Encore un jour de pluie qui s'abattait sur Meryton. Encore une journée ennuyeuse à mourir, à rester enfermé dans cette grande bâtisse, à se languir de l'être qui fait battre son coeur, à attendre que la tempête se calme pour enfin pouvoir lui rendre visite, et revivre ces moments merveilleux qu'elle se repassait en boucle depuis leur dernière rencontre. Eli avait l'impression que ça faisait une éternité, pourtant non, ça ne faisait que quelques jours. Quelques long jours, où les seuls occupations étaient la lecture, la musique, et regarder les cordes de pluie qui tombait sur Meryton à travers la fenêtre. Passionnant.

Heureusement il y avait de la vie dans la maison Leycester. Entre sa cousine Ambre, ses 3 frères, et le nouvel arrivant Edward, il y avait toujours matière à s'occuper, entre chamailleries et discussion animés, même si Elinor avait constamment l'esprit ailleurs. Bien sur personne n'était au courant de ce qui se tramait dans la tête d'Elinor, qui évitait du mieux qu'elle pouvait les questions sur sa rêverie permanente et sur ce sourire idiot qu'elle affichait parfois. On avait pourtant essayé de lui faire sortir les vers du nez, sans grand résultat. Elle se braquait systématiquement, ce qui bien sur alimentait encore plus l'imagination débordante de toute la fratrie Leycester. Sa belle-soeur lui avait alors confié un soir qu'elle avait eu le même air un peu niait lorsqu'elle était tombé sous le charme de son frère ainé. Elinor avait alors rougi comme une pivoine, et avait fait promettre à sa belle-soeur de n'en parler à personne!

Alors qu'Eli était en pleine lecture, d'un livre qu'elle avait déjà trop lu pour qu'elle le trouve intéressant, la Mansion s'agita soudain, dans un vacarme monstre. Edward était rentré! Et il n'état pas rentré seul, il avait une miss dans ses bras qui avait perdu connaissance, ou en tout cas c'est ce qu'elle avait cru comprendre. Kenneth avait d'ailleurs fait une remarque très intelligente. "Est-ce une manie dans la famille de vouloir sauver n'importe quel démuni et de le ramener ici? Pour toute réponse, il n'eut qu'un silence. Mais il n'avait pas tord, c'était comme ça qu'elle avait rencontré Cael. Il s'était fait tiré dessus, et elle l'avait ramené ici pour qu'il se fasse soignée.

Enfin bref, après toute cette folie passé, Eli alla jouer les curieuses auprès d'Edward. Elle était très curieuse, défaut qui la perdra un jour. Elle essaya de se faire discrète, que se soit en frappant, ou en ouvrant la porte de la chambre d'Edward. La demoiselle était endormie paisiblement dans le grand lit de son cousin, ... à ses côtés! Elle fronça les sourcils, mais ne fit aucune remarque. Après tout elle n'était pas très bien placé pour faire des remarques. Ces derniers temps son comportement était loin d'être très conforme à ce qu'il devrait être! Elle se racla la gorge.

- Qui est-ce? Dit-elle à voix basse. Elle ne voulait pas réveiller l'invité.

Elle referma la porte derrière elle, et s'assit sur un fauteuil tout près du feu de la cheminée. La chaleur qui s'en dégageait était apaisante.

Lentement, Crystal reprenait connaissance. La première sensation qui l'envahit fut le froid. Elle était glacée jusqu'aux os. Sans pourtant rouvrir les yeux, elle tenta de dépasser cette sensation, de comprendre où elle était, de raviver ses souvenirs. Edward lui revint en tête. Le fait qu'il ne l'ait pas reconnu surtout. Avait-elle fait un cauchemar dont elle émergeait enfin ? Elle tenta d'identifier l'endroit où elle était. Elle se sentait ballotée, secouée, et transmise de bras en bras. Que se passait-il ? Elle aurait voulu ouvrir les yeux, comprendre ce qui se passait, maintenant qu'elle était pleinement éveillée ! Une voix intérieur lui intima de poursuivre sa comédie alors même que celle de son ami retentit. Il donnait un ordre au domestique à qui il me confiait. Tout était brouillon, flou, les voix résonnaient comme un écho dans son esprit. Que lui était-il arrivé ? Le dernier souvenir qu'elle conservait était l'instant où elle avait roué son torse de coup, puis plus rien... Le trou noir.

Tentant de reprendre le contrôle sur sa respiration qui se saccadait à mesure qu'elle se sentait submergée par le flot d'émotions qui allait de paire avec ses plus récentes pensées, elle décerna le bruit d'une serrure déverrouillée. Peu après, les mains rudes la déposèrent pour être remplacée par d'autres plus fines. Par de rapides gestes fluides, les femmes qui s'occupaient d'elle eurent tôt fait de lui ôter ses vêtements mouillés pour lui en enfiler d'autres plus secs. Elle se sentit tout de suite mieux. Ce sentiment s'amplifia alors qu'on la glissait délicatement sous les couettes. Ce n'est qu'alors qu'elle se sentait réchauffée qu'elle remarqua ses dents qui s'entrechoquaient.

Des bruits de pas s'éloignèrent, une porte se referma doucement, puis plus rien. Elle ouvrit timidement un œil, puis deux. Il n'y avait plus personne dans la chambre. La demoiselle s'enfonça plus confortablement dans les couvertures. Elle aurait voulu analyser la chambre au-delà de sa couche mais de nouveau, la porte s'ouvrit. Son corps se détendit au même moment où ses paupières retombaient. Sa respiration s'allongea, et ses lèvres s'entrouvrirent légèrement pour laisser planer l'illusion qu'elle dormait toujours. Le lit s'enfonça légèrement à son côté. La détestable sensation d'être observée la submergea au même instant. Edward était-il revenu ?

Elle s'apprêtait à mimer son réveil quand la porte s'ouvrit de nouveau. Cette maison était-elle un moulin ?!! Une voix timide, à peine audible brisa le silence paisible de la chambre. Ainsi la personne près d'elle devait effectivement être Edward, et une femme de sa famille venait de rentrer. Il y avait peu de chance pour qu'une domestique pose une telle question... Elle repoussa ainsi ses étirements théâtraux à plus tard pour voir ce qu'il allait répondre. Jouerait-il aussi avec cette femme la mascarade de l'oubli ?

Le manoir des Leycesters avait été calme, et moi j'y avais ramené de la vie, le faisant remuer en toute part que tout le monde est de quoi s'occuper même si cela était peu de temps, tout le monde ne bougeait plus depuis que ce temps était présent. J'avais donc pris ma douche et m'étais posé sur le lit, réfléchissant. Je pensais qu'elle dormait, j'aurais voulu la toucher, regarder son doux visage et la regarder sans me lasser, je voulais me rappeler de ce visage qui connaissait le mien mais dont je ne connaissais plus. Cette malédiction me faisait souffrir, j'étais triste mais mon visage exprimait de la froideur de l'incompréhension, de la tristesse. Je ne savais pas quoi faire pour retrouver la mémoire, tout le monde a Londres savaient la vérité mais n'avaient pas voulu me la dire à moi, pourquoi ? Qu'avais-je fait ? Mon poing se serrait alors que toutes ses pensées se bousculaient dans ma tête, j'aurais voulu crier ma rage, ma frustration contre tout es êtres qui n'avaient en rien voulu mon bien, ma famille d'accueil me détestait tant pour me faire souffrir ! Je ne comprenais pas cette souffrance, si j'avais perdu la mémoire c'était qu'il y avait une raison, un choc mais quoi ?! Dîtes-le moi ! Je voulais tout savoir, je voulais retrouver la mémoire, mémoire que mon cœur et mon corps ne semblait pas avoir perdu eux mais que mon tête ne voulait plus voir ! Je me haïssais, j'amorçais un léger geste et mit ma main sur la joue de Crystal, vérifiant sa température quand j'entendis la porte s'ouvrir, je ne me retournais pas de suite, Crystal semblait avoir plus chaud, un léger réconfort se fit en mon cœur. Mais je ne pouvais y penser, Elinor était là. J'enlevais doucement ma main et me retournait vers elle, je lui fis un doux sourire a peine visible alors qu'elle prenait place sur un fauteuil devant la cheminée, je ne disais mot, je ne voulais pas lui répondre car je ne connaissais pas la réponse, cela me frustrait un peu plus. Je ne voulais rien dire, juste laissais passé le temps, mais je ne pouvais pas. Je m'allongeas de nouveau et puis me leva, ne tenant plus, j'allais vers un armoire, l'ouvrit et cherchait de quoi m'habille,r je n'avais pas honte devant ma cousine, mais l'armoire me cachait. J'appelais une servante qui eu l'honneur de voir mon fessier parfaitement musclé prendre mon peignoir et moi je prenais des bas et une chemise que je ne fermais pas, laissant mon torse à la vue de tous. Je me posais a la cheminée, m'adossant au mur, croisant les bras sur mon torse, accentuant mes pectoraux et je regardais Crystal, puis ma cousine.


" Qui est-ce ? Je n'en sais fichtrement rien .. tu sais très bien que j'ai perdu cette foutu mémoire Elinor .. . Je pensais que toi, tu pouvais me dire qui elle était, mais a priori je me trompais en pensant cela. Est-ce mon corps mouillé qui t'a attiré ici ou cette charmante inconnue que j'ai ramené sous ton toit ? "

Oui, je draguais même ma cousine, tant qu'on avait le droit autant en profiter (a) !

La venue d'Edward de Londres avait été accompagnée d'une lettre, qui, pour résumer, expliquait que celui-ci avait perdu la mémoire suite à un choc psychologique. On l'avait encouragé à prendre l'air à la campagne pour être au calme, et pourquoi pas retrouver petit à petit, et morceau par morceau, chaque souvenir disparu. La lettre ne précisait pas exactement qu'est ce qu'il s'était passé, juste qu'une demoiselle, amie de très longue date, l'avait tellement brisé qu'il en était arrivé à ces extrêmes. Elinor ne savait rien d'autre, mais elle soupçonnait ses parents d'en savoir plus. De son point de vue c'était une idée stupide. Elle pensait que le meilleur moyen de retrouver la mémoire c'était de revenir dans des endroits familiers, qui ferraient rejaillir ce qu'il avait oublier. Autrement dit: rester à Londres. En plus de ça, on n'avait même pas dit à Edward de quoi il retournait. Elle trouvait ça très hypocrite, car au fond, ça reflétait parfaitement l'attitude de quelqu'un qui ne veut pas que ses fameux souvenirs reviennent à la surface. On l'avait prier de se taire.

La miss dormait paisiblement, alors qu'Edward s'affairait. S'il croyait que sa cousine n'avait rien vu de son anatomie, il se trompait, l'armoire le cachait très bien, mais pas la fenêtre qui le reflétait parfaitement. Elle détourna les yeux vers la cheminée, dont le feu crépitait. Elle voulait pas voir ça! Bon d'accord, il était bien foutu, mais c'était la plus dérangeant, parce qu'elle se sentait coupable après, donc autant faire l'autruche! >< XD De toute manière, une fois habillé, celui-ci ne prit même pas la peine de boutonner sa chemise. C'était bien la peine de jouer les filles prudes, si lui il n'y mettait pas du sien! XD

Elinor soupira. Encore et toujours cette foutu amnésie. On aurait pu croire qu'un ou deux trucs lui seraient revenue, mais c'était un bide total, un échec cuisant! Complètement désespérant! Ce n'était pas faute d'essayer pourtant.

- C'est toi qui l'a ramené, tu aurais aussi bien pu la connaitre! Tu ne sais même pas son nom?
Héberger des inconnus était peut-être finalement une caractéristiques des Leycester après tout. Si dévoué et si serviable! On leur donnerai le bon dieu sans confession... enfin pas à toute la famille, toute la fratrie n'est pas du type "enfant de choeur".
Elinor emit un rire. Son cousin n'était pas dénué d'humour. D'accord, il y avait une pointe de provocation là-dedans, mais Eli trouvait ça intéressant. Et elle même avait un sens de la répartie qui aimait bien être mis à l'épreuve de temps en temps, tout comme sa légendaire ironie.

- Hum... sans doute un peu des deux. Ou alors l'un est prétexte à l'autre.


Dit-elle, un sourire malicieux au coin des lèvres, avec un air de défi dans les yeux. Il voulait jouer à ça avec elle? Et bien c'était quand il voulait, monsieur le tombeur de ses dames!

Un instant tout avait été parfait, sa respiration paisible qui l'apaisait, le bruit de la pluie qui frappait les carreaux de la fenêtre et non plus son visage, la main de son ami sur sa joue. Puis cette femme était rentrée. Elle avait senti Edward s'éloignait, se lever même. Était-ce pour se rapprocher de cette fichue intruse ? Il fallait qu'elle en est le cœur net ! Écouter leur conversation n'avait à présent plus d'importance. De toute façon, il lui servirait certainement la même comédie !

Elle bougea lentement la tête dans la direction où elle le pensait être parti d'après le bruit de ses pas, et entrouvrit doucement les yeux. Impossible de dire s'il faisait jour ou nuit dans les nuages à l'extérieur étaient sombres Aucun rayon de soleil ne traversait. Pourtant c'est une bien jolie lune qui s'offrit à elle ! Alors que les portes du placard le masquait à sa cousine, il n'avait surement pas envisageait qu'elle s'éveille maintenant ! Ils avaient dû prendre son mouvement pour un geste durant son sommeil car aucun ne réagit, et la domestique qui rentra un instant ne lui jeta pas un coup d'œil. Crystal en revanche ne put feindre l'indifférence ! Ils avaient beau être très proche, elle ne l'avait jamais vu nu, ni n'aurait cru que cela arriverait un jour. Elle aurait d'ailleurs tenté de l'imaginer que jamais une telle situation n'aurait pu frôler son esprit ! Ses yeux s'écarquillèrent alors que sa bouche formait un "o" surpris. Elle aurait aussi pu commenter son dos musclé mais... Elle ne pouvait détacher son regard de ce sublime postérieur ! Alors qu'il se retourna, une fois à peu près habillé, elle s'efforça de fermer les yeux, ne put en revanche restreindre l'immense sourire qui fendait ses lèvres. Nul rougissement en revanche, Crystal ne rougissait jamais ! Ou peut-être légèrement...

Leur conversation se poursuivit. Elle ne savait si c'était un mauvais tour qu'on lui jouait après avoir remarqué son réveil, ou son assoupissement feint, mais elle n'aimait pas du tout la tournure que prenait les choses ! Elle avait des comptes à régler avec Edward, et leur dispute risquait de reprendre de plus belle à son réveil. Elle en voulait donc d'autant plus à cette femme de lui avoir volé les peut-être derniers instants de tendresse qu'elle pourrait partagé avec lui ! D'autant plus que maintenant, elle entrait dans son jeu et se laisser séduire ainsi, devant elle ! Non mais ! De multiples noms d'oiseaux effleurèrent son esprit alors qu'elle imaginait le visage que pouvait avoir cette peste ! Elle l'espéra recouvert de verrues ou autre horreurs dans ce genre.

De toute évidence, son sourire avait disparu car elle s'efforça de desserrer les dents, puis ses doigts, un par un, dans un intense travail de concentration et de relaxation. Sa respiration n'était plus paisible du tout. Plutôt saccadé... C'était même plutôt un grognement ! Enfin dans son esprit elle grognait... De toute façon, ils auraient sans doute notés la différence de comportement, ainsi jugea-t-elle inutile de poursuivre ceci plus longtemps. Il était temps de se réveiller ! Elle laissa échapper un long gémissement, comme une protestation aux paroles qui venaient la déranger dans son sommeil. A cela elle ajouta un léger froncement de sourcil, un petit plissement de nez, et elle finit par s'arquer légèrement pour s'étirer. Y avait-il cru ? Plus personne ne parlait en tout cas. Tant mieux, elle ne voulait entendre Edward répondre à cela ! Enfin, elle termina le tout en ouvrant doucement des yeux timides, un air légèrement effrayé.

Crystal : Où suis-je ?

Sa voix avait été faible, comme pour appuyer l'expression de ses yeux. C'était parfait ! La beauté de l'inconnue, ne l'était pas du tout en revanche ! Même pas une minuscule verrue ! Pf !

Ma cousine était totalement délicieuse, et je connaissais mes charmes et j'appréhendais les siens car je les savais dévastateur, je ne pouvais y succomber que si je me savais totalement sûr de moi et vu que je l'étais toujours tout allait, mais là avec Crystal j'avais des doutes, j'étais perturbé, mon esprit n'était pas sur ses habitudes et je devais faire avec, je devais savoir ce que je devais faire, je devais changer de discussion tandis que mon regard changeait de direction pour se poser sur celui de ma cousine, s'approchant d'elle alors qu'elle était assise. Elle savait jouer avec le feu et aussi les mots et c'était ce que j'appréciais chez elle, son côté espiègle, joueur, nous étions bel & bien de la même famille malgré que mes parents à moi soient morts et pas les siens. Nous nous ressemblions et je la voyais comme une sœur au fond, mais l'envie de poser mes lèvres sur les siennes ne reflétait pas l'image d'une fraternité auquel je tenais absolument et a laquelle je voulais me tenir. Voilà pourquoi je ne m'arrêtais pas, j'avançais vers elle et m'abaissait a son niveau, posant ma main sur l'endroit du fauteuil ou était sa main ( xd ) et laissant ainsi mon torse nue parsemaient de muscles à sa vue totale et unique. J'approchais mon visage du sien et fit semblant d'aller murmurait à son oreille, je souris et esquiva son oreille pour poser mes lèvres sur les siennes et l'embrassait fougueusement, cherchant la langue de ma cousine et tout et tout ! Mais je n'eus pas le temps de plus en profiter que j'entendis un " Où suis-je " de notre fameuse invité, je retirais ma bouche de ma cousine et prit quelques pas d'écart de ce baiser forcé pour plus de sécurité puis posa mon regard sur la demoiselle, je souris, j'avais un sourire assez gaga, j'étais content de ma bêtise et je ne voulais que continuer alors que Crystal semblait bel & bien réveillée ! Je la regardais tout en gardant un œil sur Elinor au cas ou ma cousine voudra se venger et je savais qu'elle le voudrait, je lui avais donné un merveilleux baiser, elle n'allait pas se plaindre ! Oui j'étais un goujat, malin, mais je profitais de mon charme, tout simplement !! Elle n'avait qu'a rester calme devant mon corps ! Je reportais donc l'attention sur Crystal et le sourire de con que j'avais sur le visage disparu, doucement reprenant des allures sérieuses, tourmentés, ou elle était elle allait le savoir. Moi je voulais juste savoir qui elle était pour moi, je devais maintenant répondre a ces questions et qui sait, elle répondrait aux miennes par la suite.


" Où vous êtes ? Chez les Leycesters, je ne sais pas ou vous habitiez alors je vous ai amené ici .. . - Je la regardais puis ma cousine, et de nouveau elle - Vous allez répondre a mes questions alors ? Je ne sais pas qui vous êtes et je voudrais le savoir. "

Je ne disais mot, maintenant je devais attendre, et surtout faire attention à la revanche de ma cousine, maligne comme elle était, elle me réserverait surement un mauvais coup !

Edward avait toujours, et ça dès son plus jeune age, beaucoup plus à Elinor. Que se soit son caractère, ou même physiquement. Ceci dit c'est pas pour autant qu'elle avait tenté quoi que se soit pour le séduire, ça ne lui avait d'ailleurs jamais vraiment traversé l'esprit. Et puis comme il vivait à Londres, ils se voyaient assez peu, trop peu pour vraiment être proche. Avec cette tempête, ils n'avaient pas vraiment le choix, puisque que tout le monde était coincé 24 heures sur 24.

Alors qu'Eli avait les yeux rivés sur l'inconnu, et complètement perdu dans ses pensées, Edward se rapprocha. Elle leva les yeux et le suivit du regard, jusqu'à ce qu'il arrive juste devant elle, en posant sa main sur l'accoudoir. Enfin plutôt sur sa main. Elle le dévisagea d'un air perplexe, et limite inquiet. Elle n'aimait pas vraiment la tournure que prenait les choses, elle sentait le coup tordu arriver à des kilomètres. Cependant elle ne dit rien. Enfin pas tout de suite. Il se rapprocha encore, mais comme il voulait lui murmurer un truc elle ne broncha pas, après tout peut-être que c'était un secret XD Sauf que monsieur changea brusquement d'avis et de trajectoire, pour aller coller sa bouche contre la sienne.

Eli se braqua alors complètement, et émit un cri de protestation, étouffé par Edward. Elle le repoussait du mieux qu'elle pouvait . Elle se raidit et serra les poings. Elle avait beau essayer de lutter, cette féministe dans l'âme devait bien reconnaitre que dans ce genre de situation, les hommes étaient plus fort que les femmes, ou qu'elle en tout cas. Il faut dire aussi qu'elle était un peu bloqué, entre le fauteuil et Edward, les marges de manœuvres était pas très nombreuses. Elle se contenta de mettre un coup de pied dans ce qui était à sa portée, c'est à dire dans le tibia. Le coup coincida avec le "Ou suis-je" de la belle aux bois dormant, qui venait de se réveiller. C'était pas elle qui avait reçu le baiser, mais Eli. Hum Logique.

Allez savoir si c'est le coup ou le réveil de Crystal qui avait fait arrêter Edward, mais en tout cas il l'avais laissé tranquille. Il affichait un air idiot et fière. On aurait dit un coq dans sa basse-cour, qui trône sur son tas de fumier. Il croyait peut-être qu'Eli avait apprécié, et bien il avait tord! De tout les baisers qu'elle avait reçu (d'accord, ils étaient peu nombreux, mais quand même) c'était le pire! Elle avait détesté ça! Et ce cousin, qu'elle croyait son ami, semblait être très content de lui en plus, à en juger par cet air prétentieux! Elle croisa les bras, et fixa le feu d'un regard noir. Elle ruminait sa colère contre Edward. Il fallait bien se comporter devant des invités, Eli le savait, pourtant la seule chose qu'Eli avait en tête, c'était de mettre une bonne gifle à Edward, de celles dont on se souvient tout sa vie.

- Excusez mon cousin, la politesse lui fait cruellement défaut. Vous êtes arrivés ici inconsciente, les domestiques ont pris soin de vous.
Vous êtes la bienvenue ici jusqu'à votre rétablissement. Si vois avez besoin de quoi que se soit, n'hésitez pas... Elle jeta un regard mauvais à son cousin. Pour le reste, adressez-vous à ce goujat.

Le choc fut vif, et sans appel. Devant ses yeux se déroulait une scène si irréelle qu'elle n'y crut pas tout de suite. Pourtant elle dut se rendre à l'évidence. Alors sa mâchoire tomba et une nouvelle fois, ses yeux s'agrandirent sous la surprise. Celle-ci fut pourtant bien moins agréable. D'un geste vif, Edward venait de s'éloigner de la femme qu'il... Qu'il.... L'embrassait-il réellement à pleine bouche ? Elle ne respectait pas ces règles qu'elle jugeait stupides mais qui régissaient pourtant leur société... Elle savait d'ailleurs son ami du même avis. Mais elle avait au moins la décence de ne jamais s'afficher en public où dans un lieu où elle risquait d'être surprise !

Son corps refusait de réagir. Edward lui parlait, d'un même coup lui revint le moment où il avait évoqué un problème de mémoire. Sa mâchoire sembla carrément se décrocher. Dans quel sorte de monde avait-elle atterri ? Lui aurait-on fait consommer de l'opium à son insu ? Sa tête se tourna légèrement vers l'inconnue, qui lui sembla bien plus aimable que son... Cousin apparemment. Elle devait bien lui reconnaître quelque chose, elle avait eu l'air de détester ce baiser autant qu'elle avait haï y assister. Elle savait son ami coureur, mais le voir ainsi de ses propres yeux, alors qu'il y avait tout juste quelques mois, il lui avait avoué son amour... Crystal n'avait jamais été bien sensible, pourtant cette fois ce fut trop.

Les larmes envahirent ses yeux. D'un geste vif, elle porta la main à sa bouche alors qu'un cri de stupeur s'échappait enfin de cette gorge si nouée. Elle aurait pu rester là, attendre que ça passe, et répondre sagement à leurs questions. Pourtant elle ne put s'y résoudre. Lorsqu'une larme finit par jaillirent de ses yeux elle se précipita hors du lit. Peu lui importait que la tenue qu'on lui est enfilé ne soit qu'une fine robe de toile blanche et que le froid hors des draps soit de ce fait si mordant. Elle se moquait bien de la pierre froide sous ses pieds nus qui encourageait ses frissons. Elle ne sentait que la brulure de son cœur meurtrit, le feu que déclenchait chaque larme sur ses joues.

Elle ouvrit la porte à la volée, et s'enfuit. Quelques domestiques surpris se plaquèrent au mur en retenant de justesse leurs cris de protestation. Elle ne connaissait pas ce manoir, moins encore ses habitants. Pas même Edward, apparemment... Elle courut aussi vite que ses jambes le lui permirent. Sa maladresse n'aidant pas, elle trébucha à de nombreuses reprises, le sol glissant sous ses pieds. Ce n'est que lorsqu'elle s'écroula sur une des marches d'un petit escalier qu'elle s'arrêta. Son corps était meurtri par ses nombreuses chute, et elle détesta plus encore être si maladroite en cet instant ! Pourtant elle ne songea qu'à son cœur si douloureux. Ce cœur qui n'avait pas supporté que la seule personne qu'elle avait jamais cru réellement sincère avec elle, est osé ainsi se moquer d'elle. Perte de mémoire ou pas, elle avait fait parti de sa vie, une part assez important avait-elle osé imaginer. Et il avait été capable de tout effacer... C'était un coup de poignard en plein ventre, une dague en plein cœur...

C’est en perdant une chose, que l’on voit l’importance qu’elle avait dans sa vie. Le vide qu’elle laisse derrière elle en disparaissant, ce vide totale, comme si elle n’existait plus, juste un vieux tas de souvenirs malodorants, puant la nostalgie d’un passé qui ne reviendrait plus, qui était déjà trop lointain. Le passé était le passé, et en disparaissant, elle m’avait fait oublié ce passé, a grands coups d’alcool aussi, le scotch n’avait jamais été mon fort, mais cette nuit de détresse, cette nuit ou elle m’avait abandonné, tourné le dos, ou j’avais perdu la seule qui me comprenait d’un regard, celle qui me connaissait sur le bout de ces doigts, celle pour qui mon cœur battait, pour qui un sourire ornait mon visage lorsque ça n’allait pas. Tout ça était terminé, tout cela faisait parti du passé, elle aussi, et je n’y pouvais rien n’y faire. Ce soir-là, j’avais tout perdu, je m’étais laissé allé au désespoir, jusqu’à ce que j’avais souhaité au plus fort : l’oubli. Mais je ne pensais pas que ce souhait se réaliserait, je ne pensais pas que mes mots auraient pu être écoutés et réalisés si rapidement. Ce n’était pas des prières que j’avais souhaités ce soir-là, c’était un supplice que j’avais offert à tous qui me voyait, je haïssais l’amour, depuis ce soir-là, mais au petit matin, je semblais avoir guéri, elle n’était plus, mais j’étais mal en point. On m’avait cherché dans tout Londres, mais finalement j’avais su retrouver mon chemin, par la suite l’on me bombardait de questions, mais je n’avais demandé qu’une douche et qu’un bon lit pour moi. Après ma douche et ma sieste, reposait mon corps et mon esprit, j’acceptais de recevoir les domestiques et ma famille d’accueil, tous me questionnaient sur mon état et ma folie de la nuit dernière, mais je ne sus leur donné de réponse. Ils n’essayèrent pas de me raviver la mémoire, me rappelant juste qu’une de mes proches amies m’avait laissé, m’avait abandonné et qu’elle avait disparu de la ville. Depuis, on ne me disait plus rien, et j’avais finalement décidé de venir ici, de changer d’air, sur ordre du médecin, pour qui sait, retrouver la mémoire, mais tout cela, je n’en savais rien, tout était caché dans tête et ne voulait pas revenir. Le retour à la normale ne se faisait cependant pas alors que cela faisait 1 mois que j’étais chez mes cousins. Rien ne se produisait car il n’y avait rien à faire, mais tout simplement tout à refaire. Mais a priori, les choses ne se feraient pas de la manière la plus douce, car il semblait que celle qui m’avait abandonné, m’avait retrouvé.

Je sortais doucement de mes pensées lorsque j’entendis la porte claquée. Elle était partie, tout simplement partie suite au baiser que j’avais donné à Elinor, d’ailleurs on ne pouvait pas vraiment appeler ça ainsi. Je restais bloqué, tétanisé, une haine que je n’avais jamais ressenti m’arrachait le cœur, me brûlait le sang, je bouillonnais de colère, le fruit de mon propre courroux, de ma propre jalousie, de mon propre amour me pourrissait encore aujourd’hui sans que je ne sache comment, et pourquoi. Des sentiments que je ne pouvais comprendre car je ne la connaissais pas, mais a voir ces réactions elle semblait vraiment attachée à moi. Que devais-je faire ? Je lançais un regard à ma cousine, peut-être elle savait ce que je devais faire, peut-être pouvait-elle m’aidait a comprendre tout cela ? Maintenant que je savais que j’avais perdu la mémoire et que cette Crystal savait peut-être pouvait-elle me dire qui elle était pour que je ne puisse plus la blesser comme je le faisais. Je m’étonnais de ne pas avoir bougé encore un pied, de n’avoir rien fait pour la rattraper alors que j’entendais des cris au-dehors, elle avait besoin de moi, qui que ce soit, je me devais de l’aider, je ne pouvais pas rester devant de marbre devant sa souffrance dont j’étais la source semblait-il, je ne voulais pas avoir une piètre image de moi. Doucement mais sûrement mes pieds voulurent bouger, puis la cadence s’accéléra alors que j’entendais des bruits sourds, comme des bruits de chute, j’accélérais le pas et suivait les personnes qui semblait outrées & intriguées et ils n’avaient rien fait pour arrêter cela. Je la cherchais des yeux, suivant encore et toujours le chemin de personnes qui la reliaient à moi. Puis je l’a vis, étendue sur le sol, après de multiples chutes semblait-il. Je m’en voulais et me jeta ses pieds, la prenant dans mes bras et la serrant aussi fort que je le pouvais sans pour autant lui faire de mal, je m’en voulais, et je m’en voulais de ce geste qui me déchirait le cœur de deux façons différentes, l’une parce qu’il voulait la voir souffrir, et de l’autre car je ne pourrais jamais avoir plus même si je le voulais et même si mes souvenirs étaient présents. Je n’avais aucune avenir semblait-il avec elle, qui que ce soit, mes sentiments étaient tellement contradictoires que j’en avais mal a la tête alors que je resserrais l’étreinte une nouvelle fois, je prenais son visage entre mes mains et doucement, passa mes doigts sous ses yeux, lui séchant ces pleurs, je ne voulais plus voir de la tristesse en ce visage, je voulais y voir un sourire. Elle me tentait, son visage me rendait encore plus fou en même temps, y voir cette tristesse, au toucher elle semblait de nouveau froide et la seule envie de la réchauffer me venait, mais je ne pouvais alors, que je stoppais mes lèvres qui voulait ravir cette nouvelle envie qui s’immisçait en moi. Je regardais les domestiques parla suite, intrigués par tant de retenue de ma part.


« Qu’on aille me faire une tisane, préparez un bain pour notre hôte ! »

Alors que je la prenais dans mes bras, je la portais à moi, tel une mariée mais elle n’en était point cela, je cherchais la première porte que je visse et y pénétrer, l’y déposant par la suite, et hésitant je demandais, essayant de ne pas croiser son regard.


« Pardonnez-moi de vous faire tant de souffrance Crystal, mais je ne vous connais pas, ou peut-être plus.. dîtes moi qui vous êtes, vous qui semblez me connaître, si c’est vous celle que j’ai perdu dans ma tête faites moi le savoir, j’ai besoin de la solution pour faire cessez vos malheurs, car j’en souffre d’autant voir plus si vous ne retrouvez pas le sourire.. »

Mon regard se posait dans le sien après cette déclaration dirions-nous, j’attendais sa réponse avec une anxiété nouvelle, une excitation nouvelle mais aussi une peur que je ressentais au loin, me rappelant des souvenirs que je n’avais pas, que je n’avais plus.

Alors qu'elle s'était cru enfin seule, sans avoir à se ridiculiser une fois de plus en se laissant aller à son chagrin en public, elle sentit des bras l'enlacer fermement. A travers ses yeux embrumaient par ses larmes, Crystal distingua Edward, l'air totalement déboussolé, qui essayait de la calmer. Il ordonna quelque chose aux domestiques, qui s'empressèrent de partir s'exécuter. C'était surement eux qui avaient trahis le lieu de sa fuite. Encore qu'elle n'avait pas été bien discrète et qu'il n'avait sans doute pas été difficile de la poursuivre. Elle aurait tout de même préféré qu'il s'abstienne... Ou du moins elle tenta de s'en convaincre, car lorsqu'il la porta dans ses bras, la serrant plus étroitement encore, elle fut heureuse qu'il fut là.

Si haute soit sa traîtrise, aussi irrespectueux envers elle jugeait-elle son geste, elle était heureuse qu'il soit tout de même là, à sécher ses larmes. Il avait parlé d'amnésie. Voilà qui expliquait bien des choses, bien que pour elle, tout cela conservait un goût d'irréel. Edward, son Edward, son plus cher, tendre et fidèle ami, l'avait oublié. Il l'avait totalement rayé de sa mémoire pour ne peut-être plus jamais s'en souvenir un jour. C'était des années et des années de douces pensées que son subconscient avait préféré effacer.

Pourtant il se disait triste, et il en avait l'air. C'était comme si à présent, c'était lui qui subissait des coups de poignards en plein cœur à chacune de ses larmes. Leurs regards se croisèrent, et ils restèrent ainsi, à se fixer un instant, avant qu'il lui adresse enfin la parole. Il confirmait là ce qu'elle avait entendu, ce qu'elle avait cru comprendre. Il l'avait bel et bien oublié, et souffrait. Mais sa douleur était-elle du fait qu'il ne sache qui elle était où du fait qu'elle souffre par sa faute sans même qu'il ne sache pourquoi ? Dans tous les cas il souffrait en partie par sa faute, en partie par la faute de sa mémoire. Elle sortit un mouchoir élégamment caché dans son décolleté (xD) et tapota délicatement joues et yeux. Les larmes étaient taries mais ses yeux rougis reflétaient toujours la tristesse qu'elle avait pu ressentir à la vision de ce baiser.

- Miss Crystal Radcliffe, monsieur Klein. Je pense en effet être celle dont votre mémoire a jugé bon de se passer. En revanche je vous en prie, ne vous préoccupez pas de mon malheur, me voilà déjà bien embarrassée de vous avoir offert le si horrible spectacle de mon chagrin, je ne le serais que plus à vous en savoir touché. Je ne veux de la pitié des gens pas plus que je ne désire à présent la votre.

Cela lui déchirait le cœur de l'appeler de nouveau par son nom de famille, et plus encore de le vouvoyer, mais elle avait vu comme tant de familiarité avec une à présent inconnue le dérangeait, alors il devait en être ainsi. Se relevant prestement, elle ajouta donc:

- Je vous remercie de votre générosité, mais je ne puis en abuser plus longtemps. Pourriez-vous me préparer une voiture je vous prie ? A moins que ce ne soit possible en raison de la tempête, dans ce cas je rentrerais à pieds.

Son regard avait repris sa froideur et son air se fit hautain. Une seconde de plus à afficher tant de faiblesse et elle souhaiterait mourir sur le champ. Elle n'était pas une pauvre idiote éperdue d'amour, alors elle devait le prouver. Et adieu à cette amitié, elle fut bien belle, lorsqu'elle fut.