avait été suffisant pour que Caiterina cerne bien les habitants du manoir Lefroy. Il y avait Catherine Lefroy, la femme froide et hautaine, tellement obsédée par sa réputation et celle de son nom qu’elle était prête à tout. Le Lord Lefroy, un bel homme consciencieux et agréable mais un peu simplet. La fille Lefroy, renfermée sur elle-même et silencieuse, quasiment invisible et sans intérêt. Et il y avait le Lord Vaughn. Charles parlait de lui comme d’un ami très proche, ce qui faisait sourire intérieurement Caiterina. A chaque fois qu’ils s’étaient retrouvés tous les trois ensemble à Meryton, elle avait eu la nette impression que Cael se moquait de lui. Et bien sûr Charles, comme à son habitude, n’y voyait que du feu.
Après avoir quitté Meryton, ils s’étaient légèrement perdus de vue, bien que leurs appartements au Royal Crescent soient proches l’un de l’autre. Il y avait tant de choses à faire et de nouvelles relations à tisser ! L’exode avait amené beaucoup de monde à Bath, déjà bien peuplée, et pas seulement des Merytoniens. Chaque jour apportait à Caiterina une nouvelle connaissance et elle pouvait ainsi aisément éviter de croiser toujours les mêmes personnes, ce qui finissait souvent par la lasser. Ce n’était pas comme à Meryton qui était si petit que l’on avait rapidement fait le tour de tout ce qui était intéressant à voir, de tous ceux qui étaient intéressants à rencontrer. Et puis, il y avait autre chose qui expliquait la prise de distance entre le Lord Vaughn et les Ferrars. Emily vivait à présent avec eux et Caiterina avait remarqué qu’elle grimaçait toujours en entendant le nom de Vaughn. Probablement parce qu’il était méprisant et odieux avec la gente féminine en général et avait une abominable réputation. Elle n’avait pas cherché à en savoir plus et s’était donc contentée de ne plus le convier chez eux, ne le croisant plus qu’en de rares occasions.
Mais aujourd’hui, elle n’avait rien prévu de spécial à faire, Charles et Emy étaient sortis et elle s’ennuyait. Ce n’était pas dans ses habitudes et lorsque cela arrivait, elle utilisait toujours le même remède : la chasse à l’homme. Cela faisait quelques semaines déjà qu’elle n’avait plus eu aucune activité extraconjugale. Cependant, elle avait cette fois-ci envie d’autre chose que ce que ces amants lui offraient d’ordinaire. Casser la routine en quelque sorte. Elle ne connaissait pas beaucoup d’hommes capables de satisfaire ce désir. Et parmi eux, le Lord Vaughn était de loin le premier sur sa liste. Elle décida donc de réaliser ce qu’elle aurait dû faire il y a déjà longtemps à Meryton, à l’époque où ils vivaient dans le même manoir. Et que Charles et Cael soient des cousins éloignés, et de surcroît de bons amis, ne dérangeait aucunement Caiterina.
Elle se prépara avec un soin tout particulier et choisit une de ses robes les plus provocantes, en espérant qu’il serait seul chez lui à ce moment-là. Elle quitta ensuite l’appartement Ferrars pour rejoindre celui du Lord. Un majordome la fit entrer et la conduisit dans le salon pour la faire patienter, le temps qu’il aille annoncer à son employeur que « Lady Ferrars » était venue lui rendre visite. Elle s’installa dans un fauteuil, croisa les jambes et attendit, dans une position qui la mettait bien en valeur.
Spoiler:
Bon, c'est pas très passionnant pour l'instant mais l'action va venir plus tard
Un coup à droite puis un autre à gauche. Cependant Cael esquiva furtivement. La sueur était incrustée sur son buste dénudé. Vêtu d'un simple pantalon, il s'entraînait dans sa salle de boxe avec un domestique qu'il avait choisi il y a des mois de cela. Depuis qu'il était à Bath, il avait repris la boxe que son père lui avait enseigné il y a de cela bien longtemps. Peut-être que le souvenir du paternel l'avait trop chagriné et qu'il avait envie de renouer en quelque sorte avec lui ? En faisant des activités qu'il pratiquait avec lui ? Sûrement. Depuis que Cael avait appris sa mort, rien n'allait plus dans sa tête. Déjà qu'il était assez instable, là, en devenant orphelin, il était de plus en plus irrécupérable. Cependant lorsqu'il était dans son appartement, dans sa demeure, il réussissait tout de même à être à peu près lui-même. Quoi que les femmes de chambre gardaient parfois le souvenir de bleu marqué sur leur visage ou bien tout simplement sur leur corps d'un soir où il avait trop fait la fête en dehors de sa bâtisse. Cette manie d'être violent avec la gente féminine était toujours de rigueur et pourtant il n'aimait pas ce qu'il était devenu et ça, ce n'était pas nouveau. Cael avait toujours une image mauvaise de lui alors que devant les autres, il faisait croire le contraire.
Le jeune domestique vint essayer de lui donner un coup contre son flanc mais Cael, d'un geste de défense, arrêta en plein dans sa lancé et contre attaqua avec l'autre main. La frappe fut si violente dans le ventre du jeune homme qu'il tomba, genoux à terre et Cael, sans aucune pitié, vint lui porter le coup de grâce. Un coup de genoux en plein sur le visage et c'était fini. Le sang lui avait giclé du nez et il restait à terre tandis que le Lord, lui, restait debout. Imposant, haletant par cet entraînement qu'ils venaient d'entreprendre et surtout vainqueur. Son poitrail se relevait lentement car il essayait de reprendre le souffle et Cael releva sa tête vers la porte qui vint s'ouvrir. Son majordome entra. « Monsieur, Mrs. Ferras vient vous rendre visite. Elle vous attend dans le salon. » Un nom qui lui parlait énormément. Cependant Cael ne pouvait s'empêcher de faire apparaître une expression assez intriguée. Cela faisait longtemps qu'ils ne s'étaient pas vus. D'ailleurs depuis qu'il était à Bath il n'avait plus eu l'occasion de la recroiser. En même temps, c'était normal, Emy habitait avec elle dorénavant. Rien que de penser à Emy, un autre poids dans le coeur lui faisait souffrir le martyr. Il avait arrêté de lui courir après, cependant, ce n'était pas l'envie qui lui manquait. au contraire, il avait encore envie de la reprendre rien que pour lui. Emy... C'était Emy.
Un instant d'hésitation et il répondit à son majordome, lui disant qu'il descendait. Il congédia le jeune domestique toujours à terre, sonné et il vint prendre une serviette pour s'essuyer quelque peu sa tête et son torse. Cependant, il allait descendre ainsi. De toute façon, il n'avait pas prévu de sortir aujourd'hui. Il voulait juste s'entraîner toute l'après-midi. Déverser sa rage silencieuse contre le jeune homme qui semblait voir des étoiles tourner autours de sa tête. Cael sortit de la salle et descendit les escaliers qui menait au salon pour enfin apparaître devant la jeune femme, tout en essuyant encore la sueur qui était sur sa peau. Le majordome apporta de quoi s'abreuver et les posa sur la table avant de disparaître en fermant la grande porte qui séparait le salon de l'entrée. Cael baissa légèrement la tête, petite révérence. D'ailleurs, Caiterina était peut-être la seule femme avec qui il faisait un effort pour être à peu près poli.
❝ Caiterina, quelle bonne surprise. ❞
Il s'avança vers les boissons et se servit à boire, il en avait bien besoin.
❝ Cela fait bien longtemps qu'on ne s'était vu. Que me vaut cette soudaine visite ? ❞
Reputation Famille: Ferrars Age du personnage: 26 yo Relations :
Sujet: Re: I need a hit, baby give me it & Cael Mer 6 Avr - 1:22
Are you a little sweaty? Are you a little hot?
En attendant la venue du Lord, Caiterina sentit l’excitation se répandre dans ses veines. Cette sensation qu’on éprouve quand on sait qu’on va passer un bon moment est encore plus amplifiée lorsqu’on l’attend depuis un certain temps. Les questions se bousculaient dans sa tête : comment allait-il l’accueillir ? Avait-il gardé une bonne image d’elle ? Était-il d’humeur à s’adonner aux plaisirs de la chair ? Autant d’interrogations auxquelles elle ne pouvait imaginer la réponse. Vaughn était un personnage complexe, mystérieux et secret. Cait avait du mal à bien le cerner. C’était aussi ce qui l’attirait chez lui. Évidemment il y avait cette réputation désastreuse qu’il traînait toujours mais elle sentait qu’il y avait beaucoup plus que ça. Personne ne se mettait dans une situation comme la sienne sans raison. Mais elle avait à peu près autant de chances de découvrir le pourquoi du comment que de tomber amoureuse de Charles.
Caiterina observa attentivement la décoration de la pièce, tout autour d’elle. Elle était à l’image du propriétaire des lieux : brute, sèche, sans fantaisies ni démesure. Bien évidemment, on n’y retrouvait aucun souvenir ou objet à valeur sentimentale. Elle entendit alors des pas se rapprocher dans l’escalier et tourna la tête pour le voir faire son entrée. Il était tel que dans ses souvenirs : imposant, sauvage et extrêmement attirant. Peut-être même encore plus qu’avant. Cait était on ne peut plus ravie de le voir à moitié en tenue. Déjà parce que cette vue n’était pas désagréable et lui donnait un aperçu de ce qu’elle pourrait avoir plus tard, à condition qu’elle parvienne à bien mener sa barque. Mais surtout parce qu’il était certain que Cael ne se serait pas permis cette familiarité avec tout le monde. Elle y voyait là un signe encourageant.
Il semblait un peu surpris de cette visite, et il avait de quoi l’être. Néanmoins, il se comporta avec elle comme il l’avait toujours fait, c'est-à-dire avec un semblant de respect. A sa légère révérence, elle répondit par un petit sourire et un croisement de jambes très suggestif. Hé oui, c’est Caiterina qui a inspiré Sharon Stone dans Basic Instinct. Lorsqu’il lui demanda la raison de sa présence dans son appartement, elle chercha la meilleure manière de lui faire comprendre ses intentions, sans être trop explicite verbalement. Le mouvement de ses jambes parlait déjà de lui-même.
- Comme vous l’avez justement dit, cela fait quelques temps déjà que nous n’avons pas eu l’occasion de nous voir. Alors je venais prendre de vos nouvelles… en tant qu’amie.
Le regardant droit dans les yeux, Caiterina insista lourdement sur le mot « amie ». Elle savait très bien que le Lord Vaughn n’avait pas d’amis. Seulement des ennemis, des serviteurs, des connaissances et des pions qu’il manipule à sa guise. Et puis la dernière chose qu’elle voulait, c’était bien être son amie, elle n’était pas là pour ça. Pour ponctuer sa réponse, elle tourna légèrement la tête sur le côté, haussa brièvement les sourcils et se mordilla très lentement la lèvre inférieure, tout en lui adressant un regard pétillant de malice et de désir.
Reputation Famille: Lefroys Age du personnage: 34 ans Relations :
Sujet: Re: I need a hit, baby give me it & Cael Dim 29 Mai - 4:07
Portant son verre du bout de ses lèvres, Cael ne cessa de fixer la jeune femme et remarqua très vite la raison de sa visite inopinée. Il y avait toujours cette attraction qu'il avait pour elle, certes, comme toutes les belles femmes. Cael avait toujours su apprécier la beauté chez les femmes même s'il les haïssait du plus profond de son âme, cela ne l'empêchait nullement de s'amuser avec elles. Vu la façon dont Mrs. Ferrars se comportait en cet instant, il devinait nettement où elle voulait en venir. Pourtant, dans le passé, elle n'avait jamais réussi à le faire flancher. C'était bien étrange d'ailleurs car Cael pouvait s'amuser avec n'importe quelle femme qu'il voulait mais jamais il n'avait touché Caiterina. Peut-être parce qu'elle était la grande soeur d'Emy... Et qu'au fond, il se contenait de la toucher pour ne pas lui faire du tort ? Oui, sûrement parce que Emy était importante aux yeux de Cael comme l'était Elinor, c'était pour dire. D'ailleurs cela faisait depuis de long mois qu'il n'avait plus cherché à faire du tort à Emy, Cael s'était pour l'instant assagi par rapport à elle. Mais on le connaissait... Un jour ou l'autre il allait de nouveau lui faire du mal juste parce qu'il lui portait une attention particulière. Il reposa de nouveau son verre et commença à enlever les bandages qu'il avait sur les mains, les protections qu'il mettait pour pouvoir faire son sport. Il s'avança alors vers cette dernière toujours assise, l'expression du visage qui reflétait tout son désir qu'elle portait à son égard.
❝ Mais quelle délicate attention vous venez de faire preuve Caiterina, j'en suis flatté. ❞
Il retira alors complètement ses bandages et s'était retrouvé assez près de la jeune femme, la regardant de haut, comme toujours. Bien sûr, avec Caiterina, il faisait le minimum de son devoir de gentleman mais il ne fallait pas non plus qu'elle puisse croire qu'elle aurait un quelconque faveur juste parce qu'il était quelque peu galant lorsqu'elle était présente. Non, elle était comme les autres pour lui, c'était tout juste que Caiterina ne reflétait pas du tout la bienséance qu'il agissait ainsi. D'ailleurs les femmes qui ne collaient pas à l'étiquette de la société connaissaient un peu la tolérance de Cael à leur égard. Au moins, elles reflétaient leur véritable identité. Elles ne mentaient pas sur leur véritables intentions, elles montraient ce qu'elles étaient, leur réelle nature. Il tendit une main vers elle, lui faisant signe de se relever tout contre lui.
❝ Votre cher mari doit être fier d'avoir pour femme, une personne particulièrement bienveillante envers ses amis. ❞
Le visage de Cael accueillait un léger sourire en coin tout en accompagnant sa phrase. Bien sûre, tout ce qu'il venait de sortir fut très ironique vu qu'il s'en fichait royalement de ce que Charles pouvait penser puisqu'il jouait avec lui. Ce cher Ferrars était tellement naïf que cela l'amusait de le manipuler. Pourtant, Cael était franc dans ses mots et dans ses gestes qui pouvaient alors lui mettre la puce à l'oreille mais non, Charles s'entêtait et ne cessait de lui vouer une amitié très sincère pensant bien sûr que cela devait être réciproque.