Reputation Famille: O'Loughlins Age du personnage: 24 ans Relations :
Sujet: CHAPITRE II - INTRIGUE II - Time for a Change Dim 3 Avr - 23:39
CHAPITRE II ; INTRIGUE II
Time for a Change
« Le dernier coup de dix-neuf heures sonnait au clocher de l'Hôtel de Ville de Cardiff, siège du gouvernement du Royaume en Terre Saine, lorsque David F. poussa la lourde porte d'entrée de la grande bâtisse. David, jeune ministre bien pensant, se hâtait dans les couloirs. La sueur perlait sur son front.
Terrible, c'est terrible...
Il atteignit finalement la grande salle des conseils, là où se tenaient chaque soir les réunions du gouvernement. Son entrée trop bruyante coupa les ministres dans leur élan. Ils cessèrent de boire et de fumer, ils coupèrent court à leurs discussions. Toute l'attention fut, comme c'était rarement le cas, retenue par David.
Car de quoi parlait-il ? Qu'est-ce qui l'inquiétait à ce point ?
- My Lords, j'ai reçu une information de la plus haute importance en provenance de Grangetown. Le peuple s'est soulevé il n'y a pas moins de deux heures.
Les ministres grondèrent, le brouhaha empêcha David de continuer... Mais pas pour longtemps. Car pour la première fois, David haussa la voix.
- Nous avons sous-estimé les problèmes du Royaume, My Lords !
Et pour la première fois, David fut entendu. Mais il était trop tard... Bien trop tard pour de beaux discours. »
***
« Il serait bientôt dix-sept heures. Et lorsque le premier coup retentira au clocher de l'église, ils mourront. Ensemble, hommes et femmes. Pendus, punis pour leurs crimes. Punis pour avoir volé, pour avoir défié l'autorité... Punis d'avoir voulu survivre, punis d'avoir eu faim. Lorsque le premier coup retentira au clocher de l'église, la foule réunie autour d'eux, venue les accompagner dans leur dernier instant ; la foule retiendra son souffle. Elle perdra des amis, des frères, des parents, des fils. Elle perdra des collègues, des semblables. La foule est grise. Elle est silencieuse. Elle mourra un peu aussi avec les condamnés. Comme la veille, comme le lendemain... À la différence près qu'elle se fait chaque jour un peu moins nombreuse. Peu à peu éliminée au bout d'une corde elle aussi. Pauvre. Affamée. Oubliée par ses dirigeants. Rabaissée par ses employeurs. Humiliée.
Enragée. Ce n'est pas le tonnerre qui gronde. C'est la colère de chaque âme ici présente. De tous ceux que le Royaume a abandonné dans la misère, la maladie et la famine, sans la moindre considération. Une foule enragée... Car elle constate aujourd'hui que ses maîtres, baignés de luxe et d'orgueil, n'ont plus aucun respect pour elle... Même pas pour les âmes les plus innocentes. Même pas pour cette condamnée, ni pour son ventre arrondi et l'être qui y grandit depuis sept longs mois de lutte acharnée pour survivre. Une condamnée qui n'aurait pas dû l'être. Jamais on avait pendu une future mère ! Qu'on pende plutôt ces ministres arrogants, qui éditaient des lois qu'ils n'appliquaient pas ensuite !
Une même foule, un même ensemble d'êtres, des amis, des parents, des étrangers, tous réunis autour d'une même cause.
Dix-sept heures sonnèrent.
- VENGEANCE ! »
***
« David poursuivait ses explications, soulevant toujours plus l'indignation des ministres. Une révolte au Sud de Cardiff ? Cela en valait-il la peine d'alerter tout le Pays ?
- C'est une rébellion ! La foule a déjà pris possession du Town Hall de Grangetown, et a mis à feu et à sang les demeures de bon nombre de personnes respectables ! Ce n'est pas un problème local, My Lords... Trop longtemps nous avons laissé le peuple seul, et... - Et que suggérez-vous, David ? Que nos soit-disantes inactions ont causé cette rébellion ? Mais nous avons agi ! Nous avons systématiquement sanctionné chaque forme d'irrespect de la Loi !
Alors que suggérez-vous, David ? Et c'est ainsi que cela se passe depuis de nombreux mois. Des ministres, rendus surpuissants par le manque d'autorité d'un Roi malade et décadent, contrôlent le Pays à leur bon vouloir. Leur geste envers le peuple ? Le "sanctionner"... Alors, David ?... Vas-tu toi aussi courber l'échine face à ces inconscients ?
- Je pense que lorsqu'on affame le peuple, il ne faut pas s'étonner de le voir réagir. »
***
« Il ne fallut pas plus de temps pour que la foule se soulève. Qu'elle réunisse ses dernières forces et que, portée par sa soif de vengeance, enragée par l'injustice de sa situation, elle se rebelle enfin. Et cela se fit dans une profonde violence.
Les vitres des plus belles demeures éclatèrent en morceaux, les portes furent arrachées, on prit possession des lieux. Les cris des Aristocrates - ces mêmes qui les regardaient de haut la veille - ne faisaient qu'encourager les rebelles à continuer. Ils les regardaient avec peur, ils fuyaient devant eux et leur colère, ils imploraient leur pitié.
Mais il n'y avait pas de pitié possible. Pas après tout ce qu'on leur avait fait endurer. Bien sûr, les Aristocrates n'avaient pas provoqué l'épidémie, et ce n'était pas de leur faute si des familles entières avaient été décimées. Mais qu'avaient-ils fait ensuite ? Avaient-ils aidé leurs employés ? Les gens du peuple, les orphelins, les démunis, les faibles ? Non. Ils les avaient laissés crever la gueule ouverte, comme si de rien était. Comme si ce n'était pas un problème. Et ils avaient continué d'exiger d'eux un travail irréprochable, une tenue parfaite, alors que le salaire qu'ils leur donnaient en échange ne leur permettait même pas de vivre correctement. Ils avaient vécu confortablement, à l'abri des problèmes et de la faim, et avaient pu tranquillement panser les éventuelles blessures de leur coeur, eux. Alors qu'ils ne demandent pas qu'on les épargne aujourd'hui. Car ils n'avaient fait preuve d'aucune pitié, lorsqu'il avait s'agit de prendre la vie d'être humains.
Aujourd'hui, l'heure de la vengeance était arrivée. Et ce n'était pas qu'ici, à Grangetown. Bientôt, le mouvement gagnerait Cardiff. Puis l'ensemble du Pays de Galles. Puis il se répandrait dans les autres Bastions de la Terre Saine. Une vraie partie de dominos. Une fois le mouvement lancé, il n'était plus possible de faire marche arrière. »
***
« Dans la salle de réunion, le ton montait toujours un peu plus. Au fil des minutes, David avait su convaincre quelques ministres. Après des mois d'aveuglement, certains ouvraient finalement les yeux sur l'atrocité de la situation du pays... Leur pays. Ce pays dont ils étaient les dirigeants, et pour lequel ils n'avaient rien fait de concret, mis à part le laisser s'enliser dans la pauvreté.
Soudain, un conseiller entra dans la salle, et vint souffler quelques mots à l'oreille de l'un des ministres les plus imminents. Pâlissant à vue d'oeil, il annonça la nouvelle à l'assemblée.
- De nouvelles émeutes ont éclaté à Barry, Penarth, Trowbridge, Gloucester... et Bristol. Le mouvement prend de l'ampleur.
- Quelle solution préconisez-vous ? - ... - Lord ? »
***
« Dans une violence sans pareille, la révolte gagna chaque village et chaque ville. Partout il y avait des pauvres gens qui n'en pouvaient plus et qui ne désiraient qu'une seule chose : le changement. Partout les pauvres s'infiltraient dans les riches demeures, souvent leur lieu de travail, et agressaient les familles qui y vivaient. Ils leur faisaient payer. Payer pour ce qu'ils avaient fait... Ou pour leur absence d'action. Pour tout.
Et peut-être que ce n'était pas toujours juste... Peut-être que parmi ces familles se trouvaient des innocents. Des Aristocrates, certes, mais qui n'avaient jamais voulu les maux du peuple. Qui avaient même, dans certains cas, tenté de les aider dans leur misère. Oui, ce qui se passait aujourd'hui n'avait rien à voir avec la Justice. Ce n'était qu'une vengeance, une vengeance aveugle et violente. Parfois même cruelle.
Are you watching closely ?
Dans un salon autrefois luxueux, maintenant pillé et ravagé, une jeune fille tremble de terreur. Face à elle, ses parents et ses frères sont aux mains des rebelles. Parmi eux, elle reconnait même leurs jardiniers. Mais seule la haine animent leurs traits à présent. C'est une femme aux vêtements déchirés qui la tient en place pour l'empêcher de fuir, comme le lui hurle son père. Les yeux de la fille s'écarquillent et elle étouffe un cri lorsque l'on frappe violemment son père pour le faire taire.
Pourquoi ? Pourquoi sont-ils si violents ? Elle comprend leur détresse... Mais sa famille est innocente ! Alors pourquoi leur font-ils du mal ?!
- Arrêtez ! Pourquoi faîtes-vous ça ? - Je ne mange plus depuis des jours... J'ai froid... On m'a pris mon mari et mes deux fils, lui souffle froidement la femme dans son dos. Elle glisse ses mains autour de son cou. Pendus.
La jeune Aristocrate déglutit de peur, et commence à pleurer. Sa mère aussi. Ses frères tentent de se débattre, mais leurs agresseurs sont trop nombreux. Aujourd'hui, on inverse les rôles. Le peuple jouera les bourreaux.
- Tu regardes attentivement ? lui fait la femme qui la tient toujours. Voilà ce que ça fait de voir sa famille mourir.
Le sang coula. »
***
« - Lord ? - Que... Que la police se prépare à contenir les émeutes. Qu'on utilise l'armée s'il le faut. - Établissons un couvre-feu général à 21 heures... - ... Plus de rassemblements autorisés, y compris à l'église. - Qu'on ferme les portes des Town Hall de chaque ville. - Et qu'on avertisse les familles. Qu'ils protègent leurs filles et leurs femmes. - Que chaque rebelle soit arrêté et enfermé. - Pendu sans jugement !
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Sujet: Re: CHAPITRE II - INTRIGUE II - Time for a Change Lun 9 Mai - 20:31
And then came the darkness
Des villes détruites par les flammes. Des vies supprimées. Un pays en sang. Un murmure chaotique se répand de cité en cité, gagnant chaque repère, chaque famille. Une déchirure. Impossible d'être en sécurité, aucun lieu n'est sûr. Le peuple se soulève... Et le gouvernement réagit. Qui gagnera la Guerre ?
L'écho d'une marche sur la ville vient changer la donne. En mieux, en pire ? Partout, ils rôdent, ils épient, ils scrutent. Il le font pour la Couronne, aux couleurs de l'armée du Royaume. Mais n'est-elle pas censée être le gardien du peuple ? Que faire lorsqu'elle devient ses bourreaux ? Que faire lorsque l'une des forces armées les plus puissantes à travers le Continent et le Nouveau Monde se retourne contre une population entière ? Pour l'écraser et la piéger ? La poursuivre et la punir ? L'étouffer et la contrôler ? La Révolte prend-elle fin ? Ou ne fait-elle que commencer ? Quel côté adopter ?
Vous faites partie du peuple ? La Milice est là. La fuite est impossible. Ils vous voient. Ils vous entendent. Vous serez punis pour avoir osé défier les Grands de ce Monde. Votre désir de vengeance est-il assez grand pour continuer la lutte ? Et celui de liberté ?... Quoique vous fassiez, ils vous trouveront. Ne sentez-vous pas ce souffle derrière votre épaule ? Cette présence dans votre modeste chambre, venue vous enlever pendant votre sommeil ? Ne pensez même pas à essayer de prévenir vos chers amis... Ils sont déjà entre leurs mains. Vous serez exterminés, comme toujours, vermine. Un par un s'il le faut. La Milice est prête à tout pour purger ce Pays.
Rassurez-vous, honorables Ladies et Lords, on veille sur vous, pour empêcher vos palais de vous être retirés, vos vies de vous être violemment arrachées... Mais vous vous devrez de coopérer, car dehors le combat fait rage. Si votre vie en dépend, vous serez bien capables de rester cloîtrés chez vous, sans plus aucun serviteur à vos ordres... N'est-ce pas ?
Quoiqu'il en soit, qu'aujourd'hui marque le jour où Bath accueillit la Milice entre ses murs.