Remember Austen, RPG du XIXe
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Que de gens n'iraient pas à l'église...

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MessageSujet: Que de gens n'iraient pas à l'église... Que de gens n'iraient pas à l'église... EmptySam 11 Sep - 16:36

... Si Dieu seul les y voyait. [Jules Petit-Senn]

    « Ne tourne jamais le dos et l’esprit à notre Seigneur ». La phrase type de sa mère. Comment ne pas s’en souvenir après l’avoir entendu chaque soir ? Bien sûr, il était loin d’être aussi assidu qu’elle, mais il se devait de respecter certains traits de son éducation. Sa mère se rapportait tant à Lui qu’il ne pouvait faire comme s’Il n’existait pas. Mais il se serait bien passé de certaines de ses recommandations. Malheureusement, elle lui avait également rappelé qu’à Meryton, on jugeait qui était digne de valeur par rapport à leur présence au sermon. Et celui de la ville était, d’après les dires, vraiment bien. Il n’y avait encore jamais assisté depuis son retour. Il avait été bien trop occupé, et surtout bien trop inintéressé par l’histoire. Mais aujourd’hui, il se fit un point d’honneur à y aller, et avec de la bonne volonté en plus. Il mit son habit le plus « propre sur lui », c’est-à-dire ni trop débraillé, ni trop tape-à-l’œil et se dirigea vers l’église de bon matin. La rosée de la matinée lui rafraichissait les pieds à travers ses bottes, mais il n’y fit pas attention et fit toute la route à pied.

    En approchant de la très jolie église, il fallait le dire, il eut un petit pincement au cœur. Cela faisait tant de temps qu’il n’y avait pas mis les pieds. Et, en mers, rares sont les églises. Il n’avait donc pas réellement l’habitude de rester assis sur un banc peu confortable à écouter un sermon sans doute ennuyeux. La foi était bien le seul domaine qui ne le rendait pas très curieux. De plus, il avait découvert tant de religions et de rites qu’il se lassait de la sienne. Il se souvenait de messes passées à chanter, danser, d’autres à réellement discuter avec le prêtre, d’autres encore où personne ne parlait. Il se souvenait même de certaines où il fallait faire des offrandes, de nourriture ou de richesses. Après cela, difficile d’écouter un sermon sur un même ton monotone pendant une heure. Il se sentit bien mal de penser cela et repoussa ses pensées blasphématoires. Si sa mère l’entendait, il en prendrait pour son grade. Elle ne le forçait à rien, mais n’aimait quand même pas qu’il parle ainsi. Elle était persuadée qu’il lui arriverait malheur.

    En poussant la lourde porte, il fit un bruit presque outrageant. Mais bon, tout le monde devait bien la passer, cette grosse porte, non ? Il s’assit non pas sur le dernier rang, pour ne pas paraître impoli, mais ne s’avanca pas trop tout de même. Il avança donc au milieu de l’allée, ne faisant fi des quelques regards qui se tournaient vers lui. Les gens le reconnaissaient-ils ? Certainement pas. Peut-être était-ce pour ça que certains les regardaient. Et puis, rares étaient ceux qui avaient osé se retourner sous le regard inquisiteur du pasteur qui attendait le début de sa cérémonie. Edme trouva donc une rangée de libre, plus ou moins au milieu de la salle, dans laquelle il prit place. Un vieile homme s’assit un peu plus loin sur sa gauche, mais personne d’autre ne prit la peine de se placer près de lui. Il leva la tête vers l’homme officiant, faisait mine comme tout le monde de boire ses paroles. Il aperçut bien évidemment plus d’une personne qui avaient trouvé une autre occupation. Deux gamines dans le fond ricanaient, et un couple plus à l’avant se lançaient des regards qui voulaient sans doute en dire long. Ricanant dans son coin, il baissa la tête, dos droit, comme s’il se recueillait, mais laissa ses pensées vagabonder là où sa somnolence les emportaient.

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Elizabeth Forbes
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MessageSujet: Re: Que de gens n'iraient pas à l'église... Que de gens n'iraient pas à l'église... EmptySam 11 Sep - 22:53

Aller à l’église était chose courante pour Elizabeth, et c’est une chose qu’elle ne manquerait jamais de faire. Dans sa jeunesse, elle y allait accompagnée de ses parents et de sa sœur cadette. Malheureusement avec le décès de sa mère, son père cessa d’y aller, mais pas elle. A Paris, elle était accompagnée de sa jeune sœur Pearl, désormais c’était seule qu’elle y allait. Enfin pas tout à fait. A chaque fois qu’elle entrait dans une église, elle n’était pas seule. Sa mère l’accompagnait toujours que se soit dans ses pensées, ses prières ou tout simplement dans son cœur. Jamais elle ne pourrait l’oublier, son regard, son sourire, sa gentillesse. Elle était plus qu’une mère pour elle, mais aujourd’hui, elle devait faire face à la solitude pesante de Meryton. Oh bien sur, elle avait retrouvé l’une de ses vieilles connaissances. Edward Formwell, mais ce dernier n’était plus réellement l’homme qu’elle avait connu autrefois.

C’est ainsi qu’Elizabeth arriva en face de l’église. En règle générale, elle est toujours vêtue de grandes robes toutes plus élégantes, les une que les autres, mais aller à l’église était autre chose. Pour écouter un sermon, elle avait toujours appris qu’elle devait être sobre. Toutes les frivolités qu’elle pouvait s’offrir à l’extérieur ne devaient jamais passés les portes de l’église. Pour ce genre d’occasion, elle avait opté pour une robe bleue nuit, serrée à la taille, avec une légère petite dentelle blanche pour contraster avec la couleur sombre de sa robe. Beaucoup d’habitants était étonné qu’elle puisse porter une telle robe, mais qu’ils continuent de s’interroger, elle s’en fichait et contre-fichait. Elle entra donc à l’intérieur de l’église et s’avança jusqu’au milieu. Ni devant, ni derrière. AU milieu tout simplement. Elle prit place sur un banc où elle resta quasiment seule. Peu de gens osait l’approchait, trop la craignaient. D’autres avaient peur de ce que l’on pourrait dire sur eux si jamais ils venaient à converser avec elle. Quelle stupide idée ! Elle ne mordait pas tout de même, elle était seulement étrange, bizarre. Après tout, elle faisait parti de la famille des Tiddler ! peu de gens s’étonnait donc de son caractère quelque peu déplacé !

Le sermon n’allait pas tarder à commencer. Quand soudain la porte s’ouvrit. Et bien évidemment, curieuse comme elle est, Elizabeth ne put s’empêcher de se retourner pour voir qui pouvait bien entrer seulement maintenant. Et quelle surprise quand elle le reconnut. EDME ! Mais que faisait-il à Meryton ? Décidément tout le monde s’était donné le mot. Sa sœur cadette, puis le colonel, puis lui ! A croire que toutes les personnes liées à son passé allaient chacune leur tour faire leur apparition à Meryton. Tout d’abord livide, elle se retourna illico presto pour qu’il ne puisse pas la voir. Mais le blanc de son visage laissa rapidement place à une coloration rosée, voire rouge. La colère !!! La moutarde lui montait facilement au nez d’un coup ! Le souvenir de ce dernier était plus qu’amer dans sa bouche. Edme Phitt l’avait lâchement laissé tomber lors de leur dernière rencontre. Aucune explication, aucune lettre pour expliquer son geste. Si jamais il s’approchait d’elle, il allait le regretter ! Elle comptait bien lui rendre la monnaie de sa pièce. Elle lança de nouveau un coup d’œil à Edme et vit que ce dernier allait s’installer non loin d’elle. Au milieu également, mais un rang derrière elle. Ouf ! Si jamais ce dernier venait s’installer à côté d’elle, rien ne l’aurait arrêté ! Elle décida donc de se canaliser sur le sermon du prête, elle aurait tout le temps après, pour régler ses comptes avec lui.

Le sermon débuta, mais Elizabeth n’écoutait à peine, trop perturbée par ce qu’elle venait de voir. Heureusement, elle n’était pas la seule à ne pas écouter réellement, entre les chuchotements de certains, les œillades des autres ou même les bavardages, elle passait inaperçu dans le décor. Inaperçue ? Humm pas réellement. Trop curieuse, elle était dévorée par l’envie de le dévisager, de le regarder !! Avait-il changé ? Etait-il toujours aussi charmant ? Elle se souvenait de leurs soirées, elle avait aimé l’écouter lorsqu’il parlait de ses nombreux voyages, elle avait aimé sentir également son étreinte. Dévorée par la colère mais également l’envie de le regarder, c’est l’envie qui gagna. Elle ne put s’empêcher de tourner la tête et de le regarder. Toujours aussi charmant pensa-t-elle, mais à trop penser, on se fait remarquer. L’avait-il reconnu ? Peut être, mais elle retourna brusquement la tête, rouge, oui mais cette fois-ci rouge de honte, ou de timidité. Peut être les deux qui sait ? L’office se terminait, elle devait saisir l’occasion de passer devant lui, mais en aucun de s’arrêter.

Cinq minutes plus tard, le sermon définitivement fini, elle se leva derechef et s’apprêta à partir le plus vite possible. Mais voilà que la tâche allait se retrouver relativement ardue. Devant elle, une vieille femme aidée de deux jeunes personnes avançait à allure réduite. Elle jeta un regard furtif envers Edme, lui aussi semblait bloquée.

*Et merde !!* pensa-t-elle.

Elle ne pouvait rien faire que de passer à allure réduite devant lui. Cachée son visage ? Trop flagrant, il n’était pas idiot non plus, il verrait de suite que quelque chose n’allait pas. La seule solution l’ignorait. Elle passa donc devant lui, la tête haute, le regard fixe droit devant et marcha jusqu’à la sortie. Encore quelques pas et …
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MessageSujet: Re: Que de gens n'iraient pas à l'église... Que de gens n'iraient pas à l'église... EmptyDim 12 Sep - 16:44

    Edme n’avait strictement rien remarqué. Il s’était assis à une place presque au hasard, sans faire trop attention aux personnes alentour. S’il avait su, il se serait sûrement précipité vers la chevelure blonde qu’il avait vu devant lui sans s’attarder plus. Durant le sermon, il reste tête baissée, faisant mine de se concentrer, alors qu’il était perdu dans ses pensées. Au début. Il plongea vite dans un demi-sommeil, entre la petite somnolence et l’engourdissement. Mais il est souvent possible de sentir des regards sur soi. Vous savez, cette sensation très désagréable tout d’un coup d’être observé, scruté, sans pouvoir expliquer comment cela se fait. Plongé dans sa léthargie, il en sortit quand il sentit justement des regards appuyés sur lui. Rouvrant les yeux, il redressa doucement la tête, fixant devant lui en reprenant ses esprits, avant de tourner la tête en tous sens. Pourtant, aucune paire d’yeux n’était tournée vers lui. Il avait du rêver.

    Le sermon se finit soudain. La jeune femme sur la rangée le précédant se leva d’un coup. Son visage caché par sa chevelure, il n’en distingua aucun trait. Mais il observa discrètement sa silhouette se déplaçant avec grâce. Tout homme digne de ce nom l’aurait observé, d’ailleurs. Et le tissu blanc qui la ceinturait ne mettait que plus en valeur ses jolies formes. Se levant à son tour, il marcha en restant en arrière, chacun sur sa rangée. Il devait regarder à quoi elle ressemblait. Si le visage était aussi joli que le corps… Cela n’était pas dans ses habitudes d’être enjôleur, mais il n’avait pas encore rencontré de jolie jeune femme au village, et leur compagnie lui manquait. Sans être un tombeur invétéré, il ne pouvait s’empêcher de l’observer. Il n’allait pas forcément l’interpeller, ou lui adresser la parole mais il se laissait aller à un plaisir innocent.

    Arrivée au bout de sa rangée, la jeune femme fut stoppée par une dame âgée qui marchait à allure fortement ralentie, accompagnée de deux jeunes gens. Elle attendit avec retenue, avant de se tourner très rapidement vers lui. Edme eut un véritable choc. Il se stoppa net dans son avancée. Elizabeth. Une foule d’images, d’odeurs et de sensations lui revinrent en tête dans un tourbillon incessant. Il eut l’impression de chanceler sous le flot d’informations, mais il resta droit et digne. Que faire ? Que dire ? Il pensa un instant faire demi-tour, se rasseoir, aller dans le sens inverse (vers l’homme d’église, comme s’il voulait s’entretenir avec lui), adresser la parole à la première personne croisée, se cacher ou l’ignorer, mais aucune solution ne lui sembla opportune. Il reprit sa marche tout doucement, retardant de chaque seconde le moment où il devrait la croiser.

    La personne âgée passait désormais devant sa rangée à lui, mais il avait pris soin de ralentir son allure, elle passait donc à plusieurs mètres de lui. Derrière eux, Elizabeth passait devant lui, la tête haute. L’avait-elle vu ? Bien sûr, elle l’avait regardé bien précisément quelques secondes auparavant. C’était donc pour cela qu’elle prenait cette posture fière et qu’il considérait comme méprisante à son égard. Evidemment, elle lui en voulait. Il était parti sans même un mot, un regard ou ne serait-ce qu’une lettre pour expliquer son geste. C’était évident qu’elle n’allait pas se jeter sur lui avec un joli sourire alors qu’il avait agi comme le pire des saligauds. Il eut tout d’un coup l’impression de sentir son odeur, de toucher du bout des doigts la douceur de sa peau. Il avait des souvenirs qui l’avaient vraiment marqué avec elle. Mais que faisait-elle là ? A Meryton ? Le monde était-il si petit ou était-ce fait exprès ? Il se devait déjà de comprendre sa présence, mais également de s’excuser de son comportement. Il n’avait jamais agi aussi bassement avec une femme, lui qui pourtant les respectaient tant. Il avait reçu une éducation modèle vis-à-vis d’elles. Mais cette fois-ci, il n’avait pas été correct. Il marcha à sa suite dans l’allée centrale, restant à peut-être un mètre derrière elle. Il avait l’impression d’être un gosse ayant fait une bêtise. Pourquoi se sentait-il ainsi, lui si sûr en toutes circonstances ?

    Il accéléra la cadence pour se rapprocher d’elle. La porte d’entrée de l’église se rapprochait. Devait-il lui parler avant ? Ou à la sortie, pour éviter les esclandres ? Devait-il ne rien faire et faire comme s’il ne l’avait pas vu ? Non, il devait mettre les choses au clair. Mais cela le gênait de le faire dans l’église… Il tendit la main une fois vers elle, frôlant sa robe du bout des doigts, puis se ravisa. Il se racla la gorge, prêt à parler, avant de se raviser de nouveau. Il prit son courage à deux mains, fit deux grandes enjambées et se plaça à ses côtés. Il la regarda de côté tout d’abord, un quart de seconde, avant de prendre la parole. Devait-il l’appeler par son rang ? Son prénom ? Il hésita, quand les paroles franchirent la barrière de ses lèvres sans attendre la permission.

    « Bonjour, Lady Elizabeth »

    Il fit un sourire qu’il voulut d’excuse, avant de reprendre la parole sans lui laisser le temps de répondre. Il la connaissait et n’osait imaginer ce qu’elle lui ferait.

    « Vous êtes réellement en grande beauté. »

    Il regardait droit devant lui, sans oser croiser son regard une nouvelle fois. Comment réagirait-elle ? Il ne voulait pas faire de scandale dans l’église (elle-même n’oserait sans doute pas non plus, mais ne savait-on jamais ?) mais la situation était tendue. Et gênante. Il voûta un peu les épaules, cherchant comme à se faire oublier. Droit devant eux, la lumière blanche de l’extérieur contrastait avec l’intérieur de l’église et les empêchait de discerner ce qu’il se passait dehors. Mais dans quelques pas, ils seraient enfin dehors et Edme n’attendait que cela pour envisager une discussion constructive.
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Elizabeth Forbes
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MessageSujet: Re: Que de gens n'iraient pas à l'église... Que de gens n'iraient pas à l'église... EmptyLun 13 Sep - 1:34

Pourquoi était-ce si long ? Cette vieille femme ne pouvait-elle pas avancer plus vite au lieu de se trainer ainsi ? Elizabeth n’avait pas que ça à faire, elle devait avancer au plus vite, elle n’avait pas réellement envie de se confronter à Edme. Trop de question, trop de confusion. La colère, les souvenirs, tout se mélangeaient pour former une espèce de tambouille au fond d’elle. Mais pourquoi était-elle ainsi, alors qu’elle s’était juré de le détester après son attitude ? Pourquoi tous ses souvenirs plus tendres les uns que les autres avaient décidé d’un coup de remonter à la surface ? Embrouillée, elle ne savait que faire et elle n’avait sûrement pas opté pour la meilleure des solutions.

Moment fatidique. Faire demi-tour n’était plus possible, elle se ferait remarquer directement. Pourquoi devait-il en être ainsi, Pourquoi l’homme qu’elle désirait ardemment haïr en cet instant même faisait développer en elle cette envie ? Envie de le rejoindre, envie de sentir son étreinte. Flot de souvenirs tous délicieux les uns que les autres, mais torture également. Elle ne pouvait oublier. Elle se savait à côté d’elle et luttait pour ne pas le regarder. « Non, ne le regarde pas, tu ne dois pas le regarder, tu dois le détester » se disait-elle sans cesse. Mais la tentation de croiser son regard était colossale et la lutte se faisait de plus en plus dure. Une lutte acharnée entre sa tête et son cœur. Le cœur a ses raisons que la raison ne connait pas elle-même. La tentation étant à son comble, elle se soumit et le regarda, croisa sa son regard. La goutte de trop. La haine laissait place à tout autre chose, l’envie, le désir de cet homme se ravivait en elle. Pas n’importe quel désir, de tous les amants qu’elle avait pu avoir dans son passé. Edme avait été un homme exceptionnel si l’on enlevait son manque de délicatesse à la fin, cette fuite. Elle en devint rouge et tourna derechef la tête. L’avait-il vue ? Reconnue ? Sûrement, elle avait cru voir l’espace d’un instant un éclair de surprise dans son magnifique regard. Elle tenta vainement de cacher son visage à l’aide des cheveux. Quelques instants plus tard, elle sentit une présence. Son intuition lui soufflait qu’il ne puisse s’agir que de lui. Allait-elle encore risquer de jeter un coup d’œil ? Non pas cette fois-ci, le rouge était encore présent à ses joues. Elle n’allait pas non plus se ridiculiser !! Encore quelques pas et elle serait dehors, oui mais avant ça, elle allait devoir encore passer par une autre étape ! Jamais, elle n’aurait pensé que ce dernier allait la rattraper et se positionner juste à ses côtés. Que ne fut pas sa surprise quand il lui adressa la parole et qui plus ait quand il l’appela par son prénom et non par son nom de famille. Avait-il envie que la foudre s’abatte sur lui pour oser une telle chose ? Personne à Meryton ne connaissait réellement le passé d’Elizabeth et cela lui convenait fortement. Mais si jamais quelqu’un entendait Edme l’appelait « Lady Elizabeth » au lieu de « Lady Forbes », à coup sûr les langues de Meryton allaient de nouveau se délier. Néanmoins, elle ne put placer mot que ce dernier lui fit un compliment. Compliment qui fit qu’accentuer le rouge de ses joues. Décidemment, il n’avait pas changé ! Elle tourna brièvement la tête afin de lui répondre.

« Bonjour Lord Phitt, je vous en remercie »

« Bonjour Lord Phitt, je vous en remercie », mais où avez-t-elle la tête ? N’aurait-elle pas pu trouver mieux que ces mots d’une totale banalité !! Elizabeth s’en mordit les doigts et fit la chose à ne pas faire. Voulant coute que coute s’éloigner de lui, ou plus précisément ne pas l’affronter au sein de l’église, elle tenta tant bien que mal un chemin entre la vieille femme et Edme. Erreur fatale, elle n’aurait pas du. Tout en essayant de le faire, elle s’accrocha quelque peu avec lui, son corps frôlant le sein, sa main frôlant la sienne. Elle le regarda avec stupeur, le simple toucher avait fini par la perdre. La haine n’était plus, mais la peur avait pris la place. Avait-elle peur de se laisser succomber de nouveau à son charme ? Peut être ! Après avoir croisé pour la énième fois son regard, elle prit la fuite et sortit le plus vite possible de l’église.

Une fois dehors, elle se posta juste devant l’église, il fallait qu’elle l’affronte mais pas devant cette foule, elle voulait s’assurer qu’il la voie, mais aussi qu’il la suit. Elle attendit quelques secondes devant l’église, quand elle le vit de nouveau apparaître. Elle lui fit signe de la suivre et elle repartit. Elle connaissait à proximité de l’église un endroit frais mais aussi calme, loin de l’agitation de la foule. Tout en surveillant qu’Edme la suive, elle se fraya un chemin. Arrivée là où elle le désirait, elle alla s’installer sur un banc de pierre à l’ombre d’un arbre. Elle vit Edme arrivé. Elle baissa la tête et dit d’une petite voie à peine audible, mais assez pour qu’il l’entende.

« Nous devons parler Edme ».
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MessageSujet: Re: Que de gens n'iraient pas à l'église... Que de gens n'iraient pas à l'église... EmptyLun 13 Sep - 17:22

Spoiler:

    Edme eut l’impression d’avoir le souffle coupé. C’était tout ? Elle l’avait tant oublié, pour ne pas s’attarder plus que cela ? Elle l’aurait ignoré, cela aurait été une réaction bien plus logique, de vengeance ou de rancœur. Mais là, elle s’en fichait juste. « Je vous en remercie. » Elle l’avait remercié comme elle aurait remercié n’importe quel homme qui lui aurait fait ce compliment. Il n’avait donc pas plus d’importance que n’importe qui ? Il la regarda bouche bée un quart de seconde avant de se reprendre. Digne, il serait digne. Il se redressa et regarda droit devant lui. Si elle n’en avait rien à faire, très bien, il l’ignorerait également. Elle l’avait même appelé par son nom. Pas son prénom. Son nom. Comme un étranger. Elle avait tourné la page, était passé à autre chose. Il ne savait comment le prendre. Devait-il se dire que ce n’en était que mieux, qu’elle ne lui en veuille pas plus que ça ? Ou voulait-ce dire au contraire que cela ne lui faisait ni chaud ni froid, qu’en réalité elle n’en avait jamais rien eu à faire ? Si elle avait ressenti la moindre chose envers lui, elle aurait du avoir une réaction, peu importe laquelle. La colère, l’ignorance, la peine, tout sauf justement ce manque de réaction. Mais là, non. Il ne savait qu’en penser. Il tourna et retourna tous les arguments possibles mais il ne pouvait deviner.

    Tout à coup, celle-ci chercha à se défiler. Donc elle n’avait même pas l’intention de continuer cette conversation. Il ne l’intéressait pas, même pour lui reprocher quelque chose. Mais il ne pouvait pas la laisser partir comme ça. Du moins c’est ce qu’il se dit avant qu’elle ne le touche. Toucher était un bien grand mot. Elle le frôla en essayant de se faufiler entre lui et l’obstacle lent devant eux. Il eut même la folie de croire à un moment qu’elle avait fait exprès de toucher sa main. Mais le regard qu’elle lui lança lui fit comprendre bien vite le contraire. Non, cela n’était pas volontaire. Qu’était cette expression sur son visage ? Il crut un moment qu’elle le regardait avec dégoût, mais non, ce n’était pas ça. Il n’eut pas le temps de s’attarder plus que cela car elle lui jeta un dernier regard avant de sortir précipitamment de l’église. C’était fini, elle avait fui. Elle n’avait pas l’intention de lui parler ni même d’avoir le moindre contact avec lui. Il marcha jusqu’à la sortie en fixant le sol comme s’il allait lui donner des réponses. Il ne pouvait lui en vouloir. Il ne recevait que la monnaie de sa pièce. Il l’avait lâchement abandonnée, c’était à son tour de mordre la poussière.

    Arrivé à la sortie, il l’aperçut. Une vague d’espoir l’envahit. Ainsi donc elle l’attendait. Elle lui fit un léger signe comme quoi il devait la suivre. Evidemment. Elle avait voulu sortir de l’église et s’éloigner ensuite de la foule qui en sortait. Pourquoi ne l’avait-il pas deviné ? Il la regarda s’éloigner. Elle était encore plus jolie en plein jour. Mais il devait oublier ses pensées et se concentrer sur ce qu’il lui dirait. En prenant sa suite, il la vit s’asseoir sur un banc, sous un arbre, à l’écart des habitants. Il la rejoignit en tentant de se faire tout petit. Arrivé près d’elle, il put discerner quelques mots qu’elle sembla dire sans en avoir réellement l’envie. Elle l’avait appelé par son prénom. Sa voix prononçant son nom, si intimement. Un flot d’images et de sensations emplit sa tête. Il fit un pas en arrière, comme emporté par le flot de souvenirs. La dernière fois qu’elle avait prononcé son prénom ainsi, il n’osait se remémorer dans quelle condition ils se trouvaient.

    Il fallait qu’ils parlent. Effectivement. En réalité, c’était à lui de parler. C’était à lui de s’excuser, d’expliquer son geste impoli. Il lui avait manqué de respect, et l’aurait humiliée si leur relation était connue. Il l’avait abandonnée comme on oublie une pucelle après un acte mensonger. Il s’en était voulu un long moment, encore maintenant d’ailleurs. Et n’osait imaginer ce qu’elle avait du penser de lui. Cela aurait pu se passer tellement mieux. Si seulement il lui avait montré à quel point il la respectait. Et l’appréciait. Mais au lieu de ça, il avait paniqué quand ses parents avaient annoncé leur départ. Il devait lui dire au revoir, mais en avait été incapable. Il avait retardé, retardé encore jusqu’à ce qu’il n’ait plus le temps de retourner la voir et que leur navire libère leurs amarres. Cela lui était arrivé plus d’une fois de n’oser faire ses adieux, mais il s’était toujours arrangé pour aller voir une dernière fois les femmes qu’il fréquentait. Il aurait pu lui laisser une lettre, mais comment expliquer son geste ? Il aurait du aller la voir, même si cela devait l’énerver, l’attrister, ou même ne rien lui faire. Et puis, leur départ avait été avancé au dernier moment. Mais cela ne l’excusait pas. Il aurait pu lui en parler avant, de leur projet. Elle l’aurait sans doute mieux pris. Cherchant ses mots, il la regarda. Elle n’avait pas changé. Il n’avait même pas l’impression que les années étaient passées. Il se souvenait de leurs moments passés ensemble et le flot d’émotions contraires qu’il avait ressenti revint à la charge. Non, il devait les mettre de côté. Il ne pourrait discuter intelligemment s’il se laissait aller à ses pensées. Il commença à prononcer des « Je » indistincts suivis de « Vous » encore plus inaudibles avant de prendre son souffle une bonne fois pour toutes. Resté debout, il gratta le sol de sa botte avant de prendre la parole.

    « Rien de ce que je pourrais vous dire ne pourra m’excuser. J’ai dû vous blesser, j’en ai conscience. »

    Même s’il n’aimait l’idée de la voir peinée, il aimait se dire que, si cela l’avait touchée, c’est qu’elle ne lui était pas indifférente.

    « J’aimerais vous dire que cela n’est pas dans mes habitudes. Même si, effectivement, cela n’est PAS dans mes habitudes. »

    Il s’arrêta un instant, reprenant son souffle. Que dire ? Comment lui dire ? Il chercha ses mots sans les trouver. De toute façon, cette situation n’était pas simple. Autant essayer.

    « Nous avons dû quitter Paris. Qu’est-ce que j’aurais bien pu vous dire ? Je n’ai pas eu le courage de venir vous voir, vous dire au revoir. J’aurais dû laisser une lettre. Mais l’auriez-vous bien pris ? »

    Il s’assit à côté d’elle. Cela suffirait-il ? Il en doutait. Il n’avait pas proféré de véritables excuses.

    « Je vous présente… Toutes mes excuses. Je ne puis faire oublier mon acte. Alors si votre souhait est de ne plus avoir affaire à moi, je comprendrais. Et vous laisserais tranquille. Un mot de vous et je disparaîtrai de votre vue, ne vous imposant plus la honte et la colère que vous devez nourrir à mon égard. »
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MessageSujet: Re: Que de gens n'iraient pas à l'église... Que de gens n'iraient pas à l'église... EmptyJeu 16 Sep - 20:32

Spoiler:

Etait-ce le soleil ou la chaleur qui lui faisait tourner la tête. Elle ne savait que faire, que dire. Elizabeth s’était installée sur un banc en dessous d’un arbre, à l’abri des regards indiscrets. Attendant Edme, elle attrapa un bout de sa robe et commença à le plier dans tous les sens. Nerveuse était l’unique mot pour la décrire à cet instant même. Edme arriva enfin. Elle releva la tête, ce dernier n’avait pas changé. Oh que non !!! Physiquement c’était toujours le bel homme avec qui elle avait passé de nombreux moments tous aussi délicieux les uns que les autres. Sauf qu’aujourd’hui rien n’était comme avant, aujourd’hui ils devaient tous les deux parler. Et c’est Edme qui commença.

Il semblait chercher ses mots, à croire qu’il ne savait pas ce qu’il devait dire exactement. Excuses ou autre, il n’avait pas l’air à l’aise. C’est ce qu’ne déduisit Elizabeth quand elle le regarda faire les cents pas, façon de parler. Il marchait dans tous les sens, disait un mot, une phrase, puis s’arrêter. Un vrai spectacle si l’on regardait la scène de loin. Mais personne ne les regardait et personne ne pourrait les entendre, Elizabeth avait fait particulièrement attention à ces deux points, elle ne voulait pas non plus que sa vie soit ainsi étalée. Les langues se déliaient aisément, et elle s’était déjà donné assez en spectacle. Edme entama sa première réelle phrase. Il était arrivé à joindre des mots ensemble, ce qui soulagea Elizabeth, le voir bafouiller un peu et ne pas comprendre parfaitement les mots qu’il murmurait devenait quelque peu agaçant. Mais quelle ne fut pas la surprise de l’entendre se justifier avant même d’avoir commencé. Ainsi il reconnaissait que son acte était impardonnable. C’était déjà au moins ça, Elizabeth serait sûrement rentrée dans une colère noire, si jamais Edme lui avait dit tout le contraire. Les traits de son visage d’adoucirent, ils étaient jusque là quelque peu crispé. Toujours tiraillée entre la haine et le désir, elle trouvait dans cette phrase de quoi apaisée sa haine, ce qui lui fit plaisir à entendre. Ainsi la haine redescendait un peu, mais c’était loin d’être fini. Elizabeth aurait pu prendre de suite la parole, mais elle préféra laisser à Edme le temps de s’expliquer de tout lui dire. Elle n’était pas idiote pour s’apercevoir que ces mots pesaient lourds sur sa personne, à croire qu’il avait vécu avec d’énormes regrets jusqu’à présent et qu’aujourd’hui enfin, il pouvait se libérer. Elle le laissa donc continuer, analysant chacun de ses mots, chacun de ses gestes, le suivant du regard. Elle demeura muette quand ce dernier lui expliqua les raisons de son acte. Il insistait sur le fait que ce qui lui avait fait subir n’était pas dans ses habitudes, sur ce point une légère grimace vint à ternir le visage d’Elizabeth. La pilule avait du mal à passer sur ce point, elle connaissait bien les hommes pour avoir eu plusieurs amants, elle savait parfaitement comment ces derniers pouvaient se comporter avec les femmes. Bien sûr, il existait des exceptions, mais rares elles étaient. Peut être qu’Edme en faisait parti, peut être que non ? Mais il était une chose certaine, c’est qu’Elizabeth posait à ce sujet un doute assez conséquent. Le « pas dans mes habitudes » restait largement en travers de sa gorge. Heureusement pour lui, qu’il entreprit de poursuivre et non de s’arrêter sur ses simples mots. Néanmoins la grimace apparut quelques instants plutôt ne disparut pas de suite. Edme lui expliquait qu’il avait été contraint de partir de Paris. Soit, mais il aurait pu tout de même venir me voir pensa-t-elle. Ce n’était pas si compliqué que ça. Si Edme observait Elizabeth il avait du s’apercevoir que des grimaces venaient tour à tour se figer sur son visage. Mais voilà que ce dernier lui sortit qu’elle n’aurait pas aimé une lettre. Ce n’était plus des grimaces qui venaient sur son visage, mais la mine de l’étonnement. Comment pouvait-il savoir qu’elle n’aurait pas aimé avoir une lettre à son départ. Certes, elle aurait sûrement mal pris au départ, mais ce geste aurait été moins grave que de partir comme un voleur. Non, non et non, il ne pouvait pas savoir ce qu’elle aurait ressenti ou pensé. Mais voilà que la situation allait de nouveau se renverser. Encore une fois !

Edme prit place à côté d’elle sur le banc. Qu’il était beau, et son regard. Un regard à faire fondre plus d’une. C’est alors, qu’il présenta réellement ses excuses, même s’il était difficile d’en dire que s’en était. ET le drame se produisit, enfin drame était peut être exagéré, mais Elizabeth eut un hoquet de surprise quand elle entendit les derniers mots proféraient par Edme. « Un mot de vous et je disparaîtrai de votre vue ». Ces mots résonnèrent au plus profond d’Elizabeth. Edme pensait-il sincèrement qu’elle pouvait le haïr au point de ne plus vouloir le voir ? Au départ, c’était bien ce qu’elle avait voulu, quand elle s’aperçut que ce dernier avait quitté Paris. C’était encore ce qu’elle voulait, quand elle l’avait brièvement aperçu à l’Eglise au début du sermon. Maintenant que voulait-elle ? Ce n’était plus réellement la haine qui l’habitait, même si cette dernière se tapissait au fond d’elle prête à surgir. Bien au contraire, elle aurait voulu que ce dernier lui prenne la main, la serre dans ses bras. Elle le regarda droit dans les yeux avant de prendre à son tour la parole. Dès lors c’était à elle de parler.

(« Je ne puis vous dire une telle chose, mon cher Edme. Jamais, je ne vous dirais de disparaitre »

Elle avait prononcé ces mots de la même façon qu’elle lui parlait autrefois. Douce, chaleureuse et sensuelle dans sa manière de parler. Elle avait dit ses mots tout en le regardant droit dans les yeux, son regard plongeait dans le sien. Mais ce moment fut quelque peu bref, la suite n’allait pas être aussi tendre. Aussi décida-t-elle de se lever.

« Vous êtes partis sans un mot, sans rien me dire. Venir me voir n’était pas compliqué ! Ou même me donner rendez vous ! Je serais venue, vous le savez très bien »

Les mots se firent plus secs et plus claquant. Elle lui en voulait et elle ne pouvait pas le cacher, le faire serait se mentir à elle-même et lui mentir. Or même si elle usait régulièrement du mensonge dans certaines situations, lorsqu’il s’agissait de sentiments, elle pouvait devenir vulnérables, incapable de mentir. Mais elle n’avait pas fini. Elle avait du mal à le regarder et se tourna légèrement sur le côté, en regardant le sol.

« Il est vrai qu’une simple lettre m’aurait fait mal, mais j’aurais mieux compris que le simple fait que vous ne soyez pas venu du tout. »

Serait-elle entrain de craquer ? Non, pas Elizabeth, pourtant sa voix semblait entrecoupée d’un léger sanglot. Mais il fallait qu’elle finisse. Elle inspira profondément et sortit d’une traite ses derniers mots, ravalant le semblant de larmes naissantes.

« Imaginez vous, un temps soit peu tout le mal que vous m’avez fait ? Lorsque je vous ai vu arriver dans cette Eglise, imaginez-vous le force de se sentiment qui m’a animé ? Non, vous n’imaginez rien. Au contraire, vous pensez que je n’aurais pas supporté une lettre, et pourtant je vous l’affirme que vous vous êtes trompez. »

Elle acheva sa phrase tout en ayant les poings serrés. Ces mots étaient trop durs maintenant à prononcer. Jadis elle l’aurait fait certainement avec grande aisance, mais aujourd’hui c’était tout autre chose. Elle ne savait plus si elle devait le haïr ou le désirer. Pourtant, elle avait envie de se blottir tout contre lui. Jamais, elle ne se saurait douté qu’elle puisse encore ressentir une telle chose pour lui.
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MessageSujet: Re: Que de gens n'iraient pas à l'église... Que de gens n'iraient pas à l'église... EmptySam 18 Sep - 15:20

Spoiler:

    Elizabeth faisait subir la pire torture qu’aucune femme n’avait jamais fait endurer à Edme. Elle le laissa parler. D’habitude, il n’avait pas à se justifier. De plus, n’aimant pas les face à face, les disputes et autres moments désagréables, il avait appris à dire ce que les femmes voulaient entendre. Il le faisait très bien et n’avait jamais eu de mauvais retour. Il n’était pas menteur, il évitait juste les confrontations violentes. Mais Elizabeth, allez savoir pourquoi, méritait une explication. Une vraie. Il avait cherché ses mots encore et encore. Mais que disait-on dans une telle situation ? Il fallait s’excuser ? Uniquement s’expliquer ? Il n’en avait aucune stricte idée ! Et la jeune femme ne l’aida pas, bien au contraire. Elle le fixait de ses grands yeux, attendant une suite à chaque phrase. Dieu que c’était compliqué. Ainsi donc les relations humaines n’étaient pas aussi simples que ce qu’il imaginait. Il n’avait pas évolué entouré des mêmes personnes plus de plusieurs semaines, et la continuité d’une relation, il ignorait comment l’entretenir.

    Elle le regardait donc chercher ses mots. Il vit bien qu’elle attendait, patientait le temps qu’il les trouve. Il aurait aimé qu’elle lui tende une perche, mais après tout c’était sa faute. Uniquement sa faute et il devait l’assumer, pour une fois. Quand enfin il sut que dire, il put voir avec un immense soulagement les traits de la Lady s’apaiser. C’était bon signe, non ? Elle était tellement plus belle quand elle ne lui lançait pas un regard crispé. Non, concentres-toi. Il avait donc dû bien commencé, étant donné l’effet qu’il avait provoqué. Il était sur la bonne voie. Il n’avait donc qu’à dire ce qu’il ressentait, vu que cela semblait fonctionner ? Un court silence s’installa. Il la regarda, puis comprit qu’il devait continuer. Il lui annonça que ce n’était pas dans ses habitudes. Relevant les yeux, voulant apercevoir sa réaction à cette nouvelle révélation, il eut l’impression qu’elle l’avait frappé. Le regard qu’elle lui lança, l’expression que son visage laissait voir. Elle se serait levée et lui aurait asséné un coup de toute sa force, cela aurait eu le même effet. C’était lui qu’elle regardait ainsi ? C’était si triste. Méritait-il un tel regard ? Sûrement. Elizabeth n’était pas femme à aimer faire souffrir. Du moins, elle ne l’avait jamais torturé par plaisir, lui. Elle savait se contrôler, et si elle le regardait ainsi, c’est qu’elle désirait le lui faire comprendre. Elle ne le croyait pas ? C’était pourtant vrai, ce n’était pas dans ses habitudes. Il avait été élevé dans le respect des femmes, et même s’il avait certaines choses à se reprocher, il n’avait jamais été aussi indigne qu’il l’avait été envers elle. Il la regarda presque bouchée bée avant de se reprendre une demi seconde plus tard. Oui, il l’avait blessée. Elle le regardait comme… dégoutée de lui et de sa personne. C’était évident. Lui pardonnerait-elle un jour ? Il tourna la tête, réfléchissant quelques secondes. Il voulait presque partir, s’enterrer dans sa demeure et n’en sortir jamais plus, mais la vie n’était pas aussi simple. Il serra les dents, cherchant ses mots, puis reprit la parole. Il devait lui faire comprendre.

    Oui, il avait dû partir de Paris. Ce n’était pas une bonne raison, certes, mais c’en était une tout de même. Cette fois, la surprise prit place sur les traits d’Elizabeth. La surprise ? Mais elle savait pourtant qu’il voyageait, qu’il ne restait que peu de temps au même endroit. D’ailleurs, si sa mère n’avait pas autant aimé la France, ils ne seraient jamais restés aussi longtemps. Mais effectivement, il aurait du lui expliquer. Il put encore s’apercevoir de son étonnement quand elle eut une réaction si importante à ses derniers dires. Qu’est-ce qui la faisait réagir ainsi ? Etait-ce ses excuses ? Le fait qu’il veuille disparaître de sa vie ? Elle semblait tellement lui en vouloir qu’il aurait totalement compris qu’elle ne désire plus avoir affaire à lui. C’était compréhensible, et il ne pouvait lui reprocher de vouloir le sortir de sa vie. Lui ne le désirait pas, bien au contraire. Mais ils étaient partis d’un si mauvais pied. Elle le regarda droit dans les yeux. Il la fixa quelques secondes, avant de regarder le sol. Pourquoi n’y arrivait-il pas ? Quelle était cette sensation de chaleur sur ses joues ? Cette envie de vomir ? C’était donc cela, qu’on appelait la honte ? C’était totalement plausible. Il n’avait jamais eu à combattre ses démons, ni à se retrouver face à face avec ses actions les plus méprisables. Si lui-même ressentait cela envers lui, que devait-elle penser ? Heureusement, elle ne le fit pas patienter plus longtemps. Elle prit enfin la parole. Il serait fixé. Il releva les yeux pour la regarder, attendant son verdict.

    Jamais elle ne lui dirait de disparaître. Elle lui avait parlé si… si… intensément. Il eut l’impression d’avaler une gorgée d’eau fraîche. L’air était-il plus froid, tout à coup ? Il pouvait respirer beaucoup plus nettement. Ses mains devinrent moites quand il se redressa. C’était une bonne chose de gagner. Ainsi, même si elle désirait ne plus lui parler, lui pourrait la voir. Il se tortilla les mains, attendant une suite sans pouvoir empêcher un léger sourire d’étirer ses lèvres. Mais elle se leva. Pourquoi se levait-elle ? Ou allait-elle ? Elle part ? Elle s’échappe de lui, de sa proximité. Il allait se lever également quand elle reprit la parole. Elle n’avait pas tort. Il aurait très bien pu faire cela. Venir la voir n’était pas difficile, loin de là même. Il fixa de nouveau le sol, réfléchissant à vive allure. Comment cela se serait-il passé, s’il était venu la voir ? Qu’est-ce qui aurait été différent, par la suite ? Serait-il parti tout de même ? C’était sa plus grande crainte. Et si, allant lui dire au revoir, il avait été incapable de lui avouer qu’il partait ? S’il avait abandonné ses parents pour rester à ses côtés ? Non, il serait parti tout de même, il le savait très bien. Il ne pouvait supporter d’abandonner la mer, même pour Elizabeth.

    Quand il releva les yeux, celle-ci s’était tournée. Pourquoi ne le regardait-elle plus ? Après tout, lui-même n’avait pas été capable de la fixer plus de quelques secondes, il ne pouvait le lui reprocher. Et puis, dans les dix ans à venir, il n’aurait pas grand-chose à lui reprocher de pire que ce qu’il lui avait fait subir. Il aurait effectivement pu lui déposer un mot. Mais il n’était pas plus doué pour exprimer ses sentiments à l’écriture. Sa voix semblait étrange. Elle n’était pas face à lui et il n’avait pu discerner exactement son ton, mais il n’avait jamais entendu une telle voix dans sa bouche. Il fallait qu’il se reprenne. Pourquoi se mettaient-ils, tous deux, dans un tel état ? Ils étaient deux adultes. Ils avaient eu, elle comme lui, sûrement de nombreux amants. En quoi était-ce différent cette fois-ci ? Pourquoi réfléchissait-il tant pour une femme ? Elle reprit encore la parole. Il l’avait blessée. Cette fois, il était fixé. Il ne savait comment prendre cette annonce. Devait-il s’en vouloir, d’avoir provoqué tant de rancœur à son égard, ou au contraire se réjouir que la douleur vienne des gens qui ont une certaine importance ? Il voulait lui dire qu’il s’en voulait, que jamais plus il ne recommencerait. Que s’il pouvait revenir dans le passé, tout cela se passerait si différemment. Qu’il agirait comme un homme, un vrai. Qu’il ne lui aurait jamais fait tout cela s’il avait su. Que s’il pouvait revenir en arrière, elle aurait découvert tant d’autres facettes de lui. Mais il ne pouvait pas. Ils étaient partis d’un si mauvais pied. Pouvaient-ils se permettre d’envisager quoi que ce soit, avec tous ces sentiments pas forcément sains l’un envers l’autre ? Elle avait l’air tant en colère. Elle serrait ses poings si forts qu’il en prit presque peur. Assisterait-il à un revirement de situation ? Lui annoncerait-elle tout à coup qu’elle ne désirait plus le voir, après avoir affirmé le contraire peur auparavant ? Il se leva, ne lui laissant pas le temps d’envisager cette possibilité. Il devait redevenir maître de la situation, et vite. S’il voulait que la discussion tourne comme il le désirait, il devait la conduire lui-même. Il réfléchit de nouveau à vivre allure, essayant d’imaginer quelle réponse s’appliquerait le mieux. Il n’en eut aucune idée. Devait-il dire ce qu’elle désirait entendre ? Ou la vérité ? Devait-il faire ce qu’elle attendait de lui ou essayer de dire ce qu’il pensait sans savoir si cela lui conviendrait ? S’il lui débitait à quel point il était désolé, et à quel point cela aurait pu mieux se passer, comment le prendrait-elle ? Quel était ce sentiment dont elle lui parlait ? Lui en voulait-elle au point de ressentir de la haine rien qu’en le voyant ?

    « Je n’ai fait preuve d’aucun courage envers vous. J’ai été… un lâche et je m’en veux plus que vous ne pourrez jamais le penser. Je n’imagine que trop bien les sentiments que vous avez dû ressentir. Je comprends parfaitement que vous m’en vouliez ; c’est votre droit. Sachez uniquement que… Je n’ai jamais désiré tout ceci. J’aurais aimé que tout cela se passe autrement. Seulement, je n’ai pas réussi à venir vous voir. J’ai voulu, de toutes mes forces. Mais ce n’était jamais le bon moment, jamais le bon endroit. A aucun moment, je n’ai pensé que cela prendrait de telles proportions. Mais aucun moment avec vous ne méritait que je ne le gâche avec l’annonce de mon départ. J’espère juste qu’un jour vous comprendrez que je n’ai pas agi en pensant à mal, mais seulement en voulant préserver nos derniers moments ensemble. »


    Il avait annoncé cela d’une traite, une phase en amenant une autre. Elle n'imaginait pas l'effort que cela lui coûtait. Jamais il n'avait révélé autant de lui. Il s’était déjà justifié, mais il avait besoin de savoir. Besoin de savoir comment elle le traiterait, à présent. La ville était petite, ils se recroiseraient sans aucun doute. Il fallait qu’ils décident d’un comportement à tenir l’un envers l’autre, peu importe lequel. Mais cette incertitude était trop… pesante. Trop dure à vivre. Trop de questions, de doutes. Ses nerfs ne tiendraient jamais. Il voulait se jeter sur elle et l’entraîner là où vraiment personne ne les verrait, mais il ne pouvait se le permettre.

    « Sachez juste que… Je ne vous ai jamais oubliée. Je n’aurais jamais cru vous revoir ici, si loin. Mais cette ville n’est pas Paris. Nous ne pouvons faire comme si rien ne s’était jamais passé. Nous serons forcément amenés à nous revoir. Alors je sais que je n’ai aucun droit de vous imposer cela mais… J’ai besoin de connaître la décision que vous comptez prendre à mon égard. »

    Il ne voulait la forcer à rien mais ils se devaient de mettre les choses au clair. Ils ne s’étaient pas énormément expliqués, mais cette interrogation revenait au-dessus de toutes les autres dans son esprit, bousculant et annihilant toutes ses autres pensées. Cela serait beaucoup trop malsain de ne pas savoir.

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MessageSujet: Re: Que de gens n'iraient pas à l'église... Que de gens n'iraient pas à l'église... EmptyLun 20 Sep - 0:47

Spoiler:


Edme l’avait écouté sans broncher. Pas un instant, il n’avait ouvert la bouche pour prononcer la moindre syllabe. Il l’avait écouté tout au long. Mais les mots étaient trop dur à prononcer, elle se sentait épuisée rien qu’à les dire. Après sa petite tirade, elle fixait Edme, les poings si serrés que ses doigts en blanchirent. Qu’allait-il faire ? Partir ? Se dérober ? Ou tout simplement la prendre dans ses bras, ou encore une fois s’excuser ? Elizabeth attendait, elle attendait fermement une décision de sa part.

D’un coup, Edme se leva. Surprise, et sans réellement le vouloir, elle recula d’abord d’un pas. Non pas qu’elle avait peur de lui. Non, elle le connaissait très bien pour savoir que jamais il ne lui ferait du mal. Se trompait-elle ? ET même si elle se trompait, elle s’avança tout de même devant lui, lui faisant ainsi face. Elle sentait son souffle sur sa peau, elle sentait le parfum qu’il dégageait. Le même parfum qu’autrefois, ainsi il n’avait pas changé. Elle avait en face de lui le même homme. Quel doux souvenir. Elle ferma un instant les yeux, mais les rouvrit assez vite quand ce dernier partit dans une longue tirade. Doublement surprise, elle ne put que l’écouter. Même si elle aurait voulu l’arrêter, elle n’aurait pas pu. Elle le regarda débiter tout ce qu’il avait à lui dire. A l’en croire, il semblait parler avec le cœur. Ainsi, il reconnaissait avoir été un lâche, mais si elle n’irait pas le contredire sur ce point, elle ne prononça mot. Il avait raison, elle considérait sa réaction comme lâche. Mais au grand jamais, elle ne lui dirait, elle ne voudrait pas le blesser. Elle l’écouta attentivement, tout en l’observant délicatement et doucement. Elle se rappelait au combien elle avait aimé l’entendre raconter ses nombreux voyages à travers le monde, et au combien elle aimait l’observer. Il se dégageait un tel charisme de sa personne, charisme qu’elle retrouvait aujourd’hui. Même si aujourd’hui était un jour différent d’autrefois, elle le voyait ainsi. Charisme qui l’avait toujours – et encore aujourd’hui – attirée. Il tentait de la comprendre. Elle était blessée, et elle ne pourrait le nier. Elle le lui avait dit quelques instant auparavant et il comprenait parfaitement. Mais voilà, jamais il n’aurait voulu le lui faire subir. Jamais, il n’aurait voulu lui faire du mal. Sous ses grands airs de femme indépendante, Elizabeth était tout de même fragile. Elle avait beau se donner un masque, une apparence de femme forte et solitaire, d’une femme que rien ne pourrait effrayer, de se construire une carapace. Malgré toutes ces protections, au fond se cachait une femme en sucre. Elle pouvait se briser, elle aussi. Il fut un temps où elle avait cru au grand amour, un temps où elle aurait voulu que ce dernier soit éternel. Malheureusement pour elle, cet amour n’a jamais duré. Pourquoi, elle n’avait jamais su. On avait retrouvé l’homme qu’elle aimait mort, tué par on ne sait qui. Alors qu’elle se remémorait son passé, une phrase la frappa en plein cœur. « Mais aucun moment avec vous ne méritait que je ne le gâche avec l’annonce de mon départ ». Bien évidemment, elle avait entendu ce qui avait précédé, mais elle n’y avait pas trop accordé d’importances, emportées par ses souvenirs. Mais cette phrase la frappa telle une flèche. L’aimait-il ou l’avait-il aimé autrefois pour ne pas avoir eu le courage de le lui dire ? Ses sentiments étaient-ils trop fort pour qu’il puisse lui dire au revoir ou même adieu ? Ces mots l’avaient touchée. Elle avait une envie soudaine de pleurer, d’un coup elle s’en voulait de le haïr, comme elle l’avait pu le faire tout à l’heure pendant le sermon. Elle se sentait idiote, bête. Une vraie imbécile. Comment avait-elle pu penser de telle chose à son sujet ? Mais pour l’heure, elle devait retenir ses larmes. Elle ne devait pas pleurer. Il n’avait pas fini, elle se devait de continuer à l’écouter. Si bien que ses yeux commencèrent tout de même à s’humidifier et à devenir brillant à cause des larmes naissantes. Il finissait sa première tirade, en lui expliquant qu’il espérait qu’elle comprendrait. Et elle avait envie de le comprendre. Elle le regarda de nouveau tendrement. Ces phrases semblaient l’avoir fatigué. Une envie lui prit de lui prendre la main, mais elle avait peur. Peur de sa réaction. Et si Edme n’était là que pour lui présenter des excuses ? Et s’il partait après en avoir fini avec elle ? Et si une autre femme l’attendait et qu’il partait encore une fois de plus loin d’elle ? Elle était seule à Meryton, et sa simple présence lui faisait chaud au cœur. Elle ne voulait pas qu’il parte ? Que devait-elle faire ? Aucune idée. Rien ne lui venait et pourtant, il était rare qu’elle soit à court d’idée. En effet, elle possédait une imagination débordante, et en un rien de temps, elle trouvait toujours une solution. Mais cette fois-ci rien ne lui venait. Elle continua de le regarder, alors que ce dernier reprit de plus belle. Plus il parlait, plus son cœur s’accélérait. Chacune des révélations lui faisant battre son cœur de plus en plus vite. Jamais il ne l’avait oublié, tout comme elle ne l’avait jamais oublié. Elle ne pouvait plus retenir ses larmes, elle les laissa donc couler le long de ses joues. Il voulait désormais connaître sa décision. Ce qu’elle envisageait de faire.

Quelques instants plus tôt, elle aurait pu décider de le haïr, de lui demander de ne plus lui adresser la parole, de l’éviter. A présent, elle serait incapable de lui dire telle chose, puisqu’elle ne voulait pas qu’il s’éloigne. Au contraire, elle voulait qu’il reste à ses côtés, mais c’était toujours une femme blessée. Elle aurait pu se jeter dans ses bras. L’envie de l’embrasser la tarauder. Mais il attendait une réponse. Une réponse claire et simple. Il voulait savoir. Peut être envisageait-il un avenir ? Peut être avait-il des projets ? L’esprit embué, elle n’aurait pu dire quoi réellement. Mais, une chose était sûre, elle lui devait la vérité. Toute la vérité, sans aucun mensonge. Elle prit une longue inspiration et fit le grand saut.

« Une décision vous voulez, une décision vous aurez mon cher Edme. »

Sa voix était toute petite, entrecoupée par les larmes, par la difficulté de lui avouer la vérité. Elle voulait qu’il reste. Elle voulait qu’il soit à ses côtés, car la vie à Meryton était bien trop dure lorsque l’on vivait dans une parfaite solitude. Elle avait quelques amis, rares bien sûr. Mais, la présence d’Edme était tout à fait différente. Il la connaissait et elle le connaissait. Elizabeth poursuivit.

« Je vous ai déjà dit, juste avant, que jamais je ne vous demanderez de disparaître. Et il me semble que je dois vous livrer toute la vérité de cette décision. S’il vous plait ne disparaissez pas ! Je suis une femme blessée certes, j’ai beau me construire une carapace dans laquelle je me cache, mais vous savez qui je suis réellement à l’intérieur. Même si lorsque je vous ai vu entré dans l’église c’était un sentiment de colère qui me hantait, je n’aurais pu prendre telle décision. Jamais, et cela dans toutes les situations, je pourrais vous dire de partir. »

Les mots s’arrachèrent à sa bouche, les uns après les autres. Il était dur de lui dire au combien sa présence était si importante pour elle. Mais elle le devait, elle se le devait et elle le lui devait. Elle reprit de nouveau une grande inspiration, sauf que cette fois-ci elle lui attrapa du bout de ses doigts sa main.

« Je veux que vous restiez et cela même si, de votre côté, vous avez envie de m’ignorer. Je ne sais quelle raison vous amène dans ce piètre village, et qu’elle qu’en soit la raison, jamais je ne vous ignorais. Par le passé, vous avez appartenu à ma vie, et aujourd’hui encore vous y avez votre place. Telle est ma décision. Bien évidemment, je ne puis vous promettre que la plaie au fond de mon cœur se refermera de sitôt. Mais vos mots, vos paroles m’ont touchée. Qui serais-je si je vous demandais de disparaître ? »

Ainsi les dés étaient jetés, sa décision était prise. Elle n’avait pas osé glisser sa main entièrement dans la sienne, seulement le bout de ses doigts. Désormais c’était à lui de prendre sa décision. Allait-il la laisser derrière lui ? Qu’en savait-elle réellement ? Rien. Mais Elizabeth espérait au fond d’elle qu’Edme reste à Meryton, si ce n’était que pour quelques jours.

« Et vous, que comptez-vous faire ? »
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MessageSujet: Re: Que de gens n'iraient pas à l'église... Que de gens n'iraient pas à l'église... EmptyLun 20 Déc - 19:26

Une décision. Mais voulait-il vraiment une décision désormais ? Son air lui faisait horriblement peur. Qu’allait-elle lui annoncer ? A la regarder ainsi, il aurait voulu disparaître. Comment pouvait-il se permettre de lui infliger cela ? Il voulait se rapprocher et lui demander de se taire, de ne pas subir ce qu’il l’obligeait à dire, mais il ne pouvait reculer. Elle était à quelques centimètres de lui et son souffle chaud lui titillait la peau. Quand elle recommença à parler, il crut que le sol allait défaillir sous ses pieds. Jamais elle ne lui demanderait de disparaître. La situation aurait été différente, il se serait jeté dans ses bras. Il se permit même un petit coup d’œil autour, pour vérifier si quelqu’un pouvait les apercevoir, mais il ne le se serait jamais permis, et ce malgré l’absence évidente de personnes autour d’eux. Il se tourna de nouveau vers elle, juste à temps pour la voir lui attraper la main. Il fut au bord du sursaut. Elle le frôla à peine, mais celui lui suffit pour faire hérisser tous les poils de son corps. Réagissait-il ainsi à l’époque ? Il ne se souvenait plus, préférant garder en mémoire d’autres détails. D’ailleurs, il n’eut pas plus le temps d’y penser que déjà elle reprit la parole. Ca y est, c’était déclaré, elle désirait sa présence. Quel soulagement. Si elle savait ce qui l’amenait dans ce « piètre village ». Un village qu’il n’avait jamais autant aimé depuis qu’il l’avait vue dans l’église.

Il lui attrapa le reste de la main, le souffle court. Il avait l’impression de tenir la main d’une femme pour la première fois. Cette pensée lui arracha un léger sourire. Mais oh, tout doux. Qu’est-ce que cela voulait dire ? Il ne fallait pas trop qu’il se laisse emporter par ses envies. Son cœur s’emballa quelques secondes. Comment allait-elle interpréter tout cela ? Oh, et puis c’est elle qui lui avait attrapé la main la première ! L’initiative venait d’elle, il ne faisait que se laisser emporter par les évènements. Et lui, que comptait-il faire ? Il ne savait pas réellement. Il pensait contrôler la situation, mais celle-ci s’était renversée en un rien de temps.


« Je l’ignore. Je sais bien que je ne peux prendre le risque de vous blesser plus. J’en déjà fait beaucoup trop de dégâts, j’en ai conscience. Et puis, qui sait ce que l’avenir nous réserve. Je ne pense pas rester à Meryton très longtemps. Et vous, vous n’êtes pas de cette ville, je me trompe ? Qui peut présager pour combien de temps votre présence est prévue ? »

Il l’invita à s’asseoir en même temps qu’il se dirigea vers le banc. Il osa même lui lâcher la main, par crainte de ne pas être aussi réaliste qu’il ne le voudrait s’il sentait encore sa douce peau contre la sienne. Lui était là pour trouver une épouse. Ses parents n’attendraient pas encore très longtemps. Mais il n’osait imaginer très loin sa relation avec Elizabeth. Il ne pouvait pas se le permettre. En réalité, il pensait repousser les échéances encore et encore jusqu’à ce que ses parents ne lui laissent plus le choix. Il pensait même repartir vadrouiller seul pour éviter leurs remontrances. Il ne voulait s’imaginer entretenir une relation avec quelque femme que ce soit pour le moment. Enfin, c’est ce dont il s’était convaincu jusque là, mais la présence d’Elizabeth lui envahissait la tête d’images qui arrivaient presque à le faire flancher. Il bredouilla encore quelques syllabes sans savoir réellement que dire. L’ascenseur émotionnel était beaucoup trop rapide pour lui.

« Cela fait tellement en un rien de temps. Je dois vous avouer que je suis totalement dépassé par la tournure des évènements. Je suis là depuis à peine quelques semaines, et déjà je me demande comment tant de choses ont pu se passer en si peu de temps. »

Il se secoua les cheveux, se prit la tête entre les mains. Il avait fait un retour en arrière de plusieurs années. Elle avait remis en doute tous ce qu’il pensait accomplir en revenant ici. Comment aurait-il pu imaginer obéir à ses parents sans plus mûre réflexion ? Il eut l’impression que la tête lui tournait tant tout s’était précipité. La sensation dans son estomac l’étonnait au plus haut point. Il se leva, comme brulé par le banc. Il fit trois tours sur lui-même, marmonna, se rassit, se redressa, pensa se relever encore une fois avant d’attraper la main de la Lady aussi doucement qu’il le pouvait. Il aurait tout donné pour parler à sa mère, mais celle-ci était sûrement bien loin en ce moment-même. Sans oser la regarder plus d’une seconde, il fit une annonce qui, il en était sûr, lui attirerait les foudres de la Dame durant plus d’une décennie.

« Je ne sais trop quoi vous dire. Je suis désolé. Je pense que j’ai besoin de temps. Je n’aurai jamais cru dire ça un jour, je l’avoue. Mais votre présence m’a pris de court. Vous avez ravivé tant de souvenirs que j’ai envie d’en oublier ce pour quoi je suis revenu ici. »

Il émit un simulacre de ricanement, signe de la peur de sa réaction. Allait-elle le frapper ? Elle en avait bien le droit. Il se releva une nouvelle fois, ne tenant pas en place. Il réfléchit à toute allure. Oui, il fallait qu’il réfléchisse un peu. Entre son retour ici, et la découverte d’Elizabeth, il sentit que toute cette agitation n’était vraiment pas pour lui. Lui, Lord Phitt, avait peur de ce que tout cela pouvait provoquer dans sa vie si tranquille.

« Oui, j’ai besoin d’être un peu… Seul. J’espère que vous me comprenez. Je ne puis rester davantage avec vous si je souhaite prendre une décision censée. Vous brouillez toutes mes pensées. Et je pense qu’un temps pour réaliser ceci ne peut que nous faire du bien à tous deux. »

Il lui attrapa de nouveau la main, y posa un baiser et, avec un sourire qu’il voulait compatissant, se permit de se diriger de nouveau vers le village, non sans lutter pour s’empêcher de se retourner pour la regarder.
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